La
Méthode Divine de la Révélation Prophétique
Le
livre de l'Apocalypse débute par l'annonce de son titre,
accompagné d'une bénédiction pour ceux
qui prêtent une grande attention à ses déclarations
prophétiques solennelles:
VERS.
1-3: «1 Révélation de Jésus-Christ,
que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs
les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait
connaître, par l'envoi de son ange, à son serviteur
Jean, 2 lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage
de Jésus-Christ, tout ce qu'il a vu. 3 Heureux celui
qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie,
et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le
temps est proche.»
Le
titre.--Dans certaines versions, on a conservé au livre
le titre de «Révélation» et on y
a ajouté «de Saint Jean, le théologien»;
mais en le faisant, on contredit les paroles du livre lui-même
qui déclare être «la Révélation
de Jésus-Christ». Jésus-Christ est le
Révélateur et pas Jean. Jean n'a été
que l'écrivain employé par Christ pour écrire
cette révélation destinée au bénéfice
de Son église. Ce Jean, est le disciple que Jésus
aima et favorisa le plus des douze. Il fut évangéliste,
apôtre et auteur de l'Evangile et des épîtres
qui portent son nom. A tous ces titres, il faut aussi ajouter
celui de prophète; parce que l'Apocalypse est une prophétie,
et c'est ainsi que Jean la nomme. Mais le contenu de ce livre
provient d'une source encore plus élevée. Il
n'est pas seulement la révélation de Jésus-Christ
mais celle que Dieu Lui donna. Son origine est d'abord la
grande Source de toute sagesse et vérité: Dieu
le Père; il la communiqua à Jésus-Christ,
le Fils; et Christ l'envoya par son ange à son serviteur
Jean.
Le
caractère du livre.--Il s'exprime en une parole: Révélation.
Une révélation est quelque chose de révélé
ou porté à la connaissance; ce n'est pas quelque
chose de caché ou de voilé. Moïse nous
dit que «les choses cachées sont à l'Eternel,
notre Dieu; les choses révélées sont
à nous et à nos enfants, à perpétuité.»
Deutéronome 29:29). Aussi, le titre même du livre
est une réfutation suffisante de l'opinion qui est
parfois émise sur ce livre qu'il fait partie des mystères
de Dieu, et ne peut être compris. Si tel était
le cas, il porterait un titre tel que «le Mystère»,
ou «Le Livre caché», et pas la «Révélation».
Son
objectif.--«Pour montrer à ses serviteurs les
choses qui doivent arriver bientôt». Qui sont
ses serviteurs? Au bénéfice de qui la révélation
est-elle donnée? Etait-elle réservée
à quelques personnes spécifiques, à quelques
églises en particulier, ou pour une période
déterminée? Non; elle est destinée à
toute l'église de toutes les époques, aussi
longtemps que tous les événements prédits
dans ce livre ne seront pas accomplis. Elle est réservée
à tous ceux qui peuvent s'appeler «ses serviteurs,»
peu importe le moment et le lieu où ils se trouvent.
Dieu
dit qu'il donna cette prophétie pour révéler
à ses serviteurs les choses qui doivent arriver; et
cependant, beaucoup de ceux qui présentent sa Parole
disent que personne ne peut la comprendre. C'est comme si
Dieu tentait de faire connaître à l'humanité
des vérités importantes tout en tombant dans
le manque de bon sens terrestre de les revêtir d'un
langage ou de figures incompréhensibles pour l'esprit
humain. C'est comme s'il imposait à une personne la
contemplation d'un objet lointain pour ensuite élever
une barrière impénétrable entre cette
personne et l'objet, ou comme s'il donnait à ses serviteurs
une lumière pour les guider à travers les ténèbres
de la nuit pour ensuite jeter sur cette lumière un
voile épais qui ne laisse passer aucun rayon de sa
splendeur. Comme les hommes qui jouent de cette façon
avec sa Parole déshonorent Dieu! La Révélation
accomplira le dessein pour lequel elle fut donnée,
et ses «serviteurs» apprendront d'elle «les
choses qui doivent arriver bientôt», et qui concernent
leur salut éternel.
Son
ange.--Christ envoya la Révélation et la fit
connaître à Jean par «son ange».
Il semble qu'il s'agisse d'un ange particulier. Quel est l'ange
qui peut être appelé ange du Christ? Nous trouvons
la réponse à cette question dans notre étude
même, comme nous pouvons le voir dans les commentaires
sur Daniel 10:21. Nous en arrivons à la conclusion
que les vérités destinées à être
révélées à Daniel furent confiées
exclusivement à Christ et à un ange appelé
Gabriel. La mission de Christ dans le livre de l'Apocalypse
est semblable à la communication d'une vérité
importante donnée au prophète Daniel le bien-aimé:
faire connaître une réalité essentielle
à Jean, le «disciple bien-aimé».
Qui peut être, dans cette mission, son ange sinon celui
qui aida Daniel dans l'oeuvre prophétique antérieure,
à savoir l'ange Gabriel? Il semble aussi très
juste que le même ange qui fut appelé à
transmettre des messages au prophète bien-aimé
d'autrefois, accomplisse la même charge pour le prophète
Jean à l'époque évangélique (Voir
les commentaires sur Apocalypse 19:10).
Une
bénédiction pour le lecteur.--«Heureux
celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie».
Une bénédiction aussi directe et catégorique
a-t-elle déjà été prononcée
sur la lecture et l'observation de quelqu'autre partie de
la Parole de Dieu? Comme elle nous stimule à l'étudier!
Dirons-nous que nous ne pouvons pas la comprendre? Serait-il
logique d'offrir à ceux qui étudieraient un
livre une bénédiction qui ne leur serait d'aucun
profit? Dieu a prononcé sa bénédiction
sur le lecteur de cette prophétie, et il a scellé
de son approbation l'étude approfondie de ses pages
merveilleuses. Avec ce stimulant d'origine divine, l'enfant
de Dieu ne peut être inquiété par les
mille contre-attaques des hommes.
Tout
accomplissement de la prophétie impose des devoirs.
Dans l'Apocalypse, il y a des choses qui doivent être
observées et réalisées. Des obligations
doivent être exécutées en résultat
de la compréhension et de l'accomplissement de la prophétie.
Nous en avons un exemple remarquable dans Apocalypse 14: 12,
où il nous est dit: «C'est ici la persévérance
des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi
de Jésus.»
«Le
temps est proche», écrit Jean, et en le disant,
il nous donne un autre motif d'étude de ce livre. Ceci
devient chaque fois plus important au fur et à mesure
que nous approchons de la fin. Sur ce thème, nous vous
offrons les pensées impressionnantes d'un autre écrivain:
«L'importance de l'étude de l'Apocalypse augmente
avec la marche du temps. Il y a là des 'choses qui
doivent arriver rapidement' . . . Déjà lorsque
Jean écrivit les paroles de Dieu, le témoignage
de Jésus-Christ et toutes les choses qu'il vit, la
longue période durant laquelle devaient s'accomplir
ces scènes successives, approchait. La première
en relation avec la série était sur le point
de se réaliser. Si sa proximité constituait
alors une raison pour prêter attention au contenu du
livre, combien plus aujourd'hui! Chaque siècle qui
passe, chaque année qui file, intensifie l'urgence
avec laquelle nous devons être attentif à cette
partie finale des Saintes Ecritures. Et l'intensité
avec laquelle nos contemporains se consacrent aux choses terrestres
n'accentue-t-elle pas encore plus le caractère raisonnable
de cette exigence? Il est sûr qu'il n'y a jamais eu
une époque au cours de laquelle on éprouva autant
le besoin d'une force puissante pour contrecarrer cette intensité.
La Révélation de Jésus-Christ fidèlement
étudiée exerce une influence correcte et appropriée.
Ah! si tous les chrétiens recevaient pleinement la
bénédiction destinée à 'celui
qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie'.
«
La
dédicace.--Après la bénédiction,
vient la dédicace:
VERS.
4-6: «4 Jean, aux sept églises qui sont en Asie:
que la grâce et la paix vous soient données de
la part de celui qui est, qui était, et qui vient,
et de la part des sept Esprits qui sont devant son trône,
5 et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle,
le premier-né des morts, et le prince des rois de la
terre! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés
de nos péchés par son sang, 6 et qui a fait
de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père,
à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles
des siècles! Amen!»
Les
églises d'Asie.--Il y avait plus de sept églises
en Asie, même dans cette partie occidentale de l'Asie,
connue comme l'Asie Mineure. Et si nous considérons
un territoire encore plus petit, telle que la petite partie
où se trouvaient les sept églises mentionnées
plus loin, nous découvrons que parmi elles il y avait
d'autres églises importantes. Colosses était
à une courte distance de Laodicée. Patmos, où
Jean eut sa vision, était située plus près
de Milet que de n'importe laquelle des sept églises
nommées. De plus, Milet était un centre important
du christianisme, à en juger par le fait qu'en y faisant
étape, Paul fit appeler les anciens de l'Eglise d'Ephèse
pour qu'il les vît dans ce lieu (Actes 20: 17-38). Là,
il a laissé entre de bonnes mains chrétiennes
son disciple Trophime malade (2 Timothée 4: 20). Troas,
où Paul passa un certain temps avec les disciples,
et d'où il commença son voyage après
le sabbat, n'était pas très loin de Pergame,
l'une des sept églises nommées.
Il
est donc intéressant de définir pourquoi sept
des églises d'Asie Mineure furent choisies comme celles
auxquelles l'Apocalypse devait être dédiée.
Se peut-il que la salutation d'Apocalypse 1 soit réservée
seulement aux églises désignées par leur
nom? En est-il de même pour les avertissements qui leur
sont adressés dans Apocalypse 2 et 3? Les conditions
qui y sont décrites étaient-elles uniquement
celles qui existaient à ce moment-là ou bien
étaient-elles celles qui se présenteraient plus
tard? Nous ne pouvons pas arriver à cette conclusion
pour de bonnes et solides raisons:
Tout
le livre de l'Apocalypse est dédié aux sept
églises (Voir Apocalypse 1:3, 11, 19; 22: 18, 19).
Le livre n'est pas plus applicable à leurs membres
qu'à n'importe quels autres chrétiens d'Asie
Mineure, comme par exemple ceux qui demeuraient dans le Pont,
en Galatie, en Cappadoce et en Bithynie, à ceux auxquels
Pierre adresse son épître (1 Pierre 1:1); ou
aux chrétiens de Colosses, Troas et Milet, vivants
au milieu même des églises mentionnées.
Seule
une petite partie du livre pourrait se référer
individuellement aux sept églises, ou à n'importe
quel chrétien de l'époque de Jean, parce que
la plupart des événements qui y sont présentés
sont si loin dans le futur qu'ils n'allaient pas se produire
durant la vie de la génération qui vivait alors,
ni même pendant la période où ces églises
allaient subsister. En conséquence, ces églises-là
n'avaient rien à voir avec les événements
en question.
Les
sept étoiles que le Fils de l'homme tenait dans sa
main droite sont, comme il le dit, les sept églises
(vers. 20). Tous seront d'accord que les sept anges des églises
sont leurs ministres. Le fait qu'ils soient dans la main droite
du Fils de l'homme montre le soutien, la direction et la protection
qu'il leur prodiguait. Mais il y en avait seulement sept dans
sa main droite. Sont-ils seulement sept, ceux qui sont l'objet
de tout le soin du grand Maître des assemblées?
Tous les vrais ministres de toute l'époque évangélique,
ne peuvent-ils pas obtenir de cette représentation
la consolation de savoir qu'ils sont soutenus et guidés
par la main droite de Celui qui est la grande Tête de
l'Eglise? Telle semble être l'unique conclusion logique.
De
plus, Jean, pénétrant du regard dans l'ère
chrétienne, vit le Fils de l'homme au milieu de seulement
sept chandeliers, qui représentent les sept églises.
La position du Fils de l'homme parmi eux doit symboliser sa
présence avec ses enfants, le soin vigilant qu'il exerce
sur eux, et la surveillance de toutes leurs oeuvres. Mais,
connaît-il ainsi seulement sept églises individuelles?
Ne pouvons-nous pas en conclure que cette scène représente
son attitude envers toutes ses églises à travers
l'ère évangélique? Alors, pourquoi sept
seulement sont mentionnées? Le chiffre sept est employé
dans la Bible pour montrer la plénitude et la perfection.
Ainsi, les sept chandeliers représentent l'Eglise évangélique
à travers sept périodes, et les sept églises
peuvent recevoir la même application.
Pourquoi
les sept églises, mentionnées en particulier,
furent-elles choisies? Sans doute, parce que les noms de ces
églises, en accord avec les définitions des
mots, font ressortir les caractéristiques de ces périodes
de l'ère évangélique qu'elles devaient
respectivement représenter.
Donc,
on comprend facilement que les «sept églises»
ne représentent pas seulement les sept églises
littérales de l'Asie qui portaient les noms mentionnés,
mais sept périodes de l'église chrétienne,
depuis les jours des apôtres jusqu'à la fin du
temps de grâce (Voir les commentaires sur Apocalypse
2:1).
La
source de la bénédiction.--«De la part
de Celui qui est, qui était, et qui vient», est
une expression qui, dans ce cas, se réfère à
Dieu le Père, car le Saint-Esprit et Jésus-Christ
sont mentionnés séparément dans le contexte
immédiat.
Les
sept Esprits.--Cette expression ne se rapporte probablement
pas aux anges, mais à l'Esprit de Dieu. C'est l'une
des sources de grâce et de paix pour l'Eglise. Au sujet
du thème intéressant des sept Esprits, Thompson
observe: «C'est-à-dire le Saint-Esprit, appelé
'les sept Esprits', parce que sept est un chiffre sacré
et parfait; car ce nom ne lui est pas donné. . . pour
montrer une pluralité intérieure, mais la plénitude
et la perfection de ses dons et de ses actions.» Albert
Barnes dit: «Le chiffre sept peut avoir été
donné au Saint-Esprit en référence à
la diversité ou la plénitude de ses actions
dans les âmes humaines, et à son intervention
multiple dans les affaires du monde, comme nous le développerons
ultérieurement dans ce livre.»
Son
trône.--Il s'agit du trône de Dieu le Père,
parce que Christ n'est pas encore monté sur son propre
trône. Les sept Esprits qui sont devant le trône
indiquent peut-être «le fait que l'Esprit divin
était, pour ainsi dire, préparé à
être envoyé, selon une représentation
commune aux Ecritures, à accomplir des desseins importants
dans les affaires humaines.»
Jésus-Christ.--Quelques-unes
des caractéristiques de Christ sont mentionnées
ici. Il est le «Témoin Fidèle».
Tout ce qu'il a affirmé s'accomplira avec certitude.
«Le
premier-né d'entre les morts» est une expression
parallèle à d'autres qui se trouvent dans 1
Corinthiens 15:20, 23 «prémices de ceux qui sont
morts»; Hébreux 1:6 «le premier-né»;
Romains 8:29 «le premier-né entre plusieurs frères»;
Colossiens 1:15, 18 «le premier-né de toute la
création», et s'appliquent à Christ. Mais
ces expressions n'indiquent pas qu'il fut le premier être
à ressusciter des morts quant au temps; parce que d'autres
ressuscitèrent avant lui. De plus, c'est un point sans
importance. Christ est le personnage principal et central
de tous ceux qui sortirent de la tombe, parce que s'il y en
a eu qui ressuscitèrent avant lui ce fut en vertu de
la venue de Christ, de son oeuvre et de sa résurrection.
Dans le dessein de Dieu, il fut le premier quant au temps
aussi bien qu'à l'importance, parce que si quelques-uns
furent libérés du pouvoir de la mort avant lui,
cela n'arriva qu'après que le dessein, que Christ triomphât
sur le sépulcre, fut formé dans l'esprit de
Dieu, qui «appelle les choses qui ne sont point comme
si elles étaient» (Romains 4: 17), et ils furent
libérés en vertu de ce grand dessein qui devait
s'accomplir au moment voulu.
Christ
est le «prince des rois de la terre». Dans un
certain sens, il l'est déjà maintenant. Paul
nous dit, dans Ephésiens 1:20, 21, qu'il s'est assis
à la droite de Dieu «dans les lieux célestes,
au-dessus de toute domination, de toute autorité, de
toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui
se peut nommer, non seulement dans le siècle présent,
mais encore dans le siècle à venir.» Les
noms les plus honorés de ce monde sont ceux des princes,
des rois, des empereurs et des puissants. Mais Christ a été
placé bien au-dessus d'eux. Il est assis avec son Père
sur le trône du royaume universel, et il est au même
niveau que lui dans le contrôle des affaires de toutes
les nations de la terre (Apocalypse 3:21).
Dans
un sens très spécial, Christ est le prince de
tous les rois de la terre quand il monte sur son propre trône,
et les royaumes de ce monde deviennent «les royaumes
de notre Seigneur et son Christ,» quand ils sont remis
entre ses mains par le Père, et il vient en portant
sur son vêtement le titre de : «Roi des rois et
Seigneur des seigneurs», pour briser les nations comme
on rompt un vase de potier (Apocalypse 19: 16; 2:27; Psaume
2: 8, 9).
De
plus, on parle de Christ comme de «celui qui nous aime,
qui nous a délivrés de nos péchés
par son sang». Parfois nous croyons que nous avons reçu
beaucoup d'amour de nos amis et de nos parents terrestres:
nos parents, nos frères, nos soeurs, ou nos amis intimes,
mais nous voyons qu'aucun amour ne mérite ce nom quand
on le compare à l'amour de Christ pour nous. La phrase
suivante intensifie la signification des paroles antérieures:
et il «nous a délivrés de nos péchés
par son sang». Quel amour! L'apôtre dit: «Il
n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses
amis» (Jean 15:13). Mais Christ a prouvé son
amour en mourant pour nous, «alors que nous étions
encore pécheurs». Et il y a plus encore: «il
a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son
Père». Nous qui étions attaqués
par la lèpre du péché, il nous a purifiés;
nous qui étions ses ennemis il a fait de nous non seulement
ses amis, mais il nous a élevés à des
postes d'honneur et de dignité. Quel amour incomparable!
Quelle provision sans pareille Dieu a-t-Il fait pour que nous
puissions être purifiés du péché!
Considérons un instant le service du sanctuaire et
sa merveilleuse signification. Quand un pêcheur confesse
ses péchés et reçoit le pardon, il les
place sur Christ, l'Agneau de Dieu qui ôte le péché
du monde. Dans les livres du ciel où ils étaient
enregistrés, le sang de Christ les couvre, et si celui
qui s'est converti à Dieu reste fidèle à
sa profession de foi, ses péchés ne seront jamais
révélés, mais ils seront détruits
par le feu qui purifiera la terre quand les pécheurs
et le péché seront consumés. Le prophète
Esaïe dit: «Tu as jeté derrière toi
tous mes péchés» (Esaïe 38:17). Alors
la déclaration que le Seigneur fit par Jérémie
s'accomplira: «Je ne me souviendrai plus de leur péché»
(Jérémie 31: 34).
Il
n'y a rien d'étrange à ce que le disciple Jean
aimant et aimé attribuât à cet Etre qui
a tant fait pour nous, la gloire et la puissance, aux siècles
des siècles.
VERS.
7: «Voici, il vient avec les nuées. Et tout oeil
le verra, et ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus
de la terre se lamenteront à cause de lui.»
Ici,
Jean nous transporte dans l'avenir, à la seconde venue
de Christ en gloire, événement culminant de
son intervention en faveur de ce monde déchu. Il vint
une fois revêtu de faiblesse, il revient maintenant
avec puissance; il vint dans le passé revêtu
d'humilité, il vient dans la gloire. Il vient sur les
nuées, comme lors de l'ascension (Actes 1: 9, 11).
Sa
venue est visible.--«Tout oeil le verra». Tous
ceux qui seront vivants quand il reviendra, le verront. Il
n'est pas fait allusion à une venue personnelle de
Christ qui se produirait dans le silence de minuit, ou seulement
dans le désert ou dans les chambres secrètes.
Il ne vient pas comme un voleur dans le sens d'une venue furtive,
secrète ou silencieuse. Mais il vient chercher ses
plus précieux trésors, ses saints qui dorment
et qui vivent, ceux qu'il racheta avec son sang précieux;
ceux qu'il arracha du pouvoir de la mort dans un combat franc
et juste; et pour qui sa venue sera visible et triomphale.
Elle sera comme la clarté et la splendeur de l'éclair
qui «part de l'Orient et se montre jusqu'en Occident»
(Matthieu 24: 27). Elle sera comme le son d'une trompette
qui pénètre jusqu'au plus profond de la terre,
et qui d'une voix puissante réveillera les saints endormis
dans leur lit de poussière (Matthieu 24: 31; 1 Thessaloniciens
4: 16). Elle surprendra les impies comme un voleur parce qu'ils
fermèrent les yeux avec persistance pour ne pas voir
les indices de sa venue imminente, et parce qu'ils ne voulurent
pas croire les déclarations de sa Parole qui annonçaient
son approche. Présenter deux venues: une privée
et une autre publique, en relation avec le second avènement,
comme quelques-uns le font, ne peut se baser sur les Écritures.
«Et
ceux qui l'ont percé».--En plus de «tout
oeil», (comme mentionné plus avant), il y a une
allusion spéciale à ceux qui jouèrent
un rôle dans la tragédie de sa mort; ceci indique
qu'ils le verront revenir sur la terre dans le triomphe et
la gloire. Mais comment est-ce possible? S'ils ne vivent pas
à ce moment là, comment pourront-ils le contempler
lors de sa venue? Il y aura une résurrection des morts.
C'est la seule façon pour ceux qui furent couchés
dans la tombe de revenir à la vie. Mais pourquoi ces
impies ressuscitent-ils à ce moment-là puisque
la résurrection générale des méchants
ne se produit que mille ans après le second avènement?
(Apocalypse 20: 1-6).
Daniel
dit à ce sujet: «En ce temps-là se lèvera
Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants
de ton peuple; et ce sera une époque de détresse,
telle qu'il n'y en a point eue depuis que les nations existent
jusqu'à cette époque. En ce temps-là,
ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans
le livre seront sauvés. Plusieurs de ceux qui dorment
dans la poussière de la terre se réveilleront,
les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre,
pour la honte éternelle.» (Daniel 12: 1, 2).
Ce
qui nous est présenté ici est une résurrection
partielle, la résurrection d'un certain groupe de justes
et d'impies. Elle a lieu avant la résurrection générale
de n'importe quel groupe. Plusieurs de ceux qui dorment, mais
pas tous, se réveilleront alors; c'est-à-dire,
quelques justes pour la vie éternelle, et quelques
impies pour la honte et l'opprobre éternels. Cette
résurrection se produit en relation avec le grand temps
d'angoisse sans précédent qui aura lieu juste
avant la venue du Seigneur. Ceux qui le percèrent ne
peuvent-ils pas être parmi ceux qui ressusciteront pour
la honte et l'opprobre éternels? Qu'y a-t-il de plus
approprié que de voir ceux qui jouèrent un rôle
dans la grande humiliation du Seigneur, et ceux qui furent
à la tête de la rébellion contre lui d'une
façon spéciale, ressusciter pour contempler
sa majesté terrible quand il revient triomphant avec
des flammes de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas
Dieu et ceux qui n'obéissent pas à son Évangile?
La
réponse de l'Eglise est: «Oui. Amen.» Bien
que cette venue de Christ soit pour les impies une scène
de terreur et de destruction, elle est pour les justes une
scène de joie et de triomphe. Cette venue, qui est
comme des flammes de feu, pour exécuter la justice
sur les impies, apportera la récompense à tous
ceux qui auront cru (2 Thessaloniciens 1: 6-10). Tous ceux
qui aiment Christ salueront toute déclaration et tout
indice de son retour comme une grande et joyeuse nouvelle.
VERS.
8: «Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur
Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant.»
Ici,
une personne autre que Jean parle. En déclarant qui
il est, il utilise deux des mêmes caractéristiques,
«l'Alpha et l'Oméga», qui se trouvent dans
Apocalypse 22:13, où en accord avec les versets 12
et 16 de ce chapitre, il est clair que c'est Christ qui parle
dans le verset 8.
VERS.
9: «Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec
vous à la tribulation et au royaume et à la
persévérance en Jésus, j'étais
dans l'île appelée Patmos, à cause de
la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.»
Ici,
le thème change, parce que Jean introduit le lieu et
les circonstances dans lesquelles la révélation
lui fut donnée. D'abord, il se présente comme
le frère de l'Eglise universelle, son compagnon dans
les tribulations.
Dans
ce passage Jean se réfère évidemment
au futur royaume de gloire. Il introduit la pensée
que la tribulation fait partie de la préparation nécessaire
pour entrer dans le royaume de Dieu. Cette idée se
retrouve dans des passages comme ceux-ci: «c'est par
beaucoup de tribulations qu'ils nous faut entrer dans le royaume
de Dieu» (Actes 14: 22,) «si nous persévérons,
nous régnerons aussi avec lui» (2 Timothée
2: 12). Il est vrai que tant que nous vivons ici dans la chair,
les croyants en Christ ont accès au trône de
la grâce. C'est au trône de la grâce que
nous sommes conduits lorsque nous nous convertissons, parce
que Dieu «nous a transportés dans le royaume
du Fils de son amour» (Colossiens 1: 13). Mais au second
avènement du Sauveur, quand le royaume de la gloire
sera inauguré, les saints qui sont maintenant membres
du royaume de la grâce, en étant rachetés
du présent siècle mauvais, auront accès
au trône de sa gloire. Alors, les tribulations seront
terminées, et les enfants de Dieu se réjouiront
dans la lumière de la présence du Roi des rois
pendant toute l'éternité.
Le
lieu où il écrivit.--Patmos est un îlot
aride en face de la côte occidentale de l'Asie Mineure,
entre l'île d'Icare et le promontoire de Milet, où
à l'époque de Jean se trouvait l'église
chrétienne la plus proche. Il avait 16 kilomètre
de long et environs 10 de large sur sa plus grande largeur.
La côte est escarpée et consiste en une succession
de caps qui forment de nombreux ports. Le seul actuellement
utilisé, est une baie profonde entourée de hautes
montagnes sur tous ses côtés sauf un, et il est
protégé par un promontoire. La ville rattachée
à ce port est située sur une montagne élevée
et rocheuse qui s'élève au bord même de
la mer. A mi-chemin environ de la montagne où est édifiée
la ville, il y a une grotte naturelle dans la roche, où,
selon la tradition, Jean eut sa vision et écrivit l'Apocalypse.
A cause du caractère austère et désolé
de cette île, elle était utilisée sous
l'Empire Romain comme lieu d'exil. Ceci nous explique pourquoi
Jean y fut exilé. L'exil de l'apôtre eut lieu
sous l'empereur Domitien, vers l'an 94 de notre ère;
l'Apocalypse fut donc écrite en 95 ou 96.
Les
motifs de son exil.--«A cause de la parole de Dieu et
du témoignage de Jésus». Tel est le grave
délit et crime de Jean. Le tyran Domitien, qui portait
alors la pourpre impériale de Rome, était plus
éminent pour ses vices que pour sa position civile,
et il tremblait devant cet apôtre âgé mais
indomptable. Il n'osait pas permettre la proclamation de lÉvangile
dans son royaume. Il exila Jean sur l'îlot solitaire
de Patmos, où l'on peut dire qu'il était aussi
hors du monde que s'il était mort. Après l'avoir
isolé sur ce lieu aride, et l'avoir condamné
au cruel travail de la mine, l'empereur pensa sans doute qu'il
avait éliminé le prédicateur de la justice
et que le monde n'entendrait plus jamais parler de lui.
Probablement,
les persécuteurs de John Bunyan pensèrent-ils
la même chose quand ils l'enfermèrent dans la
prison de Bedford. Mais lorsque l'homme pense avoir enterré
la vérité dans l'oubli éternel, le Seigneur
lui donne une résurrection qui décuple sa gloire
et son pouvoir. De la sombre et étroite cellule de
Bunyan jaillit la splendeur de la lumière spirituelle,
grâce au «Voyage du Pèlerin», qui
pendant presque trois cents ans a favorisé les intérêts
de lÉvangile. Depuis l'île aride de Patmos,
où Domitien pensait avoir éteint pour toujours
au moins une torche de la vérité, surgit la
plus magnifique révélation de tout le canon
sacré pour déverser sa lumière divine
sur tout le monde chrétien jusqu'à la fin des
temps. Combien, parmi ceux qui honorèrent et ceux qui
honorent encore le nom du disciple bien-aimé, pour
ses visions de la gloire céleste, ont ignoré
le nom du monstre qui le fit exiler! Il est vrai que les paroles
de lÉcriture qui affirment que «la mémoire
du juste dure toujours», «mais le nom des méchants
tombe en pourriture» (Psaume 112: 6; Proverbes 10: 7)
sont encore valables aujourd'hui.
VERS.
10: «Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur, et j'entendis
derrière moi une voix forte, comme le son d'une trompette.»
Bien
que Jean était déporté et mis à
l'écart de tous ceux qui professaient la même
foi que lui, au point de sembler presque complètement
isolé du monde, il n'était séparé
ni de Dieu, ni de Christ, ni du Saint-Esprit, ni des saints
anges. Il maintenait sa communion avec son divin Sauveur.
L'expression «en esprit» semble montrer l'état
le plus sublime d'élévation spirituelle auquel
une personne peut être élevée par l'Esprit
de Dieu. Il marque le début de sa vision.
Le
jour du Seigneur.--Quel est le jour désigné
ici? Cette question a reçu différentes réponses.
Une catégorie de personnes soutiennent que l'expression
«jour du Seigneur» embrasse toute l'ère
évangélique et ne se réfère pas
à un jour de 24 heures. Une autre catégorie
soutient que le jour du Seigneur est le jour du jugement,
le jour du Seigneur qui est très souvent mentionné
dans les Écritures. La troisième opinion est
que l'expression se rapporte au premier jour de la semaine.
Mais il y a encore une autre classe de personnes qui soutient
que c'est le septième jour, jour de repos du Seigneur.
A
la première de ces opinions il suffit de répondre
que le livre fut écrit par Jean dans l'île de
Patmos, le jour du Seigneur. Son auteur, le lieu où
il fut écrit et le jour où il fut daté,
sont des choses qui eurent une existence réelle et
pas seulement symbolique ou mystique. Mais si nous disons
que le jour représentait l'ère évangélique,
nous lui donnons une signification symbolique ou mystique
qui n'est pas admissible. Pourquoi Jean aurait-il besoin d'expliquer
qu'il écrivait «le jour du Seigneur» si
l'expression signifiait l'ère évangélique?
C'est bien connu que le livre de l'Apocalypse fut écrit
quelques soixante-dix ans après la mort de Christ.
Le
second avis, qu'il s'agit du jour du jugement, ne peut pas
être correct. Même si Jean a eu une vision concernant
le jour du jugement, il ne pouvait pas l'avoir durant ce jour
qui est encore dans le futur. Le mot grec durant est 3/4 v,
«dans»; il a été défini par
Thayer de la façon suivante, quand il se réfère
au temps: «Périodes et portions de temps dans
lesquelles arrive quelque chose, dans, durant.» Il ne
signifie jamais «au sujet de» ou «concernant».
Aussi, ceux qui mettent en relation cette expression avec
le jour du jugement contredisent le langage utilisé,
en lui faisant dire «concernant» au lieu de «durant»,
ou bien il font dire à Jean un étrange mensonge
en affirmant qu'il eut une vision sur l'île de Patmos,
il y a plus de 1800 ans, durant un jour de jugement encore
dans le futur.
La
troisième opinion, selon laquelle le jour du Seigneur
est le premier jour de la semaine, est la plus répandue.
Mais les preuves en sa faveur font défaut. Le texte
lui-même ne définit pas le terme «jour
du Seigneur», aussi, s'il signifie premier jour de la
semaine, nous devons chercher dans une autre partie de la
Bible la preuve que ce jour de la semaine était habituellement
appelé ainsi. Les seuls autres auteurs inspirés
qui parlent du premier jours de la semaine, sont Matthieu,
Marc, Luc et Paul; et ils le désignent simplement comme
«premier jour de la semaine». Jamais ils ne parlent
de lui en termes qui le distinguent comme étant supérieur
aux autres six jours ouvrables. Le plus remarquable, du point
de vue populaire, c'est que trois d'entre eux parlent de lui
au moment même où l'on dit que par la résurrection
de Christ le premier jour de la semaine devint le jour du
Seigneur, et deux d'entre eux le mentionnent trente ans après
cet événement.
On
dit que le «jour du Seigneur» était l'expression
usuelle pour désigner le premier jour de la semaine;
mais, où en est la preuve? Personne ne peut la trouver.
En réalité, nous avons des preuves du contraire.
Si cela avait été la façon universelle
de désigner le premier jour de la semaine quand l'Apocalypse
fut écrite, l'auteur lui-même l'aurait appelé
de cette façon dans tous ses écrits suivants.
Mais Jean écrivit son Évangile après
avoir écrit l'Apocalypse, et cependant, il n'appelle
pas le premier jour de la semaine «jour du Seigneur»,
mais simplement «le premier jour de la semaine».
Le lecteur qui désire des preuves que lÉvangile
de Jean fut écrit après l'Apocalypse les trouvera
dans les ouvrages des écrivains qui font autorité
en la matière.
L'affirmation
faite en faveur du premier jour est encore plus catégoriquement
réfutée par le fait que ni le Père ni
le Fils ne réclamèrent le premier jour comme
étant le leur, dans un sens supérieur à
celui de n'importe quel autre jour de travail. Ni l'Un ni
l'Autre ne le bénit jamais, ni ne l'appela saint. S'il
devait être appelé jour du Seigneur parce que
Christ ressuscita ce jour-là, il ne fait aucun doute
que l'inspiration nous en aurait informés. Si en l'absence
de toute instruction relative à la résurrection
nous appelons jour du Seigneur le jour durant lequel elle
se produisit, pourquoi ne donnerions-nous pas le même
nom aux jours où se produisirent la crucifixion et
l'ascension, qui sont des événements aussi essentiels
au plan du salut que la résurrection?
Puisque
les trois opinions déjà examinées ont
été réfutées, la quatrième,
à savoir, que le jour du Seigneur désigne le
Sabbat, nécessite toute notre attention. En faveur
de cette opinion on peut invoquer les preuves les plus claires.
Quand au commencement Dieu donna à l'homme six jours
de la semaine pour travailler, il se réserva expressément
le septième jour, il le bénit, et déclara
qu'il lui appartenait comme son saint jour (Genèse
2: 1-3). Moïse dit à Israël dans le désert
de Sin, le sixième jour de la semaine: «Demain
est le jour de repos, le Sabbat consacré à lÉternel.»
(Exode 16: 23).
Nous
arrivons au Sinaï, où le grand Législateur
proclama ses préceptes moraux au milieu d'une scène
grandiose et terrible; et dans un code suprême, il réclama
comme lui appartenant son jour sanctifié: «Le
septième jour est le jour du repos de lÉternel,
ton Dieu: . . . Car en six jours lÉternel a fait
les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu,
et il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi
lÉternel a béni le jour du repos et l'a
sanctifié.» Par le prophète Esaïe,
huit cents ans plus tard, Dieu parla de la façon suivante:
«Si tu retiens ton pied pendant le Sabbat, pour ne pas
faire ta volonté en mon saint jour, . . . Alors tu
mettras ton plaisir en lÉternel.» (Esaïe
58: 13, 14).
A
l'époque du Nouveau Testament, Celui qui est Un avec
le Père déclare expressément: «de
sorte que le Fils de l'homme est maître même du
Sabbat» (Marc 2: 28). Quelqu'un peut-il nier que ce
jour était celui du Seigneur? Nous voyons donc, que
quand on mentionne le titre de Seigneur, qu'il s'agisse du
Père ou du Fils, aucun autre jour ne peut être
appelé jour du Seigneur, si ce n'est le Sabbat du grand
Créateur.
Pendant
l'ère chrétienne, il y a un jour qui se distingue
des autres jours de la semaine comme «jour du Seigneur».
L'affirmation que certains ont faite qu'il n'y a pas de Sabbat
pendant l'ère évangélique, mais que tous
les jours sont égaux, est absolument réfutée
par ce fait. En l'appelant jour du Seigneur, l'apôtre
nous a donné, vers la fin du premier siècle,
la confirmation apostolique pour l'observation de l'unique
jour qui peut être appelé jour du Seigneur, à
savoir le septième de la semaine.
Quand
Christ était sur la terre, il indiqua clairement quel
était son jour en disant: «Car le Fils de l'homme
est maître du Sabbat» (Matthieu 12: 8). S'il avait
dit: «Le Fils de l'homme est Seigneur du premier jour
de la semaine,» ne serait-ce pas maintenant une preuve
concluante que le dimanche est le jour du Seigneur? Bien sûr
que si, et pour de bonnes raisons. Aussi, il faudrait reconnaître
la validité du même argument en faveur du septième
jour, en référence duquel cette déclaration
fut prononcée.
VERS.
11-18: «11 qui disait: Ce que tu vois, écris-le
dans un livre, et envoie-le aux sept Eglises, à Ephèse,
à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à
Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée.
12 Je me tournai pour connaître quelle était
la voix qui me parlait. Et, !près m'être retourné,
je vis sept chandeliers d'or, 13 et, au milieu des chandeliers,
quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, vêtu
d'une longue robe, et ayant une ceinture d'or sur la poitrine.
14 Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme
de la laine blanche, comme de la neige; ses yeux étaient
comme une flamme de feu; 15 ses pieds étaient semblables
à de l'airain ardent, comme s'il eût été
embrasé dans la fournaise ; et sa voix était
comme le bruit de grandes eaux. 16 Il avait dans sa main droite
sept étoiles. De sa bouche sortait une épée
aiguë, à deux tranchants; et son visage était
comme le soleil lorsqu'il brille dans sa force. 17 Quand je
le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur
moi sa main droite, en disant: Ne crains point! 18 Je suis
le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort;
et voici, je suis vivant aux siècles des siècles.
Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts.»
L'expression
«je me retournai pour connaître quelle était
la voix», se réfère à la personne
de qui provient la voix.
Sept
chandeliers d'or.--Ils ne peuvent pas être l'antitype
du chandelier d'or qu'il y avait dans le service typique du
temple, parce qu'il n'y avait qu'un seul chandelier à
sept branches. Il est toujours parlé de lui au singulier.
Mais ici, nous avons sept chandeliers, qui sont plutôt
des «supports de lampes», ou des bases sur lesquelles
étaient placées les lampes pour qu'elles illuminent
une pièce. Ils n'ont absolument rien à voir
avec le chandelier de l'ancien tabernacle. Au contraire, ces
bases de lampe se trouvent aussi éloignées l'une
de l'autre que le Fils de l'homme marchant au milieu d'elles.
Le
Fils de l'homme.--Le personnage central, celui qui attire
toute l'attention de la scène qui s'ouvre maintenant
à la vue de Jean, est la personne majestueuse du Fils
de l'homme, Jésus-Christ. La description qui en est
donnée ici, avec sa longue robe, ses cheveux blancs
non par l'âge, mais par la splendeur de la gloire céleste,
ses yeux de feu, ses pieds qui resplendissent comme le bronze
en fusion, et sa voix semblable au bruit de grandes eaux,
ne peut pas être surpassée par sa grandeur et
sa sublimité. Vaincu par la présence de cet
Être vénérable, et peut-être par
le sentiment aigu de son indignité humaine, Jean tombe
à ses pieds comme mort, mais une main consolatrice
se pose sur lui, et une voix encourageante lui dit de ne pas
avoir peur. C'est également le privilège des
chrétiens d'aujourd'hui, de sentir que la même
main se pose sur eux pour les fortifier dans les moments d'épreuve
et d'affliction, et d'entendre la même voix qui leur
dit: «Ne crains point!».
Mais
la sécurité la plus encourageante que ces paroles
de consolation apportent provient de la déclaration
que fait cet Etre exalté, qu'Il vit pour toujours et
qu'Il est l'arbitre de la mort et du sépulcre. Il dit:
«Je tiens les clefs de la mort et du séjour des
morts» [hadès, le sépulcre]. La mort est
un tyran vaincu. Elle peut recueillir dans la tombe les êtres
précieux de la terre, et se réjouir un moment
pour son triomphe apparent. Mais elle est en train d'accomplir
une tâche infructueuse, parce que la clef de sa sombre
prison lui a été ôtée, et elle
est maintenant entre les mains de quelqu'un de plus puissant
qu'elle. Elle est obligée de déposer ses trophées
dans une région sur laquelle un autre a le contrôle
absolu; et cet autre est l'Ami immuable et le Rédempteur
qui s'est compromis pour sauver son peuple. Aussi, ne vous
attristez pas pour les justes qui sont morts: ils sont en
lieu sûr. Un ennemi les garde pendant un certain temps,
mais un ami a la clef du lieu où ils sont provisoirement
enfermés.
VERS.
19: «Ecris donc les choses que tu as vues, et celles
qui sont, et celles qui doivent arriver après elles».
Dans
ce verset, l'ordre bien précis est donné à
Jean d'écrire toute la révélation, car
elle allait se référer surtout à des
choses encore dans l'avenir. Dans peu de cas, elle allait
faire allusion à des événements déjà
dans le passé ou qui étaient sur le point d'avoir
lieu; mais ces allusions avaient simplement pour but d'introduire
des choses qui allaient s'accomplir plus tard, afin qu'il
ne manque aucun chaînon à la chaîne.
VERS.
20: «le mystère des sept étoiles que tu
as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d'or.
Les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et
les sept chandeliers sont les sept Eglises.»
Représenter
le Fils de l'homme tenant dans la main seulement les ministres
des sept églises littérales de l'Asie Mineure,
et marchant seulement au milieu de ces sept églises,
serait réduire à une comparaison insignifiante
les représentations et les déclarations sublimes
de ce chapitre et des suivants. Le soin providentiel et la
présence du Seigneur ne se limitent pas à un
nombre spécifique d'églises, mais ils sont pour
tout son peuple; non seulement aux jours de Jean, mais pour
tous les temps. «Et voici, je suis avec vous tous les
jours--dit-il à ses disciples--jusqu'à la fin
du monde.» (Voir les observations sur le verset 4).