Sommes-nous
en droit d'affirmer que l'Eglise adventiste du septième
jour constitue la véritable Eglise du reste ? N'est-il
pas quelque peu risqué de formuler une telle assertion
? D'aucuns se demandent s'il est vraiment nécessaire
d'émettre pareille prétention, et s'il ne nous
suffirait pas de nous considérer comme l'une des branches
de la chrétienté, dotée certes de caractéristiques
nouvelles, intéressantes, mais nullement essentielles
au salut. Où nos ancêtres spirituels ont-ils
puisé cette idée que notre mouvement est l'Eglise
du reste suscitée par Dieu même ? Se peut-il
que, suivant la tendance des organisations naissantes qui
éprouvent des difficultés à percer, ces
derniers aient fait preuve d'un zèle excessif dans
leurs efforts pour faire progresser l'uvre ? Maintenant
que nous constituons une église bien établie,
mieux connue, implantée dans le monde entier, en plein
développement, dont les effectifs atteignent 2 500
000 membres, avons-nous encore besoin de ce genre de stimulant
? Par ailleurs, on peut faire observer que nous vivons une
époque très différente de la leur, beaucoup
mieux éclairée, où l'unité chrétienne
est de mise et où l'on s'efforce plutôt de reconnaître
ce qu'il peut y avoir de bon dans toutes les religions.
Bref, les anciennes prétentions adventistes à
être l'Eglise finale de Dieu sont-elles encore viables
? Nous croyons pouvoir répondre, sans hésitation
aucune, par l'affirmative.
Si nous nous référons au Manuel d'Eglise, au
paragraphe intitulé " Engagement baptismal et
baptême " (Ed. 1976, p. 44 à 46), nous y
voyons figurer une liste de treize questions, introduite par
cette phrase : " Les candidats au baptême doivent
pouvoir répondre affirmativement, en présence
de l'église, aux questions suivantes. " La place
dont nous disposons ne nous permet pas de rappeler la substance
de ces treize questions dont une seule mérite d'être
évoquée dans le cadre de notre sujet. Il s'agit
en fait de la toute dernière qui est ainsi conçue
: " Croyez-vous que l'Eglise adventiste du septième
jour constitue l'Eglise du reste, et que des hommes de toute
nation, de toute race et de toute langue sont invités
à en faire partie, et désirez-vous en devenir
membre ? "
De toute évidence, les auteurs du Manuel d'Eglise considèrent
l'Eglise adventiste comme l'Eglise du reste, mouvement d'origine
divine. Quant à savoir quels sont les auteurs de ce
Manuel, il suffit de se reporter à la toute première
page où l'on peut lire en sous-titre: "Edition
française de l'ouvrage Church Manual publié
en 1971 par la Conférence Générale des
adventistes du septième jour.
Au demeurant, la Conférence Générale
entend nous assurer qu'elle n'est pas l'auteur initial de
l'affirmation impliquée dans ladite question 13. En
effet, !'article 27 du paragraphe intitulé " Instruction
doctrinale pour candidats au baptême " (ouvr. cité,
p. 44)qui en est le pendant, se réfère d'emblée
à l'autorité des Ecritures, avec tout un faisceau
de textes bibliques à l'appui. La Bible, ici encore,
nous permettra de tirer les choses au clair; c'est donc à
elle que nous voulons nous référer.
Le dixième chapitre du livre de l'Apocalypse contient
une prophétie intéressante à plus d'un
titre. Celle-ci se présente comme une parenthèse
située entre la sixième et la septième
trompettes, ce qui nous permet de la localiser dans le temps
et de détenir du même coup la clé de son
interprétation. Il vaut la peine de relire en entier
ce chapitre 10 d'Apocalypse :
" Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel,
enveloppé d'une nuée; au-dessus de sa tête
était l'arc-en-ciel, et son visage était comme
le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. 2 Il tenait
dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit
sur la mer, et son pied gauche sur la terre; 3 et il cria
d'une voix forte, comme rugit un lion. Quand il cria, les
sept tonnerres firent entendre leurs voix. 4 Et quand les
sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j'allais écrire;
et j'entendis du ciel une voix qui disait: Scelle ce qu'on
dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas. 5 Et l'ange,
que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main
droite vers le ciel, 6 et jura par celui qui vit aux siècles
des siècles, qui a créé le ciel et les
choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la
mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de temps,
7 mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand
il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait,
comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes.
8 Et la voix, que j'avais entendue du ciel, me parla de nouveau,
et dit. Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l'ange
qui se tient debout sur la mer et sur la terre. 9 Et j'allai
vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et
il me dit : Prends-le, et avale-le; il sera amer à
tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du
miel. 10 Je pris le petit livre de la main de l'ange, et je
l'avalai; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand
je l'eus avalé, mes entrailles furent remplies d'amertume.
11 Puis on me dit: Il faut que tu prophétises de nouveau
sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois.
Bien que la septième trompette ne soit décrite
qu'aux versets 14 à 19 du chapitre 11, le fait que
celle-ci soit mentionnée au verset 7 d'Apocalypse 10
indique bien que la prophétie contenue dans ce chapitre
est étroitement liée à la septième
trompette et à l'accomplissement du " mystère
de Dieu ". Selon divers textes (Romains 16.2 5; 1 Corinthiens
2.7;Ephésiens3.8, 9 ; 6.19; Colossiens1.25-27; 2.2),
ce " mystère " est purement et simplement
l'Evangile de Jésus-Christ.
Une analyse d'Apocalypse 11.14-19 mise en parallèle
avec Daniel 7 à 9 permet de conclure que les événements
préparant ceux qui sont symbolisés par la septième
trompette devaient se dérouler entre 1844 et la seconde
venue du Christ. Logiquement, les événements
évoqués en Apocalypse 10 devaient donc également
se réaliser pendant ce même laps de temps. De
quels événements s'agit-il?
Les six premiers versets d'Apocalypse 10 donnent la signification
de ce que nous découvrirons plus loin comme étant
le message du premier ange:
1) Est signalée (verset 1) l'identité de l'
" ange puissant " qui descendait du ciel, porteur
d'une proclamation : celui-ci n'est autre que Jésus-Christ
lui-même (cf. Apocalypse 1.:13-16).
2) Est soulignée la portée mondiale du message
(versets 2 et 5 ).
3) Il est indiqué que ce message est étroitement
lié à un événement qui doit marquer
l'achèvement du temps prophétique
"
Aux jours de la voix du septième ange,
le mystère
de Dieu s'accomplirait (verset 7). "
Les versets 8 à 11 d'Apocalypse 10 et les deux premiers
versets du chapitre 11 dépeignent de façon précise
et succincte l'expérience que connaîtra le peuple
choisi de Dieu dans la proclamation du message du premier
ange dont il a été chargé.
Comme nous le verrons plus loin si l'on compare le contenu
d'Apocalypse 10 avec l'histoire du mouvement adventiste depuis
sa naissance en 1831, on verra sans peine que ce mouvement
a bel et bien accompli la prédiction de l'apôtre
Jean jusqu'en ses moindres détails. Faisant allusion
à la raison d'être d la prophétie, le
Christ dit : " Et maintenant je vous ai dit ces choses
avant qu'elles arrivent, afin que lorsqu'elles arriveront,
vous croyiez. " (Jean 14.29.) On sait qu'à l'exemple
de leur Maître les apôtres n'ont cessé
d'inviter leurs contemporains à accepter Jésus
comme le Messie sur la base des écrits des prophètes,
en montrant qu'il y avait accord entre les prophéties
et leur accomplissement.
La
réalisation d'une prophétie
Pour nous, l'apparition et le développement du mouvement
adventiste sur la scène de !'histoire depuis le milieu
du 19e siècle constituent une réalisation de
la prophétie d'Apocalypse 10, écrite plus de
1700 ans à l'avance sous l'inspiration divine, par
saint Jean, déporté sur l'île de Patmos.
Nous sommes ici sur un terrain solide. Loin d'être venue
à l'existence par la volonté des hommes, l'Eglise
adventiste du septième jour est entrée dans
l'histoire par la volonté même de Dieu. Comment
pourrions-nous sous-estimer un tel privilège?
Apocalypse 14.6-12 contient, on le sait, le message des trois
anges. Quelle indication y trouvons-nous touchant l'époque
à laquelle se rapportent ces messages? Au verset 7
figure ce membre de phrase significatif: "Car l'heure
de son jugement est venue." Cette déclaration
constituait la pièce maîtresse du message diffusé
par le mouvement adventiste qui vit le jour durant l'année
1831, sous l'impulsion première et providentielle de
William Miller.
Passionné par l'étude des prophéties
bibliques, cet humble et pieux fermier américain -
qui devait recevoir un peu plus tard une lettre de créance
de prédicateur baptiste - avait perçu le lien
existant entre cette annonce du jugement et la prophétie
des 2300 soirs et matins de Daniel 8 et 9. Conformément
à la croyance de l'époque, il interprétait
le " sanctuaire " mentionné en Daniel 8.14
comme symbolisant tout ou partie de la terre. Quant au "
jugement " évoqué en Apocalypse 14.7, il
l'assimilait à la purification dont il est fait mention
en Daniel 8.14. Estimant, à la suite d'une série
de théologiens, qu'en langage prophétique un
jour équivaut à une année solaire, et
que le point de départ des 2300 années était
de toute évidence 457av. J.-C., il parvint à
la conclusion que le Christ devait revenir pour purifier le
monde par le feu et rassembler ses élus vers la fin
de l'année juive 1843 qui correspondait en fait au
printemps de 1844. Aussi Miller pouvait-il écrire:
" En 1818, après deux années d'études
de la Bible, j'arrivai ainsi à la conclusion solennelle
que dans vingt-cinq années environ, toutes les affaires
de ce monde seraient arrivées à leur terme.
" - Apology and Defence, p.11,12.
C'est dans ces circonstances que le mouvement adventiste fut
suscité par Dieu en vue de la proclamation du premier
message d'Apocalypse 14. Attisé par le souffle de l'Esprit-Saint,
celui-ci se propagea comme un véritable feu de forêt.
D'après Ellen White, ce message, qui retentit aux quatre
coins du globe, et jusqu'en de lointaines stations missionnaires,
représentait le plus authentique réveil religieux
depuis la Pentecôte. (Lire La tragédie des siècles,
p. 385-404.) Aux Etats-Unis, William Miller, Josiah Litch,
Charles Fitch, Joseph Bates et plusieurs autres formaient
l'aile marchante du message adventiste. En Amérique
du Sud, c'était le prêtre chilien Manuel de Lacunza
y Diaz dont l'ouvrage " La Venue du Messie en gloire
et majesté ", traduit en plusieurs langues, eut
une influence considérable dans beaucoup de milieux.
En Angleterre, c'était Edward Irwing, et aux environs
de 1844, non moins de six cents autres prédicateurs
y annonçaient la bonne nouvelle du retour imminent
de Jésus-Christ. Pour l'Europe, il convient de mentionner,
entre autres, le pasteur Louis Gaussen, professeur de théologie
à Genève et auteur de Daniel, le Prophète,
ainsi que le professeur J.-H. Richter, directeur du Séminaire
missionnaire, à Barman (Allemagne). En France, ces
deux hommes avaient été précédés
de peu par le juriste Pierre Jean Agier, vice-président
de la Cour d'Appel de Paris, décédé en
1823.
Il n'est pas jusqu'à de jeunes enfants qui, poussés
par la Providence, se firent l'écho de la joyeuse nouvelle
en Scandinavie, prenant ainsi le relais des prédicateurs
adultes vite réduits au silence par le clergé
établi. En Afrique, dans le Proche-Orient et en Asie,
pendant un quart de siècle, le héraut du retour
de Jésus fut Joseph Wolff, infatigable prédicateur
d'origine juive qui, après des études suivies
dans un collège catholique à Rome, devait finalement
embrasser la foi protestante.
A cette époque, le monde vivait véritablement
dans un climat d'expectative, au point qu'un historien moderne,
parlant du 19e siècle, a pu écrire, non sans
une pointe d'ironie: " Désormais, on ne sait comment,
le nombre de prophètes va se multiplier de plus e n
plus." (Paul Vulliaud.) Hommes et femmes en grand nombre
se préparaient à rencontrer le souverain Juge
de toute la terre. Aux Etats-Unis, nation de tradition protestante,
de nombreuses églises ouvrirent leurs portes à
ceux qui proclamaient le message de la venue prochaine de
Jésus. Toutefois, à mesure que le jour attendu
s'approchait, l'opposition éclatait un peu partout,
si bien que beaucoup de croyants furent finalement placés
devant cette alternative: ou bien rester fidèles au
message du retour de Jésus, si cher à leurs
yeux, et risquer d'être exclus de leur église,
ou bien demeurer dans leurs communautés respectives
et être amenés tôt ou tard à récuser
le message adventiste. Ceci fut particulièrement vrai
durant la période qui succéda à la première
déception essuyée par les croyants adventistes
au printemps de l'année 1844.
En 1844, au cours de l'été, le message du deuxième
ange commença à être prêché
par ceux dont la foi au message du premier ange était
restée intacte malgré le délai inattendu
et de prime abord incompréhensible. Ceux-ci voyaient
surtout dans le second message une allusion directe aux églises
des Etats-Unis frappées de déchéance
spirituelle pour avoir rejeté le message du premier
ange.
Puis, vers la fin de l'été, fut organisé
le camp-meeting d'Exter (New Hampshire). Ce fut là
que devait retentir ce qu'on avait convenu d'appeler "
le cri de minuit ", à la suite des recherches
entreprises par Samuel Snow, qui lui avaient permis de découvrir
une erreur de six mois dans le calcul de la date indiquée
comme point de départ des 2 300 années. Grâce
à ces recherches, on réalisa bientôt que
le décret ordonnant la restauration et la reconstruction
de Jérusalem (Daniel 9.25) ne prit pas effet avant
l'automne de l'année 457 av. J.-C. Aussi bien, une
nouvelle date, le 22 octobre 1844, allait-elle être
avancée comme étant celle de la seconde venue
du Christ. En réalité, le dixième jour
du septième mois (Lévitique 14.29, 30), jour
de la fête des Expiations, ne devait pas tomber au printemps
comme on l'avait pensé jusque-là en se basant
sur le calendrier rabbinique, mais, d'après le calendrier
des Juifs caraïtes, au mois d'octobre, c'est-à-dire
à l'époque de la nouvelle lune du 7e mois de
l'année civile. Or, à l'époque, les adventistes
avaient la conviction que la fête juive des Expiations
préfigurait ni plus ni moins que le grand jour du retour
d u Christ.
Mais comment Dieu avait-il pu permettre la déconvenue
dont ils avaient souffert au printemps de 1844 ? Par ailleurs,
n'y avait-il pas quelque part dans la Bible un texte susceptible
de leur montrer que la Providence avait effectivement prévu
un délai avant l'arrivée glorieuse de leur Seigneur?
A force de sonder la Parole de Dieu, le peuple adventiste
finit par trouver dans la parabole des dix vierges (Matthieu
25) une illustration très éclairante de l'expérience
qu'ils étaient en train de vivre. " Comme l'époux
tardait, toutes [les vierges] s'assoupirent et s'endormirent.
" (Verset 5.) Les adventistes traversaient donc un temps
d'attente; un délai leur était imposé.
Mais voici qu' "au milieu de la nuit " (verset 6),
autrement dit à mi-chemin entre le printemps et l'automne
de cette année 1844, une nouvelle évidence se
présentait à eux, les tirant brusquement de
leur torpeur. A partir de là, ils se mirent à
préparer leurs lampes (verset7), et, poussés
par une ardeur renouvelée, ils s'en allèrent
annoncer partout: " Voici l'époux, allez à
sa rencontre! "
En Amérique du Nord, quelque 50000 personnes répondirent
à cet appel, et marchèrent résolument
à la rencontre du divin Epoux. Aussi peut-on imaginer
l'amertume de leur déception lorsque le 22 octobre
passa, sans qu'ils aient pu assister au retour de leur Sauveur.
Ceux qui subirent une telle déconvenue eurent évidemment
bien de la peine à entrevoir la main de Dieu prête
à les conduire à travers ces heures sombres
entre toutes. Et pourtant, cette même parole prophétique,
si riche de certitudes, sur laquelle leur foi s'était
appuyée, contenait la réponse aux questions
qui hantaient leurs esprits troublés: Pourquoi Jésus
n'est-il pas revenu? En quoi nous sommes-nous trompés?
Aurions-nous peut-être commis une simple erreur de calcul?
Sous
la conduite de Dieu
Pour l'heure, la foi du peuple adventiste fut mise à
rude épreuve. En tout cas, ceux qui s'étaient
laissé entraîner dans le sillage du mouvement,
poussés par des mobiles purement émotionnels,
ne tardèrent pas à mettre en veilleuse leur
bienheureuse espérance. En revanche, ceux dont la foi
était profondément enracinée dans la
Parole divine restèrent fermes comme le roc, inébranlables
malgré la défaillance de leurs anciens coreligionnaires
et les railleries des incrédules. Car ils étaient,
contre vents et marées, persuadés que Dieu demeurait
leur Guide. Pour eux, hommes de piété authentique,
c'était là une évidence indéniable.
Ayant appris la force de la prière, ils se mirent donc
à prier. Ayant mesuré dans le passé combien
l'étude des Ecritures est enrichissante, ils se mirent
à sonder leur Bible mieux que jamais. En tout état
de cause, dès l'aube du mouvement, la prière
fervente jointe à l'étude passionnée
des textes sacrés lui avaient tenu lieu de carte et
de boussole. Jusque-là, Dieu s'était servi de
ces moyens pour conduire son peuple sous un ciel lourd de
menaces et à travers de terribles orages. Certes, présentement,
ils devaient affronter une tempête telle qu'ils n'en
avaient jamais vu de semblable; mais, quoi qu'il advienne,
ils étaient déterminés à ne pas
abandonner le navire. Ils redoublèrent donc de vigilance
afin de suivre le meilleur itinéraire (Actes 17.27),
se confiant sans réserve en Celui qui les avait guidés
tout au long du voyage vers le havre de la sécurité
parfaite et éternelle.
Et voici, tandis qu'ils priaient et étudiaient les
Ecritures, la lumière d'en haut traversa les épaisses
ténèbres qui semblaient devoir les étouffer
sans retour. Sous l'impulsion de l'Esprit-Saint, une vérité
toute neuve jaillissant des prophéties de Daniel et
de l'Apocalypse commença à se faire jour devant
leurs yeux, peu à peu libérés de leurs
écailles.
Pendant les semaines qui suivirent immédiatement la
seconde déception de 1844, ils avaient centré
leurs recherches sur la doctrine du sanctuaire. C'est du reste
ce que sous-entendait la prophétie d'Apocalypse 10
et les deux premiers versets du chapitre 11. Cette nouvelle
étude du sujet eut pour effet de projeter un éclairage
nouveau sur le message du premier ange dont ils avaient été
les porte-parole depuis 1831, et notamment sur la phrase:
" L'heure de son jugement est venue. " Ils allaient,
enfin, connaître la solution de l'énigme posée
par leur grande déception de l'automne de 1844. La
clé de cette énigme peut se résumer ainsi
: cette année mémorable, Jésus devait
non pas sortir des parvis célestes pour revenir sur
la terre, mais pénétrer dans le lieu très
saint du sanctuaire céleste afin d'inaugurer la seconde
phase de son sacerdoce, au grand jour antitypique des Expiations.
Alors, un événement inouï devait se produire,
que nous décrit ainsi le prophète Daniel: "
Le tribunal siégea, et les livres furent ouverts. "
(Daniel 7.10, version Pirot-Clamer.)
Le 22 octobre 1844 a donc marqué le début du
dénouement de la grande controverse séculaire
entre le bien et le mal. Dieu étant juste et saint,
lorsque à la fin du millénium s'achèvera
le conflit gigantesque, la totalité des problèmes
recevront nécessairement leur solution propre à
la satisfaction de tous les êtres concernés.
La Bible nous en fait la promesse (Hébreux 6.17-19);
c'est donc une certitude. Car, par sa vie ici-bas, sa mort
sur la croix et son ministère dans le sanctuaire céleste,
Jésus-Christ aura parfaitement et définitivement
justifié le caractère de Dieu devant l'univers
entier, établissant ainsi la sécurité
éternelle de toutes ses créatures.