Ellen WHITE

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Oecuménisme :

"Entre le marteau et l'enclume",

avons-nous encore le droit d'évangéliser les catholiques?

 


"Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps." ( 2 Co. 4:7-10)

Perplexe...
En 1987, nous avons eu la joie de faire la connaissance en Valais de Gregor Dalliard, prêtre catholique excommunié par l'évêque de Sion à cause de ses convictions évangéliques basées sur l'autorité normative de l'Ecriture. Nous avions espéré que son témoignage serait salutaire
pour les évangéliques tentés de collaborer avec les membres de la religion romaine et qu'il serait un tonus pour renouveler le besoin d'évangéliser les catholiques en les arrachant aux ténèbres de la religion romaine et à son culte rempli de superstition, d'idolâtrie et d'hypocrisie religieuse.

Au contraire, la collaboration avec les catholiques s'est depuis officialisée, sans rencontrer une réelle opposition de la part des évangéliques, même de la part de ceux qui se disent fidèles au Seigneur; pour beaucoup, cette collaboration est accueillie comme un signe providentiel de la grâce Dieu pour notre temps.

Comme d'autres anciens catholiques qui ont réalisé que Dieu nous demandait la séparation d'avec cette religion pervertie pour être accueillis par Lui et vivre de sa grâce (2 Co. 6.17), nous n'arrivons pas à comprendre la naïveté, le manque de discernement et de bon sens de nos frères évangéliques séduis par l'oecuménisme et la collaboration avec la religion romaine, religion qui continue d'affirmer clairement ses hérésies comme dogme de foi et ses prétentions d'hégémonie sur tous les croyants comme signe d'unité chrétienne véritable.

Des hommes que nous estimions être nos frères se laissent séduire par ceux qui ont changé par leurs dévotions religieuses asservies au paganisme et à la superstition "la grâce de notre Dieu en dérèglement, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ." (Jude 1.4) au lieu de leur professer la vérité dans la charité (Eph.4.15) en leur résistant sans rien céder (Ga. 2.5). Nous nous retrouvons bien souvent seuls dans ce combat où nous sommes de plus en plus incompris, marginalisés, mis de côté, calomniés, boycottés, mis à l'index, abandonnés, rejetés par ceux-là même qui veulent nous donner une leçon d'unité et de tolérance.

Suite à l'une de ces célébrations oecuméniques en collaboration avec de nombreuses église évangéliques, un conseiller national vaudois catholique a écrit dans une chronique religieuse intitulée "Où est l'obstacle?": "... plus rien ne sous sépare vraiment, ... nous pouvons nous reconnaître entièrement et totalement membre de la même Eglise (catholique [n.d.l.r.])..*.". Un théologien catholique à répondu en précisant ce qui fait encore obstacle: "... Il faut exposer clairement la doctrine intégrale (de la religion romaine [n.d.l.r.]). Rien ne serait plus étranger à l'oecuménisme que ce faux oecuménisme qui altère la pureté de la doctrine catholique et obscurcit son sens authentique et incontestable ...**"

Le consensus Helvétique est-il divin?
Pour bien comprendre cette évolution religieuse qui frappe les évangéliques en Suisse, il faut se rappeler l'originalité de ce pays qui est politiquement un "modèle" de démocratie que de nombreux pays lui envie. La Suisse est une fédération de 26 cantons regroupant des grandes différences sur les plans social, religieux et culturel: des cantons citadins et agraires, à majorité protestante ou catholique (le Valais est le canton le plus catholique du pays), 4 cultures et 4 langues nationales (allemand, français, italien et romanche).

Politiquement, dans ce pays du citoyen soldat (arme et munitions à la maison), de la démocratie directe, c'est le peuple qui est souverain, le gouvernement ne fait qu'appliquer les décisions prises par le peuple. Tout le génie de la politique suisse est celui du célèbre "consensus et du compromis Helvétique" où, après chaque élection,
l'opposition se range démocratiquement à l'avis de la majorité, où toute forme d'opposition serait alors considérée comme un manque de civisme et de loyauté aux institutions.

Dans notre époque marquée par l'œcuménisme et le consensus religieux, l'idéal politique du pays s'est transféré insidieusement dans l'Eglise ces 20 dernières années. Comme en politique, on manipule le langage en agissant sur les facteurs émotionnels et passionnels, au détriment d'une saine réflexion basée sur l'autorité normative de la Parole de Dieu. Aujourd'hui, tout se discute, se vote et se soumet à la décision de la majorité, majorité considérée très souvent comme l'expression de la volonté de Dieu que les minorités ont le devoir de respecter si elles ne veulent pas être taxées comme ceux qui "pèchent contre le "St Esprit" et sont les "obstacles à l'oeuvre de Dieu".


C'est la vénération d'une nouvelle idole, l'idole de l'évangéliquement correct, l'idole de "la majorité et du consensus" qui remplace l'avis de Dieu et de sa Parole. Dans le fond, cette mentalité est foncièrement catholique, "la fin justifie les moyens" et la Bible n'est plus l'autorité normative, elle est "citée" sans être crue!

Si toutes les églises ne sont pas encore gagnées par cette gangrène qui ronge la force de nos milieux évangéliques, beaucoup, par peur d'être affublées du vocable discriminatoire de "sectes, de fondamentalistes et d'intégristes" et par souci de "respectabilité" et de reconnaissance par le monde et les médias (cf. Luc 6.26 & 2 Tim. 4.1-5), adoptent de plus en plus une attitude ambiguë, passive et lâche, basée sur l'éthique de "situation et d'attentisme".

Tout devient une question de nuances selon l'air du temps et du moment. Ce n'est plus "la splendeur de l'Evangile de la gloire de Christ" qui triomphe, mais les artifices trompeurs des principes du monde et de ses "diablotins" déguisés en anges de lumière, "ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Eloigne-toi de ces hommes-là." (2 Ti. 3:5) Alors que Dieu nous dit formellement: "Sortez du milieu d'eux, et séparez-vous..." (2 Co. 6. 17) comme condition pour être accueilli par Lui et vivre l'unité authentique, le prince de ce monde, par la bouche des pharaons des temps modernes, nous dit: "Je vous laisse aller offrir des sacrifices à l'Eternel votre Dieu dans le désert; SEULEMENT, ne vous éloignez surtout pas trop (de moi)" (Ex. 8:24). C'est le triomphe de ceux qui écoutent "pharaon" et lui tende la main d'association, et "qui s'appuient sur ses chevaux, et se fient à la multitude de ses chars et à la force de ses cavaliers au lieu de regarder vers le Saint d'Israël" (Esaïe 31:1).

Aujourd'hui, porter l'opprobre de Jésus-Christ n'est plus considéré comme une marque distinctive du chrétien en communion avec son Seigneur et son message exclusif de l'Evangile. "C'est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération. (Héb. 11:24-26).

... mais non dans le désespoir
Malgré tout cela, nous avons tout pour nous réjouir dans le Seigneur, nous sommes les spectateurs de sa fidélité à notre égard, et même si nous sommes faibles nous pouvons dire comme Paul: "quand je suis faible, c'est alors que je suis fort." (2 Co. 12:10)

Reconnaissance à Dieu qu'un jour nous pourrons nous réjouir de notre travail, nous semons... semons... et semons, un jour il y aura la récolte.

"Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car en ceci ce qu'on dit est vrai: L'un sème, et l'autre moissonne." (Jean 4:36-37)

*. Le Nouvel Echo, journal hebdomadaire catholique du 12.07.01, dans la rubrique "Trait libre" de Jacques Neirynck, Conseiller national, "Où est l'obstacle?"

**. dans le même journal du 30.08.01, "Sur l'oecuménisme", le chanoine et théologien Georges Bavaud répond à Jacques Neirynck...

André Rentmeister Etrier 2 CH-1950 Sion
(L'Evangile au Foyer)