Rocher vieillissant, ou Jésus, Rocher des siècles ?
Article de Let Us Reason Ministries.
L'original anglais peut être consulté sur le site http://www.letusreason.org
Nous avons
jugé opportun de reproduire ici cet article.Il se peut que nous ne
partagions pas toutes les vues de l'auteur. Cet article n'engage que lui.
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Rien ne
prouve que Pierre ait été le premier évêque de Rome, ni que Rome était le centre
du gouvernement de l'église primitive. En 50 après J.C., l'empereur Claude
expulsa tous les Juifs de Rome (Actes 18:2). L'historien Suétone écrivit :
"Parce que les Juifs causaient de continuels troubles, à l'instigation de
Chrestus (le Christ), Claude les a expulsés de Rome" (Suétone, 75-160 après
J.C., Vie de Claude xxv, 4). Pierre aurait donc dû être aussi expulsé, car il
était l'apôtre des Juifs. Si Pierre avait obéi à l'empereur, il serait parti
avec les Juifs expulsés, pour continuer à exercer son ministère auprès
d'eux.
Paul
écrivit son épître aux Romains en 58. Dans sa lettre, il ne s'adresse pas à
Pierre. Il ne fait même pas mention de lui, bien qu'il ait pris le temps de
nommer 27 personnes qu'il voulait saluer individuellement. Paul ne fait aucune
mention de Pierre dans les 4 épîtres qu'il a écrites depuis une prison de Rome,
entre 60 et 61. Pourquoi ?
Jérusalem,
en Judée, était le centre de l'église des Juifs, dont Pierre était l'apôtre.
Dans les 15 premiers chapitres des Actes et dans l'épître aux Galates, nous
voyons Pierre exercer son ministère à Jérusalem et dans les environs, jusqu'en
45 après J.C. C'est Paul qui fut envoyé vers les Gentils. Les autres apôtres ont
dit qu'ils voulaient rester avec les Juifs. Cela incluait donc Pierre. Rome n'a
jamais été considérée comme une province juive. Dans Actes 15, nous voyons les
anciens de l'église de Jérusalem se réunir. Une controverse avait surgi, et Paul
avait provoqué cette réunion. Ils se rassemblèrent à Jérusalem. Jacques, le
demi-frère de Jésus, avait la charge de l'église. Pierre n'était que l'un des
nombreux anciens. Jacques est appelé le "frère de Jésus" dans Galates 1:19. Jude
s'appelle lui-même "le frère de Jacques." Il s'agit des mêmes frères que ceux
qui sont mentionnés comme faisant partie des enfants de Marie, et qui étaient
venus trouver Jésus plusieurs fois (Mat 13:55 et Marc 6:2-3). Jacques avait une
position dirigeante. Il prit la parole et dit : "C'est pourquoi je suis
d'avis…" (Actes 15:19). On écouta sa proposition, et une lettre fut envoyée à
Antioche. N'oublions pas que c'est Paul qui a écrit la plus grande partie du
Nouveau Testament. Pierre écrivit 2 épîtres, Paul 12. Nous savons que la
deuxième épître de Pierre a longtemps été considérée comme non inspirée, ce qui
ne devrait pas jouer en sa faveur pour qu'il soit considéré comme le premier
Pape ! Le fait d'écrire une lettre inspirée n'aurait pas dû être mis en
question par l'église primitive, si Pierre y avait occupé une telle
position !
Si Pierre
avait été à Rome et y était resté, après l'édit d'expulsion des Juifs, il aurait
été exécuté pour désobéissance. Certains disent qu'il est mort à Rome, ce qui
signifie qu'il ne pouvait pas avoir été le Pape de toute l'Eglise. Dans la
deuxième épître à Timothée, écrite à Rome juste avant son martyre, Paul
écrit : "Luc seul est avec moi" (2 Tim. 4:11). La Bible ne dit donc
absolument rien sur l'existence d'une Papauté, ou sur une église de Rome qui
règnerait sur toute l'Eglise.
Michael
Walsh, historien de l'Eglise, écrit dans son histoire illustrée des Papes :
"Telle qu'elle est exercée à présent, l'autorité papale, avec sa doctrine sœur
de l'infaillibilité du Pape, ne peut s'appuyer sur aucune trace historique de
l'existence d'une théorie expliquant le rôle du Pape, tout au long des 500
premières années de l'Eglise." Philip Schaff, l'un des plus grands historiens de
l'Eglise, a écrit que les maillons les plus anciens, dans la chaîne des évêques
de Rome, restent voilés dans d'épaisses ténèbres.
Pierre
lui-même se considérait comme un simple ancien parmi les autres, et il est
toujours considéré ainsi par les Ecritures (voir 1 Pierre 5:1-2). Il n'est pas
l'apôtre au-dessus de tous les autres apôtres. Dans sa deuxième épître, il dit
qu'il est apôtre et non l'apôtre. Les Catholiques Romains font remarquer
que son nom est toujours cité le premier dans la Bible. Ceci est faux, quoique
ce soit souvent le cas. Dans Galates 2:9 il est mentionné comme l'une des
colonnes. Il n'est pas l'unique colonne. L'apôtre Jacques est même mentionné le
premier, et Jean le dernier. Dans le Nouveau Testament, la direction de l'Eglise
est toujours collective, jamais individuelle. Pierre ne prétend pas être le
dirigeant unique de l'Eglise. Dans 2 Pierre 1:16, Pierre se range parmi les
autres témoins de la gloire de Christ. On ne peut donc trouver une seule
déclaration, de la propre bouche de Pierre, affirmant qu'il est le chef
de l'Eglise.
Ce sujet
de la Papauté est d'une importance capitale, car le Pape se proclame le "Vicaire
du Christ." L'Eglise Catholique est fondée sur ce principe. Sans lui, cette
Eglise ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui. Il ne peut donc y avoir de
succession apostolique, parce qu'elle devrait remonter à Pierre lui-même.
Gardons cette doctrine présente à l'esprit, car c'est sur cette doctrine que le
Catholicisme Romain s'appuiera ou chutera.
La
question de l'identité de la pierre de fondement :
Le mot
grec "petra" est un mot féminin qui signifie "rocher." Il est employé 16 fois
dans le Nouveau Testament. 11 fois, il désigne une masse rocheuse énorme, une
roche de fondement. 5 fois, ce mot est directement employé pour s'appliquer à
Christ Lui-même, par exemple dans 1 Cor. 10:4 : Le "rocher" dans le désert
était Christ.
Le nom
"Pierre," "Petros" en grec, est un nom masculin signifiant petit rocher, ou
pierre. Il est employé pour la première fois dans Matthieu 16:18, quand Jésus
dit qu'Il bâtira Son Eglise. Jésus parle d'un événement futur, qui
s'accomplirait à la venue de l'Esprit, lors de la formation du Corps de Christ.
Jésus a dit à cette occasion : "Et moi, je te dis que tu es Pierre
(Petros), et que sur cette pierre (petra) je bâtirai mon
Eglise."
Tout
d'abord, nous devons comprendre qui est le rocher. Puis qui va
bâtir l'Eglise : c'est Jésus, et non Pierre. Jésus a bien dit :
"Je bâtirai mon Eglise." C'est Lui qui la protège et la fait grandir.
Quand nous parlons des fondations d'un bâtiment, nous savons qu'elles doivent
être sûres. On s'en rend compte à l'épreuve. La Bible ne parle que d'une seule
personne qui soit comparée à un roc qui ne peut être ébranlé. Il s'agit de
Christ. Nous n'avons qu'à regarder la vie de Pierre, pour nous apercevoir qu'il
a été ébranlé à de nombreuses reprises. Pierre ne peut pas être le fondement
unique sur lequel est bâtie l'Eglise. L'Eglise est fondée sur un roc,
Jésus-Christ.
Si Jésus
avait voulu dire que Pierre était le rocher, Jésus aurait employé le nom
masculin "Petros." Jésus a plutôt employé le mot féminin "petra," indiquant par
là qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre que Pierre. Comme le Saint-Esprit a
guidé les écrits apôtres dans toute la vérité, nous devons savoir que les mots
précis employés ont leur importance, et nous devons tenir compte de leur
signification (Jean 14:26 et 16:13).
La Bible
dit que l'Eglise est également bâtie sur le fondement des apôtres (Ephésiens
2:20). Il s'agit des apôtres qui ont été en contact direct avec Christ. Les
premières pierres de l'édifice de l'Eglise ont été posées à côté de la pierre
principale, la pierre d'angle, qui est Christ, le rocher. Nous trouvons leurs
noms écrits sur les fondations de la Nouvelle Jérusalem (Apocalypse 21:14).
Remarquez qu'ils sont désignés collectivement. Nous ne voyons pas Pierre
occupant une place particulière.
Petros
signifie "petite pierre." Mais la Bible dit très clairement que Pierre est relié
au Rocher, grâce à la confession qu'il vient de faire. Il n'est pas lui-même le
Rocher. En outre, il n'est pas le seul à faire cette confession. Le véritable
roc, "petra," est un rocher massif. Pour servir de fondation à l'Eglise tout
entière, de toutes les époques et de tous les lieux, ce rocher doit être
suffisamment vaste. "Eglise" signifie "ceux qui ont été appelés hors" (du
monde). Elle est à la fois visible et invisible. Elle regroupe en un seul Corps
tous ceux qui sont véritablement Chrétiens. Ils peuvent former une assemblée
visible, ou une "assemblée spirituelle," qui n'est pas toujours visible à un
endroit donné.
Pierre ne
peut pas être le rocher, car l'Ancien Testament, sur lequel Pierre comme Paul
sont d'accord, nous révèle qui est le rocher. Psaume 18:31 : "Car qui est
Dieu, si ce n'est l'Eternel ; et qui est un rocher, si ce n'est notre
Dieu ?" C'est sur Lui qu'est bâtie l'Eglise ! Tout l'Ancien Testament
proclame que c'est Dieu qui est le Rocher. 2 Sam. 22:32 : "Car qui est
Dieu, si ce n'est l'Eternel ? Et qui est un rocher, si ce n'est notre
Dieu ?" Deut. 32:15 : "Israël est devenu gras, et il a regimbé ;
tu es devenu gras, épais et replet ! Et il a abandonné Dieu, son créateur,
il a méprisé le rocher de son salut." Deut. 32:18 : "Tu as abandonné le
rocher qui t'a fait naître, et tu as oublié le Dieu qui t'a engendré." Psaume
62:2 : "Oui, c'est lui qui est mon rocher et mon salut ; ma haute
retraite : je ne chancellerai guère." Psaume 95:1 : "Venez, chantons
avec allégresse à l'Eternel ! Poussons des cris de joie vers le rocher de
notre salut."
Dans 1
Cor. 3:10, Paul affirme qu'il est un sage architecte, et que l'on ne peut poser
qu'un seul fondement, Jésus-Christ. Nous ne pouvons bâtir que sur Jésus-Christ.
Si nous bâtissons sur un autre fondement, notre œuvre ne tiendra pas dans le feu
de l'épreuve : "Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste,
il recevra une récompense. Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa
récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu" 1 Cor.
3:14-15). Paul déclare donc qu'aucun être humain n'a jamais été considéré comme
un rocher dans tout l'Ancien Testament, ni dans aucun passage du Nouveau
Testament. Les mots "rocher," "roc," ou "pierre d'angle," sont réservés au seul
Jésus-Christ (Matthieu 21:42; Esaïe 28:16; 1 Cor. 3:11 et 10:4; Eph. 2:20; 1
Pierre 2:6-8).
Esaïe
44:8 : "N'ayez pas peur, et ne tremblez pas ; ne te l'ai-je pas dès
longtemps annoncé et déclaré ? Vous êtes mes témoins : y a-t-il un
autre Dieu que moi ? Il n'y a pas d'autre rocher, je n'en connais point."
Ceci devrait régler définitivement le problème de savoir qui peut être
considéré comme le rocher, le fondement sur lequel est bâtie
l'Eglise.
Dans
Exode 17:6, Dieu avait dit à Moïse : "Voici, je me tiendrai devant toi sur
le rocher d'Horeb ; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l'eau, et
le peuple boira." Utilisant cet exemple tiré de l'Ancien Testament, Paul dit
dans 1 Cor. 10:4 que les Hébreux "ont tous bu le même breuvage spirituel, car
ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ."
Nous voyons qu'il s'agit du même rocher dans le Nouveau
Testament.
Les
autels construits dans l'Ancien Testament représentaient ce rocher qui était
Dieu. C'étaient des autels destinés aux offrandes et aux sacrifices. Le rocher
de Sion était la pierre de fondement, et l'Eglise a été bâtie sur ce rocher.
Christ est à la fois l'offrande et le sacrifice. L'Eglise est constituée de tous
ceux qui ont fait la même confession que celle de Pierre (à la suite d'une
révélation), c'est-à-dire que Jésus est le Fils du Dieu vivant, Dieu le Sauveur.
C'est pourquoi Jésus leur demande de ne dire à personne ce que Pierre venait de
confesser, afin de permettre à chacun d'atteindre lui-même cette
conclusion.
Si
quelqu'un fait cette confession, c'est qu'il croit en l'Evangile qui sauve. Il
ne croit pas en une église, en un sacrement, en un baptême, ni en rien de
semblable. Mais l'Evangile transfère instantanément et glorieusement la
miséricorde de Dieu sur le pécheur qui admet sa culpabilité, et qui croit en
l'œuvre du Sauveur (1 Cor. 15:1-4).
Matthieu
7:24 : "C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met
en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc."
Le roc dont parle Jésus est le Messie. Agir sur ce qu'Il a dit revient à bâtir
sur ce roc. Ce roc peut-il être Pierre ? Non, bien sûr ! Ce roc est
Christ. Luc 20:17-19 nous dit que c'est Jésus qui est le roc : "Mais,
jetant les regards sur eux, Jésus dit : Que signifie donc ce qui est
écrit : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la
principale de l'angle ? Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et
celui sur qui elle tombera sera écrasé. Les principaux sacrificateurs et les
scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l'heure même, mais ils
craignirent le peuple. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait
dit cette parabole."
Quel est
l'homme qui devrait savoir le mieux ce que Jésus a voulu dire ? Pierre
lui-même, bien entendu ! Regardons comment Pierre interprète ce que
l'Eglise Catholique lui attribue.
1 Pierre
2:6 : "Car il est dit dans l'Ecriture : Voici, je mets en Sion une
pierre angulaire, choisie, précieuse ; et celui qui croit en elle ne sera
point confus." Pierre cite Romains 9:33, qui reprend un verset d'Esaïe 28:16.
L'Ancien Testament a été écrit en hébreu. Le rocher fait référence à Christ.
Paul est d'accord avec Pierre sur l'identité de la pierre d'achoppement
d'Israël. Il emploie le même passage de l'Ancien Testament : "Tandis
qu'Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi.
Pourquoi ? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme
provenant des œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement, selon
qu'il est écrit : Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement et un
rocher de scandale, Et celui qui croit en lui ne sera point confus." (Romains
9:31-33).
Pierre
peut-il donc être le premier Pape ? Quand on lit la déclaration de Pierre
dans son contexte, on comprend aussitôt de qui il parle. C'est aussi simple que
cela. Le Catholicisme Romain dit que le rocher est Pierre. Pierre dit le
contraire. Pierre, celui à qui Jésus s'est adressé, dit dans 1 Pierre 2:4 :
"Approchez-vous de lui (Christ), pierre vivante, rejetée par les hommes, mais
choisie et précieuse devant Dieu." C'est à Christ que nous venons. Pierre ajoute
ensuite qu'il n'est qu'une petite pierre parmi toutes les autres, qui s'édifient
"pour former une maison spirituelle" (verset 5), Jésus étant la "pierre
principale de l'angle (le rocher). Pierre cite le prophète Esaïe, qui annonçait
prophétiquement la venue du Messie.
Il faut
donc que les Catholiques résolvent ce problème. C'est Dieu Lui-même qui bâtit
Son Eglise. Si Pierre était réellement la "pierre principale de l'angle,"
pourquoi Esaïe n'a-t-il pas dit : "Voici, je mets à Rome une pierre
angulaire ?" Parce que cette pierre a été posée en Sion, pas à Rome.
Quelle sorte de pierre peut représenter celui qui vacille dans sa foi ? Par
conséquent, il est impossible que Pierre soit le rocher. Pourriez-vous imaginer
une Eglise dont l'existence dépendrait de celle de Pierre ? Dieu serait-il
tellement dépendant d'un homme, pour accomplir Son œuvre ? Dieu n'a placé
Sa confiance en aucun être humain pour bâtir Son Eglise. Il ne l'a pas fondée
sur des hommes.
C'est la
pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs qui est devenue la principale de l'angle,
le rocher sur lequel l'Eglise est bâtie. Pierre lui-même l'affirme dans son
épître. Une pierre principale est un rocher, le rocher même dont parlait Jésus
en s'adressant à Pierre.
1 Pierre
2:7 : "Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse."
Quand Pierre écrit ce verset, il est clair qu'il ne fait pas référence à
lui-même. Il ne dit pas qu'il est précieux, et que ceux qui croient en lui,
Pierre, ne seront pas confus. Est-ce en Pierre que nous devons croire ? Aux
versets 7 et 8, Pierre écrit : " L'honneur est donc pour vous, qui croyez.
Mais, pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est
devenue la principale de l'angle, une pierre d'achoppement et un rocher de
scandale." Qui a été rejeté ? Christ. Sur qui est bâtie l'Eglise ? Sur
Christ. En qui devons-nous croire ? En Christ. En qui placez-vous votre
confiance et votre foi ? En Christ ! Si vous placez votre confiance en
Pierre, vous serez confus !
Il est
certain que ni Pierre ni aucun autre apôtre ne se sont considérés comme le
fondement de l'Eglise. Ils n'ont jamais appelé les Chrétiens à croire en eux.
Ils nous ont demandé au contraire de croire en Celui qui est le Rocher, Christ.
Dans 1 Pierre 5:4, Pierre ajoute même que le "souverain pasteur" est Jésus. Il
ne s'adresse pas à lui-même !
Par
conséquent, la pierre (Jésus) est précieuse pour ceux qui croient. Mais pour les
incrédules, la pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la
principale de l'angle. Ne placez pas votre confiance en Pierre ! C'est un
mauvais fondement ! Psaume 18:31 : "Car qui est Dieu, si ce n'est
l'Eternel ; et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ?" 1 Cor.
3:10-11 : "J'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre
bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir
Jésus-Christ." Ephésiens 2:20 : "Vous avez été édifiés sur le fondement des
apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire."
Cette pierre angulaire était une pierre massive, placée à l'angle. C'est sur ses
deux côtés que devaient s'appuyer les apôtres et les
prophètes.
Ainsi, le
Bâtisseur de l'Eglise est Christ Lui-même. L'Eglise est un temple vivant,
l'habitation du Saint-Esprit. Nous sommes les pierres vivantes que Christ
utilise et rassemble pour bâtir ce temple. Pierre écrivait aux Chrétiens
dispersés dans les provinces romaines de l'Asie (1 Pierre 1:1). Ceci est
confirmé dans l'épître aux Hébreux : "Chaque maison est construite par
quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu" (Héb. 3:4).
"Mais Christ l'est (fidèle) comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c'est
nous" (verset 6). Christ est la Tête de cette maison qui est aussi Son Corps. Il
est l'architecte et le bâtisseur de toutes choses, en particulier de l'Eglise,
fondée sur Christ et bâtie par Lui. Tous ensemble, et individuellement, nous
sommes conduits par Lui, pas par des prêtres et un Pape.
Tous les
Papes ont affirmé que Pierre était le rocher. Mais Pierre lui-même affirme que
Jésus est le Rocher (1 Pierre 2:4-8). C'est aussi Pierre qui a proclamé :
"Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre
nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés"
(Actes 4:12). Au verset 11, il dit à tout Israël : "Jésus est la pierre
rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de
l'angle."
On ne
trouve le salut que dans la personne de Christ. Ce ne sont pas une église ou des
sacrements qui nous sauvent. On est sauvé quand on se tient sur le rocher dont a
parlé Jésus, sur lequel Il allait bâtir Son Eglise. Ce rocher est la confession
même de Pierre, de ce qu'il avait reçu par la révélation du Père, et pour
laquelle Jésus le félicite. Tout au long du ministère de Jésus-Christ, le Père a
rendu témoignage à Son Fils. Parfois ce témoignage a été entendu de manière
audible, comme lors du baptême de Jésus, ou de Sa transfiguration, quand le Père
a dit : "Celui-ci est Mon Fils Bien-aimé," en accompagnant cette
déclaration de signes surnaturels. Le rocher, c'est la confession que Jésus
est le Fils de Dieu. C'est sur cette confession qu'est bâtie l'Eglise
universelle.
Luc
20:17-19 : "Mais, jetant les regards sur eux, Jésus dit : Que signifie
donc ce qui est écrit : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est
devenue la principale de l'angle ? Quiconque tombera sur cette pierre s'y
brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. Les principaux
sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l'heure
même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c'était pour eux
que Jésus avait dit cette parabole."
Etes-vous
tombé sur cette pierre qui est Christ ? Sur quelle pierre vous
tenez-vous ? Prenez garde qu'elle ne tombe sur vous et ne vous
écrase !
La
question des clefs du Royaume :
Matthieu
16:19 : "Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras
sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera
délié dans les cieux"
Si les
clefs du Royaume n'avaient été données qu'à Pierre personnellement, l'Eglise
Catholique n'aurait aucune raison d'affirmer que ces clefs ont été transmises
aux autres Papes après Pierre.
Jésus
parle ici au futur. En effet, ce n'est qu'après Sa résurrection que Jésus a fait
des dons (Ephésiens 4:8) et a rempli Ses apôtres de la puissance du
Saint-Esprit, afin qu'ils puissent employer l'autorité que Christ leur avait
donnée, sous la direction de Christ. Mais cette puissance n'a pas été accordée
qu'à Pierre. Elle l'a été à tous les apôtres (NdE : et même à tous les
disciples rassemblés dans la chambre haute). Il s'agit d'une puissance
spirituelle déléguée. C'est une puissance qui concerne toutes les choses du
Royaume des Cieux. Jésus emploie l'image des clefs. Les clefs sont en général
utilisées pour ouvrir un bâtiment de l'extérieur. Jésus a dit qu'il donnerait à
Pierre les clés du Royaume. Cela signifiait qu'Il allait Se servir de Pierre
pour ouvrir la porte de la foi au monde. Il allait le faire en prêchant
l'Evangile d'abord aux Juifs, puis aux Gentils. De cette manière, ce qu'il
lierait sur la terre serait lié dans les cieux.
C'est
Christ Ressuscité qui détient "les clefs de la mort et du séjour des morts"
(Apoc. 1:18 et 3:7). Il est le "portier" qui possède les clefs du Royaume. C'est
Lui qui les donne à Pierre, et à d'autres.
Le maître
de la maison donne ses clefs à un serviteur. En l'occurrence, le maître n'a pas
donné Ses clefs à un seul serviteur. Jésus refait cette promesse un peu plus
loin, mais, cette fois, à tous Ses disciples : "Je vous le dis en vérité,
tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous
délierez sur la terre sera délié dans le ciel" (Matthieu 18:18). Ce verset,
placé dans son contexte, concerne la discipline dans l'Eglise. Les clefs
concernent donc aussi la doctrine. Ce sont les clefs de la connaissance. Les
apôtres avaient reçu leur enseignement de Christ, et ils devaient le transmettre
à d'autres, sous l'onction du Saint-Esprit, qui nous enseigne toutes choses.
Comme Jésus accorde ensuite à tous Ses disciples cette puissance d'abord promise
à Pierre, on peut comprendre dans quel esprit et quel contexte le Seigneur a
parlé à Pierre. Le Seigneur voulait faire comprendre à Pierre que la puissance
qu'il allait recevoir était collégiale par sa nature même, afin que Pierre ne
soit pas considéré comme le dépositaire exclusif de cette puissance, ni même
pour une partie d'entre elle. Il devait simplement être considéré comme le
premier parmi ses pairs.
De toutes
manières, cette puissance de lier et de délier fut confiée à tous les disciples,
donc à toute l'Eglise, qui peut l'exercer aujourd'hui. Jésus a dit :
"Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je
vous ai prescrit" (Matthieu 28:19-20). Cela s'adresse aux Chrétiens de tous les
temps. Jésus leur donne le pouvoir d'introduire dans Son Eglise ceux qui
L'accepteront, sous Sa direction.
Pierre
eut le privilège d'utiliser ces clefs le premier, en prêchant l'Evangile d'abord
aux Juifs, dans Actes 2, puis aux Samaritains, dans Actes 8, et aux Gentils,
dans Actes 10. Mais il fut appelé par le Seigneur à être l'apôtre des Juifs.
Cela ne lui donnait certainement pas le droit de résider à Rome pour dominer sur
les Gentils !
"Lier et
délier," dans la langue courante de cette époque, signifiait "prohiber et
permettre." Ou déclarer qu'une chose était illégale (dans ce cas, on liait) ou
légale (on déliait). L'autorité spirituelle fut enlevée des mains de l'incrédule
Israël pour être donnée aux apôtres. Certaines choses prohibées par la Loi de
Moïse devenaient à présent permises, comme le fait de manger certains aliments.
Tandis que d'autres choses, permises sous la Loi, devenaient à présent
interdites.
Actes
10:13-16 : "Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais
Pierre dit : Non, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni
d'impur. Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce
que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. Cela arriva jusqu'à
trois fois ; et aussitôt après, l'objet fut retiré dans le ciel." Pierre
comprit que cette vision concernait les Gentils, et que l'Esprit de Dieu lui
avait donné cette vision pour lui faire comprendre qu'à présent, Dieu
considérait les Gentils comme purs. Pierre dut réfléchir à la signification de
cette vision, qui avait deux sens distincts : les aliments autrefois
interdits devenaient permis, et le sang du Seigneur avait la puissance de
purifier les Gentils, pour qu'ils puissent être sauvés. C'est pourquoi Pierre a
utilisé les clefs pour aller prêcher aux Gentils, et pour aller les
"délier."
Pierre a
aussi utilisé ces clefs pour "lier," c'est-à-dire punir Ananias et Saphira,
parce qu'ils avaient menti au Saint-Esprit.
Il est
écrit dans Luc 22:24-26 : "Il s'éleva aussi parmi les apôtres une
contestation : lequel d'entre eux devait être estimé le plus grand ?
Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les
dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu'il n'en soit pas de même pour vous. Mais
que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne
comme celui qui sert."
Le fait
que les apôtres aient eu cette contestation démontre qu'ils n'avaient pas
compris que Pierre était destiné à être le Pape ! Si cela avait été le cas,
Jésus aurait saisi cette occasion pour les corriger. Car cette contestation se
passait au cours de la dernière nuit du ministère terrestre de Jésus, avant
qu'Il soit trahi. À ce moment-là, les disciples n'avaient pas encore compris que
Jésus allait confier à Pierre la suprématie et une position dominante. Même
après que Jésus ait dit à Pierre qu'Il lui donnerait les clefs du Royaume, il
accorde le même pouvoir à tous les disciples, deux chapitres plus
loin.
Le
Seigneur règle la contestation, non pas en confirmant qu'Il avait déjà choisi
Pierre pour être à la tête de l'Eglise, mais en disant que c'étaient les Gentils
qui avaient des dominateurs. Puis Il ajoute : "Qu'il n'en soit pas de même
pour vous." Jésus leur enseigne très clairement que personne, parmi eux, ne
devait occuper une place de dominateur ou de chef (donc de Pape), pour exercer
l'autorité suprême sur toute l'Eglise. Pierre Lui dit, un peu plus loin :
"Seigneur, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort." Que lui
répond Jésus ? "Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui
que tu n'aies nié trois fois de me connaître." Ce n'était pas un signe
encourageant pour quelqu'un qui allait soi-disant être appelé à diriger
l'Eglise !
Dans 1
Pierre 1:1, Pierre mentionne le fait qu'il est apôtre. Parce qu'il s'adresse à
des églises qui n'étaient pas directement en contact avec lui, mais plutôt avec
Paul. Plus tard, Paul déclare : "Or, j'estime que je n'ai été inférieur
en rien à ces apôtres par excellence" (2 Cor. 11:5). Remarquez que Paul
parle des apôtres au pluriel. Il ne mentionne pas "un apôtre," ou
"l'apôtre."
Si vous
supprimez la Papauté et la succession apostolique de Pierre, il n'y a plus
d'Eglise Catholique ! Cette Eglise ne tient que sur cette doctrine. Otez cette
doctrine, et cette Eglise s'écroule ! De même, la véritable Eglise ne peut
tenir que sur les enseignements et les pratiques de Christ, tirées de la Parole
de Dieu, c'est-à-dire de la Bible seule. Otez la Bible, et l'Eglise
s'écroule ! Jésus a dit : "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes
vraiment mes disciples" (Jean 8:31). Quand Jésus a donné cette puissance à Ses
apôtres, Il leur a fait comprendre que tout ce qu'ils déliaient ou liaient dans
l'Eglise viendrait de l'autorité que leur donneraient Ses enseignements. Cette
autorité découle de ce qui est écrit dans les Ecritures. Et c'est cette même
autorité qui doit être utilisée pour gouverner l'Eglise aujourd'hui.
Quant à
l'identité de Celui qui est notre Père :
Nous
n'avons qu'un seul Père. Le mot "Pape" vient du Latin "Papa," qui a donné "papa"
en français. La première fois que ce terme a été employé pour désigner un chef
de l'Eglise Romaine, ce fut en 604. À l'époque, Grégoire 1er avait
refusé ce titre. Mais son successeur Boniface III l'accepta en 607, et l'évêque
de Rome a conservé ce titre jusqu'à ce jour.
La Bible
dit que nous n'avons qu'un seul Père. Il ne s'agit pas d'un titre. Paul dit bien
que certains peuvent être des "pères spirituels," mais il ne s'agit pas du titre
conféré au Pape ! Jésus a dit : "Et n'appelez personne sur la terre
votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux"
(Matthieu 23:9). Tandis que le Père de Rome est sur la terre ! "Ils aiment
à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi,
Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi ; car un seul est votre
Maître, et vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur la terre votre
père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux" (Matthieu
23:7-9). Nous ne devons appeler aucun enseignant spirituel "notre père." Car
Jésus nous a dit que l'Eglise doit s'adresser à Dieu seul en l'appelant "abba,"
c'est-à-dire "père," ou "papa."
Vous ne
verrez nulle part dans la Bible le titre de "Saint Père" conféré à un être
humain sur la terre. Aucun apôtre n'a jamais été appelé de cette manière, pas
même Pierre. Le terme "Père Saint" n'est employé qu'une seule fois dans la
Bible, par Jésus Lui-même, quand Il prie Dieu le Père (Jean 17:11). En effet,
Dieu seul est Saint dans Sa nature parfaite.
2 Cor.
6:18 : "Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des
filles, dit le Seigneur tout-puissant." Y a-t-il des passages dans le Nouveau
Testament où des hommes sont appelés "pères" ? Oui : "Vous savez qu'il
a été mis à l'épreuve, en se consacrant au service de l'Evangile avec moi, comme
un enfant avec son père" (Philippiens 2:22). "Ne réprimande pas rudement le
vieillard, mais exhorte-le comme un père ; exhorte les jeunes gens comme
des frères" (1 Tim. 5:1). Abraham est aussi appelé "père" dans Jean 8:38-39.
Mais, dans tous ces passages, le mot "père" est utilisé dans son sens normal
humain. Personne ne doit être appelé "Saint Père," si ce n'est Celui qui est
dans le Ciel, et qui est Dieu. Ainsi, donner ce titre à un être humain est une
grave erreur. Cela revient à faire ce que Christ Lui-même a interdit de
faire.
La Bible
ne parle que d'un seul Père. Il s'agit de Dieu, Père du Seigneur Jésus-Christ.
Jésus adresse ce titre à Son Père seul ! Cela signifie que l'Eglise
Catholique a pris le titre de Dieu Lui-même, et l'a accordé à des hommes
pécheurs. L'histoire nous a prouvé que certains Papes ont été les plus
abominables des pécheurs, ce qui constitue encore une souillure sur toute
l'histoire de l'Eglise Romaine.
Le Pape
n'est pas seulement appelé "Saint Père." On lui a aussi donné le titre de
"Vicaire de Christ" (Vicarius Christi). Cela signifie en Latin "celui qui occupe
la place de Christ." Un "vicaire" est quelqu'un qui sert comme substitut, ou qui
représente directement son chef. Il est autorisé à accomplir les fonctions de
celui qui est son supérieur. La Bible parle bien d'un homme qui doit venir, et
qui sera bien le "vicaire de Christ," dans le mauvais sens. Ce "vicaire"
cherchera même à se faire passer pour Dieu. Paul en parle dans 2 Thess.
2:3-4 : "Que personne ne vous séduise d'aucune manière ; car il faut
que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du
péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce
qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de
Dieu, se proclamant lui-même Dieu." Ce passage ne concerne pas nécessairement un
Temple physique, mais il peut être interprété d'une manière spirituelle, puisque
l'Eglise, dans le Nouveau Testament, est appelée le "temple de Dieu," que ce
soit collectivement ou chaque Chrétien individuellement, en tant que temple du
Saint-Esprit. Ce passage du Nouveau Testament (2 Thess. 2:1-4) est le seul qui
suggère clairement la venue d'un Pape, c'est-à-dire d'un être humain prétendant
exercer l'autorité suprême sur toute l'Eglise et sur tout le peuple de Dieu sur
la terre. Ce passage annonce en même temps la venue d'une Eglise apostate,
conduite par un homme prétendant prendre la place de Christ, pour diriger toute
l'Eglise. (Voir aussi 1 Tim. 4:1).
Quand
nous embrassons les membres de notre famille, nous le faisons par amour. Mais ce
n'est certainement pas pour cela que le Pape laisse les gens embrasser son
anneau. Le Pape ne fait qu'accepter l'honneur que lui confère sa position, et
qui lui est reconnu par quelqu'un qui s'incline devant lui et qui embrasse son
anneau. Selon le judaïsme et selon la Bible, c'est en cela que consiste
l'adoration. Même l'histoire nous confirme que les Papes ont parfois été traités
comme des dieux. Pourtant, Paul et Barnabas, dans Actes 14, ont refusé qu'on
leur accorde cet honneur idolâtre, lorsque les gens ont proclamé que les dieux
étaient venus les visiter sous forme humaine.
Cependant,
les Catholiques Romains s'agenouillent devant le Pape et embrassent son anneau.
Ils s'agenouillent même devant la statue de Pierre, à Rome, et lui embrassent le
gros orteil. La Bible condamne de telles traditions, et nous voyons l'apôtre
Pierre les interdire. Actes 10:25-26 : "Lorsque Pierre entra, Corneille,
qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre
le releva, en disant : Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme." Il ne
s'agit pas d'un acte d'humilité, mais l'apôtre réprouvait cette pratique. Aucun
apôtre ne permettait que quiconque se prosterne devant lui. Même un ange du
Seigneur, dans le Ciel, a refusé que l'apôtre Jean se prosterne devant
lui : "Et quand j'eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l'ange qui me
les montrait, pour l'adorer. Mais il me dit : Garde-toi de le faire !
Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de
ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu" (Apoc. 22:8-9).
Quant à
l'autorité de remettre les péchés :
Jean
20:23 : "Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront
pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." Ce
verset prouve-t-il que Pierre disposait de toute autorité ?
Non ! Cela prouve qu'il disposait de l'autorité de déclarer ce que
Dieu dit dans Sa Parole. Seul Dieu peut pardonner les péchés. Mais l'homme peut
déclarer que des péchés sont pardonnés, à cause de ce que Dieu a fait. L'homme
est d'accord avec ce que Dieu a fait, mais il n'a aucun pouvoir de faire cela
par lui-même. (Voir Marc 2:6-12 et Luc 24:47). Le but de Jésus, c'est que Ses
disciples proclament l'Evangile et la rémission des péchés, par l'œuvre qu'Il a
accomplie à la Croix, et par Sa sacrificature. L'autorité des apôtres réside
dans la proclamation de l'Evangile, qui annonce le pardon des
péchés.
Pierre
n'avait ni plus ni moins d'autorité que les autres apôtres. Tous ont reçu
l'ordre d'aller prêcher l'Evangile (Mat. 28:18-19). Quand quelqu'un croyait en
l'Evangile, les apôtres avaient le pouvoir de déclarer qu'il était pardonné, par
l'autorité de Christ, et en raison de ce qu'Il avait accompli. Ils étaient tous
d'accord pour reconnaître que l'Evangile avait le pouvoir de sauver. Mais ils ne
disposaient d'aucune autorité spéciale faisant d'eux des prêtres particuliers,
disposant du pouvoir de pardonner ceux qui viendraient continuellement leur
confesser leurs péchés.
La
fonction spécifique du Saint-Esprit, comme Jésus nous l'a enseigné, est de
préserver exactement ce que le Pape est censé préserver dans le
catholicisme : la foi, la morale, et la bonne conduite de l'Eglise dans toute la
terre ! Il y a donc une contradiction directe entre l'office de la Papauté,
et le ministère actuel du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit, qui est la Troisième
Personne de la Trinité, nous a été envoyé pour demeurer en nous, nous guider, et
nous enseigner. Il est le Seul capable de le faire. Il a été répandu sur toute
l'Eglise de la même manière. Il n'a pas été accordé qu'à un dirigeant unique.
Les
apôtres étaient des hommes comme les autres :
La Bible
n'essaye pas de cacher les saints sous leur halo. Elle est terriblement honnête
pour parler des êtres humains que Dieu a utilisés. Beaucoup d'entre eux ont
commis de grandes fautes. Dieu veut Lui-même nous fortifier, pour que nous
sachions que c'est Lui qui le fait, et que notre force ne vient pas de
nous-mêmes. C'est Pierre qui donne les meilleurs exemples de maladresse. Sur ce
plan, il est bien le conducteur du troupeau !
On veut
parfois justifier la primauté de Pierre en faisant remarquer qu'il est le seul
dont le nom ait été changé, ou le seul pour lequel Jésus ait prié d'une manière
spéciale. Mais tout cela ne fait que démontrer qu'il était celui qui avait
vraiment le plus besoin d'un changement de nature ! Jésus a changé le nom
de Pierre dès qu'Il l'a rencontré. "André, frère de Simon Pierre, était l'un des
deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Ce fut
lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons
trouvé le Messie (ce qui signifie Christ). Et il le conduisit vers Jésus. Jésus,
l'ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé
Céphas (ce qui signifie Pierre)" (Jean 1:40-43). Nous voyons donc Jésus lui
donner dès le début le nom de Pierre, ce qui aura une implication essentielle
dans le futur.
Pierre
n'a pas été le seul à recevoir la révélation de la vraie nature de Jésus.
D'autres l'avaient reçue avant lui. Il ne s'agit pas d'une révélation accordée
exclusivement à Pierre. Jean 1:45 : "Philippe rencontra Nathanaël, et lui
dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les
prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph." Plus loin, Nathanaël
dit à Jésus : "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël." C'est
une déclaration encore plus précise que celle de Pierre, et Nathanaël ne
connaissait pas Jésus aussi bien que lui.
Pierre
est le principal personnage du début du Livre des Actes. Mais c'est Paul qui
devient le principal personnage dans tout le reste du Livre, à partir du moment
où Dieu révèle Sa grâce aux Gentils, dont Paul devait être l'apôtre. Il est vrai
que Pierre est nommé plus souvent que les autres. Mais nous devons savoir
pourquoi. Bien souvent, c'est pour parler des erreurs de l'apôtre ! Ceci
n'est pas dit pour diminuer les moments où il a vraiment brillé, mais pour
expliquer pourquoi son nom est plus souvent cité. Il avait besoin d'être
enseigné davantage, car il posait tout le temps des questions.
Quelques
sujets de réflexion supplémentaires :
Matthieu
16:21 : "Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il
fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens,
des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il
ressuscitât le troisième jour." Jésus dit ceci juste après la révélation que
Pierre avait reçu du Père dans le Ciel, révélation qui devait faire de lui le
Pape, selon l'Eglise Catholique (Mat. 16:16-18).
C'est
alors que Pierre reprend la parole, d'une manière impulsive : "Pierre,
l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise,
Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas" (verset 23). Jésus doit le reprendre
sévèrement, pour avoir dit qu'il n'était pas nécessaire qu'Il monte sur la
croix. Jésus lui dit même qu'il s'est laissé influencer par
Satan.
Quand
Jésus a révélé Sa gloire à certains de Ses disciples, il n'a pas choisi de la
révéler à Pierre seul. "Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et
Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne" (Mat.
17:1). Quand Elie et Moïse se manifestent, Pierre dit, au verset 4 :
"Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici
trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie." Dieu le Père doit
le reprendre, pour avoir mis Christ sur le même plan que Moïse et Elie. Il lui
demande de n'écouter que Son Fils !
Dans Marc
5:37, nous voyons que Jésus choisit Pierre, Jacques et Jean pour entrer dans une
maison. Pierre n'a pas été le seul à être choisi.
Matthieu
15:15-16 : "Pierre, prenant la parole, lui dit : Explique-nous cette
parabole. Et Jésus dit : Vous aussi, êtes-vous encore sans
intelligence ?" J'émets l'hypothèse que si Pierre est souvent le premier,
c'est parce qu'il avait le plus besoin de la grâce de Dieu dans sa vie. S'il est
nommé le premier dans la liste des apôtres, Judas étant le dernier, il ne s'agit
pas d'un ordre hiérarchique quelconque. Mais cela signifie que Pierre, parmi les
trois apôtres les plus proches de Jésus, est celui qui est passé par le
changement personnel le plus profond. C'est pourquoi Jésus lui a donné le nom de
Pierre, "petit rocher" de la même nature que celle du grand
Rocher.
Pourtant,
même après avoir reçu son nouveau nom, Pierre se méprend souvent sur la nature
de la force qui l'animait, comme dans Matthieu 26:33-35, où il affirme qu'il ne
reniera jamais Jésus, même s'il devait mourir !
Luc
22:8 : "Jésus envoya Pierre et Jean, en disant: Allez nous préparer la
Pâque, afin que nous la mangions." Jésus n'a pas envoyé Pierre
seul.
Marc
14:33 : "Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à
éprouver de la frayeur et des angoisses." À Gethsémané, Jésus n'a pas pris
Pierre seul avec Lui. Les disciples se sont endormis, et Jésus dut les
reprendre. Mais Il s'est adressé alors à Pierre d'une manière spéciale :
"Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre :
Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi !"
Dans Marc
16:1, nous voyons Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé, acheter
des aromates pour embaumer le corps de Jésus. Elles trouvent un ange devant le
tombeau vide. Il leur dit : "Mais allez dire à ses disciples et à Pierre
qu'il vous précède en Galilée : c'est là que vous le verrez, comme il vous
l'a dit" (Marc 16:7). Pourquoi l'ange a-t-il mentionné Pierre d'une manière
particulière ? Parce qu'il était le chef ? Non, parce qu'il était
faible dans la foi et chargé de culpabilité, parce qu'il avait renié le
Seigneur.
Pierre a
été aussi le premier à suivre Jésus de loin, après Son arrestation. Matthieu
26:58 : "Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du souverain
sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela
finirait." Il est écrit, aux versets 74-75 : "Alors il se mit à faire des
imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq
chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite : Avant que
le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement."
Pierre a renié trois fois le Seigneur, parce qu'il avait peur de la mort. Il va
même jusqu'à faire des imprécations et à jurer. Pourtant, Jésus l'avait averti
qu'il l'abandonnerait.
Certains
prétendent que Pierre fut le premier apôtre à visiter la tombe vide. C'est faux.
Il était dans l'incrédulité. Nous avons besoin de voir comment les choses se
sont passées, et surtout ce qu'elles signifient.
Marie a
été la première à se rendre au tombeau. Puis elle alla raconter aux autres ce
qu'elle avait vu (Luc 24). Jean 20:1-6 : "Le premier jour de la semaine,
Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore
obscur ; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre. Elle courut vers
Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils
ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis. Pierre
et l'autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre. Ils couraient tous deux
ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le
premier au sépulcre ; s'étant baissé, il vit les bandes qui étaient à
terre, cependant il n'entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra
dans le sépulcre." Au verset 8, il est écrit : "Alors l'autre disciple, qui
était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il
crut."
Même
après cela, Pierre retourna pêcher. Cela montre que ce qu'il avait vu n'avait
pas eu beaucoup d'effet sur lui, car il était toujours
rétrograde.
Dans Jean
21:15-17, nous voyons Jésus restaurer Pierre, qui L'avait renié par trois fois.
Quand Pierre répond au Seigneur, nous voyons qu'il est incapable de Lui dire
qu'il l'aime d'un amour agape, d'un amour divin inconditionnel. Il ne peut que
Lui avouer qu'Il l'aime comme un frère ("philéo"). Jésus lui demande alors de
paître Ses brebis et Ses agneaux, le restaurant ainsi dans une position de
conducteur spirituel. Il fallait que Jésus restaure ainsi Pierre, avant de lui
ordonner, comme à tous les autres disciples, de faire de toutes les nations des
disciples, et de les enseigner après les avoir baptisées. Pierre ne pouvait pas
enseigner, tant qu'il était rétrograde. Au lieu de paître les brebis du
Seigneur, il voulait retourner à son ancien style de vie de pêcheur. Là encore,
Pierre est le premier à vouloir retourner pêcher. Cela nous montre qu'il n'était
plus engagé pour le Seigneur.
C'est
alors que Jésus lui demande de paître Ses brebis et Ses agneaux. Il le restaure
dans sa position de conducteur, mais pas de conducteur unique. Il devait
partager la conduite de l'Eglise avec les autres apôtres.
Paul dit
la même chose dans Actes 20:27-30 : "Car je vous ai annoncé tout le conseil
de Dieu, sans en rien cacher. Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le
troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Eglise
du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. Je sais qu'il s'introduira
parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n'épargneront pas le
troupeau, et qu'il s'élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des
choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux." Paul parle des
anciens et des bergers, ou pasteurs, qui sont tous sur le même plan que Pierre.
C'est eux qui doivent paître le troupeau. C'est le ministère des
bergers.
Oui,
Pierre était le premier à parler de l'Evangile, mais cela ne lui donne aucune
place prééminente. Sinon, le fait qu'il ait été le premier à renier Jésus ferait
de lui le premier des rétrogrades !
Jésus a
donné le Saint-Esprit à tous ceux qui étaient dans la chambre haute, en même
temps. Pierre n'a pas été visité le premier (Actes 2).
Quand le
boiteux a été guéri à la Belle Porte du Temple, Pierre n'a pas prétendu que
c'était lui seul qui l'avait guéri, car il était accompagné de l'apôtre Jean
(Actes 3:11).
Actes
4:13 : "Lorsqu'ils virent l'assurance de Pierre et de Jean, ils furent
étonnés, sachant que c'étaient des hommes du peuple sans instruction ; et
ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus."
Actes
8:14-15 : "Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la
Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci,
arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le
Saint-Esprit." Là encore, Pierre n'était pas seul.
Les
Catholiques Romains affirment que Pierre a été éprouvé, et qu'il a été trouvé
digne de confiance. Quand donc ? Même après avoir reçu le Saint-Esprit,
nous le voyons encore faire une grosse gaffe. Paul dut reprendre Pierre
publiquement, parce qu'il égarait les gens, et même Barnabas : "Mais
lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était
répréhensible. En effet, avant l'arrivée de quelques personnes envoyées par
Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il
s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des circoncis. Avec lui les autres
Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné
par leur hypocrisie. Voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de
l'Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu
vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu
les païens à judaïser ?" (Galates 2:11-15).
Pierre
avait égaré plusieurs par ses actions. Il poussait à tort les Gentils à vivre
comme des Juifs. Il est certain que nous voyons Dieu utiliser des hommes qui ne
sont pas parfaits. Mais le problème n'est pas là. Nous étudions la vie d'un
homme, qui, pour les Catholiques, serait la pierre sur laquelle serait bâtie
l'Eglise.
Quand
Paul mentionne qu'il a été approuvé, il cite le nom de trois apôtres, et non
d'un seul, dans Galates 2:8-9 : "Car celui qui a fait de Pierre l'apôtre
des circoncis a aussi fait de moi l'apôtre des païens. Et ayant reconnu la grâce
qui m'avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des
colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d'association, afin que
nous allassions, nous vers les païens, et eux vers les
circoncis."
Ceci est
confirmé dans Actes 22, où Paul est appelé "l'apôtre des gentils." Plus tard,
nous voyons que Pierre est appelé "apôtre des Juifs." La Bible ne donne nulle
part à Pierre une autorité absolue sur l'Eglise.
Pourquoi
l'Eglise Catholique est-elle donc parvenue à une conclusion contraire ?
Pour la seule raison qu'elle a remplacé la Parole de Dieu par sa tradition. Elle
ne peut tirer des Ecritures proprement dites aucun argument pour soutenir sa
position.
Dans
Actes 15, nous voyons un concile se réunir à Jérusalem, pour régler la question
des judaïsants, et d'autres matières concernant la foi et la loi. Il s'agissait
de savoir comment les Gentils devaient se conduire dans l'Eglise. Dans Actes
15:15-26, Pierre ne décida pas lui seul de ce qui devait être demandé aux
Gentils. La décision fut prise par un consensus unanime de tous les autres
apôtres et anciens. Aux versets 7 à 11, Pierre donna témoignage de la manière
dont des Gentils furent sauvés par grâce. Puis Paul et Barnabas donnèrent
témoignage des miracles accomplis au milieu des Gentils. Tous firent silence, se
demandant ce qu'ils devaient penser de ces choses. Ce fut Jean qui annonça la
position qui reçut l'agrément de tous. Ils demandèrent aux Gentils qui se
convertiraient "de s'abstenir des souillures des idoles, de l'impudicité, des
animaux étouffés et du sang" (Actes 15:20). Ils organisèrent l'Eglise, et
décidèrent de ce qui devait être observé et de ce qui devait être évité. Ces
règlements furent ensuite inscrits dans les Actes et dans les
Epîtres.
En outre,
Pierre lui-même, dans sa première épître, ne s'attribue jamais le titre de Pape.
Il ne se place jamais, même pas une seule fois, dans une position prioritaire.
Au contraire, il se considère comme "un ancien parmi les anciens (5:1). Il fait
tout ce qu'il peut pour prouver qu'il est égal à tous les autres. Il n'est qu'un
"presbuteros," l'un des nombreux anciens du Corps de Christ. Il n'est pas le
Chef de l'Eglise Romaine, ni d'aucune autre église. Dans l'Eglise, les anciens
travaillaient toujours de manière collective. Même l'église primitive de Rome
était organisée sur ce même modèle que celui de toutes les autres églises :
elle était dirigée par une pluralité d'anciens. Pierre n'a donc jamais occupé
une position officielle qui le mettait au-dessus des autres. Il ne disposait
d'aucun pouvoir particulier. C'est ce qui doit se passer aujourd'hui dans
l'Eglise, qui est sous le contrôle direct de Christ, et non des
Papes.
Lorsque
Pierre fut martyrisé par Néron, en 68 après Jésus-Christ, l'Eglise Catholique
affirme qu'un autre Pape, ou "évêque de Rome," lui a succédé. Il aurait donc dû
exercer son autorité sur tous les autres apôtres survivants. Beaucoup affirment
que l'apôtre Jean a vécu jusqu'à l'année 95 après J.C. C'est à cette époque
qu'il a rédigé le Livre de l'Apocalypse. Même les Catholiques reconnaissent que
Pierre a été exécuté bien longtemps auparavant. (Voir Jean
21:18-23).
Si le
successeur de Pierre, le nouvel "évêque de Rome," était devenu le Chef Suprême
de l'Eglise universelle, nous aurions eu quelqu'un qui n'était même pas un
apôtre, et qui aurait été le chef de l'apôtre Jean, qui était encore vivant à
cette époque ! Nous ne voyons rien de semblable dans la Bible.
Le Pierre
de la Bible est différent du Pierre de l'Eglise Catholique :
Le Pierre
de la Bible a fait plusieurs déclarations qui sont opposées à celles que Pierre
aurait faites en tant que Chef de l'Eglise, selon l'Eglise Catholique. Pierre a
dit que Christ "a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des
injustes, afin de nous amener à Dieu" (1 Pierre 3:18). Il a dit aussi :
"Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts
aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel
vous avez été guéris" (1 Pierre 2:24).
Au
contraire, l'Eglise Catholique affirme que Christ est sans cesse sacrifié, au
cours de chaque Messe, et que l'hostie devient réellement Son Corps et Son
Sang.
L'Eglise
Catholique enseigne que c'est le baptême qui donne le salut, et que la nouvelle
naissance se passe au moment du baptême, qui fait disparaître le péché originel.
Tandis que le Pierre de la Bible affirme que le baptême n'est qu'un symbole, que
ce n'est pas l'eau du baptême qui nous sauve, mais la résurrection de
Jésus-Christ (1 Pierre 3:21). Pierre a dit que le salut nous a été donné par la
résurrection de Jésus et Son œuvre seule : "A ceux qui ont reçu en partage
une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur
Jésus-Christ" (2 Pierre 1:1). Pierre enseignait que les Chrétiens ont été
régénérés "non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible,
par la parole vivante et permanente de Dieu" (1 Pierre
1:23).
Tandis
que l'Eglise Romaine doit vendre des messes et des indulgences, et faire dire
des prières pour ceux qui sont dans le Purgatoire. Elle a même bâti la Basilique
Saint Pierre pour cela !
Le Pierre
de la Bible met en garde contre les faux docteurs : "Il y aura de même
parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui,
reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine.
Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera
calomniée à cause d'eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de
paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la
ruine ne sommeille point" (2 Pierre 2:1-3).
Pierre
dit aussi dans 2 Pierre 1:10-11 : "C'est pourquoi, frères, appliquez-vous
d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant
cela, vous ne broncherez jamais. C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le
royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement
accordée." Quand Pierre parle d'une "entrée dans le royaume éternel" qui nous
sera "pleinement accordée," il ne mentionne aucune station temporaire dans le
Purgatoire !
L'Eglise
Catholique enseigne qu'elle doit entretenir un clergé particulier, ordonné par
Christ, et chargé de distribuer les sacrements. Tandis que Pierre, dans ses
écrits, affirme que la seule prêtrise du Nouveau Testament est celle de
Jésus-Christ, et celle de tous les Chrétiens. Cette prêtrise a remplacé
l'ancienne prêtrise Lévitique de l'Ancien Testament (1 Pierre 2:9). Il ne nous
est pas nécessaire de passer par un Séminaire catholique pour être prêtre !
Tous les croyants sont des prêtres, ou sacrificateurs, selon les paroles mêmes
de Pierre dans la Bible (1 Pierre 2:4-9).
La Bible
nous dit en outre que Pierre était marié. Dans 1 Cor. 9:5, Paul dit que Pierre
avait une femme. 1 Tim. 3 dit qu'un ancien peut être marié. Depuis mille ans,
l'Eglise Catholique affirme le contraire !
Il suffit
d'étudier l'histoire des Papes pour apprendre une leçon précieuse : quand
nous laissons des hommes diriger notre vie, nous perdons notre position
spirituelle devant Christ. Paul a dit qu'il nous fallait choisir entre plaire à
Dieu et plaire aux hommes. Nous ne pouvons plaire aux deux. Le Seigneur nous
ordonne de laisser le Saint-Esprit et Lui seul diriger notre vie. Il nous
enseigne les choses de Christ, qui est notre Médiateur. Un esclavage spirituel
peut être tout aussi réel et tout aussi préjudiciable qu'un esclavage physique.
Mais le pire esclavage, c'est d'abandonner notre liberté dans la recherche d'une
relation personnelle avec Christ. Quand nous acceptons des médiateurs entre
Christ et nous, notre relation avec le Seigneur est
détruite.
Pierre ne
nous demande jamais de suivre l'Eglise, ni les traditions et les enseignements
des hommes. Pierre ne fait qu'une allusion aux traditions, mais il s'agit d'un
avertissement clair : "Sachant que ce n'est pas par des choses périssables,
par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de
vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ,
comme d'un agneau sans défaut et sans tache" (1 Pierre
1:18-19).
Nous
devons trouver foi et direction spirituelle dans l'autorité des Ecritures, comme
Christ l'a dit Lui-même. Les Juifs avaient leurs Pères. L'Eglise a aussi les
siens. Mais nous ne devons imiter que ceux qui enseignent la Bible, et rejeter
tous les enseignements qui ne sont pas conformes aux
Ecritures.
Enfin,
l'Eglise Catholique dit qu'un Chrétien ne peut jamais être sûr d'aller
directement au Ciel, et qu'il lui faut aller d'abord faire un séjour au
Purgatoire. Ce séjour est plus ou moins long selon les prières des autres
pécheurs restés sur terre, prières seules capables de soulager ses souffrances.
Il est rare de rencontrer un Catholique qui affirme avec une pleine assurance
qu'il ira directement au Ciel. Pourtant, Pierre enseigne que les Chrétiens
possèdent une espérance vivante, et qu'ils sont gardés par la puissance de Dieu
(1 Pierre 1:2-5).
C'était
Paul, et non Pierre, qui était responsable de l'église de Rome. La Bible nous
montre que les Chrétiens de Rome avaient recours à Paul, qu'ils considéraient
comme leur conducteur, car Paul était l'apôtre des Gentils. Dans son épître aux
Romains, Paul leur écrit : "Et je me suis fait honneur d'annoncer
l'Evangile là où Christ n'avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le
fondement d'autrui" (Rom. 15:20). Puis, au verset 24, il leur dit qu'il espère
les voir bientôt, et, au verset 29 : "Je sais qu'en allant vers vous, c'est
avec une pleine bénédiction de Christ que j'irai." Puis il leur dit ce qu'ils
devront faire en attendant sa venue. Si Pierre était à cette époque responsable
de l'église de Rome, Paul n'aurait jamais dit tout cela, car il aurait bâti sur
le travail d'un autre. En réalité, il bâtit là où aucun autre n'a jamais bâti
avant lui, pas même Pierre. Pierre n'est même pas mentionné dans le chapitre
suivant, dans lequel Paul donne une longue liste de noms de différentes
personnes à saluer individuellement. Pierre aurait dû se trouver en tête de
cette liste de personnes qui ont travaillé à l'œuvre du Seigneur. Il n'est même
pas mentionné, ce qui signifie qu'il n'était pas à Rome. S'il avait été
réellement le premier Pape, la lettre de Paul aurait été une insulte pour
lui.
Jésus a
dit : "Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre" (Mat.
28:18). Jésus n'a jamais partagé ce pouvoir avec personne. Tous les Papes ont
prétendu que nous devions accepter leurs traditions non bibliques. Pierre, au
contraire, affirme que les Saintes Ecritures sont la source de la connaissance
de Dieu : "Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole
prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe
qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que
l'étoile du matin se lève dans vos cœurs ; sachant tout d'abord vous-mêmes
qu'aucune prophétie de l'Ecriture ne peut être un objet d'interprétation
particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais
été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de
la part de Dieu." (2 Pierre 1:19-21).
Pierre
dit même que les écrits de Paul font partie des "autres Ecritures" :
"Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé
frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C'est ce
qu'il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles
il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal
affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre
ruine" (2 Pierre 3:15-16). Pierre ne dit pas que toutes les paroles de Paul ont
été inspirées. Mais il parle des lettres de Paul.
Nous
n'avons pas besoin de prêtres ni d'un Pape pour avoir accès à Dieu. Pierre dit
que nous sommes tous des prêtres. Mais il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu
et les hommes : c'est Jésus-Christ, qui est à la fois Homme et Dieu (1 Tim.
2:15). Pourquoi s'adresser à un intermédiaire, quand nous pouvons aller
directement à la Tête ?
Si Pierre
vivait aujourd'hui, croyez-vous qu'il nous demanderait de faire ce que le Pape
dit et enseigne ? Non, bien sûr ! Comment puis-je l'affirmer ?
Parce que Pierre a pris la peine de l'écrire avant de quitter cette terre. Lisez
vous-même ce qu'il a écrit, à la lumière de toute la Bible, pas à la lumière du
Vatican, et vous découvrirez la vérité !
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