Un
monde convoqué devant le tribunal céleste
Retournons
à lHébreu, dit Adam Clarke, puisque la
partie du livre en Chaldéen est terminée. Comme
les Chaldéens avaient un intérêt particulier,
à la fois pour lhistoire et les prophéties
de Daniel 2:4 jusquà la fin du chapitre 7, toute
cette partie est écrite en Chaldéen; mais comme
les prophéties restantes se réfèrent
aux temps postérieurs à la monarchie chaldéenne,
et surtout à léglise et au peuple de Dieu
en général, elles sont écrites en langue
hébraïque, langue dans laquelle Dieu choisit de
révéler tous Ses conseils dans lAncien
Testament en relation avec le Nouveau.»
VERS.
1: «La troisième année du règne
du roi Belschatsar, moi, Daniel, jeus une vision, outre
celle que javais eue précédemment.»
Un
des points frappants des Saintes Ecritures qui doit être
exempté de toute accusation dêtre une oeuvre
de fantaisie, est la franchise et la liberté avec lesquelles
ses auteurs présentent toutes les circonstances en
relation avec les événements quils écrivent.
Ici, le premier verset indique lépoque à
laquelle la vision fut donnée à Daniel. La première
année de Belschatsar correspond à lannée
540 av. J. C. Sa troisième année, où
la vision fut donnée, devait être par conséquent
en 538. Comme Daniel avait environ 20 ans lorsquil fut
déporté à Babylone, lors de la première
année de Nébucadnetsar, en 606 av. J. C., il
devait avoir environ 80 ans à cette époque.
La vision quil désigne comme étant celle
quil «avait eue précédemment»
est sans doute celle du chapitre 7 quil a eue la première
année du règne de Belschatsar.
VERS.
2: «Lorsque jeus cette vision, il me sembla que
jétais à Suse, la capitale, dans la province
de lElam; et pendant ma vision, je me trouvais près
du fleuve dUlaï.»
Tout
comme le premier verset indique la date à laquelle
la vision a été donnée, ce verset indique
le lieu où le prophète reçut la révélation.
Suse était la métropole de la province dElam,
alors aux mains des Babyloniens, et le roi de Babylonie y
avait un palais royal. Daniel, en tant que ministre détat
employé aux affaires du roi, se trouvait là.
Abradates, vice-roi de Suse, promit fidélité
à Cyrus, et la province fut unie à la Médie
et à la Perse; aussi, en accord avec la prophétie
dEsaïe 21:2, Elam monta avec les Mèdes pour
assiéger Babylone. Sous les Mèdes et les Perses,
Elam retrouve les libertés quelle avait perdues
avec les Babyloniens, selon la prophétie de Jérémie
49:39.
VERS.
3, 4: «3 Je levai les yeux, je regardai, et voici, un
bélier se tenait devant le fleuve, et il avait des
cornes; ces cornes étaient hautes, mais lune
était plus haute que lautre, et elle séleva
la dernière. 4 Je vis le bélier qui frappait
de ses cornes à loccident, au septentrion et
au midi; aucun animal ne pouvait lui résister, et il
ny avait personne pour délivrer ses victimes;
il faisait ce quil voulait, et il devint puissant.»
Les
royaumes des Mèdes et des Perses.--Au verset 20, linterprétation
de ce symbole nous est présentée clairement:
«Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes,
ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Il nous faut
donc considérer convenablement jusquà
quel point le pouvoir correspond au symbole en question. Les
deux cornes représentaient les deux nationalités
qui composaient lempire. La plus grande séleva
plus tard. Elle symbolisait la Perse, qui au début
était simplement un allié des Mèdes,
mais plus tard, elle devint la partie principale de lempire.
Les directions vers lesquelles le bélier frappait montrent
les directions vers lesquelles les Mèdes et les Perses
étendirent leurs conquêtes. Aucune puissance
terrestre ne pouvait leur résister tandis quils
avançaient vers la haute position à laquelle
la providence de Dieu les avait appelés. Ils eurent
tant de succès dans leurs conquêtes quà
lépoque dAssuérus (Esther 1:1),
le royaume médo-perse comprenait 127 provinces, et
sétendait de lInde à lEthiopie,
limites du monde connu à cette époque.
VERS.
5-7: «5 Comme je regardais attentivement, voici un bouc
venait de loccident, et parcourait toute la terre à
sa surface, sans la toucher; ce bouc avait une grande corne
entre les yeux. 6 Il arriva jusquau bélier qui
avait des cornes, et que javais vu se tenant devant
le fleuve, et il courut sur lui dans toute sa fureur. 7 Je
le vis qui sapprochait du bélier et sirritait
contre lui; il frappait le bélier et lui brisa les
deux cornes, sans que le bélier eût la force
de lui résister; il le jeta par terre et le foula,
et il ny eut personne pour délivrer le bélier.»
Le
royaume de Grèce.--«Comme je regardais attentivement»,
dit le prophète. Il y a ici un exemple pour tous ceux
qui aiment la vérité et pour tous ceux qui apprécient
les choses spirituelles. Lorsque Moïse vit le buisson
ardent, il dit: «Je veux me détourner pour voir
quelle est cette grande vision». Combien peu aujourdhui
sont disposés à laisser de côté
leur poursuite des affaires ou des plaisirs pour examiner
les thèmes importants que Dieu tente de présenter
à leur attention!
Le
symbole introduit ici est expliqué à Daniel
par lange. «Le bouc cest le roi de Javan»
(verset 21). Au sujet de laptitude de ce symbole à
représenter la Grèce ou le peuple Macédonien,
Thomas Newton observe que les Macédoniens, «deux
cents ans avant Daniel, étaient appelés Ægeadæ,
ou peuple des chèvres». Il explique lorigine
de ce nom selon le récit des auteurs païens: «Caranus,
leur premier roi, alors quil allait avec une grande
multitude de Grecs à la recherche de nouvelles demeures
en Macédoine, reçut lordre de loracle
de se laisser guider par des chèvres qui les conduiraient
vers lempire; et, plus tard, en voyant un troupeau de
chèvres qui fuyait une violente tempête, il les
suivit jusquà Edesse qui devint le siège
de son empire; ils firent des chèvres leurs drapeaux
ou étendards et ils appelèrent la ville Egée,
ou ville des chèvres, et ses habitants les Egéens,
ou peuple des chèvres
La ville dEgée
était le lieu où étaient habituellement
enterrés les rois macédoniens. Il est très
frappant que le fils quAlexandre eut de Roxane était
appelé Alexandre Aigos, ou fils de la chèvre;
et certains successeurs dAlexandre sont représentés
sur leurs monnaie avec des cornes de chèvre.»
Le
«bouc venait de loccident et parcourait toute
la terre». Ceci, parce que la Grèce se trouvait
à louest de la Perse et elle attaquait de cette
direction. Larmée grecque balayait de la surface
de la terre, tout ce qui se trouvait devant elle.
Le
bouc ne touchait pas le sol. La merveilleuse célérité
de ses mouvements était telle quil paraissait
voler dun point à un autre, à la vitesse
du vent. La même caractéristique de rapidité
est indiquée dans la vision de Daniel 7 par les quatre
ailes du léopard, représentant la même
nation.
Alexandre
la «grande corne».--La grande corne entre ses
yeux est expliquée au verset 21 comme étant
le premier roi de lempire Macédonien. Ce roi
était Alexandre le Grand.
Un
récit concis du renversement de lempire Perse
par Alexandre nous est donné aux versets 6 et 7. La
bataille entre les Grecs et les Perses fut extrêmement
féroce. Quelques-unes des scènes enregistrées
dans lhistoire nous rappellent vivement limage
utilisée dans la prophétie: un bélier
se tenait devant le fleuve, et le bouc «courut sur lui
dans toute sa fureur». Alexandre vainquit dabord
les généraux de Darius sur les rives du Granique
en Phrygie. Ensuite, il attaqua et mis en déroute Darius
aux cols dIssos, en Cilicie, et plus tard il le vainquit
dans la plaine dArbèles, en Syrie. Cette dernière
bataille eut lieu en 331 av. J. C., et marqua la chute de
lempire Perse. Cest ainsi quAlexandre devint
le maître de tout le pays. Au sujet du verset 6: «il
arriva jusquau bélier qui avait des cornes, et
que javais vu se tenant devant le fleuve, et il courut
sur lui dans toute sa fureur», Thomas Newton dit: «Il
est difficile pour certain de lire ces paroles sans se faire
une certaine idée de larmée de Darius
debout, surveillant le Granique, et Alexandre de lautre
côté avec ses forces qui se précipitèrent,
puis traversèrent le courant à la nage, pour
se ruer sur lennemi avec tout le feu et la furie imaginables.»
Ptolémé
fait débuter le règne dAlexandre en 332
av. J. C., mais ce ne fut quaprès la bataille
dArbèles, lannée suivante, quAlexandre
devint «le seigneur absolu de cet empire dune
extension supérieure à celle quaucun roi
Perse ne possédât jamais.»
A
la veille de cette bataille, Darius envoya ses principaux
parents pour négocier la paix. On dit que lorsquils
eurent présenté leurs conditions, Alexandre
leur répondit: «Le ciel ne peut contenir deux
soleils, ni la terre deux maîtres.»
Le
langage du verset 7 démontre que la soumission de la
Médo-Perse à Alexandre serait totale. Les deux
cornes furent brisées, et le bélier fut jeté
à terre et piétiné. La Perse était
subjuguée, le pays mis à sac, ses armées
détruites et dispersées, et les villes dépouillées.
La cité royale de Persépolis, la capitale de
lempire Perse -qui même en ruines, constitue une
des merveilles du monde daujourdhui-, fut saccagée
et incendiée. Ce fut ainsi que le bélier neut
pas la force de résister au bouc, et que personne ne
put le libérer de sa main.
VERS.
8: «Le bouc devint très puissant; mais lorsquil
fut puissant, sa grande corne se brisa. Quatre grandes cornes
sélevèrent pour la remplacer, aux quatre
vents des cieux.»
Le
conquérant est plus grand que le vaincu. Le bélier,
la Médo-Perse, avait été «puissant»;
le bouc, la Grèce, devint «très puissant».
«Lorsquil fut puissant, sa grande corne se brisa».
Les spéculations et la prévoyance humaine auraient
dit: Lorsquil saffaiblira, et que son royaume
sera déchiré par la rébellion, ou dégénéré
par la luxure, alors la corne sera brisée, et le royaume
sera ruiné. Mais Daniel la vit brisée au faîte
de sa force, à lapogée de sa puissance,
au moment où tout spectateur se serait exclamé:
Le royaume est sûrement établi et rien ne peut
labattre! Cest ce qui arrive souvent avec les
impies. La corne de leur force se brise au moment où
ils considèrent quelle est la plus solide. LEcriture
dit: «Que celui qui croit être debout, prenne
garde de tomber!» (1 Corinthien 10:12).
Quatre
grandes cornes sélevèrent.--Après
la mort dAlexandre, il y eut de nombreuses luttes entre
ses généraux, pour sa succession. Après
une lutte de sept jours, on se mit daccord pour que
son frère naturel, Philippe Aridaeus, soit déclaré
roi. Avec les deux jeunes enfants dAlexandre, Alexandre
Aigos et Hercule, il soutint durant un certain temps le nom
et lapparence de lempire Macédonien. Mais
les enfants furent assassinés très tôt,
et la famille dAlexandre séteignit. Alors,
les commandants de larmée, qui sen étaient
allés comme gouverneurs des provinces dans les différentes
parties de lempire, sattribuèrent le titre
de roi. Ils commencèrent tout de suite à se
faire la guerre les uns contre les autres, à tel point
que quelques années après la mort dAlexandre,
ils furent réduits au nombre de quatre, le chiffre
exact spécifié par la prophétie.
Quatre
grandes cornes devaient sélever aux quatre vents
des cieux à la place de la grande corne qui avait été
brisée. Elles représentaient Cassandre, qui
eut la Grèce et les régions voisines; Lysimaque,
qui obtint lAsie mineure; Séleucos, qui eut la
Syrie et Babylone, et duquel sortit la lignée des rois
«Séleucides», si fameux dans lhistoire;
et Ptolémée, fils de Lagos, eut lEgypte,
duquel sortirent les «Lagides». Ceux-ci étendirent
leur royaume en direction des quatre vents. Cassandre avait
les régions occidentales; Lysimaque, celles du nord;
Séleucos, les pays orientaux; Ptolémée,
la portion méridionale de lempire. Ces quatre
cornes peuvent donc être identifiées comme étant
la Macédoine, la Thrace (qui incluait alors lAsie
mineure, et les parties se trouvant dans lHellespont
[Dardanelles] et le Bosphore), la Syrie et lEgypte.
VERS.
9-12: «9 De lune delles sortit une petite
corne, qui sagrandit beaucoup vers le midi, vers lorient,
et vers le plus beau des pays. 10 Elle séleva
jusquà larmée des cieux, elle fit
tomber à terre une partie de cette armée et
des étoiles, et elle les foula. 11 Elle séleva
jusquau chef de larmée, lui enleva le sacrifice
perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire. 12
Larmée fut livrée avec le sacrifice perpétuel,
à cause du péché; la corne jeta la vérité
par terre, et réussit dans ses entreprises.»
Une
petite corne sélève.--Ici, une troisième
puissance est introduite dans la prophétie. Dans lexplication
que lange donne à Daniel, ce symbole nest
pas décrit avec autant de précisions que pour
la Médo-Perse et la Grèce.
Il
y a deux interprétations courantes de ce symbole qui
nous sont données dans ce petit commentaire et qui
réclament notre attention. La première est que
la «petite corne» représente le roi Syrien
Antiochus Epiphane. La deuxième caractérise
la puissance romaine. Il est facile danalyser et de
vérifier ces deux interprétations.
La
petite corne est-elle Antiochus?--Si Antiochus Epiphane ne
remplit pas les caractéristiques de la prophétie,
le symbole ne peut pas lui être attribué. La
petite corne sortit de lune des quatre cornes du bouc.
Elle était donc une puissance qui avait une existence
distincte de celle de nimporte quelle autre corne du
bouc. Antiochus fut-il cette puissance là?
Qui
était Antiochus? Depuis le moment où Séleucos
se fit roi de la partie syrienne de lempire dAlexandre,
et constitua ainsi la corne syrienne du bouc, jusquà
ce que son pays fût conquis par les Romains, vingt-six
rois se succédèrent sur ce territoire. Le huitième
de ces rois fut Antiochus Epiphane. Il était donc simplement
lun des vingt-six rois qui constituèrent la corne
syrienne du bouc. Il fut donc cette corne durant toute la
durée de son règne. Il est logique daffirmer
quil ne pouvait pas être en même temps une
puissance séparée et indépendante, ni
une autre corne notable, comme le fut la petite corne. Sil
était juste dappliquer le symbole de la petite
corne à lun de ces vingt-six rois Syriens, il
devrait lêtre au plus puissant et illustre de
tous. Mais Antiochus Epiphane ne fut en aucune manière
le roi le plus puissant de la lignée syrienne. Bien
quil prit le nom dEpiphane, cest-à-dire
«lillustre», il ne le fut que de nom. Prideaux
dit que rien de basé sur lautorité de
Polybe, Livy, et Diodore de Sicile, ne fut aussi étranger
à son vrai caractère; à cause de sa folie
vile et extravagante, certains le crurent fou et changèrent
son nom dEpiphane, «lillustre» en
Epinames, «le fou».
Antiochus
le Grand, le père dEpiphane, après avoir
été vaincu lors dune guerre contre les
Romains, obtint la paix seulement après avoir payé
une somme dargent prodigieuse et la renonciation dune
partie de son territoire. Pour lobliger à accomplir
fidèlement les conditions du traité, il fut
contraint de livrer des otages, parmi lesquels Epiphane, son
fils, qui fut emmené à Rome. Depuis lors, les
Romains conservèrent leur ascendant.
La
petite corne du bouc devait beaucoup grandir; mais Antiochus
Epiphane ne crut pas de façon importante. Au contraire,
il nagrandit pas son royaume, excepté par quelques
conquêtes passagères quil fit en Egypte
et auxquelles il renonça immédiatement lorsque
les Romains prirent le parti de Ptolémé et lui
ordonnèrent de renoncer à ses prétentions
sur ce territoire. Son ambition frustrée réveilla
sa colère quil déchargea sur les Juifs
innocents.
La
petite corne, en comparaison aux puissances qui la précédèrent,
crût de façon excessive. La Perse est simplement
appelée grande, bien quelle comprenait cent vingt
sept provinces (Esther 1:1). La Grèce fut encore plus
étendue; il est dit quelle était très
grande. Maintenant, la petite corne qui sagrandit beaucoup
doit les surpasser toutes les deux. Il est absurde dappliquer
cela à Antiochus car il se vit obligé dabandonner
lEgypte sous la pression des Romains! Il nest
pas nécessaire de réfléchir longtemps
pour savoir quel fut le plus grandpouvoir : celui qui dut
évacuer lEgypte ou celui qui ordonna lévacuation.
La
petite corne devait sopposer au Prince des princes,
expression qui se réfère, sans lombre
dun doute, à Jésus-Christ (Daniel 9: 25;
Actes 3: 15; Apocalypse 1: 5). Mais Antiochus mourut cent
soixante quatre ans avant que naisse le Seigneur. La prophétie
ne peut donc pas lui être appliquée, car il ne
remplit pas un seul détail de ses caractéristiques.
On peut se demander: pourquoi certains ont-ils tenté
de la lui attribuer? Nous répondons: Les Catholiques
Romains acceptent cette interprétation pour éviter
que la prophétie leur soit appliquée; et beaucoup
de Protestants les suivent, apparemment pour sopposer
à lenseignement que la seconde venue de Christ
est proche.
La
petite corne représente Rome.--Il a été
facile de démontrer que la petite corne ne représente
pas Antiochus Epiphane. Il nous sera tout aussi facile de
prouver quelle symbolise Rome.
Le
champ de vision est réellement le même ici que
celui de la statue de Nébucadnetsar dans Daniel 2,
et dans la vision de Daniel 7. Dans les deux esquisses prophétiques,
nous avons vu que le pouvoir qui succéda à la
Grèce comme grande puissance était aussi Rome.
La seule conclusion naturelle serait que la petite corne,
le pouvoir qui succède à la Grèce dans
cette vision comme royaume qui «sagrandit beaucoup»,
est aussi Rome.
La
petite corne sort dune des cornes du bouc. Comment,
peut-on dire cela de Rome? se demandera quelquun. Les
gouvernements terrestres ne sont pas introduits dans la prophétie
tant quils ne sont pas, dune certaine manière,
en relation avec le peuple de Dieu. A cette époque,
Rome fut en relation avec les Juifs, le peuple de Dieu, par
la célèbre Ligue Juive en 161 av. J. C. Mais
sept ans avant, cest-à-dire en 168 av. J. C.,
Rome avait conquis la Macédoine, et elle fit de ce
pays une partie de son empire. Rome fut donc introduite dans
la prophétie précisément quand, après
avoir renversé la corne Macédonienne du bouc,
elle partit pour faire de nouvelles conquêtes, dans
dautres directions. Pour le prophète, elle apparut
comme sortant de lune des cornes du bouc.
La
petite corne sagrandit vers le Sud. Cest ce qui
arriva à Rome. LEgypte fut réduite en
une province de lempire romain, en 30 av. J. C. et resta
dans cette situation pendant de nombreux siècles.
La
petite corne sagrandit vers lOrient. Cest
aussi ce que Rome fit. Elle conquit la Syrie en 65 av. J.
C. , et elle en fit une de ses provinces.
La
petite corne sagrandit vers le plus beau des pays. Rome
le fit aussi. La Judée est appelée «le
plus beau des pays» dans plusieurs passages des Ecritures.
Les Romains la réduisirent en province de leur empire
en 63 av. J. C., et finalement, ils détruisirent la
ville et le temple, et dispersèrent les Juifs sur toute
la terre.
La
petite corne «séleva jusquà
larmée des cieux, elle fit tomber à terre
une partie de cette armée et des étoiles».
Rome fit une telle chose. Dans cette expression, deux images
sont introduites: «larmée des cieux»,
et les «étoiles». Quand on utilise, dans
un sens symbolique, des événements se déroulant
sur la terre, ces images se réfèrent presque
toujours au peuple de Dieu et à ses dirigeants. Dans
le verset 13 de ce chapitre nous lisons que le sanctuaire
et larmée seront foulés. Il est fait indubitablement
référence au peuple de Dieu et à son
lieu de culte. Les étoiles représenteraient
tout naturellement les dirigeants de loeuvre de Dieu.
Cette pensée est mieux soulignée dans une des
phrases dApocalypse 12: 4, où nous lisons quelque
chose faisant référence au grand dragon rouge,
symbole de Rome, qui jette à terre un tiers des étoiles.
La
petite corne «séleva jusquau Chef
de larmée». Seule Rome le fit. Dans linterprétation,
au verset 25, il est dit de la petite corne quelle «sélèvera
contre le chef des chefs». Cest une allusion très
claire à la crucifixion de notre Seigneur sous la juridiction
des Romains.
Rome
sous ses deux aspects.--«Le sacrifice perpétuel
fut enlevé» par la petite corne. Cette petite
corne symbolise Rome dans toute son histoire, cest-à-dire
quelle inclut ses deux phases, la païenne et la
papale. Ces deux phases sont mentionnées dans une autre
partie comme «le continu» (sacrifice est un mot
rajouté) et «le péché dévastateur»;
le continu ou désolation signifie la forme païenne,
et le péché dévastateur, la papale (voir
commentaire sur le verset 13). Dans les actions attribuées
à ce pouvoir, il est parfois parlé dune
manière, et parfois dune autre. «Le continu
[la forme papale] fut enlevé par lui [la forme païenne].»
La Rome païenne se transforma en la Rome papale. «Le
lieu de son sanctuaire», ou de son culte, la ville de
Rome, fut «renversé». Le siège du
gouvernement fut transféré par Constantin à
Constantinople en 330 de notre ère. Ce transfert est
présenté dans lApocalypse 13:2, où
il est dit que le dragon, ou Rome païenne, donna son
pouvoir à la bête, la Rome papale, la ville de
Rome.
«Larmée
fut livrée [à la petite corne] avec le sacrifice
perpétuel.» Les barbares qui renversèrent
lempire Romain durant les changements, les frottements,
et les transformations de ces périodes, se convertirent
à la foi catholique et devinrent des instruments pour
détrôner leur religion antérieure. Bien
quils aient conquis politiquement Rome, ils furent vaincus
religieusement par la théologie de Rome, et ils furent
ceux qui perpétuèrent le même empire sous
une autre phase. Ceci eut lieu «à cause du péché»,
cest-à-dire, par le développement du «mystère
diniquité». La papauté peut être
appelée un système diniquité, parce
quelle a fait son oeuvre malfaisante tout en simulant
être une religion pure et sans tâche. Au sujet
de ce faux système religieux, Paul écrivait
au premier siècle: «Car le mystère de
liniquité agit déjà» (2 Thes.
2:7).
«La
petite corne jeta la vérité par terre, et réussit
dans ses entreprises.» Ceci décrit en peu de
mots loeuvre et la carrière de la papauté.
La vérité est odieusement déformée,
chargée de traditions, transformée en hypocrisie
et superstitions, rabaissée et obscurcie.
Au
sujet de cette puissance ecclésiastique, il est dit:
«elle réussit», elle pratiqua ses tromperies
envers le peuple, utilisa des machinations pour parvenir à
ses fins et augmenter son pouvoir.
«Elle
réussit dans ses entreprises». Elle fit la guerre
contre les saints et elle eut le dessus. Elle a presque parcouru
toute la carrière qui lui avait été concédée,
et bientôt elle doit être brisée sans lintervention
daucune main, pour être livrée aux flammes,
qui la feront périr dans les gloires consumantes de
la seconde venue de notre Seigneur.
Rome
correspond à toutes les spécificités
de la prophétie. Ce qui nest pas le cas avec
dautres pouvoirs. Donc, Rome seule, et aucun autre pouvoir,
est bien celui mentionné ici. Les descriptions inspirées,
données dans la Parole de Dieu et le caractère
de ce système concordent; et les prophéties
le concernant se sont accomplies de la façon la plus
surprenante et exacte.
VERS.
13, 14: «13 Jentendis parler un saint; et un autre
saint dit à celui qui parlait: Pendant combien de temps
saccomplira la vision sur le sacrifice perpétuel
et sur le péché dévastateur? Jusques
à quand le sanctuaire et larmée seront-ils
foulés? 14 Et il me dit: Deux mille trois cents soirs
et matins; puis le sanctuaire sera purifié.»
Le
temps dans la prophétie.--Ces deux versets de Daniel
8 terminent la vision proprement dite. Ils introduisent lunique
détail restant et qui est du plus grand intérêt
pour le prophète et léglise, à
savoir, jusquà quand vont durer les pouvoirs
destructeurs présentés antérieurement.
Combien de temps va durer le pouvoir oppresseur contre le
peuple de Dieu? Si on lui en avait donné le temps,
Daniel aurait posé lui-même la question, mais
Dieu connaît toujours avec anticipation nos désirs,
et parfois, il répond avant que nous les exprimions.
Deux
êtres célestes conversent sur le sujet. Cest
un thème important que lEglise doit bien comprendre.
Daniel entendit un saint qui parlait, mais il ne nous est
pas rapporté ce quil disait. Mais un autre saint
posa une question importante: «Jusques à quand
?»
La question et la réponse sont enregistrées,
ce qui montre quil sagit dun sujet que lEglise
doit comprendre. Cette opinion est confirmée par le
fait que la réponse est donnée à Daniel,
la personne la plus concernée, et auquel elle était
adressée.
Les
2300 jours.--Lange déclara: «Deux mille
trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié».
Quelquun peut se demander: Pourquoi lédition
vaticane de la Septante dit dans ce verset «deux mille
quatre cents jours? A ce sujet, S. P. Tregelles écrit:
«Certains
écrivains qui traitent les sujets prophétiques
ont adopté, dans leurs explications ou interprétations
de cette vision, les chiffresdeux mille quatre cents
jours; et pour se justifier, ils se sont référés
aux copies imprimés en commun de la version de la Septante.
A propos de ce livre, il y a longtemps que la version de la
Septante a été remplacée par celle de
Théodotion; et de plus, le nombre «deux mille
quatre cents» quon trouve dans les exemplaires
grecs imprimés en commun, est simplement une erreur
qui a été commise à limprimerie
du Vatican en 1586, erreur qui a été perpétuée
par habitude. Jai examiné (en 1845) le passage
dans le manuscrit du Vatican, que les éditions romaines
disent suivre, et il dit exactement la même chose que
le texte hébreu [«deux mille trois cents jours»];
et la vraie Septante de Daniel aussi. (Lédition,
parut en 1857, que le cardinal Mai a faite du manuscrit, dit
aussi la même chose).»
Et
pour corroborer encore davantage la véracité
de la période des deux mille trois cent jours, nous
citons le passage suivant:
«Lédition
de la Bible grecque qui est utilisée communément,
fut imprimée, comme on le verra expliqué dans
Prideaux et Horne, non selon la version originale de la Septante,
mais selon celle de Théodotion qui fut faite aux environs
de la fin du second siècle. Il existe trois éditions
principales standards de la Bible de la Septante, qui contiennent
la version de Daniel en accord avec Théodotion; à
savoir la Complutense, publiée en 1514; lAldine,
en 1518; la Vaticane, 1587, desquelles ont été
tirées les dernières éditions anglaises
de la Septante. A ces trois, nous pouvons en rajouter une
quatrième, qui est celle du texte Alexandrin, publiée
entre 1707 et 1720. Il y en a une autre, appelée Chisiana,
1772, qui contient le texte grec de Théodotion et celui
de la Septante. De ces six copies, seule la Vaticane ditdeux
mille quatre cent, et toutes les autres concordent avec
lhébreu et avec les Bibles anglaises. De plus,
le manuscrit lui-même, qui se trouve au Vatican, à
partir duquel lédition a été faite,
dit deux mille trois cents, et sans erreur dimprimerie.»
Ces
citations démontrent clairement que nous ne pouvons
absolument pas nous fier à cette expression trouvée
dans lédition Vaticane de la Septante.
Quest-ce
que le perpétuel?--Dans le verset 13 nous avons la
preuve que «sacrifice» est une expression erronée
qui a été ajoutée au mot «perpétuel».
Si, comme certains le supposent, il sagissait ici de
lélimination du sacrifice perpétuel du
service judaïque (qui a un certain moment fut arrêté),
il ne serait pas approprié de demander jusques à
quand va durer la vision à son sujet. Cette question
implique évidemment, que les agents ou événements
auxquels la vision se réfère, occupent une quantité
dannées. La durée est lidée
centrale. Tout le temps de la vision est occupé par
ce qui est appelé ici «le perpétuel»
et le «péché dévastateur».
Donc, le «perpétuel» ne peut pas être
le sacrifice perpétuel des Juifs, parce que lorsque
le moment où il devait être ôté
vint, cette action ne prit quun instant, lorsque le
voile du temple fut déchiré, lors de la crucifixion
du Christ. Il doit représenter quelque chose qui sétend
sur une longue période de temps.
Lexpression
traduite ici par «perpétuel» est présente
102 fois dans lAncien Testament, selon la Concordance
Hébraïque. Dans la grande majorité des
cas elle est traduite par «continu» ou «continuellement».
Ce mot nimplique absolument pas lidée de
sacrifice. Dans notre passage de Daniel 8: 11, 13 non plus.
Cest un mot qui a été rajouté par
les traducteurs, parce quils pensaient que le texte
lexigeait ainsi. Il est évident quils avaient
une opinion erronée, car ici il nest pas fait
allusion aux sacrifices des Juifs. Il semble plus en accord
avec la construction et le contexte de supposer que lexpression
«perpétuel» se réfère à
une puissance destructrice, avec laquelle il est en relation.
Nous avons alors deux puissances destructrices qui pendant
une longue période oppriment ou ravagent léglise.
Littéralement, le texte peut se traduire: «Jusques
à quand durera la vision [concernant] la continuation
et la transgression de la désolation?» -le mot
«désolation» étant en relation avec
«continuation» et «transgression»,
comme si on parlait de la «continuité de la désolation
et de transgression de la désolation».
Deux
puissances destructrices.--Par «la continuité
de la désolation» ou «la désolation
continue», nous comprenons quon veut représenter
le paganisme durant toute son histoire. Quand nous considérons
les longs siècles à travers lesquels le paganisme
fut lagent principal de loppression de Satan contre
loeuvre de Dieu sur la terre, le mot «continuité»
ou «perpétuel» lui semble bien approprié.
Nous comprenons aussi que la «transgression de la désolation»
représente la papauté. La phrase qui décrit
la dernière puissance est plus forte que celle qui
décrit le paganisme. Cest la transgression (ou
rébellion, autre signification de ce mot) de la désolation.;
comme si durant cette période de lhistoire de
léglise le pouvoir destructeur sétait
rebellé contre toute restriction qui autrefois lui
était imposée.
Du
point de vue religieux, le monde a présenté
ces deux puissantes phases dopposition à loeuvre
du Seigneur sur la terre. Bien que trois gouvernements terrestres
soient introduits dans la prophétie comme oppresseurs
de léglise, ils sont placés ici sous deux
têtes: «le continu» et la «transgression
de la désolation».La Médo-Perse était
païenne; la Grèce était païenne; Rome
dans sa première phase était païenne. Tous
sont englobés dans le «continu». Puis vient
la forme papale, la «transgression de la désolation»,
une merveille dastuce et lincarnation de la cruauté.
Il nest pas étonnant que de siècle en
siècle, la clameur des martyrs tourmentés se
soit élevée: «Jusques à quand,
Seigneur, jusques à quand?» Il nest pas
étonnant que le Seigneur, afin que lespérance
ne sévanouisse pas complètement du coeur
de son peuple opprimé, lui ait montré les événements
futurs de lhistoire du monde. Toutes ces puissances
persécutrices souffriront une destruction complète
et éternelle. Des gloires impérissables attendent
les rachetés après les souffrances et les malheurs
de la vie actuelle.
Loeil
du Seigneur observe son peuple. La fournaise ne sera pas chauffée
plus que ce quil est nécessaire pour consumer
les scories. Cest par beaucoup de tribulations que nous
devons entrer dans le royaume. Le mot «tribulation»
vient de tribulum, le traîneau qui sert au battage ou
dépiquage du blé. Nous devons recevoir coup
après coup jusquà ce que tout le blé
soit séparé de la balle, et que nous soyons
prêts pour le grenier céleste. Mais aucun grain
ne sera perdu.
Le
Seigneur dit à son peuple: «Vous êtes la
lumière du monde», «le sel de la terre».
Il ny a sur la terre aucune chose de valeur ou dimportance.
De là la question: «Pendant combien de temps
saccomplira la vision sur le sacrifice perpétuel
et sur le péché dévastateur?»
Au sujet de quoi? La gloire des royaumes terrestres?
Lhabilité des guerriers de renom? Au sujet de
puissants conquérants? Au sujet de la grandeur des
empires humains? Non; mais bien au sujet du sanctuaire et
de larmée, du peuple et du culte du Très-Haut.
Jusquà quand seront-ils piétinés?
Cest ce qui éveille lintérêt
et la sympathie du ciel. Celui qui touche le peuple de Dieu
ne touche pas de simples mortels, faibles et impuissants,
mais lOmnipotent. Il ouvre un compte qui doit être
soldé au jugement céleste. Bientôt, tous
ces comptes seront fermés et le talon de fer de loppression
sera détruit. Un peuple préparé sera
sorti de la fournaise de laffliction pour resplendir
pour toujours comme les étoiles. Chaque enfant de Dieu
est lobjet de lintérêt des êtres
célestes, cest une personne que Dieu aime et
pour laquelle il est en train de préparer une couronne
dimmortalité.
Dans
ce chapitre, il ny a pas dinformation sur les
2300 jours introduits pour la première fois au verset
14. Aussi, il est nécessaire de mettre de côté
cette période, pour le moment. Mais le lecteur peut
avoir la sécurité que nous navons pas
été laissés dans lincertitude au
sujet de ces jours. La référence les concernant
fait partie dune révélation qui a été
donnée pour instruire le peuple de Dieu, et elle doit
être comprise. Les 2300 jours sont mentionnés
au milieu de la prophétie que lange Gabriel devait
faire comprendre à Daniel. Et Gabriel accomplit ces
instructions, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
Quest-ce
que le sanctuaire?--Il y a un autre thème tout aussi
important que les 2300 jours quil nous faut prendre
en considération maintenant: le sanctuaire. Il est
en relation avec sa purification. Un examen de ce sujet révèle
limportance davoir une bonne compréhension
du début et de la fin des 2300 jours, pour savoir quand
se réalisera le grand événement appelé
«purification du sanctuaire».Tous les habitants
de la terre ont un intérêt personnel dans cette
oeuvre solennelle, comme nous le verrons à propos.
De
nombreux points de vue ont été émis sur
ce quest le sanctuaire. Certains pensent que cest
la terre; dautres, le pays de Canaan; dautres
encore que cest léglise; et finalement
il y en a qui croient quil sagit du sanctuaire
céleste, le «véritable tabernacle, qui
a été dressé par le Seigneur et non par
un homme», lequel est «dans les cieux»,
et dont le tabernacle juif était un type, un modèle
ou figure (Hébreux 8:1, 2; 9:23, 24). Il faut décider,
au moyen des Ecritures, laquelle de ces options est correcte.
Heureusement, son témoignage nest ni rare ni
ambigu.
Ce
ne peut pas être la terre.--Le mot «sanctuaire»
apparaît 144 fois dans lAncien et le Nouveau Testament.
Par les définitions des lexicographes, et par son usage
dans la Bible, nous comprenons quil est employé
pour désigner un lieu saint et sacré, une demeure
du Très-Haut. Si la terre est le sanctuaire, elle doit
correspondre à cette définition. Mais quelle
caractéristique de cette terre correspond à
la signification de ce terme? La terre nest ni un lieu
sacré ou saint, ce nest pas non plus la demeure
du Très-Haut. Elle na rien qui la distingue des
autres mondes, excepté que cest une planète
en rébellion, souillée par le péché,
blessée et flétrie par la malédiction
de la transgression. De plus, nulle part dans les Ecritures
elle n'est appelée sanctuaire. Seul un texte peut être
présenté en faveur de cette opinion, et même
ainsi, il doit sappliquer dune façon déraisonnable:
«La gloire du Liban viendra chez toi, le cyprès,
lorme et le buis, tous ensemble, pour orner le lieu
de mon sanctuaire, et je glorifierai la place où reposent
mes pieds.» Ce langage se réfère indubitablement
à la nouvelle terre; mais même celle-ci nest
pas appelée le sanctuaire, mais seulement «le
lieu» du sanctuaire, comme elle est aussi appelée
«la place» où reposent les pieds de Jéhovah.
Cest une expression qui dénote probablement la
présence continue de Dieu parmi son peuple, selon ce
qui fut révélé à Jean quand il
dit: «Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il
habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même
sera avec eux.» (Apocalypse 21:3). Aussi, tout ce que
nous pouvons dire de la terre est que lorsquelle sera
restaurée, elle sera le lieu où le sanctuaire
de Dieu sera situé. Elle ne peut pas être appelée
sanctuaire actuellement, et elle ne peut être non plus
le sanctuaire de la prophétie de Daniel.
Ce
ne peut pas être la terre de Canaan.--Quant à
«Canaan», elle na pas plus droit à
cette distinction que la terre entière. Lorsque nous
demandons à quel endroit de la Bible, Canaan est appelée
«sanctuaire», quelques personnes nous présentent
certains textes qui leur paraissent fournir le témoignage
recherché. Le premier de ces texte est Exode 15:17:
«Tu les amèneras et tu les établiras sur
la montagne de ton héritage, au lieu que tu as préparé
pour ta demeure, ô Eternel! Au sanctuaire, Seigneur!
que tes mains ont fondé.» Ici, Moïse parle
par anticipation. Son langage est une prédiction de
ce que Dieu fera pour son peuple. Voyons comment elle saccomplit.
Dirigeons-nous
vers David qui relate, comme un sujet historique, ce que Moïse
exprima dans une prophétie. (Psaumes 78:53, 54). Le
thème du psalmiste est la libération dIsraël
de lesclavage dEgypte, et son établissement
dans la terre promise. Il nous dit: «Il les dirigea
sûrement, pour quils fussent sans crainte, et
la mer couvrit leurs ennemis. Il les amena vers sa frontière
sainte, vers cette montagne que sa droite a acquise.»
La montagne mentionnée ici par David est la même
que «la montagne de ton héritage» , dont
parle Moïse, et où Dieu devait établir
son peuple. Cette montagne, David ne lappelle pas sanctuaire
mais seulement «frontière» du sanctuaire.
Alors, quétait le sanctuaire? Le verset 69 du
même Psaume nous en informe: «Il bâtit son
sanctuaire comme les lieux élevés, comme la
terre quil a fondée pour toujours.» La
même distinction entre le sanctuaire et la terre est
tracée dans la prière du bon roi Josaphat: «Nest-ce
pas toi, ô notre Dieu, qui a chassé les habitants
de ce pays devant ton peuple dIsraël, qui las
donné pour toujours à la postérité
dAbraham qui taimait? Il lont habité,
et ils ty ont bâti un sanctuaire pour ton nom.»
(2 Chroniques 20:7, 8).
Pris
isolément, le passage dExode 15:17, a été
utilisé par quelques-uns pour conclure que la montagne
était le sanctuaire; mais quand nous le comparons avec
le récit que fait David sur la façon dont la
prédiction de Moïse sest accomplie, on ne
peut soutenir cette idée. David dit clairement que
la montagne était simplement «la frontière»
de son sanctuaire, et quà cette frontière,
ou pays, le sanctuaire fut édifié comme une
éminence ou haute fortification, laquelle était
une référence au magnifique temple des Juifs,
centre et symbole de tout leur culte. Mais celui qui lit avec
soin Exode 15:17, verra quil nétait même
pas nécessaire de conclure que Moïse voulait désigner
par «sanctuaire» la montagne de lhéritage,
et encore moins toute la terre de Palestine. En faisant usage
de la liberté poétique, il utilise des expressions
elliptiques, et passe rapidement dune idée ou
dun objet à un autre. Dabord, lhéritage
attire son attention, et il parle de lui; ensuite il passe
au fait que le Seigneur y a sa demeure, et pour finir, il
évoque le lieu où Il avait prévu de demeurer,
à savoir le sanctuaire quIl leur ferait édifier.
David associa aussi le Mont Sion et Juda dans le Psaume 78:
68, parce que Sion était en Juda.
Ces
trois versets: Exode 15:17, Psaume 78:54, 69, sont ceux généralement
utilisés pour prouver que la terre de Canaan est le
sanctuaire. Mais il est assez singulier que les deux derniers,
avec un langage clair, écarte lambiguïté
du premier, et donc réfute la déclaration basée
sur lui.
Nous
offrirons une pensée supplémentaire au sujet
de la terre ou du pays de Canaan en tant que sanctuaire. Dans
le cas ou lun de ces deux constitue le sanctuaire, il
ne devrait pas seulement être décrit comme tel
quelque part, mais la même idée devrait continuer
à être exprimée jusquà la
fin, et la purification de la terre ou de la Palestine devrait
être appelée la purification du sanctuaire. La
terre est réellement contaminée et doit être
purifiée par le feu; mais le feu, comme nous le verrons,
nest pas lagent purificateur utilisé dans
la purification du sanctuaire. Cette purification de la terre,
ou de lune de ses régions, nest appelé
nulle part purification du sanctuaire.
Ce
ne peut pas être léglise.--Lunique
texte cité pour appuyer lidée que léglise
est le sanctuaire du Seigneur est le Psaume 114:1, 2: «Quand
Israël sortit dEgypte, quand la maison de Jacob
séloigna dun peuple barbare, Juda devint
son sanctuaire, Israël fut son domaine.» Si nous
prenons ce texte dans son sens le plus littéral, il
prouverait que le sanctuaire se limitait à lune
des douze tribus. Ceci voudrait dire quune partie seulement
et pas toute léglise constitue le sanctuaire.
La raison pour laquelle Juda est appelé le sanctuaire
dans le passage cité ne doit pas nous laisser perplexes
si nous nous rappelons que Dieu choisit Jérusalem,
qui était en Juda, comme lieu de son sanctuaire. «Il
préféra la tribu de Juda, la montagne de Sion
quil aimait. Et il bâtit son sanctuaire comme
les lieux élevés, comme la terre quil
a fondée pour toujours.» (Psaume 78: 68, 69).
Ceci démontre clairement la relation qui existait entre
Juda et le sanctuaire. Cette tribu en elle-même nétait
pas le sanctuaire, mais on lappelait ainsi autrefois,
lorsquon évoquait le moment où Israël
sortit dEgypte, parce Dieu voulait que le sanctuaire
soit situé au milieu de son territoire.
Même
sil avait été possible de démontrer
quelque part que léglise était appelée
sanctuaire, cela naurait aucune importance pour notre
but actuel, qui consiste à déterminer ce quest
le sanctuaire de Daniel 8:13, 14; parce quici il nous
est parlé dune église bien distincte:
le sanctuaire et larmée seront foulés.
Personne ne contestera que lexpression «armée»
représente le peuple de Dieu, cest-à-dire
léglise. Donc, le sanctuaire est quelque chose
de différent de léglise.
Le
sanctuaire est le temple céleste.--Maintenant, il ne
reste plus quune théorie à examiner, à
savoir, que le sanctuaire mentionné dans le texte est
identique à celui dHébreux 8:1, 2, qui
est appelé le «véritable tabernacle, qui
a été dressé par le Seigneur et non par
un homme», auquel on donne expressément le nom
de «sanctuaire», et qui est situé «dans
les cieux». Dans le passé, il y eut un modèle,
un type ou figure de ce sanctuaire, dabord celui construit
par Moïse, et plus tard le temple de Jérusalem.
Mettons-nous
à la place de Daniel, et considérons le sujet
de son point de vue. Que comprit-il par «sanctuaire»?
En entendant mentionner ce mot, son attention dut se diriger
inévitablement vers le sanctuaire de son peuple; et
il savait certainement où il se trouvait. Son attention
dut se diriger vers Jérusalem, la ville de ses pères,
qui était en ruines, à la «maison sainte
et glorieuse», qui selon Esaïe avait été
«la proie des flammes» (Esaïe 64: 10). En
conséquence, la face tournée vers le lieu où
autrefois il y avait le temple vénéré,
selon son habitude, Daniel pria Dieu de faire resplendir sa
face sur son sanctuaire, qui était alors dévasté.
Par «sanctuaire», il comprenait évidemment
le temple de Jérusalem.
Au
sujet de ce point, les Ecritures donne un témoignage
très explicite: «La première alliance
avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire
terrestre.» (Hébreux 9:1). Quétait
le sanctuaire du premier pacte? La réponse suit: «Un
tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure,
appelée le lieu saint, étaient le chandelier,
la table, et les pains de proposition. Derrière le
second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée
le saint des saints, renfermant lautel dor pour
les parfums, et larche de lalliance, entièrement
recouverte dor. Il y avait dans larche un vase
dor contenant la manne, la verge dAaron, qui avait
fleuri, et les tables de lalliance. Au-dessus de larche
étaient les chérubins de la gloire, couvrant
de leur ombre le propitiatoire. Ce nest pas le moment
de parler en détail là-dessus.» (Hébreux
9:2-5).
Il
est impossible de se tromper au sujet de ce qui est décrit
ici. Il sagit du tabernacle érigé par
Moïse sous la direction du Seigneur (qui fut remplacé
plus tard par le temple de Jérusalem), avec un lieu
saint et un lieu très saint, et divers articles servant
au culte. Une description complète de cet édifice,
des objets et des meubles sacrés et de leurs usages,
se trouve dans Exode 25 et les chapitres suivants. Si le lecteur
nest pas familiarisé avec ce thème, nous
lui conseillons de lire la description de cette construction.
Cétait vraiment le sanctuaire du premier pacte,
et nous devons lire avec soin sa description pour noter la
valeur logique de cette déclaration. En nous disant
ce qui constituait le sanctuaire, le livre des Hébreux
oriente correctement notre investigation. Il nous donne une
base sur laquelle travailler. Nous avons devant nous un objet
distinct et clairement défini, minutieusement décrit
par Moïse, appelé en Hébreu, le sanctuaire
du premier pacte, lequel fut en vigueur jusquà
lépoque du Christ.
Le
langage de lépître aux Hébreux a
une signification encore plus grande. Il réduit à
néant les théories selon lesquelles la terre,
le pays de Canaan ou léglise peuvent être
le sanctuaire. Les arguments qui pourraient prouver que lun
deux était le sanctuaire à un certain
moment, démontreraient que ceci eut lieu sous lAncien
Israël. Si Canaan fut à un certain moment le sanctuaire,
elle le fut à une époque où Israël
était établi dans ce pays. Si léglise
fut une fois le sanctuaire, elle le fut quand Israël
sortit dEgypte. Si la terre fut à un certain
moment le sanctuaire, elle le fut pendant la même période.
Mais, si le sanctuaire fut lune de ces choses, le fut-il
durant la même époque? La réponse doit
être négative, parce que les auteurs des
livres de lExode et des Hébreux nous disent avec
des détails que ce nest pas la terre, ni la Canaan,
ni léglise, mais le tabernacle construit par
Moïse (remplacé plus tard par le temple) qui constituait
le sanctuaire au temps de lAncien Testament.
Le
sanctuaire terrestre.--Cette structure répond dans
tous ses détails à la définition du terme,
et à lusage auquel le sanctuaire était
destiné. Cétait la demeure terrestre de
Dieu. «Ils me feront un sanctuaire, et jhabiterai
au milieu deux.» (Exode 25: 8). Dans ce tabernacle
quils construisirent sous ses instructions, Dieu manifestait
sa présence. Le sanctuaire était saint ou sacré.
(Lévitique 16: 33) Dans la Parole de Dieu, il est souvent
appelé: le sanctuaire. Dans les plus de 130 fois où
ce mot est utilisé dans lAncien Testament, il
se réfère dans presque tous les cas à
cette structure.
Au
début, le tabernacle fut construit de façon
à pouvoir sadapter aux conditions de vie des
enfants dIsraël de cette époque. Ils commençaient
leurs pérégrinations de quarante ans à
travers le désert lorsque cette structure séleva
au milieu deux pour servir de demeure à Dieu
et de centre de son culte dadoration. Ils devaient voyager
et le tabernacle devait être transporté dun
lieu à un autre. Ceci était possible parce que
les côtés se composaient de planches placées
verticalement, et le toit était formé de rideaux
de lin et de peaux teintes. Aussi, leur était-il facile
de le démonter, le transporter et le remonter à
chaque étape successive du voyage. Depuis quIsraël
entra dans la terre promise, cette structure provisoire fut
remplacée avec le temps par le magnifique temple de
Salomon. Le sanctuaire subsista sous cette forme plus permanente,
excepté durant lépoque où il fut
en ruines au temps de Daniel, jusquà sa destruction
finale par les Romains en lan 70 de notre ère.
Cest
le seul sanctuaire en relation avec la terre au sujet duquel
la Bible nous ait donné quelques instructions et où
lhistoire ait enregistré des détails.
Mais ny en a-t-il pas un autre ailleurs ? Cétait
le sanctuaire du premier pacte, et il disparut avec ce pacte.
Ny a-t-il pas un sanctuaire qui appartient au second
ou au nouveau pacte? Il doit y en avoir un; dans le cas contraire
il manquerait une analogie entre ces deux pactes. Dans ce
cas, le premier pacte aurait un système de culte, bien
que minutieusement décrit, qui serait inintelligible,
et le second pacte aurait un système de culte confus
et obscur. Lauteur de lépître aux
Hébreux affirme virtuellement que la nouvelle alliance,
-qui était en vigueur depuis la mort de Christ, son
testateur-, a un sanctuaire; parce que quand il met en contraste
les deux pactes, comme il le fait dans Hébreux 9:1,
il dit que: «La première alliance avait aussi
des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.»
Ceci équivaut à dire que la nouvelle alliance
avait aussi ses services et son sanctuaire. De plus, au verset
8 de ce chapitre, il parle du sanctuaire terrestre comme du
premier tabernacle. Sil était le premier, il
doit y en avoir un second; et comme le premier tabernacle
exista pendant que le premier pacte était en vigueur,
lorsque ce pacte arriva à sa fin, le second tabernacle
devait avoir remplacé le premier, et être le
sanctuaire du nouveau pacte. Cette conclusion est inéluctable.
Le
sanctuaire céleste.--Où chercher alors le sanctuaire
de la nouvelle alliance? Lemploi de «aussi»
dans Hébreux 9: 1 indique quil en a déjà
été question avant. Retournons au début
du chapitre antérieur, et nous y trouverons un résumé
des arguments précédents dans ce qui suit: «Le
point capital de ce qui vient dêtre dit, cest
que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui sest
assis à la droite du trône de la majesté
divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du
véritable tabernacle, qui a été dressé
par le Seigneur et non par un homme.» Pouvons-nous encore
douter davoir dans ce texte le sanctuaire de la nouvelle
alliance? Ici, il est fait nettement allusion au sanctuaire
de la première alliance; celui-ci fut construit par
lhomme, cest-à-dire, érigé
par Moïse; mais lautre fut élevé
par le Seigneur, et non par un homme. Le premier était
le lieu où les prêtres terrestres exerçaient
leur ministère; le second est le lieu où Christ,
le Souverain Sacrificateur du nouveau pacte, exerce son ministère.
Le premier était sur la terre; le second est au ciel.
Le premier était appelé à juste titre
le «sanctuaire terrestre»; lautre le «céleste».
Cette
opinion est encore mieux confirmée par le fait que
le sanctuaire édifié par Moïse nétait
pas une structure initiale, mais il fut construit daprès
un modèle. Le grand sanctuaire initial existait quelque
part, et ce que Moïse construisit ne fut quun type
ou copie. Notez les indications que le Seigneur donna à
ce sujet: «Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles
daprès le modèle que je vais te montrer.»
(Exode 25: 9). «Regarde, et fais daprès
le modèle qui test montré sur la montagne.»
(vers. 40). (Pour éclairer davantage ce point, voir
Exode 26:30; 27:8; Actes 7:44).
Maintenant,
de quoi le sanctuaire terrestre était-il le type ou
la figure? Tout simplement du sanctuaire de la nouvelle alliance,
le «véritable tabernacle, qui a été
dressé par le Seigneur et non par un homme».
La relation entre le premier pacte et le second est celle
que le type a avec lantitype. Ses sacrifices étaient
les types du grand Sacrifice du nouveau pacte. Ses prêtres
étaient les figures de notre Seigneur dans son sacerdoce
parfait. Leur ministère saccomplit comme exemple
et ombre du ministère de notre Souverain Sacrificateur
dans le ciel. Le sanctuaire où ils servaient était
un type ou figure du véritable qui était dans
les cieux, où notre Seigneur Jésus exerce son
ministère.
Tous
ces faits sont clairement présentés dans lépître
aux Hébreux. «Sil était sur la terre,
il ne serait même pas sacrificateur, puisque là
sont ceux qui présentent les offrandes selon la loi
(lesquels célèbrent un culte, image et ombre
des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement
averti lorsquil allait construire le tabernacle: Aie
soin, lui fut-il dit, de faire tout daprès le
modèle qui ta été montré
sur la montagne).» (Hébreux 8:4,5). Ce témoignage
montre que le ministère des prêtres terrestres
était une ombre du sacerdoce de Christ. Ceci est mis
en évidence par les indications que Dieu donna à
Moïse pour faire le tabernacle selon le modèle
montré à Moïse. Cest le sanctuaire,
ou véritable tabernacle, qui est au ciel, où
notre Seigneur officie, selon Hébreux 8:2.
De
plus, les Ecritures nous disent: «Le Saint-Esprit montrait
par là que le chemin des lieux saints nétait
pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait.
Cest une figure pour le temps actuel.» (Hébreux
9:8, 9). Tant que le premier tabernacle subsista, et que le
premier pacte fut en vigueur, il ny eut certainement
pas de ministère dans le tabernacle plus parfait. Mais
lorsque Christ vint, Souverain Sacrificateur des biens à
venir, lorsque le service du premier tabernacle prit fin,
et que cessa la première alliance, alors Christ, élevé
au trône de la majesté dans les cieux, comme
ministre du vrai sanctuaire, il entra avec son propre sang
(Hébreux 9:12) «dans le lieu saint», cest-à-dire
dans le sanctuaire céleste.
Donc,
le premier tabernacle était une figure du temps présent
dalors. Si un témoignage supplémentaire
est nécessaire, lauteur de lépître
aux Hébreux parle au verset 23 du tabernacle terrestre,
avec ses appartements et ses ustensiles, comme «image»
des choses qui sont dans le ciel; et dans le verset 24, il
parle des lieux saints faits de main dhomme, cest-à-dire
le tabernacle terrestre et les temples de lancien Israël,
«images» du véritable, cest-à-dire
du tabernacle céleste.
Cette
opinion est corroborée par le témoignage de
Jean. Parmi les choses qu'il lui fut permis de contempler
dans le ciel, il y avait sept lampes ardentes qui brûlaient
devant le trône (Apocalypse 4:5), un autel des parfums,
un encensoir dor (Apocalypse 8:3) et larche du
témoignage de Dieu (Apocalypse 11:19). Il vit tout
cela en relation avec un «temple» qui était
dans le ciel (Apocalypse 11:19; 15:18). Tout lecteur de la
Bible reconnaîtra immédiatement ces objets comme
étant des ustensiles du sanctuaire. Ils devaient leur
existence au sanctuaire, ils se limitaient à lui, et
devaient être employés pour son sacerdoce. Comme
ils nauraient pas existé sans le sanctuaire,
nous pouvons en déduire que partout où nous
les rencontrons, là est le sanctuaire. Le fait que
Jean voit ces objets dans le ciel après lascension
de Christ, nous prouve quil y a un sanctuaire dans le
ciel; et il lui fut permis de le contempler.
Bien
quune personne puisse être réticente à
reconnaître lexistence dun sanctuaire dans
le ciel, les preuves présentées ne permettent
aucun doute. La Bible dit que le tabernacle de Moïse
était le sanctuaire du premier pacte. Moïse dit
que Dieu lui montra un modèle sur la montagne, en accord
avec lequel il devait construire ce tabernacle. Le livre des
Hébreux atteste à nouveau que Moïse le
fit en accord avec le modèle, et que le modèle
était le vrai tabernacle qui était au ciel,
et que le Seigneur édifia, et non un homme; que le
tabernacle érigé par les mains humaines étaient
la vraie figure ou représentation de ce sanctuaire
céleste. Pour finir, pour corroborer la déclaration
des Ecritures que ce sanctuaire est dans le ciel, Jean parle
en tant que témoin oculaire, et dit quil le vit
là. De quel autre témoin avons-nous besoin?
Pour
ce qui se réfère à ce que constitue le
sanctuaire, nous avons maintenant devant nous un ensemble
harmonieux. Le sanctuaire de la Bible, notons-le bien, est
constitué, premièrement, du tabernacle typique
établi par les Hébreux depuis leur sortie dEgypte,
et qui était le sanctuaire de la première alliance.
Deuxièmement, il comprend aussi le vrai tabernacle
céleste, duquel le premier était un type ou
figure et, il est le sanctuaire du nouveau pacte. Ils sont
en relation étroite comme type et antytipe. Ainsi,
nous voyons comment un service du sanctuaire fut prévu
depuis lExode jusquà la fin du temps de
grâce.
Nous
avons dit que Daniel allait comprendre immédiatement
par «sanctuaire» quil sagissait du
temple de son peuple à Jérusalem; et nimporte
qui laurait comprit de cette façon tant que ce
temple existait. Mais, la déclaration de Daniel 8:14
se réfère-t-elle à ce sanctuaire? Cela
dépend du moment auquel elle sapplique. Toutes
les déclarations relatives au sanctuaire qui avaient
leur application aux temps de lAncien Israël, se
réfèrent donc au sanctuaire de cette époque.
Toutes les déclarations qui ont leur application pendant
lère chrétienne, doivent se rapporter
au sanctuaire de cette ère là. Si les 2300 jours,
au terme desquels le sanctuaire doit être purifié,
se terminent avant la première venue de Christ, le
sanctuaire qui doit être purifié est celui de
cette période. Sils sétendent pendant
lère chrétienne, le sanctuaire auquel
il est fait allusion est celui du moment, le sanctuaire du
nouveau pacte qui est au ciel. Cest un détail
qui peut être déterminé uniquement par
une étude plus approfondie des 2300 jours. Cette étude
se trouvera dans les observations sur Daniel 9:24, où
le sujet du temps est résumé et expliqué.
La
purification du sanctuaire.--Ce que nous avons dit jusque
là au sujet de la purification du sanctuaire na
été quaccessoire à la question
principale traitée dans la prophétie. Cette
question se réfère à sa purification.
«Deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire
sera purifié.» Mais il était dabord
nécessaire de déterminer ce quétait
le sanctuaire, avant de pouvoir examiner dune façon
claire ce qui a trait à sa purification, ce que nous
sommes maintenant en mesure de faire.
Sachant
ce quest le sanctuaire, la question de sa purification
et sa réalisation est vite résolue. Il faut
remarquer que le sanctuaire de la Bible doit avoir un service
appelé purification. Il y a un tel service en relation
avec linstitution que nous avons signalée comme
étant le sanctuaire, et en référence
aussi bien à lédifice terrestre quau
temple céleste, ce service est appelé la purification
du sanctuaire.
Le
lecteur soppose-t-il à lidée quil
y ait dans le ciel quelque chose qui nécessite une
purification? Le livre des Hébreux confirme la purification
tant du sanctuaire céleste que du terrestre: «Et
presque tout, daprès la loi, est purifié
avec du sang, et sans effusion de sang il ny a pas de
pardon. Il est donc nécessaire, puisque les images
des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées
[en grec: lavées] de cette manière, que les
choses célestes elles-mêmes le fussent [purifiées]
par des sacrifices plus excellents que ceux-là.»
(Hébreux 9:22, 23). Si nous prenons en compte les arguments
qui précèdent, nous pouvons paraphraser de la
sorte: «Aussi, il fut nécessaire que le tabernacle
érigé par Moïse, avec ses vases sacrés,
qui étaient la figure du vrai sanctuaire dans les cieux,
fût purifié avec le sang des veaux et des boucs;
mais les choses célestes, le sanctuaire de lère
chrétienne, le vrai tabernacle, que le Seigneur édifia
et non un homme, doit être purifié avec des sacrifices
meilleurs, à savoir le sang de Christ.» Demandons-nous
maintenant: quelle est la nature de cette purification, et
comment se réalise-t-elle? En accord avec le langage
que nous venons de citer, elle se fait par le sang. La purification
nest donc pas un nettoyage de limpureté
physique, parce que le sang nest pas lagent utilisé
pour un tel travail. Cette considération devrait satisfaire
lopposant quant à la purification des choses
célestes. Le fait que les choses célestes doivent
être purifiées, ne prouve pas quil y ait
une impureté physique dans le ciel, parce que ce nest
pas la sorte de purification à laquelle se réfèrent
les Ecritures. La raison pour laquelle cette purification
se réalise avec du sang, est que sans effusion de sang
il ny a pas de rémission ni de pardon des péchés.
La
purification des péchés.--Loeuvre qui
doit être accomplie consiste en la rémission
des péchés et leur élimination. La purification
nest donc pas une purification physique, mais la purification
des péchés. Mais comment le péché
est-il en relation avec le sanctuaire, que ce soit le terrestre
ou le céleste, pour quil soit nécessaire
de le purifier? Linterrogation trouve sa réponse
dans le service relatif au type ou figure, vers lequel nous
nous dirigeons maintenant.
Les
derniers chapitres de lExode nous relatent la construction
du sanctuaire terrestre et lorganisation de son service.
Le livre du Lévitique débute par une explication
du ministère qui devait y être réalisé.
Tout ce que nous voulons noter ici, est un détail particulier
du service. La personne qui avait commis un péché
apportait son offrande, un animal vivant, à la porte
du tabernacle. Il plaçait sa main sur la tête
de cette victime pendant un moment et selon ce que nous pouvons
en déduire raisonnablement, il confessait ses péchés
sur elle. Par cet acte expressif il indiquait quil avait
péché, et quil méritait la mort,
mais quà sa place il consacrait sa victime, et
transférait sa culpabilité sur elle. De sa propre
main (et quelle devait être son émotion!) il
ôtait la vie à lanimal. La loi exigeait
la vie du transgresseur pour sa désobéissance.
La vie était dans le sang. Cest pourquoi, sans
effusion de sang il ny a pas de rémission des
péchés. Mais avec leffusion du sang, la
rémission est possible, parce que la loi qui exige
une vie est satisfaite. Le sang de la victime, qui représentait
la vie perdue, était le véhicule de sa culpabilité,
et le prêtre le prenait pour le présenter au
Seigneur.
Par
sa confession, par la mort de la victime, et par le ministère
du sacrificateur, le péché était transféré
de la personne pécheresse au sanctuaire. Le peuple
offrait ainsi victime après victime. Jour après
jour cette oeuvre était accomplie, et le sanctuaire
recevait les péchés de la congrégation.
Mais ce nétait pas la destination finale de ces
péchés. La culpabilité accumulée
devait être éliminée par un autre service
spécial destiné à purifier le sanctuaire.
Ce service, dans le type, occupait un jour par an, le dixième
du septième mois, et sappelait le jour des expiations.
Ce jour-là, durant lequel tout Israël cessait
de travailler et affligeait son âme, le sacrificateur
apportait deux boucs, et les présentait devant Jéhova
à la porte du tabernacle. Il tirait au sort ces deux
boucs, un pour Jéhova, et lautre pour Azazel,
ou bouc émissaire. Le bouc destiné à
Jéhova était tué, et le souverain sacrificateur
apportait son sang dans le lieu très saint du sanctuaire,
et laspergeait sur le propitiatoire. Cétait
le seul jour durant lequel le souverain sacrificateur était
autorisé à entrer dans cet appartement. En sortant,
il devait poser «ses deux mains sur la tête du
bouc vivant, et il confessait sur lui toutes les iniquités
des enfants dIsraël et toutes les transgressions
par lesquelles ils ont péché; il les mettra
sur la tête du bouc» (voir Lévitique 16:21).
Ensuite, il devait envoyer le bouc, accompagné dun
homme, dans une terre désertique, un territoire séparé
ou oublié, car le bouc ne devait jamais réapparaître
dans le campement dIsraël, et les péchés
du peuple devaient être oubliés.
Ce
service avait pour but de purifier le peuple de ses péchés,
et aussi purifier le sanctuaire, ses meubles et ses vases
sacrés des péchés du peuple (Lévitique
16:16, 30, 33). Par ce processus, le péché était
complètement éliminé. Bien sûr,
ceci avait lieu seulement comme illustration, parce que tout
était symbolique.
Le
lecteur pour qui ces explications sont nouvelles se sentira
peut-être poussé à demander avec un certain
étonnement: Que peut représenter cette oeuvre
étrange? Nous répondons: Une oeuvre similaire
au ministère de Christ, selon ce que nous enseignent
clairement les Ecritures. Après avoir déclaré
dans Hébreux 8:2 que Christ est ministre du vrai tabernacle,
le sanctuaire céleste, le verset 5 explique que les
prêtres terrestres qui servaient étaient une
«image et ombre des choses célestes». En
dautres termes, loeuvre des prêtres terrestres
était lombre ou la figure du ministère
de Christ dans les cieux.
Le
ministère: le modèle et la réalité.--Ces
sacrificateurs typiques servaient dans les deux appartements
du tabernacle terrestre, et Christ officiait dans les deux
parties du temple céleste. Ce temple dans le ciel avait
deux parties, dans le cas contraire il aurait été
incorrectement représenté par le sanctuaire
terrestre. Notre Seigneur officie dans les deux appartements,
ou alors le service du sacerdoce terrestre nétait
pas lombre correcte de son oeuvre. Dans Hébreux
9:21-24, il nous est clairement indiqué que tant le
tabernacle que tous les vases utilisés dans le ministère
étaient des «images des choses célestes».
Donc, le service effectué par Christ dans le temple
céleste correspond à celui qui était
effectué par les prêtres dans les deux appartements
de lédifice terrestre. Mais loeuvre qui
est accomplie dans le second appartement, ou lieu très
saint, était une oeuvre spéciale destinée
à clôturer le cycle annuel des services et à
purifier le sanctuaire. Il sensuit que le ministère
de Christ dans le second appartement du sanctuaire céleste
doit être une oeuvre de même nature, et constitue
la fin de son oeuvre en tant que grand Souverain Sacrificateur,
et la purification de ce sanctuaire.
De
la même manière que les anciens sacrifices typiques
pour les péchés du peuple étaient transférés
en figure par les prêtres au sanctuaire terrestre, où
servaient ces prêtres, ainsi depuis que Christ monta
au ciel pour être notre intercesseur en présence
de son Père, les péchés de tous ceux
qui cherchent sincèrement le pardon par son intermédiaire,
sont en fait transférés au sanctuaire céleste,
où il officie. Nous navons pas besoin de nous
arrêter pour nous interroger si Christ officie pour
nous dans les lieux saints célestes avec son sang (littéral),
ou seulement en vertu de ses mérites. Il suffit de
dire que son sang a été versé, et que
par ce sang on obtient de fait la rémission des péchés,
qui sobtenait seulement en figure par le sang des veaux
et des boucs dans le ministère antérieur. Mais
ces sacrifices typiques avaient une vertu réelle à
cet égard parce quils montraient la foi en un
sacrifice réel à venir. Ainsi, ceux qui y avaient
recours avaient le même intérêt pour loeuvre
de Christ que ceux qui à notre époque viennent
à Lui par la foi dans les ordonnances de lEvangile.
Le
transfert continu des péchés au sanctuaire céleste
rend sa purification nécessaire, tout comme une oeuvre
similaire était nécessaire dans le sanctuaire
terrestre. Il faut noter ici une distinction importante entre
les deux ministères. Dans le tabernacle terrestre,
on réalisait une série complète de services
chaque année. Chaque jour de lannée, excepté
un seul, le ministère était accompli dans le
premier appartement. Un jour de service dans le lieu très
saint complétait le service annuel. Loeuvre recommençait
alors dans le lieu saint, et continuait jusquà
ce que le jour des expiations suivant complète loeuvre
annuelle. Et il en était ainsi, année après
année. Une succession de prêtres exécutaient
cette série de services dans le sanctuaire terrestre.
Mais notre Sauveur Divin vit «pour intercéder»
pour nous (Hébreux 7:25). Cependant loeuvre du
sanctuaire céleste, au lieu dêtre une oeuvre
annuelle, se réalise une fois pour toutes. Au lieu
de se répéter année après année,
elle forme un seul cycle grandiose, lequel est accompli et
terminé pour toujours.
La
série annuelle des services du sanctuaire terrestre
représentait toute loeuvre du sanctuaire céleste.
Dans le type, la purification du sanctuaire était loeuvre
brève et finale du service annuel. Dans lantitype,
la purification du sanctuaire doit être loeuvre
finale de Christ, notre grand Souverain Sacrificateur, dans
le tabernacle céleste. Dans la figure, pour purifier
le sanctuaire, le souverain sacrificateur entrait dans le
lieu très saint pour officier en présence de
Dieu devant larche de Son témoignage. Dans lantitype,
lorsque le moment de la purification du vrai sanctuaire arriva,
notre Souverain Sacrificateur entra aussi dans le lieu très
saint une fois pour toute pour entreprendre la phase finale
de son oeuvre dintercession en faveur de lhumanité.
Lecteur,
comprends-tu maintenant limportance de ce thème?
Commences-tu à comprendre que le sanctuaire de Dieu
est de grande importance pour le mondeentier? Vois-tu que
tout le plan du salut se concentre sur lui, et que lorsque
cette oeuvre sera terminée, le temps de grâce
sera achevé, et les cas de ceux qui sont sauvés
ou perdus seront décidés? Vois-tu que la purification
du sanctuaire est une activité brève et spéciale
qui clôture pour toujours le grand plan du salut? Comprends-tu
que si on peut vérifier quand commence la purification,
nous saurons quand la dernière phase impressionnante
du salut sera venue, quand la plus solennelle proclamation
de la parole prophétique, sera arrivée et devra
être proclamée au monde: «Craignez Dieu,
et donnez-lui gloire, car lheure de son jugement est
venue»? (Apocalypse 14:7). Cest exactement ce
que la prophétie est appelée à démontrer;
cest-à-dire, faire connaître le commencement
de cette oeuvre monumentale. «Deux mille trois cents
soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié».
Le sanctuaire céleste est le lieu où le verdict
de tous est prononcé. Le progrès de loeuvre
qui est réalisée là doit préoccuper
lhumanité dune façon spéciale.
Si les gens comprenaient limportance de ces sujets et
linfluence quils exercent sur leurs intérêts
éternels, ils les étudieraient avec la plus
grande attention et avec prière.
VERS.
15, 16: «15 Tandis que moi, Daniel, javais cette
vision et que je cherchais à la comprendre, voici,
quelquun qui avait lapparence dun homme
se tenait devant moi. 16 Et jentendis la voix dun
homme au milieu de lUlaï; il cria et dit: Gabriel,
explique-lui la vision.»
Entrons
maintenant dans linterprétation de la vision.
Nous avons déjà mentionné le désir
quavait Daniel de comprendre ces choses. Il cherchait
leur signification. Un être qui avait une apparence
humaine se plaça devant le prophète. Daniel
entendit la voix dun homme, cest-à-dire
la voix dun ange qui parlait comme un homme. Lordre
lui fut donné de faire comprendre la vision à
Daniel. Cet ordre fut adressé à Gabriel, dont
le nom signifie, «la force de Dieu» ou «homme
de Dieu». Nous verrons quil continue à
donner ses instructions à Daniel au chapitre 9. Des
siècles plus tard, ce même ange fut envoyé
pour annoncer la naissance de Jean-Baptiste à son père
Zacharie et celle du Messie à la vierge Marie (Luc
1:26). Il se présenta à Zacharie par ces mots:
«Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu» (Luc
1:19). Nous en déduisons que Gabriel reçu ici
un ordre dun être supérieur à lui,
qui avait le pouvoir de lui donner des ordres et de contrôler
son travail. Il sagissait probablement de lArchange
Michel ou Christ.
VERS.
17-19: «17 Il vint alors près du lieu où
jétais; et à son approche, je fus effrayé,
et je tombai sur ma face. Il me dit: Sois attentif, fils de
lhomme, car la vision concerne un temps qui sera la
fin. 18 Comme il me parlait, je restai frappé détourdissement,
la face contre terre. Il me toucha, et me fit tenir debout
à la place où je me trouvais. 19 Puis il me
dit: je vais tapprendre ce qui arrivera au terme de
la colère, car il y a un temps marqué pour la
fin.»
Si
Daniel tomba devant lange ce ne fut pas dans le but
de ladorer, parce quil nous est interdit dadorer
les anges (Voir Apocalypse 19:10; 22:8, 9). Daniel semble
avoir été complètement terrassé
par la majesté du messager céleste. Il se prosterna,
le visage contre terre. Lange mit sa main sur lui pour
lencourager (combien de fois les êtres célestes
ont dit aux mortels de ne pas avoir peur!), et il le fit se
relever.
Après
lui avoir fait une déclaration générale
que la fin arriverait au temps marqué, et quil
lui ferait connaîtrece qui «concerne un temps
qui sera la fin», lange commença linterprétation
de la vision. Il faut comprendre que la «colère»
couvre une certaine période. Mais laquelle? Dieu dit
à son peuple dIsraël quil déverserait
sa colère sur lui à cause de sa méchanceté,
et il donna au «profane, méchant, prince dIsraël»
ces directives: «la tiare sera ôtée, le
diadème sera enlevé
Jen ferai une
ruine, une ruine, une ruine. Mais cela naura lieu quà
la venue de celui à qui appartient le jugement et à
qui je le remettrai.» (Ezéchiel 21:30-32).
Cest
la période de la colère de Dieu contre le peuple
de son pacte, la période durant laquelle le sanctuaire
et larmée doivent être foulés. La
tiare fut ôtée et le diadème fut enlevé
lorsquIsraël fut assujetti au royaume de Babylone.
Il fut renversé par les Mèdes et les Perses,
puis par les Grecs, et les Romains, correspondant à
la parole répétée trois fois par le prophète.
Les Juifs, ayant rejeté Christ, furent bientôt
dispersés sur toute la surface de la terre. LIsraël
spirituel a pris la place de la postérité littérale;
mais il continue dêtre assujetti aux puissances
terrestres, et il en sera ainsi jusquau rétablissement
du trône de David, jusquà ce que vienne
celui qui est son héritier légitime, le Messie,
le Prince de paix. Alors, la colère prendra fin. Les
événements qui doivent avoir lieu à la
fin de cette période vont être communiqués
maintenant à Daniel par lange.
VERS.
20-22: «20 Le bélier que tu as vu, et qui avait
des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses.
21 Le bouc, cest le roi de Javan. La grande corne entre
ses yeux, cest le premier roi. 22 Les quatre cornes
qui se sont élevées pour remplacer cette corne
brisée, ce sont quatre royaumes qui sélèveront
de cette nation, mais qui nauront pas autant de force.»
La
vision interprétée.--Comme les disciples le
dirent au Seigneur, nous pouvons nous aussi dire à
lange qui parla à Daniel: «Voici, maintenant
tu parles ouvertement, et tu nemploies aucune parabole».
Lexplication de la vision est donnée dans un
langage clair, pour quelle soit comprise. (Voir les
commentaires des versets 3-8). La caractéristique qui
distinguait lempire perse: lunion des deux nationalités
qui le composait, est représentée par les deux
cornes du bélier. La Grèce atteint lapogée
de sa gloire quand elle représenta une unité
sous la direction dAlexandre le Grand, peut-être
le général le plus fameux que le monde ait connu.
Cette partie de son histoire est représentée
par la première phase du bouc, donc la corne unique
et remarquable symbolisait Alexandre le Grand. A sa mort,
le royaume fut morcelé, mais très vite il se
consolida en quatre grandes divisions. Celles-ci sont représentées
par la seconde phase du bouc, quand les quatre cornes crûrent
à la place de la première qui avait été
brisée. Ces divisions neurent pas la puissance
de la première corne. Aucune delles ne posséda
la force du royaume originel. En peu de mots, lécrivain
inspiré nous donne une ébauche claire de ces
grands événements à propos desquels lhistorien
a écrit des tomes entiers.
VERS.
23-25: «23 A la fin de leur domination, lorsque les
pécheurs seront consumés, il sélèvera
un roi impudent et artificieux. 24 Sa puissance saccroîtra,
mais non par sa propre force; il fera dincroyables ravages,
il réussira dans ses entreprises, il détruira
les puissants et le peuple des saints. 25 A cause de sa postérité
et du succès de ses ruses, il aura de larrogance
dans le coeur, il fera périr beaucoup dhommes
qui vivaient paisiblement, et il sélèvera
contre le chef des chefs; mais il sera brisé, sans
leffort daucune main.»
Cette
puissance succède aux quatre divisions du royaume représenté
par le bouc pendant la dernière période de son
règne, cest-à-dire vers la fin de sa carrière.
Cest, bien sûr, la même puissance que la
petite corne des verset 9 et suivants. Appliquée à
Rome, comme nous lavons présenté dans
les observation sur le verset 9, tout devient harmonieux et
clair.
Un
roi impudent et artificieux.--En prédisant le châtiment
que cette puissance infligerait aux Juifs, Moïse lappelle
«nation au visage farouche» (Deutéronome
28: 49, 50). Aucun peuple neut une apparence aussi formidable
dans ses rangs belliqueux que les Romains.
De
lexpression «artificieux» ou «expert
en tromperies» (vers. Français courant), Moïse
dit dans le passage que nous venons de mentionner, «tu
nentendras point la langue». Ceci ne pouvait pas
sappliquer à la langue des Babyloniens, des Perses
ou des Grecs en référence aux Juifs, car le
Chaldéen et le Grec étaient couramment parlés
en Palestine. Mais ce nétait pas le cas du latin.
Quand
les pécheurs seront-ils consumés? On prend toujours
en compte la relation quil allait y avoir entre le peuple
de Dieu et ses oppresseurs. Ce peuple avait été
mené en captivité à cause de ses transgressions.
Sa persévérance dans le péché
lui attirait des châtiments chaque fois plus sévères.
A aucun moment, les Juifs en tant que nation ne furent aussi
corrompus moralement quau moment où ils tombèrent
sous la juridiction des Romains.
La
Rome papale saccroît, «mais non par sa propre
force».--Le succès des Romains était surtout
dû à laide de ses alliés, et aux
divisions qui existaient entre ses ennemis, et dont ils surent
toujours tirer profit. La Rome papale fut aussi puissante
grâce aux pouvoirs séculiers sur lesquels elle
exerça la suprématie spirituelle.
«Il
fera dincroyables ravages». Le Seigneur dit aux
Juifs, par le prophète Ezéchiel, quil
les livrerait à des hommes «qui ne travaillent
quà détruire» (Ezéchiel 21:36);
et la tuerie de 1.100.000 de Juifs par les armées romaines
lors de la destruction de Jérusalem fut une terrible
confirmation des paroles du prophète. Rome dans sa
seconde phase, la papale, occasionna la mort dun million
de martyrs.
«A
cause de sa prospérité et du succès de
ses ruses». Rome se distingua plus que toutes les autres
puissances par sa politique rusée, avec laquelle elle
parvint à dominer les nations. Cette caractéristique
se vit dans la Rome païenne et papale. Cest ainsi
quau moyen de la paix, elle réussit à
en détruire beaucoup.
Finalement,
dans la personne de lun de ses gouverneurs, Rome attenta
contre le Prince des princes, en dictant une sentence de mort
contre Jésus-Christ. «Mais il sera brisé,
sans leffort daucune main». Cest un
passage parallèle à la prophétie de Daniel
2:34, où la pierre «se détacha sans le
secours daucune main» et détruit toutes
les puissances terrestres.
VERS.
26-27: «26 Et la vision des soirs et des matins, dont
il sagit, est véritable. Pour toi tiens secrète
cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés.
27 Moi, Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade;
puis je me levai, et je moccupai des affaires du roi.
Jétais étonné de la vision, et
personne nen eut connaissance.»
«La
vision des soirs et des matins» se réfère
à la période des 2300 jours. En vue de la longue
période doppressions et de calamités qui
devaient tomber sur son peuple, Daniel sévanouit
et fut malade quelques jours. La vision létonnait,
mais il ne la comprenait pas. Pourquoi Gabriel naccomplit-il
pas à ce moment-là toutes ses instructions,
et ne fit-il pas comprendre la vision à Daniel? Sans
aucun doute parce que Daniel avait reçu tout ce quil
lui était possible de supporter et les instructions
supplémentaires furent donc reportées à
un moment ultérieur.