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Thomas BLINCOE

Une Eglise unique

La naissance et l'histoire du mouvement adventiste réalisent les prédictions de la prophétie.
Message délivré en octobre 1976 - Réunion de prière

 

Sommes-nous en droit d'affirmer que l'Eglise adventiste du septième jour constitue la véritable Eglise du reste ? N'est-il pas quelque peu risqué de formuler une telle assertion ? D'aucuns se demandent s'il est vraiment nécessaire d'émettre pareille prétention, et s'il ne nous suffirait pas de nous considérer comme l'une des branches de la chrétienté, dotée certes de caractéristiques nouvelles, intéressantes, mais nullement essentielles au salut. Où nos ancêtres spirituels ont-ils puisé cette idée que notre mouvement est l'Eglise du reste suscitée par Dieu même ? Se peut-il que, suivant la tendance des organisations naissantes qui éprouvent des difficultés à percer, ces derniers aient fait preuve d'un zèle excessif dans leurs efforts pour faire progresser l'œuvre ? Maintenant que nous constituons une église bien établie, mieux connue, implantée dans le monde entier, en plein développement, dont les effectifs atteignent 2 500 000 membres, avons-nous encore besoin de ce genre de stimulant ? Par ailleurs, on peut faire observer que nous vivons une époque très différente de la leur, beaucoup mieux éclairée, où l'unité chrétienne est de mise et où l'on s'efforce plutôt de reconnaître ce qu'il peut y avoir de bon dans toutes les religions.

Bref, les anciennes prétentions adventistes à être l'Eglise finale de Dieu sont-elles encore viables ? Nous croyons pouvoir répondre, sans hésitation aucune, par l'affirmative.

Si nous nous référons au Manuel d'Eglise, au paragraphe intitulé " Engagement baptismal et baptême " (Ed. 1976, p. 44 à 46), nous y voyons figurer une liste de treize questions, introduite par cette phrase : " Les candidats au baptême doivent pouvoir répondre affirmativement, en présence de l'église, aux questions suivantes. " La place dont nous disposons ne nous permet pas de rappeler la substance de ces treize questions dont une seule mérite d'être évoquée dans le cadre de notre sujet. Il s'agit en fait de la toute dernière qui est ainsi conçue : " Croyez-vous que l'Eglise adventiste du septième jour constitue l'Eglise du reste, et que des hommes de toute nation, de toute race et de toute langue sont invités à en faire partie, et désirez-vous en devenir membre ? "

De toute évidence, les auteurs du Manuel d'Eglise considèrent l'Eglise adventiste comme l'Eglise du reste, mouvement d'origine divine. Quant à savoir quels sont les auteurs de ce Manuel, il suffit de se reporter à la toute première page où l'on peut lire en sous-titre: "Edition française de l'ouvrage Church Manual publié en 1971 par la Conférence Générale des adventistes du septième jour.

Au demeurant, la Conférence Générale entend nous assurer qu'elle n'est pas l'auteur initial de l'affirmation impliquée dans ladite question 13. En effet, !'article 27 du paragraphe intitulé " Instruction doctrinale pour candidats au baptême " (ouvr. cité, p. 44)qui en est le pendant, se réfère d'emblée à l'autorité des Ecritures, avec tout un faisceau de textes bibliques à l'appui. La Bible, ici encore, nous permettra de tirer les choses au clair; c'est donc à elle que nous voulons nous référer.

Le dixième chapitre du livre de l'Apocalypse contient une prophétie intéressante à plus d'un titre. Celle-ci se présente comme une parenthèse située entre la sixième et la septième trompettes, ce qui nous permet de la localiser dans le temps et de détenir du même coup la clé de son interprétation. Il vaut la peine de relire en entier ce chapitre 10 d'Apocalypse :
" Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d'une nuée; au-dessus de sa tête était l'arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. 2 Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre; 3 et il cria d'une voix forte, comme rugit un lion. Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. 4 Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j'allais écrire; et j'entendis du ciel une voix qui disait: Scelle ce qu'on dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas. 5 Et l'ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, 6 et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de temps, 7 mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes.
8 Et la voix, que j'avais entendue du ciel, me parla de nouveau, et dit. Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. 9 Et j'allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends-le, et avale-le; il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. 10 Je pris le petit livre de la main de l'ange, et je l'avalai; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus avalé, mes entrailles furent remplies d'amertume. 11 Puis on me dit: Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois.

Bien que la septième trompette ne soit décrite qu'aux versets 14 à 19 du chapitre 11, le fait que celle-ci soit mentionnée au verset 7 d'Apocalypse 10 indique bien que la prophétie contenue dans ce chapitre est étroitement liée à la septième trompette et à l'accomplissement du " mystère de Dieu ". Selon divers textes (Romains 16.2 5; 1 Corinthiens 2.7;Ephésiens3.8, 9 ; 6.19; Colossiens1.25-27; 2.2), ce " mystère " est purement et simplement l'Evangile de Jésus-Christ.
Une analyse d'Apocalypse 11.14-19 mise en parallèle avec Daniel 7 à 9 permet de conclure que les événements préparant ceux qui sont symbolisés par la septième trompette devaient se dérouler entre 1844 et la seconde venue du Christ. Logiquement, les événements évoqués en Apocalypse 10 devaient donc également se réaliser pendant ce même laps de temps. De quels événements s'agit-il?
Les six premiers versets d'Apocalypse 10 donnent la signification de ce que nous découvrirons plus loin comme étant le message du premier ange:
1) Est signalée (verset 1) l'identité de l' " ange puissant " qui descendait du ciel, porteur d'une proclamation : celui-ci n'est autre que Jésus-Christ lui-même (cf. Apocalypse 1.:13-16).
2) Est soulignée la portée mondiale du message (versets 2 et 5 ).
3) Il est indiqué que ce message est étroitement lié à un événement qui doit marquer l'achèvement du temps prophétique

" Aux jours de la voix du septième ange, … le mystère de Dieu s'accomplirait (verset 7). "
Les versets 8 à 11 d'Apocalypse 10 et les deux premiers versets du chapitre 11 dépeignent de façon précise et succincte l'expérience que connaîtra le peuple choisi de Dieu dans la proclamation du message du premier ange dont il a été chargé.
Comme nous le verrons plus loin si l'on compare le contenu d'Apocalypse 10 avec l'histoire du mouvement adventiste depuis sa naissance en 1831, on verra sans peine que ce mouvement a bel et bien accompli la prédiction de l'apôtre Jean jusqu'en ses moindres détails. Faisant allusion à la raison d'être d la prophétie, le Christ dit : " Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que lorsqu'elles arriveront, vous croyiez. " (Jean 14.29.) On sait qu'à l'exemple de leur Maître les apôtres n'ont cessé d'inviter leurs contemporains à accepter Jésus comme le Messie sur la base des écrits des prophètes, en montrant qu'il y avait accord entre les prophéties et leur accomplissement.

La réalisation d'une prophétie

Pour nous, l'apparition et le développement du mouvement adventiste sur la scène de !'histoire depuis le milieu du 19e siècle constituent une réalisation de la prophétie d'Apocalypse 10, écrite plus de 1700 ans à l'avance sous l'inspiration divine, par saint Jean, déporté sur l'île de Patmos. Nous sommes ici sur un terrain solide. Loin d'être venue à l'existence par la volonté des hommes, l'Eglise adventiste du septième jour est entrée dans l'histoire par la volonté même de Dieu. Comment pourrions-nous sous-estimer un tel privilège?

Apocalypse 14.6-12 contient, on le sait, le message des trois anges. Quelle indication y trouvons-nous touchant l'époque à laquelle se rapportent ces messages? Au verset 7 figure ce membre de phrase significatif: "Car l'heure de son jugement est venue." Cette déclaration constituait la pièce maîtresse du message diffusé par le mouvement adventiste qui vit le jour durant l'année 1831, sous l'impulsion première et providentielle de William Miller.

Passionné par l'étude des prophéties bibliques, cet humble et pieux fermier américain - qui devait recevoir un peu plus tard une lettre de créance de prédicateur baptiste - avait perçu le lien existant entre cette annonce du jugement et la prophétie des 2300 soirs et matins de Daniel 8 et 9. Conformément à la croyance de l'époque, il interprétait le " sanctuaire " mentionné en Daniel 8.14 comme symbolisant tout ou partie de la terre. Quant au " jugement " évoqué en Apocalypse 14.7, il l'assimilait à la purification dont il est fait mention en Daniel 8.14. Estimant, à la suite d'une série de théologiens, qu'en langage prophétique un jour équivaut à une année solaire, et que le point de départ des 2300 années était de toute évidence 457av. J.-C., il parvint à la conclusion que le Christ devait revenir pour purifier le monde par le feu et rassembler ses élus vers la fin de l'année juive 1843 qui correspondait en fait au printemps de 1844. Aussi Miller pouvait-il écrire: " En 1818, après deux années d'études de la Bible, j'arrivai ainsi à la conclusion solennelle que dans vingt-cinq années environ, toutes les affaires de ce monde seraient arrivées à leur terme. " - Apology and Defence, p.11,12.

C'est dans ces circonstances que le mouvement adventiste fut suscité par Dieu en vue de la proclamation du premier message d'Apocalypse 14. Attisé par le souffle de l'Esprit-Saint, celui-ci se propagea comme un véritable feu de forêt. D'après Ellen White, ce message, qui retentit aux quatre coins du globe, et jusqu'en de lointaines stations missionnaires, représentait le plus authentique réveil religieux depuis la Pentecôte. (Lire La tragédie des siècles, p. 385-404.) Aux Etats-Unis, William Miller, Josiah Litch, Charles Fitch, Joseph Bates et plusieurs autres formaient l'aile marchante du message adventiste. En Amérique du Sud, c'était le prêtre chilien Manuel de Lacunza y Diaz dont l'ouvrage " La Venue du Messie en gloire et majesté ", traduit en plusieurs langues, eut une influence considérable dans beaucoup de milieux. En Angleterre, c'était Edward Irwing, et aux environs de 1844, non moins de six cents autres prédicateurs y annonçaient la bonne nouvelle du retour imminent de Jésus-Christ. Pour l'Europe, il convient de mentionner, entre autres, le pasteur Louis Gaussen, professeur de théologie à Genève et auteur de Daniel, le Prophète, ainsi que le professeur J.-H. Richter, directeur du Séminaire missionnaire, à Barman (Allemagne). En France, ces deux hommes avaient été précédés de peu par le juriste Pierre Jean Agier, vice-président de la Cour d'Appel de Paris, décédé en 1823.

Il n'est pas jusqu'à de jeunes enfants qui, poussés par la Providence, se firent l'écho de la joyeuse nouvelle en Scandinavie, prenant ainsi le relais des prédicateurs adultes vite réduits au silence par le clergé établi. En Afrique, dans le Proche-Orient et en Asie, pendant un quart de siècle, le héraut du retour de Jésus fut Joseph Wolff, infatigable prédicateur d'origine juive qui, après des études suivies dans un collège catholique à Rome, devait finalement embrasser la foi protestante.

A cette époque, le monde vivait véritablement dans un climat d'expectative, au point qu'un historien moderne, parlant du 19e siècle, a pu écrire, non sans une pointe d'ironie: " Désormais, on ne sait comment, le nombre de prophètes va se multiplier de plus e n plus." (Paul Vulliaud.) Hommes et femmes en grand nombre se préparaient à rencontrer le souverain Juge de toute la terre. Aux Etats-Unis, nation de tradition protestante, de nombreuses églises ouvrirent leurs portes à ceux qui proclamaient le message de la venue prochaine de Jésus. Toutefois, à mesure que le jour attendu s'approchait, l'opposition éclatait un peu partout, si bien que beaucoup de croyants furent finalement placés devant cette alternative: ou bien rester fidèles au message du retour de Jésus, si cher à leurs yeux, et risquer d'être exclus de leur église, ou bien demeurer dans leurs communautés respectives et être amenés tôt ou tard à récuser le message adventiste. Ceci fut particulièrement vrai durant la période qui succéda à la première déception essuyée par les croyants adventistes au printemps de l'année 1844.

En 1844, au cours de l'été, le message du deuxième ange commença à être prêché par ceux dont la foi au message du premier ange était restée intacte malgré le délai inattendu et de prime abord incompréhensible. Ceux-ci voyaient surtout dans le second message une allusion directe aux églises des Etats-Unis frappées de déchéance spirituelle pour avoir rejeté le message du premier ange.

Puis, vers la fin de l'été, fut organisé le camp-meeting d'Exter (New Hampshire). Ce fut là que devait retentir ce qu'on avait convenu d'appeler " le cri de minuit ", à la suite des recherches entreprises par Samuel Snow, qui lui avaient permis de découvrir une erreur de six mois dans le calcul de la date indiquée comme point de départ des 2 300 années. Grâce à ces recherches, on réalisa bientôt que le décret ordonnant la restauration et la reconstruction de Jérusalem (Daniel 9.25) ne prit pas effet avant l'automne de l'année 457 av. J.-C. Aussi bien, une nouvelle date, le 22 octobre 1844, allait-elle être avancée comme étant celle de la seconde venue du Christ. En réalité, le dixième jour du septième mois (Lévitique 14.29, 30), jour de la fête des Expiations, ne devait pas tomber au printemps comme on l'avait pensé jusque-là en se basant sur le calendrier rabbinique, mais, d'après le calendrier des Juifs caraïtes, au mois d'octobre, c'est-à-dire à l'époque de la nouvelle lune du 7e mois de l'année civile. Or, à l'époque, les adventistes avaient la conviction que la fête juive des Expiations préfigurait ni plus ni moins que le grand jour du retour d u Christ.

Mais comment Dieu avait-il pu permettre la déconvenue dont ils avaient souffert au printemps de 1844 ? Par ailleurs, n'y avait-il pas quelque part dans la Bible un texte susceptible de leur montrer que la Providence avait effectivement prévu un délai avant l'arrivée glorieuse de leur Seigneur?

A force de sonder la Parole de Dieu, le peuple adventiste finit par trouver dans la parabole des dix vierges (Matthieu 25) une illustration très éclairante de l'expérience qu'ils étaient en train de vivre. " Comme l'époux tardait, toutes [les vierges] s'assoupirent et s'endormirent. " (Verset 5.) Les adventistes traversaient donc un temps d'attente; un délai leur était imposé. Mais voici qu' "au milieu de la nuit " (verset 6), autrement dit à mi-chemin entre le printemps et l'automne de cette année 1844, une nouvelle évidence se présentait à eux, les tirant brusquement de leur torpeur. A partir de là, ils se mirent à préparer leurs lampes (verset7), et, poussés par une ardeur renouvelée, ils s'en allèrent annoncer partout: " Voici l'époux, allez à sa rencontre! "

En Amérique du Nord, quelque 50000 personnes répondirent à cet appel, et marchèrent résolument à la rencontre du divin Epoux. Aussi peut-on imaginer l'amertume de leur déception lorsque le 22 octobre passa, sans qu'ils aient pu assister au retour de leur Sauveur. Ceux qui subirent une telle déconvenue eurent évidemment bien de la peine à entrevoir la main de Dieu prête à les conduire à travers ces heures sombres entre toutes. Et pourtant, cette même parole prophétique, si riche de certitudes, sur laquelle leur foi s'était appuyée, contenait la réponse aux questions qui hantaient leurs esprits troublés: Pourquoi Jésus n'est-il pas revenu? En quoi nous sommes-nous trompés? Aurions-nous peut-être commis une simple erreur de calcul?

Sous la conduite de Dieu

Pour l'heure, la foi du peuple adventiste fut mise à rude épreuve. En tout cas, ceux qui s'étaient laissé entraîner dans le sillage du mouvement, poussés par des mobiles purement émotionnels, ne tardèrent pas à mettre en veilleuse leur bienheureuse espérance. En revanche, ceux dont la foi était profondément enracinée dans la Parole divine restèrent fermes comme le roc, inébranlables malgré la défaillance de leurs anciens coreligionnaires et les railleries des incrédules. Car ils étaient, contre vents et marées, persuadés que Dieu demeurait leur Guide. Pour eux, hommes de piété authentique, c'était là une évidence indéniable.

Ayant appris la force de la prière, ils se mirent donc à prier. Ayant mesuré dans le passé combien l'étude des Ecritures est enrichissante, ils se mirent à sonder leur Bible mieux que jamais. En tout état de cause, dès l'aube du mouvement, la prière fervente jointe à l'étude passionnée des textes sacrés lui avaient tenu lieu de carte et de boussole. Jusque-là, Dieu s'était servi de ces moyens pour conduire son peuple sous un ciel lourd de menaces et à travers de terribles orages. Certes, présentement, ils devaient affronter une tempête telle qu'ils n'en avaient jamais vu de semblable; mais, quoi qu'il advienne, ils étaient déterminés à ne pas abandonner le navire. Ils redoublèrent donc de vigilance afin de suivre le meilleur itinéraire (Actes 17.27), se confiant sans réserve en Celui qui les avait guidés tout au long du voyage vers le havre de la sécurité parfaite et éternelle.

Et voici, tandis qu'ils priaient et étudiaient les Ecritures, la lumière d'en haut traversa les épaisses ténèbres qui semblaient devoir les étouffer sans retour. Sous l'impulsion de l'Esprit-Saint, une vérité toute neuve jaillissant des prophéties de Daniel et de l'Apocalypse commença à se faire jour devant leurs yeux, peu à peu libérés de leurs écailles.

Pendant les semaines qui suivirent immédiatement la seconde déception de 1844, ils avaient centré leurs recherches sur la doctrine du sanctuaire. C'est du reste ce que sous-entendait la prophétie d'Apocalypse 10 et les deux premiers versets du chapitre 11. Cette nouvelle étude du sujet eut pour effet de projeter un éclairage nouveau sur le message du premier ange dont ils avaient été les porte-parole depuis 1831, et notamment sur la phrase: " L'heure de son jugement est venue. " Ils allaient, enfin, connaître la solution de l'énigme posée par leur grande déception de l'automne de 1844. La clé de cette énigme peut se résumer ainsi : cette année mémorable, Jésus devait non pas sortir des parvis célestes pour revenir sur la terre, mais pénétrer dans le lieu très saint du sanctuaire céleste afin d'inaugurer la seconde phase de son sacerdoce, au grand jour antitypique des Expiations. Alors, un événement inouï devait se produire, que nous décrit ainsi le prophète Daniel: " Le tribunal siégea, et les livres furent ouverts. " (Daniel 7.10, version Pirot-Clamer.)

Le 22 octobre 1844 a donc marqué le début du dénouement de la grande controverse séculaire entre le bien et le mal. Dieu étant juste et saint, lorsque à la fin du millénium s'achèvera le conflit gigantesque, la totalité des problèmes recevront nécessairement leur solution propre à la satisfaction de tous les êtres concernés. La Bible nous en fait la promesse (Hébreux 6.17-19); c'est donc une certitude. Car, par sa vie ici-bas, sa mort sur la croix et son ministère dans le sanctuaire céleste, Jésus-Christ aura parfaitement et définitivement justifié le caractère de Dieu devant l'univers entier, établissant ainsi la sécurité éternelle de toutes ses créatures.

© 2002 - CERA