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La guerre contre le terrorisme
En décidant de bombarder l'Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont lancé la première campagne de leur guerre contre le terrorisme, une guerre dont le président George W. Bush a annoncé qu'elle serait longue, bien au-delà de son mandat présidentiel. Cette stratégie d'union contre un ennemi aux contours incertains a permis à Washington de nouer des alliances avec des régimes peu respectueux des droits de la personne - Pakistan, Algérie, Chine - ou de cautionner des politiques répressives, comme celle menée par la Russie contre le peuple tchétchène. Le bilan de la guerre d'Afghanistan - sans même évoquer son coût humain - suscite un certain trouble. Le pays, début 2003, est à nouveau plongé dans le chaos, l'autorité du président Hamid Karzaï installé par Washington ne dépasse pas les limites de Kaboul, tandis que sa propre protection dépend de gardes du corps étrangers. Les droits de la personne, notamment ceux des femmes, continuent à être bafoués. La destruction d'Al-Qaida, objectif primordial de la « guerre contre le terrorisme », est un échec : les principaux responsables de cette organisation restent introuvables, dispersés à travers le monde ou abrités dans les zones tribales de l'Afghanistan. Ils organisent des coups de main contre des troupes américaines ou fomentent des attentats dans divers pays du monde. D'autre part, la guerre de Washington contre l'Afghanistan a été condamnée par les opinions publiques du monde musulman et elle a alimenté les visions les plus extrémistes, notamment au Pakistan. Lors des élections législatives d'octobre 2002 dans ce pays, et malgré les manipulations du général Pervez Moucharraf, les groupes islamistes se réclamant de la même idéologie que les talibans ont obtenu d'incontestables succès, notamment dans les provinces frontalières de l'Afghanistan. En Occident, comme dans le reste du monde, la guerre contre le terrorisme a été le point de départ d'une offensive sans précédent contre les libertés individuelles. Tandis que les prisonniers enfermés par les Etats-Unis à Guantanamo ou ailleurs ne jouissent d'aucun droit, les citoyens des pays occidentaux et les immigrés sont les cibles de mesures liberticides dénoncées par les organisations des droits humains.
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