LA REINE DES CIEUX
Nous avons jugé opportun de reproduire ici cet article.Il se peut que nous ne partagions pas toutes les vues de l'auteur. Cet article n'engage que lui.
Le 11 octobre 1954. le Pape
Pie XII a proclamé l'Assomption corporelle de Marie dogme de l'Eglise Catholique
Romaine, dogme à reconnaître comme tel par tous les fidèles.
L'attention du monde entier
fut attirée de la manière la plus spectaculaire sur cette déclaration au grand
Congrès Marial dOttawa (Canada), en 1954. La figure centrale du Congrès
consistait en une statue gigantesque de la Vierge, dressée sur un globe
terrestre surmonté d'une tour. Marie était également représentée sous la forme
d'effigies de plâtre illuminées te soir par de grands feux d’artifice et la
montrant comme la Reine des Cieux, environnée d’étoiles, la lune sous ses pieds.
Sous la statue figurait cette inscription en : " A Jésus par Marie ! " ‘ Ces
quatre mots mettent en lumière la tendance actuelle de l'Eglise Romaine a
exalter Marie comme médiatrice entre Dieu et l’homme.
Cette exaltation de Marie
fut confirmée par une encyclique du même Pie XII, publiée à
l'occasion de la
fête de la maternité de Marie et intitulée "Ad Coeli Reginam " (à la Reine des
Cieux). Cette encyclique proclamait la nouvelle fête universelle de la Royauté
de Marie et la fixait au 3 1 mal de chaque année. Ce fut l’événement capital de
l’Année Mariale qui se termina le 8 décembre 1954.
Marie dans les Saintes Ecritures
On ne trouve, dans les
Saintes Ecritures, et même dans les écrits apocryphes, que peu de renseignements
sur la personne de Marie. Jamais Jésus Lui-même n’a exalté sa mère publiquement
comme étant supérieure aux autres femmes. Quand elle Le découvrit dans le
temple. à l’âge de douze ans, Il lui reprocha doucement son anxiété en
disant:
"Pourquoi me cherchiez-vous
? Ne saviez vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père? "
(Evangile de Luc 2:49)
Aux noces de Cana, lorsque
Marie crut devoir informer Jésus que Le vin allait manquer, Il lui répondit:
"Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue. "
(Evangile de Jean 2:4)
En une autre occasion,
lorsqu’une femme s’écria du milieu de la foule :
"Heureux le sein qui t’a
porte ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! " Il répondit : "Heureux
plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui La gardent !" (Evangile de Luc 11 : 27-28)
"On lui dit : Ta mère et tes
frères sont dehors. et ils désirent te voir. Mais il répondit : ma mère et mes
frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en
pratique". (Evangile de Luc 8:20-21)
Enfin la dernière allusion à
Marie dans l’Evangile est faite lors de l’agonie de Jésus sur la Croix. Il
confia à son disciple bien-aimé, Jean, le soin de sa mère par ces paroles
"Femme, voilà ton fils." En lui donnant ce titre de Femme ". Jésus rappelait
l’humanité de Marie. Elle ne fut que l’instrument humain dans l'lncarnation, par
laquelle "Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant à cause du péché,
son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché". (Romains 8:3)
Lors de la première alliance
de Dieu avec l’homme, il fut annoncé:
"Je mettrai inimité entre
toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la
tête, et tu lui blesseras le talon."
(Genèse
3:15)
S'il était vrai que Marie
fût immaculée la Bible ne dirait pas que Jésus fut dans une chair semblable à
celle du péché. C’est le fait même de cette humanité pécheresse de sa mère qui
donne à l‘expiation du Christ incarné toute son efficacité en faveur des
pécheurs. Mais le fait que Jésus ait partagé notre humanité n’implique
évidemment pas qu’Il eût Lui-même une nature déchue.
La mère de
Dieu
Cette exaltation de Marie par l'Eglise Romaine s'est opérée graduellement en cinq phases successives. Pendant les trois premiers siècles de la chrétienté, il n'est jamais fait mention d'un culte rendu à Marie. Cette tendance se manifesta d'abord dans la branche orientale de l'Eglise, à Alexandrie, où il lui fut donné le titre de "Mère de Dieu " au troisième siècle.
Au quatrième siècle, cette
appellation se fit plus populaire, bien qu'elle ne fût pas reconnue par tous;
elle fut même condamnée par Nestorius, patriarche de Constantinople, au cours du
5ème siècle. Appeler Marie a mère de Dieu est en effet un défi à la raison comme
à la révélation. Puisque Dieu est Esprit et qu' Il est Eternel, comment
pourrait-Il avoir une mère? Marie n'était que la mère de Jésus dans son
humanité, le sein dans lequel le Christ incarné a été formé.
"C'est pourquoi Christ,
entrant dans le monde, dit Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m'as
formé un corps".(Hébreux 10 : 5)
C’est dans ce corps que Dieu le Fils s’est revêtu de notre humanité, afin de porter nos péchés dans son corps naturel, en tant que Dieu-Homme, sur le bois de la Croix . C’est un honneur pour Marie d'avoir été choisie pour la mère de Jésus, mais la nommer "Mère de Dieu" est un blasphème.
Virginité
Perpétuelle
La seconde étape dans
I’exaltation de Marie est marquée par la doctrine de la Virginité
Perpétuelle. Cette innovation n'est pas d'origine catholique, ayant fait son
apparition tout d'abord dans un ouvrage du 2ème siècle qui fut proscrit par
l'Eglise dans un de ses plus anciens "index librorum prohibitorum" (liste des
Livres prohibés) Cette doctrine ne fut jamais enseignée lors des trois premiers
siècles. Tertullien et Origène. par exemple, croyaient tous deux au mariage
normal de Marie après la naissance de Jésus, et l’allusion à ses autres enfants
prouve suffisamment son humanité.
"N'est-ce pas le fils du
charpentier ? N'est-ce pas Marie qui est sa mère ? Jacques, Joseph, Simon et
Jude ne sont-ils pas ses frères ? Et ses soeurs ne sont-elles pas toutes parmi
nous ?" (Evangile de Matthieu 13:
55-56)
Ce fut d'ailleurs l'argument
employé pour combattre la doctrine appelée Docétisme qui niait l'humanité de
Jésus, le mettant au rang d'un fantôme. Le premier propagateur de la doctrine de
la virginité perpétuelle de Marie fut Jérôme, dans un pamphlet
intitulé
"Toujours Vierge", écrit en l'an 387. Cette doctrine fut définie sous forme de dogme par le Concile de Chalcédoine, en l’an 451.
Immaculée Conception
Le troisième pas fut la doctrine de Immaculée Conception, impliquant l'absence, chez Marie, du péché originel, dogme totalement inconnu de l’Église primitive. Augustin lui même affirmait que Marie était née dans le péché originel comme tout le monde et bien plus tard, Anselme, archevêque de Cantorbéry, déclara à son tour qu’elle fut engendrée et mise au monde dans le péché. Même au 12ème siècle, ceux qui cherchèrent a instituer une fête spéciale en l'honneur de l'immaculée Conception rencontrèrent l‘opposition de Bernard de Clervaux. Cette croyance continua a se répandre malgré tous les obstacles. Elle reçut finalement son approbation officielle en 1854, le 8 décembre, date à laquelle Pie IX publia l'encyclique "Ineffabilis Deus".
L'Assomption de Marie au Ciel
Le quatrième pas fut franchi
avec la doctrine de l’Assomption de Marie au Ciel, doctrine dont l’origine doit
être recherchée dans certaines sources apocryphes. Ce n'est qu’au septième
siècle que la fête dite de l’Assomption commenca à être mentionnée. La doctrine,
elle, proclame et cela sans la moindre preuve raisonnable à l'appui que, peu
aprês sa mort. Marie fut enlevée au ciel corporellement, après avoir éte
ressuscitée. La célébration de la fête n'est devenue officielle qu'au 8éme
siècle, suivie de celui de la nativité au 9ème et de la Présentation en l'an
mille.
La raison donnée par le catéchisme pour justifier le dogme de l'Assomption de Marie, dogme publié le 11 octobre 1954 par Pie XII est que "Dieu a voulu préserver de la corruption ce corps dans lequel Jésus-Christ a reçu sa nature humaine ". Cette raison est une pure fantaisie, sans aucune confirmation des Ecritures ni même des écrits apocryphes. Il est pour le moins étrange, en effet, que si, "peu après sa mort," le corps de Marie a été ressuscité, un tel événement n’ait été connu que plusieurs siècles plus tard !
La Reine des Cieux
L’apogée de cette exaltation
de Marie devait être atteint lorsque lui fut conféré le titre de "Reine des
Cieux ". Or, ce titre est purement païen, comme nous le voyons dans l’Ancien
Testament :
"Les enfants ramassent du bois, les pères allument le feu, et les femmnes pétrissent la pâte, pour préparer des gâteaux à la reine du ciel, et pour faire des libations à d'autres dieux, afin de m'irriter. Est-ce moi qu'ils irritent dit l'Eternel; n'est-ce pas eux-mêmes à leur propre confusion?" (Jérémie 7:18).
Ce titre de" Reine des Cieux
"est donné à une divinité phénicienne, Astarté, appelée aussi "l‘abomination des
Sidoniens". Cette divinité fémine apparaît dans la Mythologie d'autres nations
païennes: c'est la Sémiramis des Babyloniens, l‘Astarté des Assyriens, l‘Isis
des Egyptiens, I’Aphrodite des Grecs, la Venus des Romains. Chacune de ces
déesses était adorée comme la "Reine des Cieux".
On les rencontre tout
naturellement dans les religions païennes, religions purement humaines ne
pouvant se créer que des divinités faites à leur propre dimension.
Le
christianisme, lui, est basé sur une révélation divine, ayant sa source En Haut
et non en bas. Il a comme fondement de sa foi la Trinité, c’est-à-dire Dieu
manifesté en trois Personnes le Père, le Fils et le Saint Esprit. Les noms
donnés dans les Ecritures à ces trois Personnes divines sont tous du
masculin.
Aussi cette idée païenne d'une "Reine des Cieux "est-elle un véritable sacrilège, et le culte offert à Marie, en tant que médiatrice entre l‘homme et Dieu, est-il Ia pire forme d'idolâtrie. Oser affirmer que l‘unique moyen de parvenir à Dieu est de passer par Marie est en contradiction flagrante avec l'enseignement de Jésus:
"Nul ne vient au Père que
par moi." (Evangile Je Jean 14:6)
"Venez à moi, vous tous qui
êtes fatigues et charges, et je vous donnerai du repos. (Evangile de Matthieu 11 : 28)
"Je ne mettrai pas dehors
celui qui vient à moi". (Evangile de Jean 6 :
37)
"Voici, je me tiens à Ia
porte, et je trappe si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai
chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi". (Apocalypse 3. 20)
Les pus humbles et tes plus
dépravés étaient l'objet de sa part, d'une attention personnelle. Il touchait
les lépreux, considérés par les hommes comme des intouchables ".
Il
s'entretint avec Ia femme Samaritaine au bord du puits, comme aussi avec celle
qui avait été prise en flagrant délit d’adultère. Le résume de tout son
enseignement est contenu dans ces paroles ; "Demeurez en moi". Jamais aucune
allusion n'est faite à Ia nécessité d'un intermédiaire quelconque entre le
pécheur et Christ.
Comment nous devons prier
De plus, quand les disciples
vinrent à Jésus pour Lui demander de leur apprendre à prier. Il leur apprit à
dire: "Notre Père qui es aux au Cieux". Ainsi Jésus Lui-même affirme clairerment
que c'est à Dieu seul que doit s'adresser la prière. Avant l‘Incarnation, les
hommes priaient directement l'Eternel, comme Moïse, David et Elie. Après le
Calvaire, un accès plus parfait auprès de Dieu nous fut acquis par l'oeuvre
rédemptrice accomplie à la Croix. Jésus explique à ses disciples ce nouveau
fondement de la prière quand Il dit:
"En ce jour-là, vous ne
m'interrogerez plus sur rien en. En vérité en vérité. je vous le dis. ce que
vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom." (Evangile de Jean 16-23)
Voici donc l'enseignement du
Seigneur Jésus sur la prière: Ce n'est pas à Lui que nous devons adresser nos
requêtes, mais bien à Dieu le Père au Nom du Christ.
"Ce que vous demanderez au
Père en mon nom, il vous le donne." (Evangile de jean 15 :
16)
Il en résulte donc que
s'adresser à Marie pour qu'elle intercède auprès du Christ comporte une double
contradiction avec les enseignement de Jésus: 1) La prière doit être adressée à
Dieu seul, 2) elle ne Lui est agréable que si elle Lui est offerte au Nom de
Jésus par la foi en son sang rédempteur.
"Par LUI offrons sans cesse
à Dieu un sacrifice de louange". ( Hébreux 13 :
15)
"Car il y a un seul Dieu et
aussi un seul médiateur entre Dieu et Ies hommes. Jésus-Christ homme." (1Timothée 2:5)
Prier Marie d'intercéder auprès de Jésus pour nous est un péché grave contre Ie Saint Esprit. Dieu seul entend et exauce Ia prière.
Le seul accès
Il n'existe qu'un seul
chemin conduisant au Sanctuaire:
"Puisque nous avons, au moyen du sang de
Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante
qu'il a inaugurée pour nous, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la
plénitude de la foi." (Hébreux 10 :
19-22)
C 'est Christ seul qui a inaugure par sa mort et par sa résurrection cette "route nouvelle et vivante " qui mène au Sanctuaire céleste.
Il a dit de Lui-même: " Je suis le chemin".
Dieu le Père a dit de Lui:
"Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis toute mon affection écoutez
Le."
(Evangile de Matthieu 17:5)
En lisant la Bible, ou le Nouveau Testament (deuxième partie de la Bible) vous pourrez vérifier les textes que nous avons cites.
Etienne Slocum