«Voici
Je Me Tiens à la Porte, et Je Frappe»
VERS.
1-6: «1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes:
Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les
sept étoiles: Je connais tes oeuvres. Je sais que tu
passes pour être vivant, et tu es mort. 2 Sois vigilant,
et affermis le reste qui est près de mourir; car je
n'ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu.
3 Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu,
et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai
comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure
je viendrai sur toi. 4 Cependant tu as à Sardes quelques
hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements;
ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils
en sont dignes. 5 Celui qui vaincra sera revêtu ainsi
de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du
livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père
et devant ses anges. 6 Que celui qui a des oreilles entende
ce que l'Esprit dit aux Eglises.»
L'église
de Sardes.--Si les dates des églises précédentes
ont été données correctement, la période
de l'église de Sardes doit commencer vers 1798. «Sardes»
signifie «prince» ou «chant de joie»
ou «ce qui reste». Ce sont donc les églises
réformées qui constituent cette église,
depuis la date mentionnée jusqu'au grand mouvement
qui annonce l'ère suivante dans l'histoire du peuple
de Dieu.
Le
motif de la plainte.--Le grand défaut qui est reproché
à l'ange de Sardes est qu'il passe pour être
vivant, mais il est mort. Comme la position qu'occupa cette
église nominale durant cette période fut élevée,
du point de vue mondain! Ses titres pompeux, et la faveur
dont elle jouit avec le monde attirent l'attention. Mais l'orgueil
et la popularité s'étaient tant développés
chez elle, que la spiritualité avait presque disparu,
la ligne de séparation entre l'église et le
monde avait été effacée, et les différentes
organisations populaires étaient des églises
de Christ, de nom seulement.
Cette
église devait entendre la proclamation de la doctrine
du second avènement. «Si tu ne veilles pas, je
viendrai comme un voleur.» Ceci explique que la doctrine
du retour serait proclamée, et le devoir de veiller
serait confié à l'Église. La venue dont
il est question est inconditionnelle; seule la façon
dont elle se produirait pour chacun de ses membres est conditionnelle.
Le fait de ne pas veiller n'empêcherait pas la venue
du Seigneur; mais s'ils veillent, ils éviteraient d'être
surpris comme un voleur. Le jour du Seigneur surprendra uniquement
ceux qui ne veillent pas. «Mais vous, frères,
vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour
que ce jour vous surprenne comme un voleur dans la nuit»
--dit Paul, (1 Thessaloniciens 5: 4).
«Tu
as à Sardes quelques hommes», semble indiquer
une période de mondanité sans pareille dans
l'Eglise. Mais, même dans cet état de chose,
il y en a quelques-uns dont les vêtements n'ont pas
été contaminés, quelques-uns qui se sont
maintenus libres de l'influence corruptrice du péché.
Jacques dit: «La religion pure et sans tache, devant
Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins
et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver
des souillures du monde.» (Jacques 1: 27).
La
promesse faite au vainqueur.--«Ils marcheront avec moi
en vêtements blancs.» Le Seigneur n'oublie pas
ses enfants, où qu'ils se trouvent, même s'ils
sont peu nombreux. Chrétien solitaire qui ne peux pas
avoir de communion avec d'autres qui partagent la même
foi précieuse, as-tu parfois l'impression que l'armée
des incrédules va t'absorber? Le Seigneur ne t'as pas
oublié. La multitude des impies qui t'entoure ne peut
pas être grande au point de te cacher de sa vue. Si
tu te maintiens sans tache du mal qui t'environne, la promesse
t'est assurée. Tu obtiendras le vêtement blanc
du vainqueur. Tu marcheras avec le Seigneur dans la gloire.
«Car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra
et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera
toute larme de leurs yeux.» (Apocalypse 7: 17).
Le
fait d'être vêtu de vêtements blancs nous
est expliqué dans d'autres passages comme le symbole
du troc de l'iniquité avec la justice (Voir Zacharie,
3: 4, 5). L'ordre: «Otez-lui les vêtements sales»,
nous est expliqué par le langage qui suit: «Vois
je t'enlève ton iniquité.» Le «fin
lin», ou «vêtements blancs», «sont
les oeuvres justes des saints» (Apocalypse 19: 8).
Le
livre de vie.--Ici, un objet d'un intérêt saisissant
est introduit. Un livre volumineux, dans lequel sont inscrits
les noms de tous les candidats à la vie éternelle!
Le danger existe-t-il que nos noms, après avoir été
notés dans ce journal céleste, puissent être
effacés? Oui, sinon cet avertissement n'aurait pas
été écrit. Même Paul craignit d'être
rejeté (1 Corinthiens 9: 27). La seule façon
de maintenir nos noms dans ce livre consiste à nous
maintenir vainqueurs jusqu'à la fin. Mais tous n'obtiendront
pas la victoire. Leurs noms seront donc effacés. Il
est fait allusion ici à un moment futur défini,
pendant lequel cette oeuvre sera accomplie. Christ dit: «Je
n'effacerai pas» les noms des vainqueurs, ce qui implique
aussi, qu'en même temps, Il effacera les noms de ceux
qui n'auront pas vaincu. Ceci n'aura-t-il pas lieu au moment
mentionné par Pierre? «Repentez-vous donc et
convertissez-vous, pour que vos péchés soient
effacés, afin que des temps de rafraîchissement
viennent de la part du Seigneur.» (Actes 3: 19).
Dire
au vainqueur que son nom ne sera pas effacé du livre
de la vie, c'est dire aussi que ses péchés seront
supprimés du livre dans lequel ils étaient enregistrés,
ils ne témoigneront plus contre lui (Hébreux
8: 12). Cela signifie que, ou son nom ou ses péchés
doivent être effacés des registres célestes.
Comme la pensée, que nous sommes maintenant pardonnés
si nous confessons nos transgressions, est précieuse!
Alors, si nous demeurons fidèles à Dieu, ces
péchés seront effacés quand Jésus
viendra.
Quand
cette heure décisive viendra, et elle ne peut plus
être très loin dans l'avenir, quel sera ton cas,
cher lecteur? Tes péchés auront-ils été
effacés, et ton nom conservé dans le livre de
la vie? Ou bien, ton nom aura-t-il disparu du livre de la
vie, et tes péchés laissés pour qu'ils
présentent leur témoignage épouvantable
contre toi?
La
présentation dans la gloire.--«Je confesserai
son nom devant mon Père et devant ses anges».
Christ enseigna que selon que les hommes le confessent ou
le renient, le méprisent ou l'honorent ici, il les
confessera ou les reniera devant son Père dans le ciel
et devant ses saints anges (Matthieu 10: 32, 33; Marc 8: 38:
Luc 12: 8, 9). Qui peut mesurer l'honneur que représente
le fait d'être approuvé devant les armées
célestes? Qui peut concevoir le bonheur de ce moment
où nous serons reconnus par le Seigneur de la vie devant
son Père comme étant ceux qui firent sa volonté,
combattirent le bon combat, achevèrent la course, l'honorèrent
devant les hommes, vainquirent, et dont les noms sont, par
Ses mérites, dignes de demeurer dans le livre impérissable
de la vie pour toujours?
VERS.
7-13: «7Ecris à l'ange de l'église de
Philadelphie: Voici ce que dit le Saint, le Véritable,
celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne
ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira: 8 Je connais
tes oeuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que
tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié
mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne
ne peut fermer. 9 Voici, je te donne de ceux de la synagogue
de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui
mentent; voici, je les ferai venir se prosterner à
tes pieds, et connaître que je t'ai aimé. 10
Parce que tu as gardé la parole de la persévérance
en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation
qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les
habitants de la terre. 11 Je viens bientôt. Retiens
ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. 12
Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple
de mon Dieu, et il n'en sortira plus; j'écrirai sur
lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu,
de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès
de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13 Que celui qui a des oreilles
entende ce que l'Esprit dit aux Eglises.»
L'église
de Philadelphie.--«Philadelphie» signifie «amour
fraternel», et exprime la situation et l'esprit de ceux
qui reçurent le message adventiste jusqu'à l'automne
de 1844. Le grand réveil religieux qui, suite à
l'étude des prophéties, se produisit pendant
la première partie du XIXe siècle, culmina dans
ce mouvement adventiste. Des hommes de toutes les organisations
religieuses furent convaincus que la venue de Christ approchait.
En sortant des diverses églises, ils laissèrent
derrière eux les noms et les sentiments sectaires.
Les coeurs battaient en accord tandis que tous unissaient
leurs efforts pour donner l'avertissement aux églises
et au monde, et ils signalaient la venue du Fils de l'homme
comme la véritable espérance du croyant. Ils
abandonnèrent l'égoïsme et la convoitise,
et ils manifestèrent un esprit de sacrifice et de consécration.
L'Esprit de Dieu accompagnait chaque vrai croyant, et sa louange
était sur chaque langue. Ceux qui ne participèrent
pas à ce mouvement ne purent pas comprendre pleinement
à quel point les vrais croyants examinaient leurs coeurs,
à quel point ils se consacraient à Dieu, et
combien grands étaient la paix et la joie du Saint-Esprit,
l'amour pur et fervent qu'ils avaient les uns pour les autres.
La
clé de David.--La clé est un symbole de pouvoir.
Le Fils de Dieu est l'héritier légitime du trône
de David; et il doit assumer son grand pouvoir et régner;
raison pour laquelle il nous est présenté comme
ayant la clé de David. Le trône de David, ou
de Christ, sur lequel il doit régner, est inclus dans
la capitale de son royaume, la Nouvelle Jérusalem qui
est maintenant au ciel, mais qui doit être établie
sur cette terre, où il régnera pour toujours
(Apocalypse 21: 1-5; Luc 1: 32, 33).
«Celui
qui ouvre, et personne ne fermera».--Pour comprendre
ce langage, il est nécessaire de considérer
la position de Christ et de son oeuvre en relation avec son
ministère dans le sanctuaire, ou le véritable
tabernacle céleste (Hébreux 8:2). Une figure
ou un modèle de ce sanctuaire céleste exista
dans le passé, sur la terre. Ce fut le sanctuaire construit
par Moïse (Exode 25: 8, 9; Actes 7: 44; Hébreux
9: 1, 21, 23, 24). La structure terrestre avait deux appartements:
le lieu saint et le lieu très saint (Exode 26: 33,
34). Dans le premier appartement, il y avait le chandelier,
la table des pains de proposition, l'autel des parfums. Dans
le second, se trouvaient l'arche, qui contenait les tables
de l'alliance, ou les dix commandements, et les chérubins
(Hébreux 9: 1-5). Le sanctuaire dans lequel Christ
officie dans le ciel a aussi deux appartements, parce que
Hébreux 9: 21-24 nous indique clairement que le tabernacle
et tous les ustensiles étaient des «images des
choses» célestes. Comme tout fut fait en accord
avec le modèle, le sanctuaire céleste a aussi
des meubles similaires à ceux du terrestre. Pour reconnaître
l'antitype du chandelier d'or et de l'autel des parfums, le
premier appartement, voir Apocalypse 4: 5; 8: 3; quant à
l'antitype de l'arche de l'alliance, avec ses dix commandements,
voir Apocalypse 11: 19. Les sacrificateurs officiaient dans
le sanctuaire terrestre (Exode 28: 41, 43; Hébreux
9: 6, 7; 13: 11). Le ministère de ces sacrificateurs
était une ombre du ministère de Christ dans
le sanctuaire céleste (Hébreux 8: 4, 5).
Le
cycle complet des services se réalisait dans le sanctuaire
terrestre une fois par an (Hébreux 9: 7). Mais dans
le sanctuaire céleste le service a lieu une fois pour
toutes (Hébreux 7: 27; 9: 12). A la fin du cycle typique
annuel, le souverain sacrificateur entrait dans le second
appartement, ou lieu très saint du sanctuaire, pour
faire l'expiation; et cette oeuvre était appelée
de façon appropriée, la purification du sanctuaire
(Lévitique 16: 20, 30, 33; Ezéchiel 45: 18).
Quand le ministère dans le lieu très saint commençait,
celui qui se déroulait dans le lieu saint cessait;
et il n'y avait pas de service pendant que le souverain sacrificateur
se trouvait dans le lieu très saint (Lévitique
16: 17).
Une
ouverture ou fermeture similaire, ou un changement de ministère,
doit être réalisé par Christ quand le
moment arrivera de purifier le sanctuaire céleste.
Le moment de débuter ce service arriva à la
fin des 2300 jours [années], en 1844. On peut appliquer
à cet événement l'ouverture et la fermeture
mentionnées dans le passage que nous considérons,
ou le fait d'ouvrir représenterait le commencement
du ministère de Christ dans le lieu très saint,
et le fait de fermer, la cessation de ce service dans le premier
appartement, ou lieu saint (Voir l'exposition du thème
du sanctuaire et sa purification, en relation avec Daniel
8: 14).
Le
verset 4 s'applique probablement à ceux qui n'avancent
pas conjointement avec le progrès de la lumière
de la vérité, et qui s'opposent à ce
que d'autres croyants le fassent. A ceux-là, on leur
fera encore sentir et confesser que Dieu aime ceux qui obéissent
à sa Parole, et avancent dans la connaissance de la
vérité.
«La
parole de la persévérance».--Jean dit
dans Apocalypse 14: 12: «C'est ici la persévérance
des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi
de Jésus». Ceux qui vivent maintenant en obéissant
patiemment et fidèlement aux commandements de Dieu
et la foi de Jésus, seront gardés à l'heure
de la tentation et du danger (Voir les commentaires sur Apocalypse
13: 13-17).
«Je
viens bientôt».--La seconde venue de Christ nous
est à nouveau présentée, avec une emphase
plus grande que dans n'importe quel autre des messages précédents.
L'attention des croyants est appelée sur la proximité
de cet événement. Le message s'applique à
une période où ce grand dénouement est
imminent. Il met en évidence d'une façon indubitable
la nature prophétique de ce message. Ce qui est dit
aux trois premières églises ne contient aucune
allusion à la seconde venue de Christ, pour le simple
fait qu'aux périodes qu'elles embrassent, cet événement
ne pouvait pas être bibliquement attendu. Mais avec
l'église de Thyatire, le moment était arrivé
où cette grande espérance commençait
à naître. L'attention est attirée sur
cette espérance par une simple allusion: «Retenez-le
[votre fardeau] jusqu'à ce que je vienne».
L'étape
suivante de l'Église, la période de Sardes,
trouve l'Eglise plus proche de cet événement,
et la grande proclamation qui doit annoncer la venue de Christ
est mentionnée, et le devoir de veiller est imposé
à l'Église: «Si tu ne veilles pas, je
viendrai comme un voleur». Plus tard, nous arrivons
à l'église de Philadelphie, et la proximité
du même grand dénouement induit alors le Saint
et Véritable à prononcer la déclaration
émouvante: «Je viens bientôt».
Il
ressort de tout cela que ces églises occupent des époques
successivement plus proches du grand jour du Seigneur, car,
avec une insistance qui va en augmentant, ce grand événement
se renforce toujours plus, et l'attention est appelée
vers lui d'une manière définie et impressionnante.
En arrivant à cette période, l'église
peut voir en vérité que le jour approche (Hébreux
10: 25).
Le
conseil.--«Retiens ce que tu as, afin que personne ne
prenne ta couronne». Par notre fidélité,
nous ne privons personne de la couronne. Le verbe traduit
par «prendre» a de nombreuses définitions,
parmi lesquelles: «quitter, enlever, priver de».
Personne ni quoi que ce soit ne peut vous pousser à
renoncer à la vérité, ou à vous
écarter des voies droites du Seigneur, pour vous faire
perdre la récompense.
La
promesse faite au vainqueur.--Le vainqueur doit être
une colonne dans le temple de Dieu, et il n'en sortira jamais.
Le temple doit représenter ici une église, et
la promesse d'en être une colonne est la promesse d'une
place d'honneur, le séjour et la sécurité
dans l'Église, représentée comme un édifice
céleste. Quand le moment de l'accomplissement de cette
partie de la promesse arrive, le temps de grâce sera
achevé, et le vainqueur sera pleinement enraciné
dans la vérité et scellé. «et il
n'en sortira plus», c'est-à-dire, il sera hors
de danger d'une chute. Il appartiendra au Seigneur pour toujours,
et son salut sera assuré définitivement.
On
peut dire qu'à partir du moment où les chrétiens
vainquent et sont scellés pour le ciel, ils sont marqués
comme appartenant à Dieu et à Christ, et ils
portent l'adresse de leur destinée: la nouvelle Jérusalem.
Ils doivent porter sur eux, le nom de Dieu, à qui ils
appartiennent; et le nom de la Nouvelle Jérusalem,
et pas celui de l'ancienne que certains cherchent en vain.
Ils porteront aussi le nouveau nom de Christ, par l'autorité
duquel ils doivent recevoir la vie éternelle, et entrer
dans le royaume. Ainsi scellés et marqués, les
saints de Dieu seront en sécurité. Aucun ennemi
ne pourra les empêcher d'arriver à leur destination,
le port glorieux du repos: la Nouvelle Jérusalem céleste.
VERS.
14-22: «14 Ecris à l'ange de l'église
de Laodicée: Voici ce que dit l'Amen, le témoin
fidèle et véritable, le commencement de la création
de Dieu: 15 Je connais tes oeuvres. Je sais que tu n'es ni
froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant!
16 Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni
froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. 17 Parce que
tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin
de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux,
misérable, pauvre, aveugle et nu, 18 je te conseille
d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu,
afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs,
afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité
ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin
que tu voies. 19 Moi, je reprends et je châtie tous
ceux que j'aime. 20 Aie donc du zèle, et repens-toi.
Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un
entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je
souperai avec lui, et lui avec moi. 21 Celui qui vaincra,
je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi
j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son
trône. 22 Que celui qui a des oreilles entende ce que
l'Esprit dit aux Eglises.»
L'église
de Laodicée.--«Laodicée» signifie
«le jugement du peuple», ou selon Cruden, «un
peuple juste». Le message adressé à cette
église présente les scènes finales du
temps de grâce. Il révèle une période
de jugement. C'est la dernière étape de l'Église.
En conséquence elle s'applique à ceux qui ont
cru au message du troisième ange, le dernier message
de miséricorde proclamé avant le retour de Christ
(Apocalypse 14: 9-14). Tandis que l'oeuvre du grand jour des
expiation se déroule, et que le jugement investigatif
de la maison de Dieu progresse, il y a une période
durant laquelle l'Église qui attend, observe comme
règle de vie la sainte et juste loi de Dieu.
«Voici
ce que dit l'Amen».--Il s'agit donc du message final
adressé aux églises, avant la fin du temps de
grâce. La description qui est faite des membres indifférents
de Laodicée est surprenante et terrible. Cependant,
il est indéniable, parce que le Témoin est «fidèle
et véritable». De plus, c'est le «commencement
de la création de Dieu». Certains, en se basant
sur ce langage, ont tenté de soutenir l'erreur que
Christ était un être créé, dont
l'existence est antérieure à n'importe quel
autre être ou chose créés, c'est-à-dire
qu'il suit dans l'ordre le Dieu éternel et existant
par lui-même. Mais le langage n'implique pas qu'il fût
créé; parce que les mots «le commencement
de la création» peuvent simplement signifier,
à proprement parler, que l'oeuvre de la création
a été commencée par Lui. «Rien
de ce qui a été fait n'a été fait
sans elle» [la Parole]. Mais d'autres, avec plus de
raison, interprètent le mot «arche» comme
signifiant «l'agent» ou la «cause efficiente»,
qui est une des définitions du mot, et ils comprennent
que Christ est l'agent par lequel Dieu créa toutes
choses.
La
raison de la plainte.--L'accusation présentée
contre les Laodicéens est qu'ils sont tièdes,
ni froids ni chauds. Ils manquent de cette ferveur religieuse
et de cette dévotion exigées par leur situation
au moment final de l'histoire du monde et par le fait que
la lumière de la prophétie resplendit sur leur
sentier. Cette tiédeur est démontrée
par le manque de bonnes oeuvres, parce que c'est la connaissance
de ses oeuvres qui induit le Témoin fidèle et
véritable à présenter cette terrible
accusation contre eux.
«Puisses-tu
être froid ou bouillant!» Dans ce message les
conditions spirituelles sont présentées: la
froideur, la tiédeur et la chaleur. Il est important
de déterminer ce que représente chaque condition,
afin de nous prémunir contre les conclusions erronées.
Nous devons considérer trois conditions spirituelles
qui affectent l'Eglise et pas le monde. Il n'est pas difficile
de concevoir ce que signifie le terme «chaud».
Tout de suite, ce mot évoque un zèle intense,
quand toutes les affections, élevées au plus
haut point, se concentrent vers Dieu et sa cause, et se manifestent
par les oeuvres correspondantes. Etre tiède, c'est
manquer de ce zèle, c'est être dans une condition
où la ferveur du coeur fait défaut, où
il n'y a pas d'abnégation, où aucune croix n'est
portée, il n'y a pas de témoignage franc pour
Christ, et aucune agression courageuse ne maintient l'armure
brillante. Le pire de tout c'est que la tiédeur implique
la satisfaction complète dans cet état. Mais
que signifie être froid? Signifie-t-il un état
de corruption, d'impiété et de péché,
comme celui qui caractérise le monde des incrédules?
Nous ne pouvons pas le concevoir de cette façon pour
plusieurs raisons:
Il
nous répugne de nous représenter Christ désirant,
quelles que soient les circonstances, que certaines personnes
se trouvent dans de telles conditions, parce qu'Il dit: «Puisses-tu
être froid ou bouillant!» Aucun état ne
peut offenser plus le Christ que le pécheur en rébellion
ouverte, avec le coeur plein de mal. Il serait donc incorrect
de se représenter le Christ préférant
cet état à n'importe quelle situation dans laquelle
son peuple puisse se trouver tout en continuant à être
sien.
Au
verset 16, il menace de s'en débarrasser parce qu'ils
ne sont ni froids ni bouillants. Cela revient à dire
que s'ils étaient froids ou bouillants, il ne les rejetterait
pas. Mais si le froid représentait un état d'impiété
mondaine ouverte, ils seraient très vite expulsés.
Ce n'est donc pas la signification correcte.
Nous
sommes dans l'obligation de conclure que par ces mots notre
Seigneur ne se réfère pas à ceux qui
sont hors de son Eglise, mais qu'Il mentionne trois degrés
de maladie spirituelle, desquels deux sont plus acceptables
que le troisième. La chaleur et le froid sont préférables
à la tiédeur. Mais quelle sorte de condition
spirituelle est représentée par le mot «froid»?
Nous pouvons observer en premier lieu que c'est une condition
de sensibilité. A cet égard, il est supérieur
à la tiédeur, qui est un état d'insensibilité,
d'indifférence et de satisfaction suprême de
soi-même. Etre chaud est aussi un état de sensibilité.
Comme la «chaleur» dénote une ferveur joyeuse,
un exercice vivant et toutes les affections, avec un coeur
débordant de la présence sensible de Dieu et
de son amour, le «froid» semblerait désigner
une condition spirituelle qui se caractérise par le
manque de ces traits, bien que dans cette condition la personne
ressent ce manque. Cet état est bien décrit
par Job: «Oh! Si je savais où le trouver, si
je pouvais arriver jusqu'à son trône.»
(Job 23: 3).
Dans
cette condition, il n'y a pas d'indifférence, ni de
contentement, mais une sensation de froideur, d'incommodité
et de manque de préparation. On cherche quelque chose
de meilleur. Il y a de l'espérance pour une personne
qui se trouve dans une telle condition. Quand un homme sent
qu'il lui manque quelque chose et le désire, il s'efforce
de l'obtenir. Ce qu'il y a de plus décourageant chez
les tièdes c'est qu'il ne leur manque rien et qu'ils
n'ont besoin de rien. Il est donc facile de comprendre pourquoi
notre Seigneur préférerait voir son Église
dans une condition de froideur incommode, plutôt que
dans une condition de tiédeur commode indifférente
et facile. La personne qui est froide ne le restera pas longtemps.
Ses efforts ne tarderont pas à la conduire à
une condition bouillante. Mais si elle est tiède, elle
court le danger de demeurer ainsi jusqu'à ce que le
Témoin fidèle et véritable se voit dans
l'obligation de la rejeter comme la cause de nausées
et de répugnance.
«Je
te vomirai de ma bouche.--Ici, l'image est poussée
plus loin, et le rejet des tièdes est exprimé
par les nausées occasionnées par l'eau tiède.
Ceci signifie l'expulsion finale, la complète séparation
de son Église.
«Je
suis riche, je me suis enrichi».--C'est ce que croyaient
les Laodicéens de leur condition. Ce ne sont pas des
hypocrites, parce qu'ils ne savent pas qu'ils sont pauvres,
misérables, aveugles et nus.
Le
conseil.--«Je te conseille d'acheter de moi»,
dit le véritable Témoin, «de l'or éprouvé
par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements
blancs, afin que tu sois vêtu. . . , et un collyre pour
oindre tes yeux, afin que tu voies.» Ceci montre tout
de suite aux Laodicéens trompés les choses qui
leur font défaut, et le degré de leur indigence.
Il leur montre aussi où ils peuvent obtenir ces choses
dont ils sont si démunis, et il leur présente
la nécessité de les obtenir rapidement. Le cas
est si urgent, que notre grand Avocat, depuis le tribunal
céleste, nous envoie un conseil spécial à
ce sujet. Le fait que Celui qui s'est abaissé à
nous signaler nos fautes et à nous conseiller ce que
nous devions acheter, est celui qui possède ces choses
pour nous les octroyer et nous inviter à les lui demander,
est la plus grande garantie possible que notre demande sera
acceptée et que nous recevrons ce que nous lui demandons.
Mais
comment pouvons-nous acheter ces choses? De la même
façon que nous obtenons les autres grâces de
l'Evangile. «Vous tous qui avez soif, venez aux eaux,
même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez,
venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer!
(Esaïe 55: 1). Nous pouvons acheter simplement en demandant;
acheter en rejetant les babioles de la terre et en recevant
à leur place les trésors inestimables, acheter
en venant simplement et en recevant, acheter sans rien donner
en échange. Qu'achetons-nous dans ces conditions miséricordieuses?
Du pain qui ne se gâte pas, un vêtement immaculé
qui ne se salit pas, des richesses qui ne se corrompent pas,
et «un héritage qui ne se peut ni corrompre,
ni souiller, ni flétrir, lequel est réservé
dans les cieux.» (1 Pierre 1: 4). «Et si vous
êtes à Christ, vous êtes donc la postérité
d'Abraham, héritiers selon la promesse.» (Galates
3: 29). Comment obtenons-nous cet héritage? De la même
façon qu'Abraham obtint la promesse, c'est-à-dire
par la foi (Romains 4: 13, 14).
Il
n'est donc pas étonnant que tout le chapitre 11 des
Hébreux soit consacré à ce sujet important,
et qu'il présente les grandes prouesses qu'ils réalisèrent,
et les précieuses promesses qu'ils obtinrent par la
foi. Dans Hébreux 12: 1, la grande conclusion de l'argumentation
nous est donnée dans l'exhortation adressée
aux chrétiens pour qu'il se défassent de toute
charge et du péché (d'incrédulité)
qui les assaillent avec tant de facilité.
Il
n'y a pas de chose qui épuisera plus rapidement les
sources de la spiritualité et nous enfoncera dans la
plus complète pauvreté en rapport avec les choses
du royaume de Dieu, que de laisser la foi s'éteindre
et l'incrédulité pénétrer dans
le coeur. Pour être agréable aux yeux de Dieu,
toute action doit être inspirée par la foi. En
venant à Lui, la première chose dont nous avons
besoin est de croire qu'Il existe. Nous sommes sauvés
par la foi comme principal agent de la grâce qui est
le don de Dieu (Hébreux 11: 6; Ephésiens 2:
8).
De
ceci, il se dégage que la foi est l'élément
principal de la richesse spirituelle. Mais si, comme nous
l'avons déjà observé, aucune grâce
isolée ne peut répondre à la signification
complète du mot «or», il n'y a pas de doute
que d'autres choses doivent être incluses avec la foi
(Hébreux 11: 1; Romains 8: 24, 25). Paul nous dit aussi,
que la foi agit par amour, et ailleurs, il nous parle d'être
«riches en bonnes oeuvres» (Galates 5: 6; 1 Timothée
6: 18). Cela veut dire que l'amour ne peut pas être
séparé de la foi. Nous trouvons donc que les
trois choses sont associées par Paul dans 1 Corinthiens
13 à la foi, l'espérance et la charité
(ou amour); mais la plus grande est l'amour, qui est «riche
en bonnes oeuvres». Tel est l'or éprouvé
par le feu qu'il nous est conseillé d'acheter.
Les
vêtements blancs.--Sur ce point, il semble qu'il n'y
ait pas beaucoup de motif de controverse. Quelques passages
nous donneront la clé pour comprendre cette expression.
Le prophète dit que «toute notre justice est
comme un vêtement souillé» [ en Anglais,
des «haillons sales»] (Esaïe 64: 5). Il nous
est conseillé d'acheter l'opposé du vêtement
souillé, à savoir un habit complet et sans tache.
Dans Zacharie 3: 3 et 4, la même image est employée
et Jean, dans Apocalypse 19: 8, dit clairement que «le
fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints».
Le
collyre.--Une diversité d'opinions quant au collyre
est plus courante que celles concernant les vêtements
blancs. L'onction des yeux ne doit certainement pas être
prise dans un sens littéral, parce qu'il est question
ici de choses spirituelles. Le collyre doit désigner
quelque chose qui vivifie notre discernement spirituel. La
Parole de Dieu nous révèle un seul agent capable
de réaliser cela, à savoir le Saint-Esprit.
Dans Actes 10: 38, nous lisons que: «Dieu a oint du
Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth.»
L'auteur même qui nous a transmis la révélation
de Jésus-Christ, que nous sommes en train d'étudier,
écrivit à l'Eglise, dans sa première
épître: «vous avez reçu l'onction
de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la
connaissance. . . l'onction que vous avez reçue demeure
en vous, et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne; mais
comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu'elle
est véritable et qu'elle n'est point un mensonge, demeurez
en lui selon les enseignements qu'elle vous a donnés.»
(1 Jean 2: 20, 27). Si nous recourons à son Evangile,
nous découvrons que l'oeuvre que Jean présente
ici comme étant réalisée par l'onction
est exactement la même que celle attribuée au
Saint-Esprit. «Le Consolateur, l'Esprit-Saint, que le
Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses,
et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.» (Jean
14: 26. Voir aussi Jean 16: 13)-
Le
Témoin fidèle et véritable nous conseille
donc formellement et solennellement, par les images de l'or,
des vêtements blancs et du collyre, de nous procurer
de lui une augmentation des grâces célestes de
la foi, de l'espérance et de la charité, de
la justice que lui seul peut donner, et une onction du Saint-Esprit.
Mais comment est-il possible qu'un peuple manquant de toutes
ces choses puisse se considérer riche? Une déduction
est envisageable, et qui est peut-être aussi nécessaire,
car aucune autre n'est possible. Remarquons que les Laodicéens
ne sont pas censurés pour les doctrines qu'ils soutiennent.
Ils ne sont pas accusés d'héberger Jézabel,
ni de tolérer les doctrines de Balaam ou des Nicolaïtes.
D'après ce que nous savons, leur croyance est correcte,
et leur doctrine est saine.
On
en déduit donc qu'ils se conforment à une doctrine
correcte. Ils sont satisfaits d'avoir une forme correcte de
religion, sans son efficacité. Ayant reçu la
lumière sur les événements finaux de
l'ère évangélique, et ayant une connaissance
théorique exacte des vérités destinées
à la dernière génération humaine,
ils se reposent là-dessus et négligent le pouvoir
spirituel qui change la vie et donne un caractère énergique.
Par leurs actions, sans l'ombre d'un doute, et non par leurs
paroles, ils se déclarent riches. Ayant une telle lumière
et une telle vérité, que peuvent-ils souhaiter
de plus? Leur justice n'est-elle pas complète, pourvu
qu'ils défendent la théorie et qu'ils se conforment
dans leur vie extérieure à l'augmentation de
la lumière qu'ils ont reçue sur les commandements
de Dieu et la foi de Jésus? Par hasard, ne sont-ils
pas riches et n'ont-ils pas besoin de rien? C'est là
que réside leur échec. Tout leur être
devrait réclamer l'Esprit, le zèle, la ferveur,
la vie et le pouvoir du christianisme vivant.
La
preuve de l'amour.--Aussi étrange que cela paraisse,
le châtiment est une preuve d'amour. «Je reprends
et je châtie tous ceux que j'aime». Si nous sommes
exempts du châtiment, nous sommes donc des enfants illégitimes
(Hébreux 12: 8)--Auguste C. Thompson dit: «Ici,
la loi miséricordieuse de son économie nous
est présentée. . .. Comme dans une certaine
mesure, tous ont besoin du châtiment, tous le reçoivent,
et ils ont ainsi la preuve de l'affection du Sauveur. C'est
une leçon difficile à apprendre, et les croyants
sont des élèves lents à comprendre; cependant,
il y a ici et là dans toute la Parole de Dieu et sa
providence, des démonstrations que les épreuves
sont ses bénédictions, et aucun enfant n'échappe
à la verge. Les blocs incorrigiblement mal formés
et de contexture grossière sont retouchés, tandis
que ceux qui sont choisis pour la structure glorieuse sont
soumis au ciseau et au marteau. Il n'y a pas dans la vigne
de vraie grappe qui ne doive passer par le pressoir. 'Pour
ma part, dit un théologien âgé, très
affligé, je bénis Dieu parce que j'ai observé
et senti tant de miséricorde dans sa colère
que je suis presque transporté. J'ai un certain plaisir
à penser combien ses grâces sont infiniment douces,
quand ses jugements sont si miséricordieux.' Aussi,
vu l'origine et le but des châtiments que vous recevez:
'Aie donc du zèle, et repens-toi'. Ne perdez pas de
temps; ne perdez pas un seul coup de la verge, mais repentez-vous
tout de suite. Soyez fervent. C'est la première application
de la stimulation.»
«Aie
donc du zèle, et repens-toi».--Bien que, comme
nous l'avons déjà vu, la condition représentée
par la froideur est préférable à la tiédeur,
ce n'est pas l'état dans lequel notre Seigneur désire
nous trouver. Nous ne sommes jamais exhortés à
rechercher cette condition. Il y en a une bien meilleure qu'il
nous est conseillé d'atteindre; à savoir, être
zélés, fervents, avec des coeurs ardents, servant
notre Maître.
Christ
frappe à la porte.--«C'est le coeur des coeurs--dit
Auguste C. Thompson. Malgré leur attitude offensive
et malgré leur caractère désagréable,
il ressent un tel amour pour leurs âmes qu'il s'abaisse
à solliciter le privilège de les bénir.
«Voici, je me tiens à la porte et je frappe.»
Pourquoi frappe-t-il? Pas parce qu'il est sans foyer. . .
Parmi les châteaux de son Père aucune entrée
n'est fermée pour lui. Dans la gloire, il est la vie
de tout coeur, la lumière de tout oeil, le chant de
toute langue. Mais il va de porte en porte dans Laodicée.
Il s'arrête à chacune d'elle et il frappe, parce
qu'il est venu chercher et sauver ce qui était perdu,
parce qu'il ne peut renoncer au dessein de communiquer la
vie éternelle à tous ceux que son Père
lui a donnés, et parce qu'il ne peut pas être
connu des convives à moins qu'ils lui ouvrent la porte
et lui donnent la bienvenue. Avez-vous acheté un terrain,
ou cinq paires de boeufs, et, tenant votre chapeau à
la main, vous priez pour être excusé? Il frappe
et frappe. Mais vous ne pouvez pas recevoir de visite maintenant;
votre travail vous a laissé épuisé; vous
vous êtes installé confortablement sur le sofa,
et vous faites dire que vous êtes occupé. . .
Il frappe et frappe encore. . . C'est l'heure de la réunion
de prière ou du concert mensuel; ou vous avez l'occasion
de faire une visite chrétienne à une personne
ou à un parent; mais vous ne bougez pas. . . Oh! Quelle
tiédeur écoeurante! Oh! Fatale mondanité!
Le Seigneur de gloire parcourt tout le trajet depuis son palais
céleste, il vient pauvrement, suant du sang, à
la porte de celui qui professe être son ami, qui lui
doit tout, et il ne peut pas entrer. Il vient sauver un homme
dont la maison est en feu, et il ne veut pas le laisser entrer.
Comme la patience de Jésus-Christ est haute et profonde!
Même le païen Publius a reçu Paul, et il
le logea courtoisement durant trois jours. Les soi-disant
chrétiens diront-ils au Seigneur des apôtres
qu'ils n'ont pas de quoi le loger?»
«Si
quelqu'un entend ma voix».--Le Seigneur supplie tout
en frappant. Le mot «si» implique que certains
ne veulent pas entendre. Bien qu'il soit à la porte
et frappe, il y en a qui ferment leurs oreilles pour ne pas
écouter ses tendres appels. Mais il ne suffit pas simplement
d'entendre. Nous devons ouvrir la porte. Beaucoup de ceux
qui au début entendent sa voix, et pendant un certain
temps se sentent enclins à l'écouter, finalement
cessent de faire le nécessaire pour s'assurer la communion
avec l'Hôte céleste.
Lecteur,
prêtes-tu l'oreille aux supplications que le Sauveur
t'adresse? Sa voix est-elle la bienvenue pour toi? Lui ouvriras-tu
la porte et le laisseras-tu entrer? Ou bien la porte de ton
coeur est-elle obstruée par des monceaux de scories
de ce monde que tu n'es pas disposé à enlever?
Rappelles-toi que le Seigneur de la vie ne force jamais l'entrée.
Il condescend à venir et à appeler, et il tente
d'être accepté; mais il établit sa demeure
seulement dans les coeurs de ceux qui le reçoivent
comme un hôte bienvenu, et l'invitent comme tel.
Ensuite
la promesse vient. «J'entrerai chez lui, je souperai
avec lui, et lui avec moi.» Comme cette image est forte
et émouvante! Un ami participe avec un autre à
un repas joyeux et sociable! Tous deux soutiennent une conversation
libre et intime. Quel régal que d'avoir le Roi de gloire
comme hôte! Ce n'est pas une union ordinaire ou un privilège
habituel auquel ce langage se réfère! Qui peut
rester indifférent face à une supplication si
tendre et une promesse si miséricordieuse? On ne nous
demande même pas de mettre la table pour cet Hôte
exalté. Il s'en charge lui-même, non pas avec
des aliments grossiers de la terre, mais avec les denrées
de son propre grenier céleste. Il nous offre des avant-goûts
de la gloire qu'il nous révélera sous peu. Il
nous donne des arrhes de notre futur héritage, qui
est incorruptible, sans contamination et impérissable.
En vérité, si nous remplissons les conditions
et que nous recevons cette promesse, nous expérimenterons
la naissance de l'Étoile du matin dans nos coeurs,
et nous contemplerons l'aube d'une glorieuse matinée
pour l'Eglise de Dieu.
La
promesse au vainqueur.--Le Seigneur fait la promesse de souper
avec ses disciples avant d'exprimer la promesse finale au
vainqueur. Ceci démontre que les bénédictions
incluses dans cette promesse doivent être appréciées
pendant le temps de grâce et d'épreuve. Maintenant,
la promesse adressée au vainqueur s'ajoute à
toutes les autres : «Celui qui vaincra, je le ferai
asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu
et me suis assis avec mon Père sur son trône.»
Là, les promesses du Seigneur atteignent leur apogée.
Après avoir été, au commencement, rebelle,
déchu, dégradé et contaminé, l'homme
est réconcilié avec Dieu par l'oeuvre du Rédempteur.
Il est purifié de ses contaminations, racheté
de sa chute, rendu immortel et finalement élevé
à une place sur le trône de son Sauveur. Les
honneurs et l'exaltation ne peuvent pas aller plus loin. Les
esprits humains ne peuvent pas concevoir cet état,
son langage ne peut pas le décrire. Nous pouvons seulement
poursuivre notre travail jusqu'à ce que nous sachions
ce que ce sera, si nous remportons la victoire.
Dans
ce verset, il n'y a pas seulement une promesse glorieuse,
mais aussi une doctrine importante. On nous enseigne ici,
que Christ règne consécutivement sur deux trônes.
Le premier est le trône de son Père et le second
le sien propre. Ce verset déclare qu'Il a vaincu et
que maintenant, Il est assis avec son Père sur son
trône. Il est maintenant associé avec son Père
sur le trône de la domination universelle, et il se
trouve à sa droite, bien au-dessus de toute domination,
de toute autorité, et de toute puissance (Ephésiens
1: 20-22). Tandis qu'Il est là, il est à la
fois prêtre et roi. Il est sacrificateur, «ministre
du sanctuaire»; mais en même temps, il «est
assis à la droite du trône de la majesté
divine dans les cieux» (Hébreux 8: 1, 2). Ce
poste et cette oeuvre de notre Seigneur furent prédits
de cette façon par le prophète Zacharie: «Tu
lui diras: Ainsi parle l'Eternel des armées: Voici,
un homme, dont le nom est germe [Christ], germera dans son
lieu, et bâtira le temple de l'Eternel. . . Il [Christ]
portera les insignes de la majesté; il s'assiéra
et dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur
son trône, et une parfaite union régnera entre
l'un et l'autre» (Zacharie 6: 12, 13).
Mais
le temps arrive où il devra changer de position, et
laissant le trône de son Père, il assumera le
sien. Ceci arrivera quand le moment viendra de donner la récompense
aux vainqueurs, parce quand ils la reçoivent, ils s'assiéront
avec Christ sur son trône, comme il vainquit et il est
maintenant assis avec son Père sur son trône.
Ici, Paul présente ce changement de position de Christ:
«Ensuite
viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui
qui est Dieu le Père, après avoir détruit
toute domination, toute autorité et toute puissance.
Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait
mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui
sera détruit, c'est la mort. Dieu, en effet, a tout
mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a été
soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toute
choses est excepté. Et lorsque toutes choses lui auront
été soumises, alors le Fils lui-même sera
soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin
que Dieu soit tout en tous.» (1 Corinthiens 15: 24-28).
Les
vérités enseignées dans ce passage peuvent
être brièvement exprimées dans une paraphrase,
si dans chaque cas, au lieu des pronoms, on utilise les substantifs
auxquels ils se réfèrent respectivement:
«Ensuite
viendra la fin (de l'ère actuelle), quand Christ aura
remis le royaume (qu'il partage maintenant avec son Père)
à Dieu, c'est-à-dire le Père; quand Dieu
détruit toute domination, toute autorité et
toute puissance (qui s'oppose à l'oeuvre du Fils).
Parce que Christ doit régner (sur le trône de
son Père) jusqu'à ce que le Père mette
tous les ennemis de Christ sous ses pieds [Voir Psaume 110:1].
Le dernier ennemi qui sera détruit est la mort. Parce
que Dieu aura (alors) mis toutes les choses sous les pieds
de Christ. Mais quand Dieu dit: Toutes les choses se soumettent
à Christ (qui débute son règne sur son
propre trône), il est évident que Dieu est excepté,
car il est celui qui a soumis toutes les choses sous Christ.
Et quand toutes les choses auront été assujetties
à Christ, alors Christ s'assujettira lui-même
à Dieu qui a soumis toutes les choses sous lui, afin
que Dieu soit tout en tous.»
Il
ressort de ceci, que le royaume que Christ remet à
son Père est celui qu'il gouverne actuellement sur
le trône de son Père, où , il nous est
dit qu'il est assis maintenant. Il remet ce royaume à
la fin de sa médiation sacerdotale, quand le moment
arrive d'assumer son propre trône. Après ce règne
sur le trône de son père David, il est assujetti
uniquement à Dieu, qui conserve sa position sur le
trône de la domination universelle. Les saints participent
à ce règne de Christ. «Celui qui vaincra,
je le ferai asseoir avec moi sur mon trône». «Ils
revinrent à la vie et ils régnèrent avec
Christ pendant mille ans» (Apocalypse 20: 4). Nous comprenons
qu'il s'agit d'un règne spécial, ou avec un
but spécial, comme on peut le noter dans ce chapitre
20, parce que le règne réel des saints doit
être pour toujours (Daniel 7: 18, 27). Comment une attraction
terrestre peut-elle dévier notre regard de cette perspective
éternelle et céleste?
Ainsi
se terminent les messages aux sept églises. Comme ce
témoignage est direct et scrutateur! Quelles leçons
ils contiennent pour tous les croyants de tous les âges!
C'est tout aussi vrai pour la dernière église
que pour la première, que toutes leurs oeuvres sont
connues de Celui qui marche au milieu des sept chandeliers
d'or. Rien ne peut être caché à son regard
scrutateur. Bien que ses menaces aux hypocrites et aux ouvriers
d'iniquité soient terribles, comme elles peuvent l'être
en toute justice; combien grandes, consolatrices, miséricordieuses
et glorieuses sont ses promesses à ceux qui l'aiment
et le suivent avec un coeur sincère!