Ellen WHITE

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Robert PIERSON

LE TEMPS DU REVEIL

Appel au réveil lancé par le conseil annuel de la Conférence Générale en octobre 1973.

 

Aux membres de l'Eglise adventiste du monde entier de la part des délégués de la commission consultative réunie à Washington lors du conseil annuel de la Conférence générale, du 7 au 18 octobre 1973.

Nous croyons que le retour de Jésus a été différé, que les raisons de ce délai n'ont rien de mystérieux et que la préoccupation essentielle de l'Eglise adventiste du septième jour est de remettre de l'ordre dans ses priorités, aux niveaux individuel et collectif, afin de hâter le retour de notre Seigneur.
Nous ne sommes pas les panier responsables, dans l'histoire de l'Eglise adventiste, à prendre conscience de l'urgence de préparer l'Eglise à recevoir la totalité d e la " pluie de l'arrière-saison " - " le grand cri du message du troisième ange " - et à voir le retour triomphal d'un Seigneur attendu. Le messager spécial de Dieu au peuple du reste a souvent lancé des appels dans ce sens.

Apparition d'un quatrième ange

Précise et explicite est sa déclaration de 1892 à ce sujet : " Le grand cri du troisième ange a déjà commencé par la révélation de la justice du Christ, le Rédempteur qui pardonne le péché. Ce sont là les premiers rayons de la lumière de l'ange dont la gloire va remplir toute la terre. " - Ellen White, Messages choisis, vol. 1, p. 425.
Cette affirmation inspirée montre que la prophétie d'Apocalypse 18.1-4 - dans laquelle " un autre ange " se joint aux trois anges d'Apocalypse 14 pour illuminer la terre de leur gloire - avait alors commencé à s'accomplir. Ainsi, au cours des quatre années qui ont suivi la célèbre Conférence générale de Minneapolis en 1888 la remise en valeur mobilisatrice de la justice par la foi avait suffisamment stimulé l'Eglise adventiste pour qu'Ellen White puisse dire que le " grand cri " avait commencé.
La question qui a donc prédominé, à ce conseil annuel de 1973, est la suivante : que sont devenus le message et l'expérience qui, vers 1892, avaient entraînés l'amorce d'un message universel d'invitation et d'avertissement ?
Dans nos efforts sincères pour trouver des réponses à cette question, nous n'avons nullement l'intention de blâmer ceux qui furent les premiers à entendre ce message, ni ceux qui ont dirigé l'œuvre jusqu'à nos jours. Néanmoins, nous avons résolu de découvrir les pièges d'hier afin d'éviter d'y retomber aujourd'hui. Mais surtout, nous pensons que notre expérience présente est plus importante, à savoir : trouver le chemin qui mène des erreurs du passé à la réussite éclair! Car le temps de la " pluie de l'arrière-saison " a duré trop d'années.
Nous sommes conscients que dans nos rangs plusieurs membres font de riches et victorieuses expériences. Ils ont reçu la pluie de la première saison et se réjouissent dans le Seigneur. Mai ce n'est pas une raison suffisante pour être satisfait. Au niveau collectif, l'Eglise se trouve encore dans les conditions laodicéennes décrites par le témoin fidèle et véritable de l'Apocalypse. Aussi, dans sa tentative de découverte des raisons particulières à l'échec et au retard, le conseil a relevé trois facteurs principaux :
1. Les responsables et les membres n'ont pas pleinement accepté l'analyse du Christ et son appel aux Laodicéens comme un message personnel.
2. Dans certains domaines, les responsables et les membres désobéissent aux directives divines, aussi bien dans leur vie privée que dans la direction des affaires de l'Eglise.
3. Les responsables et les membres n'ont pas accompli la tâche confiée à l'Eglise.

Bien décoder le message

Puisque la pluie de l'arrière-saison n'a pas encore été expérimentée, les délégués du conseil annuel ont été amenés à conclure que le message du Christ aux Laodicéens n'a pas été bien écouté et compris. L'apogée des événements prédit dans la citation suivante n'a pas été atteinte : cela indique que le besoin d'un peuple qui réponde aux attentes du témoin fidèle se fait encore sentir. " Ceux qui saisissent chaque occasion, qui supportent chaque épreuve et surmontent les difficultés, quelque soit le prix à payer pour cela, sont ceux qui ont prêté attention au conseil du témoin fidèle ; ils recevront la pluie de l'arrière-saison et seront donc prêts pour la translation. " - Ellen White, Testimonies for the Church,vol.1, p.187; cf. Témoignages pour l'Eglise, vol. 1, p.70.

Répondre à l'appel lancé à Laodicée

Le message à Laodicée demande d'avoir des affinités particulières avec Jésus-Christ : de ce rapport naîtra un peuple qualifié, un peuple triomphant qui vaincra, selon les propres paroles de Jésus, " comme moi j'ai vaincu " (Apocalypse 3.21). Ce message va provoquer la formation d'un peuple que Dieu n'aura pas honte de présenter - tel un échantillon de ceux " qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus " -, d'un peuple qui aura appris par l'expérience que tout ce qui est bon résulte du support puissant de Dieu. Il pourra être confié à ces gens une puissance particulière parce qu'ils l'utiliseront de la même façon que Jésus l'a employée ; dans tous les domaines de la vie, ils refléteront effectivement le caractère de Jésus.
Devenir semblable à Jésus en paroles et en actions est le but du processus que l'on appelle " justification par la foi ". " La justice du Christ n'est pas un manteau pour couvrir le péché non confessé et non pardonné ; c'est un principe de vie qui transforme le caractère et contrôle le comportement. La sainteté, c'est être entièrement pour Dieu - il s'agit de laisser les principes du ciel habiter complètement son cœur et sa vie. " - Ellen White, The Desire of Ages, p. 555, 556; cf. Jésus-Christ, p. 549.
En tant que délégués à ce conseil annuel, nous croyons que le fait de comprendre et d'expérimenter tout ce que l'expression " justice par la foi " signifie est au cœur des besoins de l'Eglise. Une telle justice est constituée par le vécu de la volonté de Dieu grâce à une foi permanente dans sa puissance. Dieu attend une génération d' " adventistes " qui démontrent que son style de vie peut vraiment être adopté sur la terre, que Jésus n'a pas proposé un exemple hors de la portée de ses disciples, que sa bienveillance peut nous empêcher de tomber et nous présenter débarrassé de toute souillure (Jude 24).
Chaque membre de l'Eglise de Laodicée a besoin de plus qu'une simple connaissance théorique ou même doctrinale de la Parole : toute sa vie et sa volonté a besoin de céder devant l'autorité de la Bible et de l'Esprit de la prophétie. Cette capitulation peut entraîner des changements spectaculaires dans le style de vie personnel, dans la politique des institutions et dans les pratiques religieuses. Chaque membre doit admettre qu'il a une part de responsabilité aussi bien pour hâter que pour retarder le retour de Jésus-Christ. Une servante de Dieu a dit : " Lorsque le caractère du Christ sera parfaitement reproduit dans ses disciples, il reviendra pour les réclamer comme siens. " - Ellen White, Paraboles, p. 51.

Un problème d'incohérence

En tant que dirigeants de ce conseil annuel, nous avons dû admettre en toute bonne foi qu'il y a des contradictions entre le discours de l'Eglise et ses pratiques, et que leur permettre de continuer d'exister retarde systématiquement la pleine réalisation de la mission de l'Eglise et la venue du Christ.
Par amour, Dieu a communiqué à l'Eglise adventiste du septième jour des conseils inspirés qui éclairent les déclarations des Ecritures et aident à les mettre en pratique. Ces conseils couvrent presque tous les domaines de l'expérience et du témoignage chrétiens. En tant qu'adventistes du septième jour nous ne pouvons pas prétendre ignorer les attentes de Dieu, ce qu'il espère pour chaque personne ou pour l'Eglise. Si nous nous désintéressons des projets de Dieu ou si nous rejetons ses conseils, cela équivaut à un acte de révolte ; cette insoumission affecte notre rapport avec la venue du Seigneur. En d'autres termes, " A cause de notre désobéissance, nous devrons peut-être demeurer dans ce monde de nombreuses années encore, comme cela est arrivé aux enfants d'Israël. " - Ellen White, Lettre 184, 1901 ; cf. Evangéliser, p. 621.
Lors de ce conseil annuel, les responsables ont formé des petits groupes d'étude afin d'examiner attentivement les différents secteurs ou un échec à suivre les conseils divins a pu se faire sentir. Ils ont mis en évidence le besoin de manifester plus d'intérêt pour l'observation du sabbat, pour la gestion de ce que Dieu nous donne, pour la protection des chemins d'accès de notre âme et pour la pratique des principes généraux et spécifiques d'une vie saine. " Ce travail devra être effectué afin que Son peuple soit à Ses yeux un peuple accompli " - Ellen White, Testimonies for the Church, vol. 9. p. 154; cf. Témoignages pour l'Eglise, vol. 3, p. 422. Les responsables du conseil ont pris au sérieux cette déclaration inspirée.
Les groupes d'études ont mis en évidence un affaiblissement de la moralité, en particulier une attitude plus désinvolte vis à vis du divorce et du remariage. La tendance à imiter de plus en plus le monde dans les vêtements et les ornements a aussi été l'objet de préoccupations.
Ces groupes d'études ont passé en revue les différents types d'institutions adventistes, montrant que certaines, à différents égards, perdent peu à peu leur trait distinctif, celui d'instruments pour l'avancement de l'œuvre de Dieu sur la terre (Voir Ellen White, Fundamentals of Christian Education, p. 351). Bien que de sérieux efforts de réforme aient été entrepris, on doit reconnaître que plus les institutions grandissent, plus elles deviennent difficile à réformer.
A une époque où la conscience sociale se développe et où les changements sociaux se multiplient, les institutions adventistes peuvent s'engager, avec le monde, dans diverses entreprises louables tout en négligeant le travail que seule l'Eglise du reste peut accomplir (Voir Review & Herald, 26 nov. 1970).
Une des plus terribles menaces pour nos institutions d'enseignement supérieur se trouve dans les philosophies et théologies trompeuses qui peuvent être inconsciemment assimilées par nos futurs professeurs, alors qu'ils fréquentent les universités, et qui sont plus tard introduites dans les écoles adventistes, tel le "vin" de Babylone (Apocalypse14.8-10;18.1-4).
Enfin, nous reconnaissons qu'une menace constante pour la spiritualité s'enracine dans l'accroissement du confort et du niveau de vie, ainsi que dans le désir d'avoir des salaires équivalents à ceux offerts par d'autres entreprises. Mais " le fondement de la vérité actuelle a été posé dans le renoncement et le sacrifice de soi.[ ...] Veillons, de peur d'abandonner l'esprit de simplicité et de sacrifice qui a marqué notre œuvre à ses débuts." - Ellen White, Messages choisis, vol. 2, p. 225, 226.

Un rôle irremplaçable

En passant en revue ces aspects, et d'autres, de la vie du peuple de Dieu et des institutions de l'Eglise, le conseil s'est posé la question de savoir si la plupart de ces points représentent ou non une insoumission à l'autorité et à la volonté de Dieu si clairement exprimée dans sa parole et dans les écrits inspirés par l'Esprit de la prophétie. Sans vouloir pointer du doigt des domaines précis, le conseil plaide auprès du peuple de Dieu, où qu'il soit, pour qu'il réponde à l'appel au réveil et à la réforme et pour qu'il opère les changements nécessaires à la qualification de l'Eglise, afin qu'elle représente justement le Christ et qu'elle remplisse sa mission particulière.
En tant que délégués à ce conseil annuel nous sommes bien conscients d'un facteur de retard du retour du Christ : la tâche qui consiste à communiquer les messages des trois anges au monde entier (Apocalypse 14 et 18) n'est pas achevée. Avec Ellen White. nous croyons que le Christ ne peut pas revenir tant que le monde entier n'a pas eu une occasion favorable d'entendre le message de salut de Dieu. Elle écrit par exemple : " Si le dessein de Dieu avait été accompli par son peuple, en communiquant au monde le message de grâce, le Christ serait déjà revenu. " - Ellen White, Testimonies for the Church, vol. 6, p. 450 ; cf. Témoignages pour l'Eglise, vol. 3, p. 82.
Suite aux événements de 1844, puis de 1888, et même de 1901, Dieu voulait conduire son œuvre à un rapide triomphe. Alors pourquoi ce délai ? Que peut-on faire maintenant ?

Pour que la pluie revienne
En réponse à cette question, les délégués de ce conseil annuel de 1973 adressent à tous les employés et membres de la dénomination à travers le monde l'appel ci-dessous. Ce triple appel exprime une seule et même attente :
1. Sans plus tarder, ouvrez grand la porte de votre cœur au Sauveur qui supplie et espère (Apocalypse 3.20). Reconnaissez Jésus comme l'intendant absolu de la vie. Laissez-le transformer vos pensées et diriger votre être. Sous l'influence du Saint-Esprit, vivez en accord avec toute la compréhension que vous possédez. Mettez en pratique tous les conseils que Dieu vous a donnés.
2 Renoncez à l'esprit d'insoumission qui a trop longtemps influencé les décisions, individuelles et collectives. Cela préparera le terrain pour un retour de la pluie de l'arrière-saison qui a été différée dès les premières années de notre histoire. Car Dieu ne peut pas envoyer l'Esprit dans sa plénitude quand le peuple dédaigne les conseils qu'il a donnés avec bonté par ce même Esprit, l'Esprit de la prophétie.
3. Faites de nouveaux plans pour participer à la tâche de l'Eglise, qui consiste à entrer en contact avec les milliards de personnes de cette planète. Cette décision implique une consécration, un témoignage et des sacrifices personnels. De plus, cet engagement conduira chaque membre vers une attitude d'intercession intense ; chacun plaidera avec Dieu pour que la dernière " pluie " de la puissante influence du Saint-Esprit donne au témoignage de l'efficacité, de la conviction et de l'amour, dans les actes comme dans les paroles.

De la déception à la joie de la réussite

Nous sommes persuadés que toute l'armée des cieux n'attend que nous pour accomplir de grands exploits en faveur de l'Eglise qui transmet le dernier appel de la bonté divine. Nous pensons que Dieu a d'incroyables surprises en réserve pour chaque personne qui participe pleinement aux plans du ciel pour la qualification d'un peuple qui reflète parfaitement l'image de Jésus.
Il est certain qu'un authentique réveil aura lieu : " Avant les derniers châtiments et afflictions, il y aura parmi le peuple du Seigneur un réveil et un retour du souci pour les choses de Dieu tel qu'on en a plus vu depuis l'époque apostolique. On donnera libre cours à l'action de l'Esprit et de la puissance de Dieu sur ses enfants. " Ellen White, The Great Controversy, p.464 ; cf La tragédie des siècles, p. 504. Mais il est clair également que Satan essaiera de faire obstacle à ce réveil : " L'ennemi des âmes désire enrayer ce mouvement. Aussi, avant que le temps de cette œuvre vienne, il tentera de la détourner en en présentant une contrefaçon. Dans les Eglises qu'il parviendra à tromper par ses facultés et son énergie, il fera apparaître que la bénédiction spéciale de Dieu est répandue ; un grand intérêt pour les choses religieuses se manifestera. " Ibidem. Si le rapide développement du mouvement charismatique dans le monde aujourd'hui est le faux réveil prévu par l'Esprit de Dieu, alors le moment n'est pas loin où Dieu déversera sur le reste de son peuple la pluie de l'arrière-saison.
Nous appelons donc tous les membres de notre Eglise à se joindre aux responsables des unions, des fédérations et des Eglises locales dans un grand réveil et une réforme qui permettront à Dieu de faire connaître sa puissance et sa bonté à un monde qui en a désespérément besoin. Avec toute la solennité qu'il nous est possible d'employer, nous supplions chaque membre d'étudier la Parole de Dieu avec sérieux et avec cœur de chercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice et de prier afin de permettre à l'effusion du Saint-Esprit de nous aider à achever le travail (Voir Testimonies to Ministers, p. 506-512).
Le temps est court. " C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas " (Matthieu 24.44). " Le retour du Christ sur la terre ne sera pas différé très longtemps. Que cela soit la note dominante de chaque message. " Ellen White, Testimonies for the Church, vol. 6, p. 406.

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