Devant
le Trône de Dieu
VERS.
1: «Après cela, je regardai, et voici, une porte
était ouverte dans le ciel. La première voix
que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui
me parlait, dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit
arriver dans la suite.»
Dans
les trois premiers chapitres, Jean expose la vision qu'il
a eue du Fils de l'homme. Il décrit sa personne majestueuse,
et a noté les paroles que sa voix, comme le bruit de
nombreuses eaux, a prononcées. Maintenant, une nouvelle
scène et une nouvelle vision s'ouvrent devant nous.
L'expression «après cela» ne signifie pas
que le récit d'Apocalypse 4 et les chapitres suivants
doivent se réaliser après l'accomplissement
de tout ce qui a été enregistré dans
les trois chapitres antérieurs. Elle signifie simplement
qu'après que le prophète ait vu et entendu ce
qui est déjà noté, il eut la nouvelle
vision qui est introduite maintenant.
Une
porte ouverte dans le ciel.--On nous parle ici d'une porte
ouverte dans le ciel, mais pas une porte qui donne un accès
direct au ciel. La traduction est fidèle à l'original:
«et voici, une porte était ouverte dans le ciel».
Il ne s'agit pas du ciel qui s'ouvre devant Jean, comme ce
fut le cas pour Etienne (Actes 7: 26), mais d'un lieu situé
dans le ciel fut ouvert devant lui, et il lui fut permis de
contempler ce qui se passait à l'intérieur.
D'autres parties du livre démontreront clairement que
le sanctuaire céleste fut ce que Jean vit ouvert.
Ce
qui doit arriver dans la suite.--Comparez ceci avec Apocalypse
1: 1. Le grand objet de la Révélation semble
consister à présenter les événements
futurs de façon à informer, édifier et
consoler l'Eglise.
VERS. 2-5: «2 Aussitôt je fus ravi en Esprit.
Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce
trône quelqu'un était assis. 3 Celui qui était
assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine;
et le trône était environné d'un arc-en-ciel
semblable à de l'émeraude. 4 Autour du trône
je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes
vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements
blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. 5 Du
trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres.
Devant le trône brûlent sept lampes ardentes,
qui sont les sept Esprits de Dieu.»
En
Esprit.--Nous avons déjà rencontré dans
ce livre cette phrase: «je fus ravi en Esprit au jour
du Seigneur» (Apocalypse 1: 10). Et nous avons vu qu'elle
signifiait que Jean eut une vision le Sabbat, vrai jour du
Seigneur. Si, là, elle exprimait qu'il était
en vision, elle doit avoir la même signification ici.
La première vision s'est donc achevée à
la fin du troisième chapitre, et une nouvelle vision
est introduite ici. Il n'y a aucune objection à cet
avis qu'avant cela, Jean se trouvait dans une telle condition
spirituelle qu'il put regarder et voir une porte ouverte dans
le ciel et entendre une voix comme un puissant son de trompette
qui linvitait à voir de plus près les
choses célestes. Etienne aussi, rempli du Saint-Esprit,
regarda en haut et vit les cieux ouverts, et le Fils de l'homme
à la droite de Dieu. Etre ravi en Esprit démontre
une condition exaltée d'élévation spirituelle.
Aucune information ne nous est donnée quant au jour
où la vision a été donnée.
A
nouveau enlevé dans une vision céleste, Jean
a d'abord contemplé un trône dans le ciel sur
lequel l'Etre Divin était assis. La description de
l'aspect qu'offre ce personnage, avec ses vêtements
de diverses couleurs, suggère tout de suite à
l'esprit un monarque paré de ses habits royaux. Autour
du trône il y avait un arc-en-ciel, qui ajoutait de
la majesté à la scène, et il nous rappelle
que, bien que celui qui était assis sur le trône
soit un gouverneur puissant et absolu, il est néanmoins
le gardien de l'alliance de Dieu.
Les
vingt-quatre vieillards.--Qui sont ces êtres qui entourent
le trône de gloire? On notera qu'ils portent des vêtements
blancs et des couronnes d'or sur leur tête, insignes
d'un conflit terminé et d'une victoire gagnée.
Nous en concluons qu'ils ont participé une fois à
la guerre chrétienne, et qu'ils marchèrent dans
le sentier terrestre avec tous les saints; mais ils furent
vainqueurs et, par anticipation à la grande multitude
des rachetés, ils portent des couronnes de vainqueurs
dans le monde céleste. En fait, ils nous le disent
clairement dans le chant de louange qu'ils adressent à
l'Agneau: «Et ils chantaient un cantique nouveau, en
disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les
sceaux; car tu as été immolé, et tu nous
as rachetés pour Dieu par ton sang de toute tribu,
de toute langue, de tout peuple, et de toute nation.»
[traduction de l'Anglais] (Apocalypse 5: 9). Ils chantent
ce cantique avant que se produisent les événements
mentionnés dans la prophétie des sept sceaux;
car ils chantent dans le but de louer l'Agneau parce qu'il
est digne de prendre le livre et d'en ouvrir les sceaux précisément
pour ce qu'il a déjà accompli : leur rédemption.
Ce n'est pas quelque chose d'intercalé ici par anticipation,
qui s'appliquera dans l'avenir, mais qui exprime un fait absolu
et achevé dans l'histoire de ceux qui la chante. Ils
sont donc une catégorie de personnes rachetées,
-rachetées de cette terre- comme toutes les autres,
elles doivent être rachetées par le sang précieux
de Christ.
Lisons-nous
ailleurs quelque chose de relatif à une telle classe
de rachetés? Nous croyons que Paul se réfère
à ce même groupe quand il écrit: «il
a emmené des captifs» (Ephésiens 4: 8).
Si nous remontons aux événements arrivés
en relation avec la crucifixion et la résurrection
de Christ, nous lisons: «les sépulcres s'ouvrirent,
et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.
Etant sortis des sépulcres, après la résurrection
de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte,
et apparurent à un grand nombre de personnes.»
(Matthieu 27: 52, 53). La page sacrée apporte donc
une réponse directe à notre question. Ce sont
quelques-uns de ceux qui sortirent de leur tombe quand Christ
ressuscita, et ils furent comptés parmi l'illustre
multitude que Jésus sortit de la captivité du
domaine obscur de la mort quand il monta triomphalement au
ciel. Matthieu parle de leur résurrection, Paul de
leur ascension, et Jean les contemple dans le ciel, exécutant
leurs devoirs sacrés pour l'accomplissement desquels
ils furent ressuscités.
Nous
ne sommes pas les seuls à croire une telle chose. John
Wesley parle des vingt-quatre vieillards comme suit: «'Vêtus
de vêtements blancs'. Ceci, et leur couronne d'or démontrent
qu'ils avaient déjà terminé leur course
et assumé leur poste parmi les citoyens du ciel. Ils
ne sont pas appelés des âmes, et par conséquent,
il est probable qu'ils ont déjà leur corps glorifié.
Comparez avec Matthieu 27: 52.»
Il
faut prêter une attention particulière au fait
qu'il est dit que les vingt-quatre vieillards sont assis sur
des trônes. En grec, thronoi, trône, le même
mot qui est utilisé trois fois dans les versets 2 et
3, et une fois dans le verset 4, qui succède immédiatement
à celui-ci. La version en Français courant dit:
«Autour du trône, il y avait vingt-quatre autres
trônes, sur lesquels étaient assis vingt-quatre
anciens.» Par conséquent, ce passage éclaire
l'expression qui se trouve dans Daniel 7: 9: «Des trônes
furent mis en place». Ce sont les mêmes trônes;
et comme nous l'avons déjà indiqué dans
les commentaires sur ce passage, il ne s'agit pas de trônes
qui sont enlevés mais mis en place. L'image vient de
la coutume orientale de placer des tapis ou des divans pour
que les hôtes distingués puissent s'y asseoir.
Ces vingt-quatre vieillards (Voir les commentaires sur Apocalypse
5) sont évidemment des assistants de Christ dans son
oeuvre médiatrice dans le sanctuaire céleste.
Quand la scène de jugement décrite dans Daniel
7:9 débute dans le lieu très saint, leurs trônes
furent placés là, en accord avec le témoignage
de ce passage.
Les
sept lampes ardentes.--Dans ces lampes ardentes, nous avons
l'antitype du chandelier d'or du sanctuaire terrestre, avec
ses sept lampes qui brûlaient en permanence. Ce chandelier
était placé, sur indication divine, dans le
premier appartement du sanctuaire terrestre (Exode 25: 31,
32, 37; 26: 35; 27: 20). Maintenant, quand Jean nous dit qu'il
vit une porte ouverte dans le ciel, et dans l'appartement
qu'elle laissait voir, il aperçut l'antitype du chandelier
d'or du sanctuaire terrestre, nous avons une bonne preuve
qu'il était en train de regarder à l'intérieur
du premier appartement du sanctuaire céleste.
VERS.
6-11: «6 Il y a encore devant le trône comme une
mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du
trône et autour du trône, il y a quatre êtres
vivants remplis d'yeux devant et derrière. 7 Le premier
être vivant est semblable à un lion, le second
être vivant est semblable à un veau, le troisième
être vivant a la face d'un homme, et le quatrième
être vivant est semblable à un aigle qui vole.
8 Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et
ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent
de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur
Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui
vient! 9 Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur
et actions de grâces à celui qui est assis sur
le trône, à celui qui vit aux siècles
des siècles, 10 les vingt-quatre vieillards se prosternent
devant celui qui est assis sur le trône, et ils adorent
celui qui vit aux siècles des siècles, et ils
jettent leurs couronnes devant le trône, en disant:
11 Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir
la gloire et l'honneur et la puissance; car tu as créé
toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent
et qu'elles ont été créées.»
La
mer de verre.--Elle n'est pas composée de verre, mais
c'est une grande étendue qui ressemble au verre. «Elle
est cristalline ou transparente», comme dit James Strong,
dans son Greek Dictionnary. L'idée est mieux rendue
en le comparant au cristal, qui est défini comme «quelque
chose de concret et translucide comme la glace ou le verre.»
La situation de cette mer est telle qu'elle démontre
qu'elle n'a aucune analogie avec la cuve ou «la mer»
de l'ancien service typique. Elle peut s'étendre sous
le trône et en être son fondement, et peut-être
celui de la cité même. Elle nous est à
nouveau présentée dans Apocalypse 15: 2, comme
le lieu où se trouveront les vainqueurs, dans la joie
extatique de la victoire finale. Là, nous louerons
Celui qui nous donna la victoire.
Les
quatre êtres vivants.--Certains ont traduit «êtres
vivants» par «animaux» ce qui est très
regrettable. Le mot grec zoon, signifie à proprement
parler «un être vivant». Bloomfield dit
dans son commentaire: «'Quatre êtres vivants'
(pas animaux). C'est ainsi que Heinr le rend
Je crois
que tous les commentateurs reconnaissent le bon sens de cette
correction. Le mot est très différent de therion,
bête sauvage, qui désigne les animaux prophétiques
des chapitres 13 et suivants (Scholefield). De plus, Bulkeley
ajoute de nombreux exemples de zoon, pour montrer, qu'il peut
s'agir non seulement d'un être vivant, mais aussi d'un
être humain, surtout Origène qui l'applique à
notre Seigneur Jésus.»
Des
images similaires sont employées dans le premier chapitre
d'Ezéchiel. Les qualités qu'elles semblent représenter
sont la force, la persévérance, l'entendement
et la rapidité: la force de l'affection, la persévérance
dans l'exécution des exigences du devoir, l'entendement
pour comprendre la volonté divine et la rapidité
à obéir. Ces êtres vivants sont en relation
encore plus étroite avec le trône qu'avec les
vingt-quatre vieillards, car ils sont présentés
comme étant au milieu et autour du trône. Comme
les anciens, dans leur chant, ils attribuent des louanges
à l'Agneau pour les avoir rachetés de la terre.
Ils appartiennent donc au même groupe, et ils représentent
une partie de la grande multitude qui, selon ce qui a déjà
été écrit (Voir les observations sur
le verset 4), fut arrachée à la captivité
de la mort et conduite au ciel. Au sujet de leur rédemption
voir les notes sur Apocalypse 5: 8.
Ils
n'ont pas de repos.--«Oh, quelle bienheureuse inquiétude!»
-s'exclama John Wesley. Le thème de leur adoration
constante est: «Saint, saint, saint est le Seigneur
Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui
vient!» Jamais un accord aussi sublime n'est sorti de
lèvres créées. Il le répète
jour et nuit, c'est-à-dire continuellement, car l'expression
est utilisée uniquement pour s'adapter à notre
manière de compter le temps, parce qu'il ne peut pas
y avoir de nuit près du trône de Dieu (Apocalypse
21: 23, 25).
Nous
les mortels, nous sommes enclins à nous fatiguer de
répéter le simple témoignage que nous
donnons de la bonté et la miséricorde de Dieu.
Parfois, nous nous sentons tentés de ne rien dire,
parce que nous ne pouvons pas dire continuellement des choses
nouvelles. Mais ne pouvons-nous pas apprendre une leçon
profitable de la conduite suivie par ces êtres saints
et célestes, qui ne se lassent jamais de la répétition
incessante de ces mots: «Saint, saint, saint est le
Seigneur Dieu,» et ils ne permettent pas que ces paroles
vieillissent pour eux, parce que dans leur coeur brûle
toujours le sentiment de sa sainteté, de sa bonté
et de son amour? La louange ne leur paraît pas monotone,
parce qu'en l'exprimant ils obtiennent une nouvelle vision
des attributs du Tout-Puissant. Ils s'élèvent
encore plus haut dans la compréhension de leur vision
de ses perfections; l'horizon s'étale devant eux; leurs
coeurs se dilatent; et les nouvelles émotions de l'adoration
leur arrachent une nouvelle expression de leur sainte salutation,
qui leur semble elle-même nouvelle: «Saint, saint,
saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant!»
Il
peut en être de même pour nous. Bien que nous
répétons souvent les mêmes mots au sujet
de la bonté, la miséricorde et l'amour de Dieu,
la valeur de la vérité et les attraits du monde
à venir, ne vieillissent pas pour nos oreilles. Durant
toute notre vie nous devons nous élever vers de nouveaux
concepts des bénédictions contenues dans ces
thèmes glorieux.
«Tu
es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire
et l'honneur et la puissance». Comme Il est digne! Nous
ne pourrons jamais le comprendre tant que, comme les êtres
saints qui s'expriment dans ce langage, nous soyons transformés
et dotés d'immortalité, pour être présentés
«devant sa gloire irrépréhensibles»
(Jude 24).
«Tu
as créé toutes choses».--L'honneur, la
gloire et le pouvoir attribués à Dieu sont basés
sur les oeuvres de la création. «C'est par ta
volonté qu'elles existent et qu'elles ont été
créées». Dieu voulut, toutes les choses
arrivèrent à l'existence; et par le même
pouvoir elles sont préservées et soutenues.