La
Nuit Millénaire du Monde
VERS.
1-3: «1 Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait
la clef de labîme et une grande chaîne dans
sa main. 2 Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est
le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. 3 Il le jeta
dans labîme, ferma et scella lentrée
au-dessus de lui, afin quil ne séduisît
plus les nations, jusquà ce que les mille ans
fussent accomplis. Après cela, il faut quil soit
délié pour un peu de temps.»
Lévénement
qui débute ce chapitre semble suivre lordre chronologique
des événements du chapitre précédent.
Les questions qui surgissent ici sont: Qui est lange
qui descend du ciel? Que sont la clé et les chaînes
quil tient dans sa main? Quest-ce que labîme?
Que signifie lier Satan pour mille ans?
Cet
ange est-il Christ comme certains le supposent? Évidemment
non. Lancien service typique jette un brillant rayon
de lumière directement sur ce passage.
Satan
est le bouc pour Azazel.--Christ est le grand Souverain Sacrificateur
de lère évangélique. Autrefois,
au Jour des Expiations, le sacrificateur prenait deux boucs
et jetait le sort sur eux. Un était pour Jéhova
et lautre était destiné à être
le bouc émissaire. Le bouc pour Jéhova, était
alors mis à mort et son sang porté à
lintérieur du sanctuaire pour faire lexpiation
en faveur des enfants dIsraël. Ensuite, les péchés
du peuple étaient confessés sur la tête
de lautre bouc, lémissaire, puis il était
conduit dans le désert, dans un lieu inhabité
par un homme choisi pour cela. Comme Christ est le sacrificateur
de lère évangélique, quelques arguments
seulement suffiront à démontrer que Satan est
le bouc émissaire antitypique.
Le
mot hébreu utilisé pour désigner le bouc
émissaire, dans Lévitique 16:8, est «Azazel».
Au sujet de ce passage, William Jenks dit: «Bouc émissaire:
Voir les différentes opinions dans loeuvre de
Bochart. Spencer, suivant les plus anciennes opinions hébraïques
et chrétiennes, pense quAzazel est le nom du
Diable; Rosenm, que lon peut consulter, pense la même
chose. En syriaque, nous avons Azzail, lange (le
fort) qui se rebella.» Il sagit évidemment
du diable. De cette façon, nous avons la définition
du mot biblique dans deux langues antiques pour appuyer lopinion
la plus ancienne des chrétiens, que le bouc émissaire
est un symbole de Satan.
Charles
Beecher dit: «Ce qui permet de confirmer ceci est que
dans sa paraphrase les traductions les plus anciennes utilisent
le mot Azazel comme un nom propre. La paraphrase chaldéenne
et les collections de Onkelos et Jonathan lauraient
certainement traduit sil navait pas été
un nom propre, mais ils ne le traduisent pas. La Septante,
la plus ancienne version grecque, rend ce mot par apopompaïos,
mot appliqué par les grecs à une divinité
maligne et parfois apaisée par des sacrifices. Une
autre confirmation se trouve dans le livre dÉnoch,
ou le nom Azalzel, certainement une perversion dAzazel,
est donné à un des anges déchus, ce qui
démontre clairement comment les Juifs, en général,
comprenaient ce nom à cette époque. Une autre
preuve se trouve dans larabe, où Azazel est employé
pour nommer lesprit méchant.»
Voici
linterprétation juive:
«Loin
de signifier quon reconnaissait en Azazel une divinité,
le renvoi du bouc était selon ce que déclare
Nahmanides, une expression symbolique de lidée
que les péchés du peuple et leurs mauvaises
conséquences devaient retourner à lesprit
de désolation et de ruine, source de toute impureté.»
Ces
opinions sharmonisent dune façon surprenante
avec les événements qui devaient se produire
en relation avec la purification du sanctuaire céleste,
selon ce que nous révèlent les Écritures
de Vérité. Dans le symbole, nous voyons que
le péché du transgresseur était transféré
à la victime. Nous voyons que le péché
était introduit à lintérieur du
sanctuaire par le ministère du sacrificateur et par
le sang de loffrande. Le dixième jour du septième
mois, le sacrificateur, avec le sang de la victime offerte
pour le péché du peuple, ôtait tous leurs
péchés du sanctuaire, et les posait sur la tête
du bouc émissaire. Puis ce bouc était emmené
ensuite dans une terre inhabitée (Lévitique
1:1-4; 4:3-6; 16:5-10, 15, 16, 20-22).
En
réponse à ces actes accomplis dans le symbole,
nous voyons dans lantitype, la grande offrande qui a
été faite au Calvaire en faveur du monde. Les
péchés de tous ceux qui par la foi en Christ
sapproprient les mérites du sang quIl versa,
sont portés par le ministère de Christ au sanctuaire
de la nouvelle alliance. Après que Christ, le ministre
du vrai tabernacle (Hébreux 8:2), ait achevé
son ministère, il éliminera du sanctuaire les
péchés de son peuple, et les placera sur la
tête de leur auteur, le bouc antitypique, à savoir
le diable. Le diable est alors envoyé au loin, pour
quil les porte dans une terre inhabitée.
«Contemplons
la scène du retour de Christ sur la terre. Léglise
a été jugée; Israël a été
jugé; les nations des Gentils ont été
jugées elles aussi . . . Maintenant, cest au
tour de Satan dêtre jugé; et nous voyons
notre Souverain Sacrificateur placer la culpabilité
morale sur celui à qui elle revient légitimement;
Il juge le grand corrupteur et lexile dans un lieu où
il est isolé des affaires humaines.»
«Satan
nest pas ici, comme certains de ceux qui sopposent
à cet avis le prétendent, sur un pied dégalité
avec Dieu; parce que les deux boucs étaient amenés
devant Jéhova, et ils étaient siens; et le tirage
au sort, qui en lui-même était un appel à
Dieu, démontre que Jéhova affirmait avoir la
faculté de disposer deux. On ne peut pas non
plus objecter que ceci était, dune certaine façon,
un sacrifice offert à Satan, parce que lanimal
ne lui était pas sacrifié, il était simplement
renvoyé dune façon honteuse. Quand il
portait sur lui les péchés que Dieu avait pardonnés,
Azazel était envoyé dans le désert.
«Bouc
émissaire qui est parfois rendu par le terme
étrange dAzazel dans certaines versions, provient
de la Vulgate hircus emissarius. Le mot Azazel
peut signifierlapostat, nom que Satan mérite,
et quil semble avoir eu parmi les Juifs. Ce fut Satan
qui introduisit le péché dans le monde; sa culpabilité
et son châtiment augmentèrent lorsquil
séduisit lhomme. Le péché est maintenant
pardonné par la miséricorde de Dieu. Un des
boucs était sacrifié comme offrande pour le
péché; son sang était porté à
lintérieur du lieu saint [en fait, le lieu très
saint; voir Lévitique 16:15], et il en aspergeait le
propitiatoire. La culpabilité était donc annulée
et par cette effusion de sang il y avait la rémission
des péchés. Mais le péché bien
que pardonné, était encore haï par Dieu,
et il ne pouvait pas demeurer devant Ses yeux; il est donc
transféré dans le désert, séparé
du peuple de Dieu, et envoyé loin, sur le premier séducteur
de lhomme. Les péchés des croyants leur
sont ôtés et placés sur Satan, leur premier
auteur et instigateur. La peine des croyants est remise, mais
elle ne lest pas à celui qui les fit tomber dans
lapostasie et la ruine. Les tentés sont restaurés,
mais tout le châtiment peut tomber sur le grand auteur
de la tentation. Lenfer «a été préparé
pour le diable et pour ses anges».
Nous
croyons quil sagit réellement de lévénement
décrit dans les versets que nous étudions. Au
moment précisé ici, le service du sanctuaire
est achevé. Christ place sur la tête du diable
les péchés qui ont été transférés
au sanctuaire, et qui ne sont plus imputés aux saints.
Le diable est envoyé au loin, pas par le souverain
sacrificateur mais par une autre personne, selon limage,
dans un lieu appelé ici abîme.
La
clé et la chaîne.--Nous ne pouvons pas imaginer
que la clé et la chaîne soient littérales,
mais quelles sont les symboles du pouvoir et de lautorité
desquels cet ange est revêtu à cette occasion
pour accomplir sa mission.
Labîme.--Le
mot originel signifie un précipice sans fond. Son emploi
semble démontrer quil sagit dun lieu
de ténèbres, de désolation et de mort.
Dans Apocalypse 9:1, 2, il est appliqué aux terres
désertiques dArabie, et dans Romains 10:7, au
sépulcre. Mais Genèse 1:2 nous donne une lumière
spéciale sur la signification de ce mot; nous lisons
quil «y avait des ténèbres à
la surface de labîme». Nous voyons donc
que le mot«abîme» est utilisé ici
pour représenter la terre dans son état chaotique.
Cest précisément ce que doit signifier
«abîme» dans ce verset 3 dApocalypse
20. Il faut se souvenir quau moment où lange
accomplit cette oeuvre, la terre est une vaste étendue
désolée et couverte de morts. La voix de Dieu
la bouleversée jusque dans ses fondements; les
îles et les montagnes ont été bougées
de leurs places; le grand tremblement de terre a abattu les
plus grands ouvrages humains; les sept dernières plaies
ont laissé leurs marques sur toute la terre; la gloire
ardente qui accompagne la venue du Fils de lhomme a
joué son rôle dans la désolation générale;
les impies ont été abandonnés à
la tuerie; leurs chairs putréfiées et leurs
os blanchis se trouvent sans sépulture, sans que personne
les aient réunis ni ne les pleure, dun bout de
la terre à lautre.
La
terre est laissée vide, désolée et bouleversée
(Ésaïe 24:1). Elle revient, en partie du moins,
à sa condition originelle de confusion et de chaos
(Jérémie 4:19 à 26, surtout le verset
23). Quel terme plus exact quabîme pouvait être
utilisé pour décrire la terre tandis quelle
avance dans son parcours de ténèbres et de désolation
pendant mille ans? Cest là que Satan sera retenu
pendant ce temps, parmi les ruines quil occasionna,
sans pouvoir fuir de cette habitation de malheur, ni réparer
tant soit peu ces ruines épouvantables.
Satan
lié.--Nous savons bien que Satan, pour pouvoir agir,
a besoin de sujets par lesquels oeuvrer. Il ne peut rien faire
sans eux. Mais pendant ses mille ans demprisonnement
sur cette terre, tous les saints seront au ciel, inaccessibles
au pouvoir de ses tentations, et tous les impies seront dans
leur tombe, de façon quil lui sera impossible
de les tromper. Il est condamné à un état
dinactivité désespéré pendant
toute cette période. Pour un esprit actif, comme la
toujours été le sien pendant les derniers mille
ans tandis quil séduisait les habitants du monde
de génération en génération, cette
inactivité sera un châtiment de la plus intense
sévérité.
Selon
cet exposé, le fait dattacher Satan signifie
simplement mettre hors de sa portée les sujets sur
lesquels il agit. Le délier signifie quils [les
sujets] sont replacés, par une résurrection,
dans une condition où il peut à nouveau exercer
son pouvoir sur eux. Certains diront que nous nous sommes
trompés et que nous devons considérer les impies
liés plutôt que le diable. Cependant, bien souvent
nous entendons, dans les conversations quotidiennes de la
vie, des choses telles que celles-ci: «Je me vis complètement
coincé. Javais les mains liées.»
Mais quand nos semblables utilisent de telles expressions,
nous imaginons-nous quun obstacle insurmontable était
littéralement au milieu de leur chemin, ou que leurs
mains étaient littéralement liées par
des cordes? Non. Nous comprenons quun ensemble de circonstances
les empêchait sagir. Il en est de même dans
ce passage. Pourquoi naccordons-nous pas à la
Bible la même liberté de langage que celle que
nous donnons sans hésitation à nos semblables?
Bien
plus, le pouvoir de Satan est réellement si limité
que nous pouvons le considérer comme lié. Il
na déjà plus la possibilité de
traverser lespace et de visiter les autres mondes, mais,
comme lhomme, il est enfermé sur cette terre,
et il ne peut plus labandonner. Le lieu où il
commit tant de destructions devient maintenant une prison
lugubre où il est enfermé jusquà
ce quon len sorte pour son exécution à
la fin des mille ans.
VERS.
4-6: «4 Et je vis des trônes; et à ceux
qui sy assirent fut donné le pouvoir de juger.
Et je vis les âmes de ceux qui avaient été
décapités à cause du témoignage
de Jésus et à cause de la Parole de Dieu, et
de ceux qui navaient pas adoré la bête
ni son image, et qui navaient pas reçu la marque
sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la
vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille
ans. 5 Les autres morts ne revinrent point à la vie
jusquà ce que les mille ans fussent accomplis.
Cest la première résurrection. 6 Heureux
et saints ceux qui ont part à la première résurrection!
La seconde mort na point de pouvoir sur eux; mais ils
seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront
avec lui pendant mille ans.»
Lexaltation
des saints.--Après nous avoir montré le diable
dans sa prison lugubre, Jean attire notre attention sur les
saints qui ont obtenu la victoire et la gloire, les saints
qui règnent avec Christ. Leur occupation consiste à
assigner aux impies morts le châtiment que leurs mauvaises
actions méritent. Parmi cette assemblée générale,
Jean choisit deux classes de personnes méritant une
attention spéciale: les martyrs qui furent décapités
à cause du témoignage de Jésus, et ceux
qui nadorèrent pas la bête ni son image.
La dernière catégorie, celle de ceux qui refusèrent
daccepter la marque de la bête et son image, sont
donc ceux qui entendirent le message dApocalypse et
y obéirent 14. Mais ils ne font pas partie de ceux
qui furent décapités à cause du témoignage
de Jésus, comme veulent nous le faire croire ceux qui
soutiennent que tous les membres de la dernière génération
de saints souffriront le martyr. «Qui» dans la
phrase «qui navaient pas adoré la bête»,
démontre quici on nous présente une autre
catégorie de personnes. Le mot originel est le relatif
composé hostis, «quiconque», et pas simplement
le relatif hos, «qui», et Liddell et Scott le
définissent ainsi: «quiconque, celui, celui qui,
celle, celle qui, ceux qui, nimporte quoi qui.»
Jean vit les martyrs en tant que membres dune classe,
et il vit ceux qui navaient pas adoré la bête
ni son image.
Il
est vrai que hostis est parfois utilisé comme un relatif
simple, comme dans 2 Corinthiens 3:14; Éphésiens
1:23, mais jamais dans des constructions comme celle-ci, où
il est précédé par la conjonction kay,
«et».
Quelquun
peut dire que si nous traduisons le passage ainsi: «et
quiconque navait pas adoré la bête»,
nous incluons dans ce groupe les millions de païens et
de pécheurs qui nont pas adoré la bête,
et nous leur promettons le règne de mille ans avec
Christ. Pour démontrer que nous ne faisons pas une
telle chose, nous attirons lattention sur le fait que
le chapitre précédent déclare que les
impies étaient tous morts, et ils devaient le rester
pendant mille ans. Jean contemple ici seulement le groupe
des justes qui participent à la première résurrection.
Pour
éviter la doctrine des deux résurrections, certains
soutiennent que le passage: «les autres morts ne revinrent
point à la vie jusquà ce que les mille
ans fussent accomplis,» a été rajouté;
cest-à-dire quil ne se trouve pas dans
loriginal, et donc quil nest pas vrai. Même
si tel était le cas, ceci ne réfuterait pas
la proposition principale que les justes morts ressuscitent
séparément par une «première résurrection»,
et que mille ans plus tard, il y a une seconde résurrection,
où tous les impies sortent de leur tombe.
Mais
la critique nest pas vraie, parce que les érudits
la réfutent. La Version Révisée Anglaise
nindique pas que la phrase en question ne se trouve
pas dans les anciens manuscrits. La Version Révisée
Américaine ne donne pas la moindre indication quune
partie du texte ait été omise. La Traduction
de Rotherham, bien que dans dautres endroits certains
passages soient indiqués comme «douteux»,
ne précise pas que ce texte le soit. On le trouve dans
les huit éditions du Nouveau Testament grec fait par
Tischendorf, et dans le texte grec de Westcott et Hort. La
phrase apparaît aussi dans tous les Nouveaux Testaments
grecs publiés par des critiques de renom mondial, comme
Griesbach, Wordsworth, Lachmann, Tregelles et Alford. Il y
a trois ou quatre manuscrits grecs qui nont pas cette
phrase; mais 1697 dentre eux lont sils comportent
aussi lApocalypse.
Deux
résurrections.--«Les autres morts ne revinrent
point à la vie jusquà ce que les mille
ans fussent accomplis». Quoi que lon dise le contraire,
le langage ne pourrait parler plus clairement de lexistence
de deux résurrections. La première est celle
des justes au commencement des mille ans. La seconde est celle
des impies à la fin du millénium. La seconde
mort naura pas de prise sur ceux qui auront part à
la première résurrection. Ils ne souffriront
daucun dommage provoqué par les éléments
qui détruiront les impies comme la balle. Ils pourront
subsister malgré le feu dévorant dont les résultats
sont éternels (Ésaïe 33:14, 15). Ils pourront
sortir et regarder les corps des morts qui péchèrent
contre Jéhova, tandis que le feu inextinguible et le
ver qui ne meurt pas en font leurs proies (Ésaïe
66:24). La différence quil y a entre les justes
et les impies se voit à nouveau dans le fait que tandis
que Dieu est un feu dévorant pour ces derniers, Il
est pour Son peuple un soleil et un bouclier.
Les
impies reçoivent la vie.--Les impies qui ressuscitent
à la fin des mille ans vivent à nouveau de la
même manière quils vécurent autrefois
sur la terre. Nier cela, cest faire violence à
ce passage. On ne nous donne pas dinformation au sujet
de leur condition physique lorsquils ressusciteront.
On a lhabitude de dire que ce que nous avons perdu inconditionnellement
en Adam, nous est rendu inconditionnellement en Christ. Pour
ce qui est de la condition physique, ceci ne doit pas être
pris dans un sens illimité, parce que le genre humain
perdit beaucoup en stature et en force vitale qui ne seront
pas rendues aux impies. Si la condition physique et mentale
quils ont eue durant cette vie ou pendant la durée
de leur temps de grâce leur était rendue, ceci
suffirait certainement à leur permettre de recevoir
avec compréhension le dernier châtiment quils
méritent pour toutes les actions quils commirent
pendant leur vie ici-bas.
VERS.
7-10: «7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan
sera relâché de sa prison. 8 Et il sortira pour
séduire les nations qui sont aux quatre coins de la
terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre;
leur nombre est comme le sable de la mer. 9 Et ils montèrent
sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des
saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit
du ciel, et les dévora. 10 Et le diable, qui les séduisait,
fut jeté dans létang de feu et de soufre,
où sont la bête et le faux prophète. Et
ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles
des siècles.»
La
ruine des hommes impies.--A la fin des mille ans, la sainte
cité, la Nouvelle Jérusalem dans laquelle les
saints demeurent durant cette période, descend et se
pose sur la terre. Elle devient alors le campement des saints,
autour duquel les impies ressuscités se rassemblent,
innombrables comme le sable de la mer. Le diable les séduit,
et les réunit pour la bataille. Ils sont poussés
à entreprendre une guerre impie contre la sainte cité,
dans la perspective dobtenir un avantage contre les
saints. Satan les persuade sans doute quils peuvent
vaincre les saints et les dépouiller de leur ville,
et posséder la terre. Mais le feu de Dieu descend du
ciel et les dévore. Moses Stuart admet que le mot traduit
ici par «dévore», exprime une action «intensive»
et signifie «manger, dévorer, et accomplir une
totale exclusion.»
Cest
le moment de la destruction des impies, le moment où
«les éléments embrasés se dissoudront,
et la terre avec les oeuvres quelle renferme sera consumée,»
(2 Pierre 3:7, 10). En lisant ces passages, nous pouvons voir
comment les méchants recevront leur rétribution
sur la terre (Proverbes 11:31). Nous pouvons aussi voir que
cette récompense nest pas une vie éternelle
misérable, mais une «suppression totale»,
une destruction absolue.
Les
méchants ne fouleront pas la nouvelle terre.--Deux
opinions méritent dêtre prises en considération.
La première est que la terre est rénovée
quand Christ vient pour la seconde fois, et elle est la demeure
des saints pendant mille ans. La deuxième est que lorsque
Christ apparaît pour la seconde fois, il établit
son royaume en Palestine et entreprend, avec ses saints, la
conquête des nations qui restent sur la terre pendant
les mille ans, et les subjugue.
Une
des nombreuses objections qui peuvent être présentées
à la première opinion est quelle fait
monter les impies, Satan à leurs têtes, pour
quils foulent de leurs pieds profanes la terre purifiée
et sainte, tandis que les saints qui lont possédée
pendant les mille ans, se voient obligés de céder
le terrain et de fuir de la ville. Nous ne pouvons pas croire
que lhéritage des saints soit souillé
pour toujours, et que les belles plaines de la terre rénovée
soient contaminées par les pas des impies ressuscités.
En plus dêtre un outrage à lidée
de la propriété, il est impossible de présenter
un seul passage biblique pour appuyer cette opinion.
Quant
au second avis, une des nombreuses absurdités qui se
détachent, est que malgré que Christ et ses
saints aient conquis la terre pendant mille ans, à
la fin de cette période, les impies triompheraient
et le travail du millénium serait anéanti, puisque
Christ et les siens perdent du terrain et se voient obligés
de battre en retraite dune façon ignominieuse
dans la ville, à la recherche dun refuge, laissant
la terre au pouvoir indiscutable de leurs ennemis.
Mille
ans dans le ciel.--En contraste avec ces théories,
il y a une harmonie dans la théorie que nous présentons
ici. Les saints sont avec Christ dans le ciel pendant les
mille ans où la terre est désolée. Les
saints et la ville descendent du ciel, et les impies morts
ressuscitent et montent à son assaut. Là, ils
reçoivent leur châtiment. Des feux purificateurs
qui les détruisent, surgissent les nouveaux cieux et
la nouvelle terre, qui deviennent la demeure des saints à
travers les siècles sans fin.
Ceux
qui seront tourmentés.--En se basant sur le verset
10, certains ont affirmé que le diable serait tourmenté
jour et nuit. Mais le témoignage de ce passage inclut
plus que cela. Lexpression «ils seront tourmentés»
est au pluriel, et fait une affirmation au sujet de la bête
et du faux prophète, tandis quelle serait au
singulier sil sagissait seulement du diable. Il
faut noter que dans la phrase «où sont la bête
et le faux prophète», le verbe «sont»
a été rajouté. Il serait plus approprié
de suppléer à «ilfut jeté»,
en coordonnant ceci avec ce qui est dit du diable juste avant.
La traduction la plus exacte ajoute, en plus, le mot «aussi»
après «où». La phrase se lit alors
ainsi: «Le diable fut jeté dans létang
de feu et de soufre, où furent aussi jetés la
bête et le faux prophète». La bête
et le faux prophète furent jetés dans le lac
de feu et détruits, au commencement des mille ans (Apocalypse
19:20). Les individus qui composaient leurs organisations,
se lèvent maintenant à la seconde résurrection,
et une destruction similaire et finale tombe sur eux sous
les noms de Gog et Magog.
Létang
de feu.--Il se peut quun lecteur se sente enclin à
demander une définition de létang de feu.
Comme définition compréhensible, ne peut-on
pas lappeler symbole des agents que Dieu emploie pour
mettre fin à Sa controverse avec les méchants
vivant au commencement des mille ans, et avec toutes les armées
dimpies à la fin de cette période? Le
feu littéral est bien sûr largement utilisé
pour ce travail. Il nous est plus facile de décrire
ses effets que le feu lui-même. A la seconde venue de
Christ, cest avec des flammes de feu que le Seigneur
Jésus se révèle, et lEsprit de
Sa bouche et la splendeur de sa venue qui consume lhomme
de péché, le feu qui brûle complètement
la grande Babylone (Apocalypse 18:8). Cest à
la fin des mille ans, qu ils seront tous brûlés
dans la fournaise (Malachie 4:1); cest la chaleur terrible
qui fondra les éléments et la terre, et brûlera
les oeuvres quelle contient; cest le feu «préparé
pour le roi (le diable et ses anges, Matthieu 25:41), il est
profond, il est vaste . . .Le souffle de lÉternel
lenflamme, comme un torrent de soufre» (Ésaïe
30:33). Enfin, cest le feu qui descend de Dieu depuis
le ciel. (Au sujet de «tourmentés jour et nuit,
aux siècles des siècles », voir les commentaires
sur Apocalypse 14:11).
VERS.
11-15: «11 Puis je vis un trône blanc, et celui
qui était assis dessus. La terre et le ciel senfuirent
devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour
eux. 12 Et je vis les morts, les grands et les petits, qui
se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts.
Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie.
Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, daprès
ce qui était écrit dans ces livres. 13 La mer
rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le
séjour des morts rendirent les morts qui étaient
en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres. 14 Et
la mort et le séjour des morts furent jetés
dans létang de feu. Cest la seconde mort,
létang de feu. 15 Quiconque ne fut pas trouvé
écrit dans le livre de vie fut jeté dans létang
de feu.»
Le
trône du jugement.--Avec le verset 11, Jean présente
une autre scène en relation avec la condamnation finale
des méchants. Cest le grand trône blanc
du jugement, devant lequel ils sont tous rassemblés
pour recevoir leur épouvantable sentence de condamnation
et de mort. Devant ce trône, les cieux et la terre fuient,
de telle façon que leur place nest plus trouvée.
Un instant de réflexion sur les changements qui doivent
se produire alors sur la terre, met en relief la grande force
de ce langage. La scène est celle du jour ardent de
Pierre qui apporte «la ruine des hommes impies»
et durant lequel «les éléments embrasés
se dissoudront» (2 Pierre 3:7-13).
Le
feu de Dieu descend du ciel. Les oeuvres du monde sont consumées,
et les méchants détruits. Cest le feu
de la Géhenne, qui contient tous les éléments
nécessaires pour consumer totalement tout être
mortel qui tombe sous son pouvoir (Marc 9:43-48). Alors Ésaïe
66:24 saccomplira: «Et quand on [les justes] sortira,
on verra les cadavres des hommes qui se sont rebellés
contre moi; car leur ver ne mourra point, et leur feu ne séteindra
point; et ils seront pour toute chair un objet dhorreur.»
Ésaïe
33: 14 saccomplira aussi: «Qui de nous pourra
rester auprès dun feu dévorant? Qui de
nous pourra rester auprès des flammes éternelles?»
La réponse que donnent les phrases suivantes démontre
que ce seront les justes. Tel doit être le moment auquel
les questions et les réponses dÉsaïe
sappliquent.
Dans
toute cette conflagration, les éléments ne sont
pas détruits. Ils sont seulement fondus et purifiés
de la contamination du péché et de toute marque
de malédiction. Alors la bénédiction
toute puissante est prononcée: «Voici, je fais
toutes choses nouvelles . . . Cest fait!» (Apocalypse
21:5, 6). Lors de la première création, «les
étoiles du matin éclataient en chants dallégresse,
et . . . tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie»
(Job 38:7). A la nouvelle création, ces chants et ces
cris de joie seront accentués par les voix joyeuses
des rachetés. Cest ainsi que cette terre, arrachée
momentanément par le péché au domaine
de la joie et de la paix à laquelle elle était
destinée, sera à nouveau rendue à lharmonie
dun univers loyal, pour être la demeure éternelle
des sauvés.
Les
livres du souvenir.--Les hommes sont jugés daprès
les choses écrites dans les livres, ce qui nous montre
le fait solennel que dans le ciel un registre de toutes les
actions est tenu. Les secrétaires angéliques
tiennent un registre fidèle et infaillible. Les méchants
ne peuvent leur cacher aucun de leurs actes de ténèbres.
Ils ne peuvent pas les soudoyer pour quils passent sous
silence leurs actes illégaux. Ils devront les affronter
et être jugés en accord avec eux.
Lexécution
de la sentence.--Les impies seront châtiés selon
leurs oeuvres. Les Écritures déclarent quils
seront récompensés selon leurs actes. Il est
évident quon prend en compte, comme partie du
châtiment de chacun, le degré de souffrance quil
doit supporter: «Le serviteur qui, ayant connu la volonté
de son maître, na rien préparé et
na pas agi selon sa volonté, sera battu dun
grand nombre de coups. Mais celui qui, ne layant pas
connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera
battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui
lon a beaucoup donné, et on exigera davantage
de celui à qui lon a beaucoup confié.»
(Luc 12:47, 48).
Le
livre de vie.--Quelquun peut se demander pourquoi on
mentionne à cette occasion le livre de vie, quand ceux
qui ont part à la seconde résurrection, après
laquelle cette scène se déroule, sont déjà
jugés et condamnés à la seconde mort.
Nous voyons au moins une raison apparente, à savoir
que ceci a lieu pour que tous puissent voir quaucun
des noms de ceux qui composent la multitude qui meurt pour
la deuxième fois ne se trouve dans le livre de vie,
et pourquoi ils ny sont pas; et si les noms ont été
inscrits ici dans le passé, pourquoi ils nont
pas été conservés. De cette façon,
tous les êtres de lunivers peuvent voir que Dieu
agit avec justice et impartialité.
Il
est aussi déclaré: «la mort et le séjour
des morts furent jetés dans létang de
feu. Cest la seconde mort.» Telle est lépitaphe
finale de toutes les forces qui depuis le début jusquà
la fin se sont élevées contre la volonté
et loeuvre du Seigneur. Satan commença et prit
la tête de cette oeuvre néfaste. Une partie des
anges célestes sunirent dans cette opposition
et oeuvre meurtrière, et le feu éternel fut
préparé pour le diable et ses anges (Matthieu
25:41). Les hommes souffrent des effets de ce feu parce quils
sunissent à Satan dans leur rébellion.
Mais la controverse sachève là. Pour eux,
le feu est éternel parce quils ne leur permet
pas déchapper, et il ne sachève
que lorsquils sont consumés. La seconde mort
est leur châtiment, et il est éternel (Matthieu
25:46), parce quils ne pourront jamais se libérer
de son étreinte épouvantable. «Le salaire
du péché cest la mort» et non pas
le tourment éternel (Romains 6:23).
Pour
résumer largument, nous lisons: «Quiconque
ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie
fut jeté dans létang de feu». Lecteur,
ton nom est-il écrit dans le livre de la vie? Tefforces-tu
déviter la terrible condamnation réservée
aux impies? Ne te relâches pas jusquà ce
que tu aies le motif de croire que ton nom est parmi ceux
qui auront finalement part à la vie éternelle.