Le Monde diplomatique
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> JUILLET 2001     > Pages 4 et 5

 

LA TENTATION UNILATÉRALE DES ÉTATS-UNIS

Rêves d'Empire de l'administration américaine

Le président américain George W. Bush vient de consacrer à l'Europe sa première visite officielle à l'étranger, en choisissant de ne s'arrêter ni à Londres ni à Paris ni à Berlin. Depuis quelques mois, le climat transatlantique est plutôt morose : désaccord très marqué sur la peine de mort et sur la politique de l'environnement (traité de Kyoto), désaccord plus feutré sur la relance par l'administration républicaine d'une initiative de " défense " stratégique qui remet en cause les traités de désarmement signés avec Moscou. Mais la défection d'un sénateur républicain vient de faire perdre la courte majorité dont il disposait dans cette assemblée qui joue un rôle important en matière de politique étrangère. Une orientation de Washington n'est cependant pas remise en cause : alors même que les dépenses publiques américaines vont subir le contrecoup du ralentissement de la croissance et de la gigantesque baisse des impôts votée en juin, le budget militaire, lui, va recommencer à progresser fortement.

Par PHILIP S. GOLUB
Enseignant à l'université Paris-VIII et journaliste.


« NOUS sommes au centre, proclamait le sénateur Jesse Helms en 1996, et nous devons y rester (...). Les Etats-Unis doivent diriger le monde en portant le flambeau moral, politique et militaire du droit et de la force, et servir d'exemple à tous les peuples(1).  » Quelques années plus tard, le néoconservateur Charles Krauthammer écrivait tout aussi immodestement : « L'Amérique enjambe le monde comme un colosse (...). Depuis que Rome détruisit Carthage, aucune autre grande puissance n'a atteint les sommets où nous sommes parvenus (2).  »

Le « moment unipolaire », prophétisait-il, durera « au moins une génération encore ». Et, se projetant encore plus loin dans l'avenir, un autre auteur a pu dire : « Le XVIIIe siècle fut français, le XIXe anglais et le XXe américain. Le prochain sera à nouveau américain (3). »

Ces odes à la puissance donnent la mesure de l'euphorie impériale qui s'est emparée de la droite américaine depuis la fin de la guerre froide et de la distance qui nous sépare des années 1980, quand des auteurs comme Paul Kennedy croyaient pouvoir déceler les signes structurels d'un essoufflement de l'hégémonie américaine.

Loin de s'essouffler, les Etats-Unis occupent depuis 1991 une position singulière, sans équivalent dans l'histoire moderne. En contraste avec l'empire britannique qui, à la fin du XIXe siècle, affrontait l'émergence du rival allemand, ils n'ont en face d'eux aucun adversaire stratégique susceptible, dans un avenir prévisible, de remettre en cause les grands équilibres. De surcroît, leurs concurrents économiques principaux, européens et nippons, sont des alliés stratégiques. Sur le plan politique, ils ont vu la sphère de leur souveraineté s'étendre et leurs marges de manœuvre s'accroître. Sur le plan économique, ils fixent les règles, les normes et les contraintes du système international (4).

Une grammaire de la force et de la contrainte

MAINTENIR ce statu quo favorable est devenu depuis 1991 l'objectif premier de la politique extérieure américaine. Mais cette finalité se décline différemment selon le caractère plus ou moins coopératif ou coercitif des moyens mis en œuvre. Alors que l'administration Clinton avait privilégié la diplomatie économique et, dans une certaine mesure, la coopération multilatérale, la nouvelle administration est tentée, par la force et l'action unilatérale, de repousser encore plus loin les frontières de l'hégémonie américaine.

Au pouvoir depuis six mois à peine, M. George W. Bush et son équipe ont considérablement durci les rapports bilatéraux avec la Chine ; remis en cause le traité antibalistique ABM de 1972 par leur décision de développer un système antimissile (NMD) ; annoncé leur intention de militariser l'espace ; rejeté le protocole de Kyoto sur l'environnement ; sabordé le travail de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) sur le contrôle des paradis fiscaux ; clairement laissé entendre que, dans le différend qui les oppose à l'Union européenne sur la fiscalité offshore des entreprises américaines, ils défieraient l'Organe de règlement des différends (ORD) de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'ils venaient à être sanctionnés(5). Et l'administration Bush tente actuellement de faire échec à la Cour pénale internationale (CPI) à laquelle avait finalement adhéré le président William Clinton(6).

Jour après jour, la liste de ces « actes pyromanes » s'allonge, pour reprendre l'expression parlante de Stanley Hoffman, de l'université Harvard. Ils expriment une volonté cohérente de privilégier l'action unilatérale et le refus de voir la souveraineté des Etats-Unis circonscrite, serait-ce faiblement, par les traités multilatéraux et le droit international. Nouvel assistant de M. Colin Powell aux affaires étrangères, M. John Bolton aurait récemment affirmé en privé que « le droit international n'existe pas ».

Il faut revenir en arrière pour comprendre cet infléchissement vers l'unilatéralisme. Après l'effondrement de l'Union soviétique, les Etats-Unis avaient plusieurs grandes options stratégiques. En simplifiant, on peut les ramener à trois. Premièrement, privilégier la coopération et le multilatéralisme dans une optique de cogestion d'un système mondial en voie de multipolarisation et de pacification (entre les principaux Etats). Deuxièmement, adopter une politique classique d'équilibre des forces, comparable à celle de la Grande-Bretagne en Europe continentale au XIXe siècle. Troisièmement, pérenniser l'unipolarité par une « stratégie de primauté », comme le souhaitent M. Helms et ses amis. Les deux premières options admettent des possibilités combinatoires, comme l'a montré le dosage de coopération et de contrainte introduit depuis 1989 dans la gestion des relations bilatérales avec la Chine. Mais la grammaire de la force et de la contrainte a rendu exclusive la troisième option.

La stratégie dite de primauté a été articulée au sein du Pentagone en 1992 dans un rapport confidentiel intitulé Defense Policy Guidance 1992-1994 (DPG). Ecrit par Paul Wolfowitz et I. Lewis Libby, aujourd'hui respectivement secrétaire adjoint à la défense et conseiller aux questions de sécurité du vice-président, M. Dick Cheney, ce texte préconisait d'« empêcher toute puissance hostile de dominer des régions dont les ressources lui permettraient d'accéder au statut de grande puissance », de « décourager les pays industrialisés avancés de toute tentative visant à défier notre leadership ou à renverser l'ordre politique et économique établi », et de « prévenir l'émergence future de tout concurrent global (7) ». Ces recommandations ont été écrites au plus fort du « moment unipolaire », peu après la chute de l'URSS et la guerre contre l'Irak.

Ce détail a son importance, car la guerre du Golfe a joué un rôle décisif dans la remobilisation des forces armées américaines. Elle a justifié le maintien de budgets militaires élevés et légitimé la conservation de l'archipel militaire planétaire des Etats-Unis, c'est-à-dire du réseau mondial de leurs forces armées. Celui-ci était dirigé contre les « Etats voyous » susceptibles, disait-on, de menacer les équilibres stratégiques régionaux. En février 1991, M. Cheney, alors secrétaire à la défense, considérait cette guerre comme la « préfiguration typique du genre de conflit que nous pourrions connaître dans la nouvelle ère (...). Outre l'Asie du Sud-Ouest, nous avons des intérêts importants en Europe, en Asie, dans le Pacifique et en Amérique latine et centrale. Nous devons configurer nos politiques et nos forces de telle sorte qu'elles dissuadent ou permettent de vaincre rapidement de semblables menaces régionales futures (8) ».

La guerre, en somme, a sauvé un Pentagone et un complexe militaro-industriel inquiets devant la perspective d'une ample démobilisation découlant de la disparition de l'Union soviétique. Mais, comme l'ont souligné à l'époque Robert Tucker et David Hendrickson, « en démontrant que la puissance militaire demeurait toujours aussi significative dans les relations interétatiques », elle a aussi « été perçue aux Etats-Unis comme un coup rude, peut-être fatal, porté à la vision d'un monde multipolaire ». Faiblement autonomes, les concurrents allemand et japonais s'étaient révélés pendant le conflit « aussi dépendants que jamais de la puissance militaire américaine (9) ».

La stratégie de primauté a été mise en veilleuse sous la présidence Clinton. Celui-ci a privilégié la poursuite des intérêts nationaux à travers les institutions multilatérales (dominées par les Etats-Unis, soit dit en passant) et la mise en œuvre d'une stratégie internationaliste libérale axée sur la globalisation - assez réussie si l'on en juge d'après les gains obtenus.

Retour de l'Etat de sécurité nationale

SI tous les chefs d'Etat américains après 1945, de Harry Truman à M. George Bush (père), ont été, selon l'expression de l'historien Ronald Steel, « des présidents de guerre », M. Clinton, lui, avait la possibilité de faire autrement. Sous sa présidence, le centre de gravité du pouvoir s'est effectivement quelque peu déplacé de l'appareil de sécurité nationale vers le ministère des finances et le nouveau Conseil de sécurité économique à la Maison Blanche. De « grands argentiers » comme M. Robert Rubin se sont imposés dans la conduite de la politique mondiale, orchestrant la globalisation et gérant ses crises. Le président avait d'ailleurs annoncé en 1992, avant même son investiture, que la libéralisation économique et les échanges commerciaux seraient désormais les instruments privilégiés de la diplomatie américaine. Les accords de libre-échange avec le Mexique et le Canada en 1993, la ratification de l'OMC en 1994, la libéralisation financière en Asie orientale et la politique d'engagement avec la Chine et la Russie ont concrétisé ce choix.

Faire prédominer l'économique sur le stratégique était logique : si l'affrontement bipolaire avait justifié quarante ans de mobilisation militaire, sa disparition ouvrait la voie à un renversement des priorités. Les formes d'intervention de l'Etat devaient changer pour accompagner et profiter de l'ouverture de la Chine, du développement fulgurant des économies émergentes d'Asie orientale et de la transition en Europe centrale et orientale. L'Etat de sécurité nationale devait en quelque sorte céder la place à « l'Etat globalisateur ».

En proposant ce renversement des priorités, M. Clinton « mettait en question la raison d'être du Pentagone et de la structure de sécurité nationale de guerre froide », souligne M. Steve Clemons, directeur du Japan Policy Research Institute. Favorable à une démobilisation militaire substantielle, « ses relations avec les généraux étaient dès le départ exécrables ». Il avait en effet annoncé en 1993, à travers son secrétaire à la défense, M. Les Aspin, son intention de revenir sur deux éléments-clés de la politique de défense de ses prédécesseurs : la doctrine dite de la base force (forces de base) de M. Colin Powell - c'est-à-dire la capacité de mener deux grandes guerres régionales simultanément - et le programme de développement d'armes antibalistiques amorcé sous M. Ronald Reagan. M. Aspin avait même évoqué la « fin de l'ère de la "guerre des étoiles" ».

Ces initiatives n'ont pas abouti. Devant la résistance farouche du complexe militaro-industriel, qui lui était a priori très hostile, notamment à cause de son engagement contre la guerre du Vietnam lorsqu'il était étudiant à Londres, M. Clinton allait plier quelques mois plus tard. Faiblesses politique et personnelle se sont conjuguées pour lui faire perdre les deux premiers bras de fer l'opposant au Pentagone : sa proposition d'ouvrir les forces armées aux homosexuels a été enterrée, et la doctrine de la base force a été conservée (ironiquement, les républicains qui l'ont inventée la remettent en cause aujourd'hui). « C'est à partir de ce moment-là, explique M. Lawrence Korb, du Council on Foreign Relations (CFR), que M. Clinton a décidé de caresser le Pentagone dans le sens du poil. »

Le budget de la défense a été maintenu en 1994 à 280 milliards de dollars, soit 88 % de la moyenne observée entre 1975 et 1989, au moment de la guerre froide. Il a augmenté de 112 milliards sur six ans en 1998 sous la pression des deux Chambres du Congrès, dominé après 1994 par les républicains.

De concession en concession, M. Clinton a donné au Pentagone à peu près tout ce qu'il voulait. Ce qui n'a pas empêché les « experts » républicains d'engager une polémique virulente contre sa politique de sécurité et de défense. Relayés après 1994 par le Congrès, ces derniers ont mené une campagne aussi hargneuse qu'hypocrite, accusant le président d'avoir mis en cause la « sécurité nationale ».

Exemple parmi d'autres, l'actuelle conseillère à la sécurité nationale du président Bush, Mme Condoleezza Rice, a pu dire de M. Clinton qu'il avait transformé les forces armées américaines en « travailleurs sociaux » et les avait ainsi réduites à un état d'impotence comparable à celui de 1940 (10) ! Fait particulièrement troublant, c'est une fonctionnaire civile du Pentagone, Mme Linda Tripp, qui fut à l'origine de l'affaire Lewinsky, qualifée de « conspiration de l'extrême droite » par Mme Hillary Clinton.

Si M. Clinton n'a pas su ou voulu mettre le Pentagone au pas, on assiste avec M. George W. Bush à un retour en force de l'Etat de sécurité nationale. Contrairement à l'administration Clinton, ce sont maintenant des guerriers et des stratèges civils et militaires qui occupent les postes décisifs. MM. Dick Cheney, Colin Powell, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, Richard Armitage, James Kelly, I. Lewis Libby, John Negroponte(11), parmi d'autres, ont tous eu des fonctions sécuritaires de premier plan dans la défense ou le renseignement pendant la guerre froide et/ou au moment de la transition soviétique et de la guerre contre l'Irak.

M. Negroponte, par exemple, a été un des hommes-clés dans la guerre « secrète » menée contre les sandinistes au Nicaragua. M. James Kelly était dans la Navy. M. Richard Armitage au secrétariat à la défense. MM. Paul Wolfowitz et I. Lewis Libby ont théorisé l'unipolarité sous M. Bush père. M. Donald Rumsfeld, lui, a présidé à la « deuxième guerre froide » (1975-1989), fait disparaître le mot « détente » du vocabulaire officiel et passé les années 1980 et 1990 à promouvoir la « guerre des étoiles » et à dénoncer la politique des démocrates.

Bref, c'est un gouvernement de guerre froide sans guerre froide. Ses actes et sa composition reflètent une vision et un choix : la vision d'un système mondial structuré par le seul jeu des rapports de forces, et le choix de poursuivre des objectifs de richesse et de puissance déterminés par une définition très étroite de l'intérêt national.

Comme l'Irak hier, l'hypothétique « menace chinoise » sert aujourd'hui de prétexte à une mobilisation militaire high-tech qui devrait porter les budgets du Pentagone à 320 milliards de dollars par an, soit plus que les budgets militaires de tous les « adversaires » potentiels des Etats-Unis réunis, alors que tous les autres budgets, surtout sociaux, sont mis en cause pour financer une nouvelle réduction d'impôts.

A supposer qu'elle le veuille, la Chine n'est pas en mesure de faire basculer les équilibres en Asie orientale, encore moins au niveau mondial. Cela ne veut pas dire qu'un nationalisme chinois agressif ne serait pas déstabilisant à l'avenir en Asie. Mais en qualifiant la Chine d'« adversaire stratégique » pendant la campagne électorale, puis de « concurrent stratégique » une fois arrivé à la Maison Blanche, M. Bush est en train de construire la réalité qu'il prétend décrire.

Le 1er mai 2001, le président annonçait sa décision de procéder de façon accélérée à la construction d'un système de défense antibalistique. Puis, le 8 mai, le secrétaire à la défense, M. Donald Rumsfeld, annonçait, sans le chiffrer, un accroissement considérable de l'effort de défense américain dans le domaine spatial. L'espace, affirmait-il, occuperait désormais une place prioritaire dans la planification stratégique américaine.

Cette initiative prend tout son sens lorsque l'on relit les conclusions de la commission présidée par M. Rumsfeld avant qu'il ne devienne ministre. Rendu public le 11 janvier 2001, le rapport Rumsfeld évoque la « vulnérabilité croissante des Etats-Unis » à un « Pearl Harbor » spatial et propose d'y remédier en « donnant au président l'option de déployer des armes dans l'espace pour dissuader d'éventuelles menaces, et si nécessaire défendre les intérêts américains contre des attaques ».

Un monde à l'envers

PEARL HARBOR ? Vulnérabilité croissante ? C'est un monde à l'envers que construisent M. Rumsfeld et Mme Rice. Qui donc pourrait défier les Etats-Unis dans l'espace ou dans les mers profondes, autre objet de réflexion du Pentagone actuellement ? La Russie, qui recrute des touristes américains fortunés pour financer ses vols spatiaux ? La Chine, qui a vraisemblablement besoin de vingt ans de paix pour stabiliser sa situation économique et sociale interne ? L'Europe ? Qui donc ? Sans craindre le ridicule, la commission Rumsfeld affirme que la menace vient de « gens comme Oussama Ben Laden [opposant saoudien, accusé de terrorisme par les Etats-Unis - NDLR] qui pourraient peut-être acquérir des moyens satellitaires ». M. Rumsfeld n'a pas estimé judicieux de ressortir cette lamentable justification le 8 mai. Il n'en a d'ailleurs donné aucune.

Derrière tout cela, on devine un effort de mobilisation scientifique et technologique. M. Andrew Marshall, un octogénaire chargé au Pentagone de définir la nouvelle stratégie militaire, rêve d'avions stratosphériques, de sous-marins géants, de lasers spatiaux, de techniques de frappe à distance... C'est évidemment une excellente nouvelle pour Lockheed-Martin, Raytheon et Boeing. Mais, comme le dit si bien Seymour Melman, critique de la première heure du complexe militaro-industriel, « le but stratégique de cet effort est d'assurer l'hégémonie mondiale. C'est une arithmétique du pouvoir ».

Reste à savoir quelles seront, dans les années à venir, les véritables marges de manœuvre d'une administration dont l'arrogance est inversement proportionnelle à la légitimité populaire. Fin mai, les républicains ont perdu le contrôle du Sénat et risquent de se retrouver minoritaires à la Chambre des représentants après les élections législatives de 2002. A supposer que les démocrates affirment leur différence, le programme de remilitarisation de M. Bush serait freiné.

En attendant, le reste du monde devra faire face au nouveau nationalisme américain. A en juger d'après les premières réactions européennes et asiatiques, la stratégie de primauté du Pentagone passe très mal. L'administration Bush ne semble pas le reconnaître, mais le paradoxe des stratégies d'hégémonie fondées sur la force est qu'elles engendrent inévitablement des forces contraires. Ainsi, la recherche d'une primauté sans partage aura peut-être pour conséquence de hâter la marche vers un monde multipolaire.

PHILIP S. GOLUB.

 

(1) Jesse Helms, « Entering the Pacific Century », Heritage Foundation, Washington, DC, 1996.

(2) « The Second American Century », Time Magazine, New York, 27 décembre 1999. Voir aussi Charles Krauthammer, « The Unipolar Moment », Foreign Affairs, vol. 70, n° 1, New York, 1990-1991.

(3) Mortimer Zuckerman, « A Second American Century », Foreign Affairs, mai-juin 1998.

(4) Voir Noëlle Burgi et Philip S. Golub, « Le mythe trompeur du postnational », Le Monde diplomatique, avril 2000.

(5) Le représentant spécial du commerce, M. Robert Zoellick, a prévenu l'Union européenne le 15 mai que la mise en œuvre de sanctions contre les Etats-Unis dans le dossier des « Foreign Sales Corporations » aurait l'effet d' « une explosion atomique dans les relations commerciales bilatérales ».

(6) La Chambre des représentants a voté le 8 mai 2001 un projet de loi mettant les citoyens américains à l'abri de toute poursuite éventuelle par la CPI. Si le Sénat confirme, c'en est fini de cette dernière.

(7) Lire Paul-Marie de la Gorce, « Washington et la maîtrise du monde », Le Monde diplomatique, avril 1992.

(8) Déclaration devant la commission de la défense du Sénat, le 21 février 1991.

(9) Robert Tucker et Frederick Hendrickson, « The Imperial Temptation », Council on Foreign Relations, New York, 1992, pp. 9 et 10.

(10) Condoleezza Rice, « Promoting the National Interest », Foreign Affairs, janvier-février 2000.

(11) Respectivement vice-président, secrétaire d'Etat, secrétaire à la défense, secrétaire adjoint à la défense, secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Asie du Sud-Est et de la zone Pacifique, conseiller de sécurité de M. Dick Cheney, ambassadeur non encore confirmé à l'ONU.

Lire Les proconsuls de Philip S. Golub.