Sept
Plaies Dévastent la Terre
VERS.
1, 2: «1 Et jentendis une voix forte qui venait
du temple, et qui disait aux sept anges: Allez, et versez
sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu.
2 Le premier alla, et il versa sa coupe sur la terre. Et un
ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient
la marque de la bête et qui adoraient son image.»
Ce
chapitre décrit les sept coupes de la colère
de Dieu sans mélange de miséricorde, et les
effets quelles produisent lorsquelles sont déversées
sur la terre. Demandons-nous dabord: Quelle est la véritable
interprétation de ces choses? Sont-elles symboliques?
Se sont-elles accomplies en grande partie dans le passé?
Ou sont-elles littérales, et appartiennent-elles à
lavenir?
Lépoque
des plaies.--La description de la première plaie révèle
clairement, et de suite, lépoque pendant laquelle
elle tombera sur la terre, parce quelle est déversée
sur ceux qui ont la marque de la bête et adorent son
image, les choses précisément contre lesquelles
le troisième ange nous met en garde. Cest la
preuve concluante que ces jugements ne tomberont pas tant
que ce troisième ange naura pas terminé
son oeuvre, et que les personnes qui écoutent son avertissement
et le rejettent, sont les premières à recevoir
les premières gouttes de lindignation de Dieu
lorsque les coupes débordent. Si ces plaies appartiennent
au passé, il faut aussi y placer limage de la
bête et son adoration. Si ce sont des choses passées,
la bête à deux cornes, qui fait cette image,
et toute son oeuvre sont aussi dans le passé: Si tel
est le cas, alors le message du troisième ange, qui
nous met en garde contre cette oeuvre, est aussi terminé;
et sil a été proclamé il y a des
siècles, alors le message du premier et du second anges
sont aussi dans le passé. Alors, les périodes
prophétiques, sur lesquelles se basent les messages,
surtout celle des 2300 jours, prirent fin il y a des siècles.
Si cest le cas, les 70 semaines de Daniel 9 appartiennent
réellement à lépoque juive, et
la grande preuve que Christ fut le Messie est détruite.
Mais dans les remarques sur Apocalypse 7, 13 et 14, nous avons
démontré que le premier et le second messages
furent donnés à notre époque; que le
troisième est en train de saccomplir maintenant;
que la bête à deux cornes monte sur scène
et se prépare à réaliser loeuvre
qui lui a été assignée; et que la formation
de limage de la bête et limposition de son
culte sont sur le point darriver. A moins que toutes
ces opinions ne puissent être réfutées,
les sept dernières plaies doivent être aussi
entièrement placées dans le futur.
Mais
nous avons encore des motifs pour les situer dans lavenir
et non dans le passé.
Sous
la cinquième plaie, les hommes blasphèment contre
Dieu à cause de leurs ulcères, à savoir,
les mêmes ulcères bien sûr, que ceux causés
par le déversement de la première plaie. Ceci
montre que ces plaies tombent toutes sur la même génération
dhommes, et que certains dentre eux sont indubitablement
enlevés par chacune delles, tandis que dautres
survivent à toutes ces scènes terribles.
Ces
plaies sont le vin de la colère de Dieu sans mélange
de miséricorde, avec lequel le troisième ange
menaça le monde (Apocalypse 14:10; 15:1). Les expressions
utilisées ici ne peuvent être appliquées
à un autre jugement tombant sur la terre tandis que
Christ intercède auprès de son Père en
faveur de notre famille humaine déchue. Nous devons
donc placer ces plaies dans le futur, à savoir, lorsque
le temps de grâce sera terminé.
Un
autre témoignage plus précis sur le commencement
et la durée de ces plaies se trouve dans ces paroles:
«Et le temple fut rempli de fumée, à cause
de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait
entrer dans le temple, jusquà ce que les sept
fléaux des sept anges fussent accomplis.» (Apocalypse
15:8). Le temple dont il est ici question est évidemment
celui qui est mentionné dans Apocalypse 11:19: «Et
le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et larche
de son alliance apparut dans son temple.» En dautres
mots, nous avons le sanctuaire céleste devant nous.
Quand les sept anges qui ont les sept coupes dor reçoivent
leurs ordres, le temple se remplit de la fumée de la
gloire de Dieu, et personne ne peut entrer dans le temple,
ou sanctuaire, jusquà ce que les anges aient
accompli leur oeuvre. Il ny aura donc pas de ministère
sacerdotal dans le temple durant cette période. En
conséquence, ces coupes ne sont pas déversées
avant que le ministère de Christ dans le tabernacle
céleste ne soit achevé, mais immédiatement
après. Alors Christ nest plus médiateur.
La miséricorde, qui pendant si longtemps avait retenu
la main de la vengeance, nintercède plus. Les
serviteurs de Dieu ont tous été scellés.
Que peut-on attendre dautre sinon des châtiments
et la destruction de la terre?
Vu
que ces jugements vont tomber dans un proche avenir, lorsque
le jour de la colère va se manifester, vérifions
leur nature, et quel sera le résultat lorsque, depuis
le temple, lordre terrible et solennel sera donné:
«Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la
colère de Dieu». Nous sommes invités à
jeter un coup doeil à «larsenal»
de Jéhova, et à contempler «les armes
de sa colère» (Jérémie 50:25).
Là, nous découvrons les dépôts
de grêle réservés aux «temps de
détresse, pour les jours de guerre et de bataille»
(Job 38:22, 23).
La
première plaie.--«Le premier alla, et il versa
sa coupe sur la terre. Et un ulcère malin et douloureux
frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et
qui adoraient son image» (Voir aussi Zacharie 14:12).
Il
ny a pas de motif apparent pour ne pas considérer
ceci dans son sens littéral. Ces plaies sont presque
identiques à celles que Dieu infligea aux Égyptiens
lorsquil était sur le point de libérer
son peuple du joug de lesclavage, dont personne ne peut
douter de la réalité. Dieu va récompenser
son peuple par la libération finale et la rédemption,
et ses jugements se manifesteront dune manière
non moins littérale et terrible. On ne nous dit pas
quelle est la nature des plaies ou des ulcères. Peut-être
seront-ils similaires aux tumeurs qui affligèrent les
Égyptiens (Exode 9:8 à 11).
VERS.
3: «Le second versa sa coupe dans la mer. Et elle devint
du sang, comme celui dun mort; et tout être vivant
mourut, tout ce qui était dans la mer.»
La
seconde plaie.--Il est difficile dimaginer une substance
plus infectieuse et mortelle que le sang dun mort; et
le tableau évoqué est certainement épouvantable
à la pensée que les grandes réserves
deau de la terre, qui sont sans doute désignées
par le mot mer, doivent se transformer de cette façon,
sous cette plaie. Remarquons que lexpression «être
vivant» [âme vivante, en anglais] sapplique
à des êtres irrationnels tels que les poissons
et les autres animaux de la mer. Cest, nous croyons,
le seul cas dune telle application dans la Version Autorisée
anglaise. Dans les langues originelles, elle est fréquemment
présente, et ceci démontre que le fait que le
mot soit appliqué à lhomme au commencement
(Genèse 2:7), ne nous donne aucune preuve quil
soit doté dune essence immatérielle et
immortelle appelé âme.
VERS.
4-7: «4 Le troisième versa sa coupe dans les
fleuves et dans les sources deaux. Et ils devinrent
du sang. 5 Et jentendis lange des eaux qui disait:
Tu es juste, toi qui es, et qui étais; tu es saint,
parce que tu as exercé ce jugement. 6 Car ils ont versé
le sang des saints et des prophètes, et tu leur as
donné du sang à boire: ils en sont dignes. 7
Et jentendis lautel qui disait: Oui, Seigneur
Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et
justes.»
La
troisième plaie.--Telle est la terrible rétribution
exigée pour «le sang des saints » que des
mains violentes ont versé, et qui tombe sur ceux qui
ont commis ou désirent commettre de telles actions.
Bien que les horreurs de cette heure où les sources
deaux et les fleuves deviendront comme du sang, ne peuvent
être imaginées maintenant, la justice de Dieu
sera vengée, et Ses jugements approuvés. Même
les anges sexclament: «Tu es juste... parce que
tu as exercé ce jugement. Car ils ont versé
le sang des saints et des prophètes... Oui, Seigneur
Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et
justes.»
Quelquun
peut se demander comment peut-on dire que la dernière
génération des impies a versé le sang
des saints et des prophètes, puisque la dernière
génération de saints ne sera pas mise à
mort. Nous trouverons lexplication si nous lisons Matthieu
23:34 et 35; 1 Jean 3:15. Ces passages démontrent que
la culpabilité provient autant des motivations que
des actions. Aucune génération ne formula jamais
un dessein plus déterminé de livrer les saints
au massacre sans discrimination, que celui que se fixera la
génération actuelle dans un proche avenir. (Voir
les commentaires sur Apocalypse 12:17; 13:15). Par leurs motivations
et leurs buts, ils versent le sang des saints et des prophètes,
et sont autant coupables que sils avaient exécuté
leurs intentions perverses.
Il
semblerait quaucun membre de la famille humaine ne puisse
survive très longtemps à une plaie si terrible.
Aussi, elle doit être de courte durée, comme
la plaie similaire qui toucha les Égyptiens (Exode
7:17 à 20, 25).
VERS.
8, 9: «8 Le quatrième versa sa coupe sur le soleil.
Et il lui fut donné de brûler les hommes par
le feu; 9 et les hommes furent brûlés par une
grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom
du Dieu qui a lautorité sur ces fléaux,
et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire.»
La
quatrième plaie.--Il faut remarquer que toute plaie
suivante tend à augmenter la calamité des antérieures
et à accroître langoisse des coupables.
On nous présente ici une plaie douloureuse et gênante
qui fait souffrir les hommes, enflamme leur sang, et exerce
son influence fébrile dans leurs veines. De plus, ils
nobtiennent que du sang pour apaiser la soif qui les
dévore. Le comble est quun pouvoir inhabituel
est donné au soleil, qui déverse sur eux un
torrent de feu qui fait quils se sentent embrasés
par la grande chaleur. Mais selon le récit, leurs souffrances
ne leur arrachent que de terribles blasphèmes.
VERS.
10, 11: «10 Le cinquième versa sa coupe sur le
trône de la bête. Et son royaume fut couvert de
ténèbres; et les hommes se mordaient la langue
de douleur, 11 et ils blasphémèrent le Dieu
du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères,
et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres.»
La
cinquième plaie.--Ce témoignage montre un fait
important. Les plaies ne détruisent pas immédiatement
toutes leurs victimes, parce que certaines dentre elles,
qui au début furent frappées par les plaies,
vivent encore quand la cinquième coupe est versée,
et elles se mordent la langue de douleur. Dans Exode 10:21
à 23, on trouvera une illustration de cette coupe.
Elle est déversée sur le trône de la bête,
la papauté. Le trône de la bête se rencontre
partout où se trouve le siège de la papauté,
qui a toujours été dans la ville de Rome jusquà
aujourdhui, et qui sans doute, y demeurera. Son «royaume»
englobe probablement tous ceux qui sont les sujets ecclésiastiques
du pape, où quils se trouvent.
Comme
ceux qui situent les plaies dans le passé considèrent
que les cinq premières sont déjà totalement
achevées, nous nous arrêterons un moment pour
demander à quel moment se sont accomplis les châtiments
qui sont annoncés ici. Des jugements si terribles peuvent-ils
avoir été infligés sans que personne
ne le sache? Sinon, à quel moment de lhistoire
ont-il été appliqués? A quel moment lulcère
douloureux et répugnant est-il tombé sur une
partie spécifique et étendue de lhumanité?
Quand la mer devint-elle comme le sang dun homme mort?
Quand les sources deau et les fleuves se transformèrent-ils
en sang et les gens durent-ils le boire? A quel moment le
soleil a-t-il brûlé les hommes au point de leur
arracher des malédictions et des blasphèmes?
Quand les sujets de la bête se mordirent-ils la langue
de douleur, tout en prononçant des imprécations
contre Dieu à cause de leurs ulcères? Linspiration
dit que la colère de Dieu est à son comble dans
le déversement de ces plaies, mais si elles tombent
sans que personne ne le sache, qui, dès lors, considérera
la colère de Dieu comme quelque chose de terrible,
ou tentera de se dérober à ses jugements quand
il sen verra menacé?
VERS.
12-16: «12 Le sixième versa sa coupe sur le grand
fleuve, lEuphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin
des rois de lOrient fût préparé.
13 Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche
de la bête, et de la bouche du faux prophète,
trois esprits impurs, semblables à des grenouilles.
14 Car ce sont des esprits de démons, qui font des
prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin
de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant.
15 -Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille,
et qui garde ses vêtements, afin quil ne marche
pas nu et quon ne voie pas sa honte!- 16 Ils les rassemblèrent
dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.»
La
sixième plaie.--Quest-ce que le grand fleuve
Euphrate, sur lequel cette coupe est déversée?
Certains pensent quil sagit réellement
de lEuphrate qui coule en Asie. Dautres, quil
est le symbole de la nation qui occupe le territoire qu'il
traverse. Cette opinion nous semble préférable
pour plusieurs raisons.
Il
serait difficile de comprendre ce quil y a à
gagner avec lassèchement du fleuve littéral,
vu quil noffre aucun obstacle sérieux à
la progression dune armée en marche. Il faut
remarquer que lassèchement se produit pour préparer
le chemin aux rois de lOrient, cest à dire
à des organisations militaires régulières,
et non à une foule dissolue et sans préparation,
dhommes, de femmes et denfants, comme létaient
les enfants dIsraël face à la Mer Rouge
ou au Jourdain. LEuphrate na que 2 200 kilomètres
de long, soit le tiers du Mississippi. Cyrus le dévia
de son lit sans la moindre difficulté lorsquil
assiégea Babylone. Durant les nombreuses guerres qui
se sont déroulées tout au long de ses rives,
beaucoup darmées puissantes ont traversé
et retraversé son lit, sans que jamais il fut nécessaire
de lassécher pour les laisser passer.
Il
serait aussi nécessaire dassécher le Tigre
que lEuphrate, parce que le premier est presque aussi
grand que le second. Leurs sources se trouvent à environ
25 kilomètres lune de lautre, dans les
montagnes de lArménie, et le parcours du premier
est plus ou moins parallèle et proche du second, sur
tout son trajet. Cependant, la Bible ne dit rien du Tigre.
Lassèchement
littéral des fleuves se produit sous la quatrième
coupe, quand le soleil reçoit le pouvoir de brûler
les hommes par le feu. Pendant cette plaie se produisent les
scènes de sécheresse et de disette crûment
décrites par Joël, et comme conséquence
«les torrents sont à sec» (Joël 1:
14 à 20). LEuphrate pourrait difficilement être
exempté de ce châtiment; et il ne lui resterait
déjà plus beaucoup deau pour être
littéralement asséché sous la sixième
coupe.
Ces
plaies doivent être les manifestations de la colère
et des jugements contre les hommes; mais si lassèchement
de lEuphrate littéral est tout ce qui est présenté
ici, cette plaie nest pas de cette nature, et nest
pas si grave.
Avec
toutes ces objections contre la possibilité de considérer
ici lEuphrate en tant que fleuve littéral, on
doit le comprendre figurativement, comme un symbole de la
puissance qui, au commencement de lassèchement
possède le territoire arrosé par le fleuve.
Tous concordent pour dire que cette puissance fut la Turquie.
Nous pouvons donc chercher laccomplissement des spécificités
de cette prophétie dans quelque chose qui affecte définitivement
la nation turque.
Ici,
le fleuve est utilisé en tant que symbole comme dans
dautres parties des Écritures (Voir Ésaïe
8:7; Apocalypse 9:14). Daprès ce dernier texte,
nous devons tous reconnaître que lEuphrate symbolise
la puissance turque; et comme cest la première
et seule fois que ce mot est présenté dans lApocalypse,
il est très juste de considérer quil conserve
la même signification dans tout le livre.
Lassèchement
du fleuve serait donc la diminution du pouvoir turc, la réduction
graduelle de ses frontières. Cest ce qui est
réellement arrivé.
A
son apogée, lempire ottoman sétendait
à lEst jusquau Tigre et la mer Caspienne;
au Sud jusquà Aden, avec lArabie, la Palestine,
lÉgypte, lAlgérie; au Nord, il comprenait
le royaume de Hongrie, les pays balkaniques, la Crimée.
La Turquie guerroya plusieurs fois contre les armées
les plus puissantes dEurope, comme lAllemagne,
la Russie et dautres nations. Elle poussa ses conquêtes
jusquà lintérieur de lAsie,
et reçut une demande daide de lInde. Mais
ce puissant fléau ne dépassa pas ses limites.
Lors des événements qui aboutirent à
la crise de 1840, elle seffondra presque, et depuis
lors elle continue à décliner rapidement. Considérons
quelques-unes de ses pertes.
La
Turquie perdit le royaume de Hongrie en 1718; la Crimée
en 1774; la Grèce en 1832; la Roumanie, le Monténégro
et la Bulgarie en 1878; Tripoli en 1912; lÉgypte
en 1914; la Mésopotamie lui fut enlevée par
la Grande Bretagne en 1917. Elle perdit la Palestine en 1917;
la Syrie en 1918; le Hejaz plus ou moins à la même
époque. A la fin de la première guerre mondiale,
les détroits et Constantinople devinrent internationaux,
et la capitale turque fut transférée à
Ankara. La Turquie reprit lAnatolie occidentale, et
Smyrne, aux Grecs; elle récupéra la portion
occidentale de lArménie et les sources de lEuphrate,
et son ancienne capitale, Constantinople, en Europe, et une
partie de la Thrace; mais même ainsi il ne reste que
peu de territoire à cet empire qui fut autrefois puissant.
Son territoire est allé en se réduisant, province
après province, jusquà ce quil ne
lui reste que lombre de ses anciennes possessions. Il
est donc vrai que la nation symbolisée par lEuphrate
est en train de sassécher.
Mais
on peut objecter que tandis que nous luttons en faveur du
caractère littéral des plaies, nous faisons
cependant de lune delles un symbole. Nous répondons
non. Il est vrai que sous la sixième plaie, on présente
une puissance de façon symbolique, comme aussi sous
la cinquième, où on mentionne le siège
de la bête, qui est un symbole bien connu; ou comme
nous lisons aussi sous la première plaie quelque chose
au sujet de la marque de la bête, son image et son adoration,
qui sont aussi des symboles. Tout ce que nous soulignons cest
que les châtiments résultant de chaque coupe
ont un caractère littéral. Dans le cas de la
sixième plaie il en est de même comme de toutes
les autres, bien que les organisations qui souffrent de ces
jugements puissent être représentées sous
leur forme symbolique.
La
bataille dHarmaguédon.--On peut se demander comment
le chemin des rois de lOrient peut être préparé
par lassèchement, ou consomption, du pouvoir
ottoman. La réponse est évidente. Pourquoi préparer
le chemin à ces rois? Nest-ce pas pour quils
se rendent à la bataille du grand jour du Dieu tout-puissant?
Où la bataille doit-elle se dérouler? Le prophète
dit que ceux qui se battront seront rassemblés «dans
le lieu appelé en Hébreux Harmaguédon».
Ce nom vient de lancienne vallée de Méguiddo,
où à lépoque de lAncien Testament
tant de batailles décisives eurent lieu, selon ce quatteste
lhistoire. Au sujet du mot Harmaguédon, Lyman
Abbott dit, dans son dictionnaire de connaissances religieuses:
«Ce
nom est donné à la grande plaine de la Palestine
centrale qui sétend depuis la Méditerranée
jusquau Jourdain, et sépare les montagnes du
Carmel et de la Samarie de celles de la Galilée...
Lancienne plaine de Mégguido est lHarmaguédon
dApocalypse 16 verset 16.»
Au
sujet de limportance de ce champ de bataille, George
Cormack dit:
«Méguiddo
était la clé militaire de la Syrie. A une époque,
elle dominait le chemin vers le Nord, vers la Phénicie
et la Coele-Syrie, et le chemin qui traversait la Galilée
vers Damas et la vallée de lEuphrate... La vallée
de Kison et la région de Méguiddo étaient
des champs de bataille incontournables. A travers toute lhistoire
ils conservèrent ce caractère; là, beaucoup
de grandes batailles du Sud-Ouest de lAsie furent décidées.»
En
admettant que «Méguiddo était la clé
militaire de la Syrie» et quelle dominait les
chemins du Proche Orient, le lecteur aura cependant intérêt
à savoir pourquoi, en plus de la déclaration
prophétique directe que la bataille finale aura lieu
ici, cette région doit être choisie par les nations
de la terre comme scène du dernier grand conflit. Pour
répondre à cette question logique nous donnons
les conclusions dautres écrivains dont les années
dinvestigations au sujet des raisons sociales, économiques
et politiques qui induisent les nations à se battre,
les rendent dignes de notre considération.
«Avec
la chute de la souveraineté ottomane... resurgira une
fois de plus léternelle question de la position
de lAsie Mineure. Cette terre est le couloir entre lEurope
et lAsie, que la majorité des conquérants
européens ont emprunté pour envahir lAsie,
à lexception des Russes, et que la plupart des
conquérants asiatiques traversèrent pour déferler
sur lEurope.»
Considérons
maintenant lopinion qua soutenu pendant très
longtemps H. Huntington Powers au sujet de Constantinople
et ses environs:
«Constantinople
avec son détroit tributaire est le site le plus stratégique
du monde... Quand Napoléon et le Tsar Alexandre sassirent
à Tilsit pour se partager le monde, Alexandre dit à
Napoléon: Donnez-nous ou ôtez-nous ce que
vous voudrez, mais donnez-nous Constantinople. Mon peuple
est préparé à faire nimporte quel
sacrifice pour Constantinople. Napoléon resta
longtemps incliné sur la carte, puis se redressant
soudainement résolu, il répondit: Constantinople?
Jamais! Ceci signifie la domination du monde... tous
les marchands aussi bien que les stratèges considèrent
Constantinople comme la possession territoriale la plus estimable.»
De
plus, nous lisons, comment lintérêt du
monde sest transféré de Constantinople
à la Turquie Asiatique:
«Le
problème de Constantinople a laissé le monde
perplexe et angoissé durant de nombreux siècles.
Les nations ont fait de nombreuses guerres et ont sacrifié
dinnombrables vies pour posséder ou contrôler
cette ville glorieuse et les détroits admirables qui
séparent lEurope de lAsie et qui connectent
la Mer Noire avec la Méditerranée, lOrient
avec lOccident, le monde slave avec le latino-germanique.
Jusque là, on croyait généralement quune
tentative pour décider de la question de Constantinople
conduirait inévitablement à une guerre mondiale
entre les États qui prétendaient le faire puisque
leur accord était impossible. Cest pourquoi les
diplomates regardaient avec crainte la question de Constantinople
et la considérait insoluble... Cependant, bien que
nous puissions nous réjouir que le problème
toujours menaçant de Constantinople ait été
enfin éliminé, il semble possible quune
autre difficulté, beaucoup plus grande et plus dangereuse,
puisse presque immédiatement prendre sa place. La question
de la Turquie asiatique est en train de passer au premier
plan.»
Du
fait que le territoire occupé par les Turcs durant
si longtemps domine les grandes routes commerciales de trois
continents, il fut toujours convoité par ceux qui ambitionnèrent
de dominer le monde. La découverte de grands gisements
de pétrole dans le Proche Orient a augmenté
énormément le désir des nations de posséder
lAsie Mineure et la région arrosée par
lEuphrate. En réalité, les paroles de
Job 29:6: «le rocher répandait près de
moi des ruisseaux dhuile», nétait
pas une exagération mais une vérité littérale,
qui a poussé toute nation de première catégorie
à reconnaître que ces gisements de pétrole,
comparables à ceux de lhémisphère
occidental, constitueraient une possession inestimable entre
les mains de ceux qui veulent dominer le monde commercial
et militaire.
Mais
pourquoi les rois de lOrient devraient-ils sintéresser
à cette question qui affecte dune façon
précise le Proche Orient? Noublions pas que lhistoire
nous dit que le Proche Orient a déjà été
envahi trois fois par des conquérants orientaux et
ces invasions leur apportèrent de riches récompenses.
Vu que tout lOrient est dans «les affres de la
renaissance», il nest pas illogique quils
convoitent aussi lor liquide de la vallée de
lEuphrate.
Lors
dune entrevue accordée par le général
britannique Ian Hamilton, à Kingsbury Smith, correspondant
de lagence International News Service, tandis que le
général Hamilton parlait de la menace que représente
la pénétration asiatique pour la civilisation
occidentale et lEurope, il prédit que «le
lieu où lEurope tente darrêter la
pénétration asiatique deviendra le dernier champ
de bataille de tous les temps et marquera la fin de la civilisation.»
Il dit aussi: «Jai soigneusement étudié
la carte et le lieu le plus propice pour que lEurope
affronte et repousse lAsie sappelle Méguiddo,
ou selon dautres cartes, Harmaguédon.»
Il
semblerait ressortir de ce que disent ces écrivains,
que si des armées puissantes comme celles que pourraient
mobiliser «les rois de toute la terre » devaient
se réunir dans une certaine partie située entre
lancienne vallée de Méguiddo et les vastes
extensions de la vallée de lEuphrate et de lAsie
Mineure, «pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant»,
la prophétie dans laquelle il est question du territoire
désigné par le mot Harmaguédon
saccomplirait certainement.»
Pendant
des siècles, les territoires de la Palestine et de
lEuphrate ont été sous la domination de
gouverneurs mahométans, soumis à la nation turque.
Il est donc logique de croire que la Turquie arrivera à
sa fin avant que les rois de la terre ne fassent déboucher
leurs armées sur ce territoire. La fin de la Turquie
prépare le terrain pour la bataille dHarmaguédon.
Les
trois esprits impurs.--Un événement digne dêtre
remarqué, sous cette plaie, est la sortie des trois
esprits impurs pour rassembler les nations pour la grande
bataille. Le spiritisme, qui sest déjà
étendu dans le monde, serait tout indiqué pour
accomplir cette oeuvre. Mais on peut se demander sil
est possible quune oeuvre déjà en plein
développement puisse être désignée
par lexpression que nous étudions, vu que les
esprits ne sont pas présentés dans la prophétie
avant le déversement de la sixième plaie, qui
est encore dans lavenir. Nous répondons quen
ceci, comme dans beaucoup dautres mouvements, les instruments
que le ciel désigne comme ceux qui seront employés
dans laccomplissement de certains buts passent par un
processus de préparation préliminaire au rôle
quils doivent jouer. Donc, avant que les esprits ne
puissent avoir une autorité aussi absolue sur lespèce
humaine, pour la rassembler pour le combat contre le Roi des
rois et le Seigneur des seigneurs, ils doivent dabord
affermir leur influence parmi les nations de la terre, et
faire que leur enseignement soit reçu comme étant
dautorité divine et leur parole comme loi. Cette
oeuvre est en train de saccomplir maintenant, et une
fois que le spiritisme aura acquis une influence totale sur
les nations en question, quel instrument plus approprié
pourrait être employé pour les rassembler pour
une entreprise si téméraire et désespérée?
Pour
beaucoup, il peut paraître incroyable que les nations
soient disposées à déclencher une guerre
si inégale comme celle de combattre le Seigneur des
armées; mais lune des occupations de ces trois
esprits de démons est dinduire en erreur, parce
quils vont réaliser des miracles pour tromper
les rois de la terre, afin quils croient leur mensonge.
Une
déclaration de sir Edward Grey, tandis quil parlait
à la Chambre des Communes, démontre que certains
grands hommes dÉtat reconnaissent que les esprits
de démons influencent les nations pour les inciter
à la guerre. En décrivant laction de ces
forces, le ministre des Relations Extérieures britanniques
à dit:
«Cest
vraiment comme si dans latmosphère du monde une
influence malveillante était à loeuvre
pour perturber et exciter chacune de ses parties.»
Ramsay
Mac Donald, deux fois premier ministre de Grande Bretagne,
a dit:
«Il
semblerait quils fussent tous ensorcelés ou quils
agissent sous une condamnation imposée par les démons...
Les peuples commencèrent à sentir quil
y avait quelque chose de démoniaque dans les opérations
qui se réalisent maintenant pour accroître les
armées, la marine et les forces aériennes.»
Lorigine
de ces esprits montre quils agiront parmi les trois
grandes divisions religieuses du monde, qui sont représentées
par le dragon, la bête et le faux prophète, cest-à-dire
le paganisme, le catholicisme romain et le protestantisme
apostat.
Mais
quelle est la force de la recommandation faite au verset 15?
Le temps de grâce doit être terminé, et
Christ doit avoir laissé sa charge de Médiateur,
avant que les plaies ne commencent à tomber. Le croyant
court-il le danger de chuter après cela? On notera
que cet avertissement est donné en relation avec loeuvre
des esprits. On en déduit quil est rétroactif,
et sapplique dès le moment où ces esprits
commencent à oeuvrer jusquà la fin du
temps de grâce. Par lemploi du présent
au lieu du passé dans le temps grammatical des verbes,
ce qui est autorisé dans le grec, le passage correspond
à cette forme: Heureux celui qui a veillé et
gardé ses vêtements, car la honte et la nudité
de ceux qui ne lauraient pas fait se verra spécialement
à ce moment-là.
«Ils
les rassemblèrent». Qui sont ceux qui sont rassemblés
ici, et quel est linstrument employé pour les
rassembler ? Si le mot «les» se rapporte aux rois
du verset 14, ce nest pas un bon instrument qui les
a regroupés; mais si le sujet du verbe rassembler est
«esprits», pourquoi le verbe [en anglais] est-il
au singulier? Le caractère particulier de cette construction
en a conduit certains à lire ce passage ainsi: «Et
il (le Christ) les rassembla (les saints) dans un lieu appelé
en hébreu Harmaguédon (la ville illustre, ou
Nouvelle Jérusalem).» Mais cette interprétation
ne peut être défendue.
Notons
ce que dit exactement le passage. Le mot traduit par esprits
est pneumata, substantif pluriel. En accord avec une loi de
la langue grecque, quand un substantif pluriel est du genre
neutre, comme pneumata, le verbe doit être au singulier.
De même, quand le récit reprend après
la parenthèse dexhortation du verset 15, le verbe
«rassembler» est aussi au singulier dans le grec
pour concorder avec «aller» du verset 14, puisque
les deux verbes ont le même sujet, à savoir «esprits».
Il est donc tout à fait raisonnable de traduire le
verset 16 ainsi: «Ils (les esprits) les rassemblèrent
(les rois) dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.»
Cette interprétation est celle que dautres versions
suivent.
«Ils
les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu
Harmaguédon.» dans la version Louis Segond. «Et
ils les assemblèrent au lieu appelé en hébreu:
Har-Magedon.» dans la version Darby. La Bible de Jérusalem
dit: «Ils les assemblèrent au lieu dit, en hébreu,
Harmagedôn.» et la TOB dit la même chose.
Il est donc logique de conclure que les personnes réunies
sont les subordonnés de Satan et non les saints, quil
sagit dune oeuvre faite par les mauvais esprits
et non par Christ; et que le lieu où ils sont rassemblés
nest pas la nouvelle Jérusalem, pour les noces
de lAgneau mais Harmaguédon, (ou Montagne de
Méguiddo), pour «le combat du grand jour du Dieu
tout-puissant».
VERS.
17-21: «17 Le septième versa sa coupe dans lair.
Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui
disait: Cen est fait! 18 Et il y eu des éclairs,
des voix, des tonnerres, et un grand tremblement de terre,
tel quil ny avait jamais eu depuis que lhomme
est sur la terre un aussi grand tremblement. 19 Et la grande
ville fut divisée en trois parties, et les villes des
nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la
grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère.
20 Et toutes les îles senfuirent, et les montagnes
ne furent pas retrouvées. 21 Et une grosse grêle,
dont les grêlons pesaient un talent, tomba du ciel sur
les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu,
à cause du fléau de la grêle, parce que
ce fléau était très grand.»
La
septième plaie.--Cest ainsi que linspiration
décrit le dernier châtiment qui sera infligé
dans létat actuel de la terre à ceux qui
ont été des rebelles endurcis contre Dieu. Certaines
des plaies sont dapplication locale, mais celle-ci est
déversée dans lair. Latmosphère
entoure toute la terre et on en déduit que cette plaie
affectera le globe entier habitable; elle sera universelle.
Lair lui-même deviendra mortel.
La
convocation des nations sest produite sous la sixième
coupe, et la bataille doit se dérouler sous la septième.
On nous présente ici les instruments avec lesquels
Dieu tuera les impies. A cette occasion on dira: «LÉternel
a ouvert son arsenal, et il en a tiré les armes de
sa colère.» (Jérémie 50:25).
LÉcriture
dit quon entendit des voix. Cest surtout celle
de Dieu qui se fera entendre. «De Sion lÉternel
rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix»
(Joël 3:16; voir aussi Jérémie 25:30; Hébreux
12:26). La voix de Dieu provoquera un grand tremblement tel
quil ny en a jamais eu depuis que les hommes existent
sur la terre.
«Des
éclairs et des tonnerres» sont dautres
allusions aux jugements dÉgypte (voir Exode 9:23).La
grande ville sera divisée en trois parties qui représentent
les trois grandes divisions des religions fausses et apostates
du monde (la grande ville): le paganisme, le catholicisme
romain et le protestantisme apostat, qui semblent séparés
pour recevoir chacun sa condamnation appropriée. Les
villes des nations tombent; la désolation universelle
sétend sur toute la terre; les îles fuient,
et les montagnes ne sont pas retrouvées. La grande
Babylone revient ainsi à la mémoire de Dieu.
Nous lirons une description plus complète de ses jugements
dans Apocalypse 18.
«Une
grosse grêle... tomba du ciel sur les hommes»,
est le dernier instrument utilisé pour infliger le
châtiment aux impies. Elle constitue la lie amère
de la septième coupe. Dieu sest adressé
uniquement aux méchants en disant: «Je ferai
de la droiture une règle, et de la justice un niveau;
et la grêle emportera le refuge de la fausseté,
et les eaux inonderont labri du mensonge.» (Ésaïe
28:17; voir aussi Ésaïe 30: 30). Le Seigneur demanda
à Job sil avait «vu les dépôts
de grêle», quIl tient «en réserve
pour les temps de détresse, pour les jours de guerre
et de bataille» (Job 38:23).
On
dit que chaque grêlon pesait un talent. Selon diverses
autorités, un talent est égal à plus
ou moins 26 kilogrammes. Quest-ce qui pourrait résister
à la force des grêlons de ce poids quand ils
tombent du ciel? A ce moment-là, lhumanité
naura aucun refuge. Les villes auront été
détruites par un tremblement de terre, les îles
auront fui et les montagnes auront disparu. A nouveau, les
méchants expriment leur malheur par des blasphèmes,
«parce que ce fléau était très
grand.»
La
description dune tempête de grêle vécue
dans le Bosphore par le capitaine Porter nous permettra davoir
une faible idée de leffet terrible quun
tel désastre aura :
«Nous
venions davancer denviron deux kilomètres
quand un nuage annonçant la pluie sapprocha.
Quelques minutes plus tard, nous découvrîmes
quil tombait du ciel quelque chose qui produisait de
grosses éclaboussures apparemment blanches. Je ne pouvais
pas imaginer ce que cétait, mais en observant
que les mouettes tentaient de les éviter dans leur
vol, je pensai dabord quelles se précipitaient
pour chasser des poissons, mais très vite, je découvris
quil sagissait de grosse boules de glace qui tombaient.
Immédiatement nous entendîmes un bruit comme
celui dun tonnerre sourd, ou dix mille équipages
roulant furieusement sur le pavé. Tout le Bosphore
était couvert décume, comme si lartillerie
du ciel sétait déchargée sur nous
et notre fragile machine. Notre sort semblait inévitable;
nous levâmes nos parapluies pour nous protéger,
mais les morceaux de glace les détruisirent. Heureusement
nous avions une peau de boeuf dans le bateau et nous rampâmes
jusquà elle pour nous protéger de maux
plus grands. Un des trois rameurs eut la main littéralement
brisée; un autre fut sérieusement blessé
à une épaule; Mr. H. reçut une grand
coup à la jambe; ma main droite fut partiellement inutilisable,
et nous fûmes tous plus ou moins blessés...
«Ce
fut la scène la plus épouvantable que jai
vécue, et jespère ne pas avoir à
la revivre. Des boules de glace grosses comme mes deux poings
tombèrent dans le bateau, et quelques-unes dentre
elles tombèrent avec tant de violence quelles
nous auraient brisé un bras ou une jambe. Lune
delles sabattit sur la partie large dune
rame et la rompit. La scène dura environ cinq minutes
durant lesquelles je ressentis une véritable terreur.
Quand tout fut terminé, nous vîmes les collines
des environs couvertes de blocs de glace, car on ne peut pas
les appeler grêlons; les arbres étaient dépouillés
de leurs feuilles et de leurs branches, et tout paraissait
dévasté...
«La
scène était indescriptible. Jai vécu
beaucoup de tremblements de terre; la foudre a juré,
pour ainsi dire, autour de ma tête; jai entendu
rugir le vent; par moment, je me suis senti soulevé
vers le ciel par les vagues pour ensuite menfoncer dans
labîme profond. Je me suis trouvé au milieu
dactions belliqueuses, et jai vu la mort et la
destruction autour de moi sous ses formes les plus horribles;
mais jamais je navais ressenti cette sensation dépouvante
qui sempara de moi à cette occasion, et elle
mobsède et je crains que ce ne soit pour toujours...
Mon porteur, le plus audacieux du groupe, qui saventura
un instant devant la porte, fut abattu par une pierre de glace,
et si nous ne lavions pas traîné à
lintérieur par les pieds, il aurait été
tué par la grêle... Deux marins moururent dans
la partie haute du village, et jai entendu dire que
beaucoup avaient eu des fractures... Imaginez que les cieux
soient subitement gelés, et brisés en morceaux
irréguliers, chacun pesant entre 200 et 500 grammes
puis précipités sur la terre.»
Cher
lecteur, si tels furent les effets dévastateurs dune
chute de grêle, qui déchargea des grêlons
comme deux poings dhomme, qui pesaient tout au plus
500 grammes, qui pourra décrire les conséquences
de la tempête à venir, dont chaque grêlon
pèsera 25 kilogrammes? Aussi sûr que la Parole
de Dieu est vraie, Il va bientôt châtier un monde
coupable. Que selon Sa promesse, nous ayons une demeure «dans
le séjour de la paix, dans des habitations sûres»
pendant cette heure terrifiante! (Ésaïe 32:18,19).
«Et
il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait:
Cen est fait!». Tout est terminé. La coupe
de la culpabilité humaine a été remplie.
La dernière âme a été sauvée.
Les livres sont fermés. Le nombre des sauvés
est complet. Un point final a été mis à
lhistoire de ce monde. Les coupes de la colère
de Dieu ont été déversées sur
une génération corrompue. Les impies les ont
bues jusquà la lie, et ils se sont enfoncés
dans le royaume de la mort pour mille ans. Cher lecteur, où
désires-tu te trouver après cette grande décision?
Quelle
est la condition des saints «quand le fléau débordé
passera»? Ils sont lobjet spécial de la
protection de Dieu, qui ne laissa pas tomber à terre
un seul oisillon sans le remarquer. De nombreuses promesses
nous ont été données pour nous consoler.
Elles sont sommairement contenues dans le beau langage expressif
du Psalmiste:
Je
dis à lÉternel: Mon refuge et ma forteresse,
Mon Dieu en qui je me confie!
Car cest lui qui te délivre du filet de loiseleur,
De la peste et de ses ravages.
Il te couvrira de ses plumes,
Et tu trouveras un refuge sous ses ailes;
Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
Ni la flèche qui vole de jour,
Ni la peste qui marche dans les ténèbres,
Ni la contagion qui frappe en plein midi. Que mille tombent
à ton côté,
Et dix mille à ta droite.
Tu ne seras pas atteint;
De tes yeux seulement tu regarderas,
Et tu verras la rétribution des méchants.
Car tu es mon refuge, ô Éternel!
Tu fais du Très-Haut ta retraite.
Aucun malheur ne tarrivera,
Aucun fléau napprochera de ta tente. Psaume 91:2
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