Ellen WHITE

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Benjamin WILKINSON

LE DERNIER MESSAGE

 

Les scènes de ce monde, si variées et émouvantes qu'elles soient, pâlissent singulièrement dès qu'on les met en regard avec celles que l'apôtre Jean fait défiler sous nos yeux dans le Livre des Révélations, appelé communément l'Apocalypse. Il avait, lui aussi, vu se dérouler de grandes choses sur le vaste théâtre de l'empire romain dont les ruines jonchent aujourd'hui le sol. Mais comme si un tel tableau était indigne de retenir son attention, l'apôtre est appelé à diriger ses regards sur une scène plus sublime, sur des drames d'un intérêt plus intense. Déporté sur les rochers solitaires de Patmos, au sein de la mer Méditerranée, où l'on n'entend d'autre son que le bruit des vagues qui viennent se briser contre les rochers, et où l'on n'aperçoit d'autre signe de vie que la vaste mer, il vit le ciel s'ouvrir et contempla les visions de Dieu. II vit des anges qui volaient par le milieu du ciel, portant des messages aux hommes; il vit les grandes scènes de l'histoire qui devaient se dérouler entre son temps et le retour de Jésus-Christ.
Mais devait-il être seul à connaître ces choses ? Non. Dieu voulut que, par le moyen de l'apôtre, tous ceux qui en auraient l'envie pussent profiter de ces grandes révélations. C'est ce qui est déclaré au premier verset du premier chapitre: " La révélation de Jésus-Christ, qu'il, a reçue de Dieu pour faire connaître à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. " L'apôtre ne devait être qu'un porte-parole. Avec lui, il nous est donné de plonger nos regards dans les scènes du passé comme dans les péripéties émouvantes des " choses qui doivent arriver bientôt ".
Que nul ne craigne que ces révélations dépassent la portée de son intelligence. Avant même de nous les donner, Dieu prononce une bénédiction sur ceux qui les liront et qui les écouteront pour y conformer leur vie. " Heureux celui qui lit, et ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites " (chapitre 1.3). Dieu connaît la portée de notre intelligence, puisque c'est lui qui l'a créée. II connaît aussi les scènes dont l'histoire nous fera plus tard le récit; aussi a-t-il pu nous les révéler d'une manière parfaitement intelligible. La révélation qui y est faite de vérités se rapportant à chaque période de l'histoire de l'Eglise en rend l'intelligence nécessaire pour tous les temps. En nous établissant comme économes d'un message qui s'adresse à notre temps et à notre génération, Dieu nous constitue les héritiers d'une révélation facile à comprendre. Nous avons le bonheur de posséder des instructions qui trouvent leur explication dans les événements du jour, ce qui fait qu'elles sont de la plus haute actualité.

Qu'il me soit donc permis, cher lecteur, d'appeler votre attention sur le message qui s'adresse à la génération même dont nous faisons partie. Voici trois passages qui vous aideront à comprendre ce ou plutôt ces messages :
1° " Et il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez l'Evangile à toute créature humaine " (Marc 16.15).
2° " Et cet Evangile du royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin arrivera " (Mat. 24.14).
3° " Après cela, je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant l'Evangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui habitent sur la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple ; et qui disait d'une voix forte : Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue " (Apo.14.6, 7).
Jésus dit à ses apôtres d'aller prêcher l'Evangile par tout le monde. Or, il est évident qu'ils ne pouvaient aller par tout le monde que nous connaissons aujourd'hui. Tout un continent, à l'ouest de l'Atlantique, était encore inconnu. Leur œuvre dut donc être continuée par d'autres apôtres qui leur succédèrent. Or ces nouveaux apôtres étaient distinctement désignés dans le message du Seigneur aux douze, car il ajouta : " Et voici, je suis toujours avec vous jusqu'à la fin du monde " (Mat. 28.20).
Mais quand I'Evangile, dont l'œuvre débuta dans la faiblesse et l'obscurité, parvient à toutes les nations de la terre, un message spécial doit leur être proclamé. En effet, Jésus doit revenir, et avant cette venue " 1'Evangile du royaume doit être prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations ; et alors la fin arrivera ". Ce message spécial apprendra à l'humanité que bientôt l'histoire des empires de ce monde prendra fin, pour faire place à l'établissement du règne de Jésus-Christ.

C'est bien ce qu'indique le premier des trois messages successifs que nous étudions : " Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant l'Evangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui habitent sur la terre. " Non seulement ce message est un message évangélique, mais il est la dernière phase de l'Evangile. Or, comme l'Evangile est l'offre du salut que Dieu fait à l'homme perdu, ce dernier message est la dernière chance de salut offerte aux hommes. Nous en avons l'assurance dans le fait que les trois anges dont nous nous occupons terminent leur triple message en nous annonçant la venue du Christ sur les nuées des cieux (Apoc. 14.14). C'est donc immédiatement avant la venue du Seigneur que ces trois messages doivent être annoncés au monde. Ce fait est évident.
Mais une question d'une grande importance qui se pose ici est la suivante : Combien de temps avant le retour du Christ le premier ange commence-t-il son œuvre ? Ce temps sera court. Son message nous en fournit la preuve. Il crie : " Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue. " Déclaration solennelle ! Il ne dit pas que cette heure viendra, mais qu'elle est venue. Le temps est venu où le grand Dieu siége sur son tribunal. Or, quand cela aura-t-il lieu ? Y a-t-il un temps fixé pour cela ? Oui. Ecoutons saint Paul : " Il a arrêté un jour auquel il doit juger le monde " (Act.17.31). Quand ce jour viendra-t-il ? II n'était pas encore venu au temps de saint Paul, car l'apôtre parle ailleurs du " jugement à venir " (Act. 24.25). Cette parole de saint Paul nous montre en outre que le jugement n'est pas continuellement en session, comme le croient ceux qui enseignent que tout homme est jugé au moment de la mort. Dans ce dernier cas, en effet, le jugement aurait dû déjà être en session au temps de saint Paul, tandis que l'apôtre affirme qu'il était encore à venir, et devait commencer en un certain jour fixé par Dieu lui-même.
Quelle est la situation chronologique de ce jour ? Rien ne prouve que ce message ait été prêché durant le moyen-âge. Nous savons, au contraire, qu'il sera proclamé peu de temps avant l'avènement de notre Seigneur, par le fait que le message évangélique du premier ange offre à l'humanité une dernière chance de salut, et qu'il doit la préparer pour ce glorieux événement.

Mais considérons le messager. Saint Jean vit que le porteur de ce message était un ange. Etait-il un ange littéral ? A qui Jésus confia-t-il la prédication de l'Evangile ? A ceux qui en avaient ressenti la puissance rédemptrice. Ce mandat leur est confié " jusqu'à la fin du monde ". II n'y aura donc jamais que des hommes qui seront appelés à prêcher l'Evangile. Cela concorde avec l'enseignement du Nouveau Testament. Le premier verset de l'Apocalypse nous montre un ange apportant à saint Jean un message, avec charge d'en faire part aux autres hommes. Ailleurs (dans Apoc.2.1), les messagers de l'Evangile sont appelés " anges " : " Ecris à l'ange de l'église d'Ephèse ". Une Eglise, c'est une assemblée de chrétiens unis par les liens d'une foi commune pour rendre un culte à Dieu. Le message du premier ange est une invitation à revenir au culte du vrai Dieu. " Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel " Le premier ange est donc, vis à vis de ceux qui reçoivent son message, dans la même position que le pasteur de l'église d'Ephèse, qui est appelé un ange (Apoc. 2.1). Sous le symbole du premier ange, saint Jean contemple par conséquent l'ensemble des hommes qui iront par tout le monde prêcher que " l'heure de son jugement est venue ".
Ces messagers se sont-ils déjà mis à l'œuvre ou non ? En attendant la réponse à cette question, étudions la nature du jugement pour nous mettre à même d'en déterminer la situation chronologique.
" Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue. Telles sont les paroles que saint Jean entend tomber des lèvres du premier des trois anges, en le voyant prendre son vol par le milieu du ciel. A qui cet avertissement est-il adressé ? Serait-ce à des gens debout devant le divin tribunal, attendant la sentence qui doit mettre le sceau à leur destinée éternelle ? Non. Ce n'est pas possible, parce que le contexte nous dit que les hommes sont encore sur la terre. D'ailleurs, quand on est devant le grand Juge de l'univers, ce n'est guère alors le moment de le craindre et de lui donner gloire. Venant si tard, cette adoration serait forcée, et n'aurait aucun mérite devant Dieu, ni aucun avantage pour les hommes. Les paroles de l'ange doivent donc s'adresser à des gens qui ont encore le temps de retourner à Dieu pour lui donner gloire.

Mais comment cela se peut-il, puisque l'ange annonce que l'heure de son jugement est déjà venue ? Les Ecritures nous renseignent parfaitement à cet égard. Elles nous enseignent que Dieu jugera premièrement - les morts. L'espèce humaine ne se tiendra pas littéralement devant Dieu. Elle se tiendra devant lui par l'intermédiaire des livres de mémoire, qui serviront de base à l'instruction du jugement. Or, c'est pendant que se poursuit cette instruction, et en attendant que le temps arrive de juger les vivants; que ces derniers sent invités à " craindre Dieu et à lui donner gloire ", sachant que " l'heure de son jugement est venue ".
Ces renseignements nous sont donnés dans les visions de Daniel et de saint Jean. Voici ce que dit Daniel : " Je regardai jusqu'à ce que des trônes furent placés, et que l'Ancien des jours s'assit: son vêtement était blanc comme de la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine la plus fine ; son trône était comme des flammes de feu, et ses roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu se répandait et sortait de devant lui; mille milliers le servaient, et dix mille millions assistaient devant lui. Le jugement se tint, et les livres furent ouverts " (Daniel 7.9, 10).
L'apôtre saint Jean ajoute : " Je vis aussi les morts grands et petits, qui se tenaient debout devant Dieu; et les livres furent ouverts; et on ouvrit un autre livre, qui est le livre de vie; et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, parce qui était écrit dans les livres " (Apoc.20.12).
Les deux prophètes virent l'un et l'autre l'heure du jugement de Dieu. Les livres étaient ouverts ; les anges assistaient; et tandis que les morts, tant bons que méchants, dormaient dans leurs tombeaux, leurs actions étaient examinées et leur destinée scellée. C'est là l'instruction du jugement. Puis a lieu la venue du Christ, où les justes ressuscitent pour recevoir la vie éternelle. Mille ans plus tard (Apoc. 20.5), les méchants ressuscitent pour recevoir leur punition. C'est la seconde résurrection. Ces deux résurrections, avec les récompenses et les châtiments qui les accompagnent, constituent l'exécution du jugement.
Ce qui précède est prouvé par le fait que quand Jésus reviendra pour la seconde fois, " ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement. [Les méchants mille ans plus tard.] Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au devant du Seigneur, en l'air " (1Thes.4.16,17). Or, pour qu'une partie des morts reçoivent la vie éternelle à la première résurrection, il faut que la chose ait été décidée par un tribunal dont les assises doivent avoir précédé cette résurrection.
Comment cela se peut-il ? Le Voyant vit deux livres. L'un était le livre de vie ; l'autre était le livre des mémoires. A quoi sertie livre de vie ? La Bible nous en parle abondamment. Quand un homme se convertit et se met à servir Dieu, son nom est inscrit dans le livre de vie. Saint Paul nous parle de ses compagnons de travaux " dont les noms sont écrits dans le livre de vie " (Phil. 4: 3). Mais qu'arrive-t-il quand ceux dont les noms ont été une fois enregistrés dans le livre de vie se sont détournés de la bonne voie? " Et l'Eternel répondit à Moïse: Celui qui aura péché contre moi, je l'effacerai de mon livres " (Exode 32: 33). Quels sont donc les noms inscrits au livre de vie ? - Les noms des justes. Si donc le livre de vie est employé dans le jugement, ne faut-il pas en conclure que c'est par les justes que le jugement de Dieu commencera ? Certainement. C'est exactement ce que dit l'apôtre Pierre : " Car le temps vient auquel le jugement de Dieu doit commencer par sa maison; et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile de Dieu ? " (1 Pierre 4: 17).
Résumons ce qui précède: quand l'heure du jugement de Dieu est venue, le Juge examine premièrement la vie de celui qui se trouve inscrit le premier au livre de vie. S'il est mort en se confiant dans les mérites du Sauveur, son nom sera maintenu dans le livre de vie (voir Apoc. 3: 5). II aura part à la première résurrection et à la vie éternelle. Si avant sa mort il s'est détourné de la bonne voie qu'il avait un moment suivie, son nom sera effacé du livre de vie. Il est mis au nombre des injustes, qui ressusciteront à la seconde résurrection pour périr tous ensemble. L'enquête passe ensuite au deuxième nom, puis au troisième, et ainsi de suite. Enfin, elle arrive aux vivants.
Or, c'est pendant que l'instruction du jugement se poursuit que s'adresse au monde ce message: " Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue. " Quand cette heure vint-elle? II est clair qu'il ne faudra pas beaucoup de temps à Dieu pour juger ceux dont les noms sont inscrits au livre de vie, et le lecteur se rappellera que cette instruction se termine par le retour de Jésus-Christ. A-t-elle déjà commencé ou est-elle encore dans l'avenir?

Entre les années 1833 et 1844, on entendit dans toutes les parties du monde des hommes qui disaient: " Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement est venue. " A ces paroles, ils en ajoutaient une autre du prophète Daniel: " Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié " (Dan.8: 14). Appuyés sur ce dernier verset, ils annoncèrent au monde que le jugement aurait lieu en 1844. Des milliers, que dis-je ? des centaines de milliers de personnes acceptèrent leur message. Ce sont les seuls hommes que le monde ait jamais entendus proclamer directement le message du premier ange d'Apocalypse 14. Leur proclamation était-elle correcte? Si oui, nous sommes entrés depuis 1844 dans l'heure solennelle du jugement de Dieu, et nous sommes la génération qui verra la seconde venue de notre Seigneur.
Etudions ce point important. Dans son septième chapitre, le prophète Daniel voit l'Ancien des jours assis sur un trône et commençant l'œuvre du jugement. Mais pendant que l'enquête se poursuit, Daniel est appelé à considérer une phase particulière de l'histoire d'une grande puissance terrestre, qui blasphème le nom de Dieu, qui depuis des siècles fait la guerre aux saints du Très-Haut, mais dont la carrière doit prendre fin au jugement. Voici les paroles du prophète: " II prononcera des paroles contre le Souverain, et détruira les saints du Souverain, et pensera de pouvoir changer les temps et la loi; et les saints seront livrés dans sa main, jusqu'à un temps, et des temps, et une moitié de temps. Mais le jugement se tiendra, et on lui ôtera sa domination, en le détruisant et en le faisant périr, jusqu'à en voir la fin " (Daniel 7: 25, 26).
Voilà un événement qui indique la période du jugement. Le jugement doit suivre immédiatement l'expiration d'une période durant laquelle les enfants de Dieu seront persécutés. Or, cette persécution, Daniel la retrouve dans le chapitre suivant, le huitième. Il y revoit la vérité de Dieu et les saints foulés aux pieds. Il ressent un désir intense de savoir jusqu'à quand cela durera. Deux anges se trouvent à peu de distance de lui. Comme s'il se faisait l'écho des sentiments de Daniel, l'un d'eux demande à l'autre: " Jusqu'à quand durera cette vision... pour livrer le sanctuaire et l'armée (le peuple de Dieu) à être foulés aux pieds? " La réponse ne se fait pas attendre: " Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié. "
Au chapitre 7, 1a puissance persécutrice subsiste jusqu'au jour du jugement. Au chapitre 8, cette même puissance dure jusqu'à la purification du sanctuaire. Il est donc clair que la purification du sanctuaire n'est autre que le jugement.
On pourrait en fournir d'autres preuves encore. Les Juifs, qui observent encore la purification du sanctuaire, y voient un type du jugement. Une fois l'an, en automne, ils s'assemblent pour célébrer le jour des expiations, qui était, chez le peuple hébreu en Canaan, le jour où le souverain sacrificateur entrait dans la seconde pièce du sanctuaire terrestre. Ils croyaient qu'en ce jour leurs péchés étaient effacés et enlevés du sanctuaire, ou, en d'autres termes, que le sanctuaire était purifié. Et aujourd'hui encore, si on leur demande ce qu'ils entendent par le jour des expiations, ils répondent que c'est le jugement. La réponse de l'ange, dans Daniel 8:14, revenait donc à ceci: " Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins, puis le jugement siégera. "

Maintenant, pour savoir exactement quand ce jugement commencera, il suffit de savoir quand commencent les deux mille trois cents jours. Quand commencent-ils et quand se terminent-ils ?
Quand Daniel reçut la vision renfermée au chapitre huit, il savait très bien que le jugement commencerait à la fin des 2300 jours. Mais ce qu'il ignorait, c'était le point de départ de ces 2300 jours. Car il nous dit, en terminant le récit de sa vision: " Et moi, Daniel, je tombai en défaillance et fus malade pendant quelques jours; puis je me levai et fis les affaires du roi. J'étais étonné de la vision, mais personne ne la comprit " (Daniel 8:27). Néanmoins, Dieu avait pourvu à ce que Daniel comprît la vision. On le voit au verset 16: " Et j'entendis la voix d'un homme du milieu du fleuve Ulaï; il cria et dit: Gabriel, explique la vision. " Gabriel avait-il manqué à son devoir? Nullement. L'ange n'avait pas achevé sa tâche au moment où le chapitre 8 se termine. En effet, il y revient au chapitre 9, tandis que Daniel est en prières: " Je parlais encore dans ma prière, quand Gabriel, cet homme que j'avais vu en vision auparavant, vint à moi d'un vol rapide, vers le temps de l'oblation du soir. Et il m'instruisit, me parla et me dit: Daniel, maintenant je suis venu pour te rendre sage et intelligent... Fais donc attention à la parole, et comprends la vision " (versets 21-23). Gabriel était donc revenu pour terminer sa tâche et faire connaître à Daniel le point de départ des 2300 jours. Comme il était nécessaire qu'après Daniel les enfants de Dieu pussent déterminer avec certitude cette date, l'ange y ajoute un événement qui devait l'établir d'une façon inattaquable. Voici ses paroles:
" Soixante-et-dix semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour enfermer la rébellion, pour sceller les péchés, pour expier l'iniquité, pour amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints. Sache-le donc et comprends depuis l'émission de la parole ordonnant de retourner et de rebâtir Jérusalem, jusqu'au Christ, le Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines: les places et les fossés seront rétablis, mais en un temps fâcheux. Et après les soixante-deux semaines, le Christ sera retranché... I1 confirmera l'alliance avec plusieurs pendant une semaine " (Daniel 9:24-27).
Dieu a voulu, par ces paroles, non seulement expliquer la vision, mais en établir la certitude pour tous les siècles à venir. En même temps, Dieu donnait à l'humanité une prophétie concernant le Messie à venir, prophétie dont l'accomplissement est à la fois si clair et si merveilleux, que devant elle tous les Juifs qui refusent de croire en Jésus-Christ et tous les sceptiques qui rejettent la Bible se trouvent frappés d'une juste et éternelle réprobation.
Nous sommes en présence d'une période de soixante-dix semaines, qui part du moment où l'ordre serait donné aux Juifs - à cette époque-là captifs à Babylone avec Daniel - de retourner pour reconstruire et rétablir complètement Jérusalem; et cette période devait s'étendre jusqu'à l'apparition du Messie. Les événements qui devaient marquer ces soixante-dix semaines devaient servir à sceller la .vision et à donner une certitude incontestable à la période des 2300 jours. Les soixante-dix semaines avaient donc pour but de confirmer les 2300 jours. Elles faisaient partie de cette période: elles en étaient en même temps le commencement et le sceau. Le sceau d'une lettre n'est pas la lettre elle-même, mais il en fait partie et c'est ce qui en établit l'authenticité et la rend valable. Tel était le but des soixante-dix semaines relativement aux 2300 jours.
La période des soixante-dix semaines est divisée par Gabriel en trois tronçons:
1° Les places et la brèche seront rebâties dans un temps fâcheux
7 SEMAINES

2° De là jusqu'au Christ (l'oint), c'est-à-dire jusqu'à l'onction de Jésus, à son baptême .
62 SEMAINES

3° A la moitié de la soixante-dixième semaine, " le Christ est retranché
(½ semaine)
Le reste de la semaine devait être consacré comme son commencement, à confirmer l'alliance avec les juifs.
(½ semaine)
1 SEMAINE

SOIT 70 SEMAINES

Cette prophétie s'est-elle accomplie dans tous les détails? - Oui. L'ordre de rebâtir et de restaurer Jérusalem fut donné à Esdras par Artaxerxés, roi de Perse, en 457 avant Jésus-Christ. Voyez Esdras, chapitre 7. I1 y a eu d'autres ordres de reconstruire Jérusalem, mais celui-ci est le seul qui pourvoie à l'entière restauration de la ville. Le premier tronçon comprend les sept semaines prophétiques relatives " au temps fâcheux ". Sept semaines égalent quarante-neuf jours. Or ces quarante-neuf jours prophétiques équivalent à quarante-neuf années. En effet, dans la prophétie, un jour équivaut à une année. Nous voyons cela dans le livre du prophète Ezéchiel qui vivait au temps de Daniel: " Je t'ai assigné les années de leur iniquité selon le nombre de jours... Je t'ai assigné chaque jour pour chaque année " (chap. 4, versets 5 et 6). Lisons également, comme preuve, Nombres 14:34 : " Selon le nombre des jours pendant lesquels vous avez épié le pays; savoir quarante jours, chaque jour pour une année; vous porterez la peine de vos iniquités pendant quarante ans. A partir de l'ordre de rebâtir Jérusalem en 457 av. J.C., ces sept semaines prophétiques ou 49 ans, nous amènent (457 moins 49) en l'année 408 avant J.C. L'histoire des Juifs confirme la déclaration que durant ces quarante-neuf ans; la muraille serait reconstruite en des " temps fâcheux ".
Puis vient la période des soixante-deux semaines, qui devait aboutir à l'onction de Jésus. En fut-il ainsi? Soixante-deux semaines égalent (62 x 7) 434 ans. Or, 434 ans à partir de 408 av. J.-C. (408-434), nous amènent en deçà de la naissance de Jésus, c'est-à-dire en l'année 26 ou plus correctement en l'année 27 de notre ère. Est-ce alors que Jésus fut oint en sa qualité de Messie, et cette étonnante prophétie s'est-elle accomplie à la lettre ? C'est un fait établi au-delà de toute controverse; car Jésus fut oint du Saint-Esprit à son baptême, quand il avait environ trente ans. On lit cela dans Luc 3:21-23: " Or, comme tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit, et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe; et il vint une voix du ciel qui dit: Tu es mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mon affection. Et Jésus était alors âgé d'environ trente ans. " On sait que l'ère chrétienne a été placée par erreur quatre ans en retard. De sorte que Jésus-Christ est réellement né l'an 4 av. J.-C. Or, quatre ans avant l'ère chrétienne et vingt-six après, donnent précisément au Christ trente ans en l'année 26 de notre ère. C'est alors que, baptisé du Saint-Esprit ou oint pour son sacrifice éternel, il commença son ministère. Ce ministère dura trois ans et demi. Puis Jésus fut crucifié. Trois ans et demi après la crucifixion, le sanhédrin juif résista au Saint-Esprit dans la personne d'Etienne et rejeta définitivement l'Evangile, qui fut alors envoyé aux gentils. Ces deux périodes de trois ans et demi chacune font ensemble la dernière des soixante-dix semaines prophétiques. [Une explication est ici nécessaire. La date réelle du baptême de Christ est l'an 27 de notre ère, qui correspond exactement avec la prophétie. En effet, le commandement de rebâtir Jérusalem fut donné en automne. On en a la preuve au septième chapitre d'Esdras. Il est donc nécessaire d'avancer d'une année les dates qui terminent les soixante-dix semaines et les 2300 jours. Car, autrement, il faudrait que le point de départ de ces périodes coïncidât exactement avec le premier jour de l'an. Mais comme elles ne commencent qu'en automne, il faut les prolonger aussi jusqu'en l'automne de l'année suivante. Par conséquent, 69 semaines ou 483 ans, à partir de 457 avant Jésus-Christ, nous amènent à l'automne de l'an 27, au lieu de l'an 26.]
La période des soixante-dix semaines étant le sceau et le commencement de celle des 2300 jours, - à l'issue de laquelle le jugement doit commencer, - nous arrivons à la conclusion que le jugement commença dans le ciel en 1844; en effet, si, depuis 457,1'on compte 2300 ans, nous arrivons en l'automne de 1843, ou plus correctement de 1844. C'est alors que l'Ancien des jours dressa son trône judiciaire et que les livres furent ouverts. (Voir diagramme)
Le type du jugement était la purification du sanctuaire. Une fois chaque année, en automne, le souverain sacrificateur entrait dans la seconde pièce du sanctuaire terrestre. En conséquence, en l'automne de 1844, notre souverain sacrificateur, Jésus-Christ, entra dans la seconde pièce du sanctuaire céleste, et le jugement commença.

Partout où il allait, ce fameux missionnaire annonçait la seconde venue du Seigneur. La même proclamation fut également faite en Grande-Bretagne, en Scandinavie, en Allemagne, en France et dans toutes les stations missionnaires du monde. L'auteur de ces lignes a connu personnellement plusieurs témoins de cette émouvante proclamation.
Tel fut le message du premier ange, dont l'effet fut d'appeler l'attention du monde sur la date solennelle de 1844, à laquelle l'heure du jugement devait commencer. Mais cette date ne devait pas marquer la fin du monde, puisque deux autres messages devaient suivre le premier. C'est quand les trois messages auront été proclamés que le Seigneur reviendra.
Le souverain sacrificateur terrestre n'entrait qu'une fois l'an et seulement une partie d'un jour dans le lieu très saint du sanctuaire. L'analogie veut que notre Seigneur ne reste qu'un temps limité dans le lieu très saint du sanctuaire céleste à la fin des temps. Le jugement ne doit donc pas être loin d'être achevé. Les deux derniers messages sont maintenant venus joindre leur témoignage à celui du premier, dans toutes les stations missionnaires du monde. Bientôt cette œuvre sera terminée. Bientôt nos noms paraîtront en jugement devant le souverain sacrificateur céleste. Lecteur, êtes-vous prêt pour cette heure solennelle ? Etes-vous prêt pour la seconde venue de Jésus-Christ ? C'est maintenant qu'est le temps de grâce. Convertissez-vous et soyez sauvé.

Quel est le message du second ange ? Lisons-le: " Et un autre ange le suivit, qui disait: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, cette grande ville! Parce qu'elle a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité. " Qu'est-ce que Babylone ? L'ange dit que c'est une grande cité. Etait-ce la grande Babylone des rives de l'Euphrate ? Cela n'est pas admissible, car sa chute n'aurait été une nouvelle ni pour les contemporains de Jean ni pour les époques suivantes. I1 doit être ici question d'une ville qui existait au cours de la dispensation chrétienne. Mais s'agit-il d'une véritable ville ? Si c'est d'une ville matérielle qu'il s'agit et d'une chute matérielle de cette ville, à quoi sert le message? Ce n'est pas sauver une population que de lui dire de sortir d'une ville déjà renversée. Car c'est d'un fait passé que parle l'ange quand il dit que " Babylone est tombée ".
Une autre preuve qu'il n'est pas question d'une chute littérale, c'est qu'après la chute de Babylone, le peuple de Dieu y est encore. Voyez Apocalypse 18:4. D'ailleurs, [à l'heure d'Internet et à l'époque des télécommunications], ce n'est pas nécessaire qu'un ange du ciel vienne nous annoncer la chute d'une cité. Nous en concluons qu'il ne s'agit pas d'une ville ni d'une chute littérale, et que ce message appelle les enfants de Dieu à quitter une voie dangereuse de façon à éviter les terribles châtiments annoncés par l'ange qui suit.
Qu'est donc Babylone? Quelle est cette demeure dans laquelle on ne peut rester qu'en courant un péril éternel? Quelle est cette puissance séductrice qui fait que nous resterions aveuglément au milieu de la méchanceté si un ange… du ciel ne venait nous avertir de notre danger? Et si ce n'est: pas une cité littérale, qu'est-ce donc ? Lisons la description que Dieu nous en donne, puis nous saurons à quoi nous en tenir. Nous la trouvons au dix-huitième chapitre de l'Apocalypse:
" Hélas ! hélas! Babylone, la grande ville, ville puissante, comment ta condamnation est-elle venue en un moment? Les marchands de la terre pleureront aussi et se lamenteront à son sujet, parce que personne n'achètera plus leurs marchandises; leurs marchandises d'or et d'argent, de pierres, précieuses, de perles... " (Versets 10-12).
1° De ce qui précède, il résulte que Babylone est un lieu tout resplendissant d'or et de pierreries.
" De fin lin, de pourpre, de soie et d'écarlate " (versets 12, 16;17:4,5).
2° Babylone est donc un lieu où l'on porte des habits somptueux.
" Toute sorte de bois odoriférant, toute sorte de meubles d'ivoire, d'airain, de fer, de marbre, de cinnamone, des parfums, des essences, de l'encens. "
3° Babylone est un lieu où l'on fait usage d'encens.
" Du vin, de l'huile, de la fleur de farine, du blé, des bêtes de charge, des brebis, des chevaux, des chariots, des esclaves, et des âmes d'hommes. "
4° Babylone est un lieu où l'on fait marché des âmes d'hommes.
" C'est ainsi que Babylone, cette grande voie, sera précipitée avec violence, et on ne la trouvera plus. Et la voix des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des trompettes ne sera plus entendue au milieu de toi. " (versets 21, 22).
5° Babylone est donc un lieu où abondent le chant, la musique, le son des harpes.
" La lumière des lampes n'y éclairera plus. "
6° Babylone est un lieu où l'on allume des lampes (des cierges).
"Et on n'y entendra plus la voix de l'époux et de l'épouse."
7° Babylone est un lieu où l'on célèbre des mariages.
Quel est ce lieu? Quel est le lieu où le peuple de Dieu se trouvait d'abord? ce lieu où l'on fait trafic des âmes d'hommes, où l'on est paré d'or, d'argent et de pierres précieuses, où l'on brûle de l'encens, où l'on bénit les mariages, où il y a beaucoup de chant et de musique et où l'on allume des lampes? Pouvez-vous dire où est ce lieu ? Si vous le pouvez, Dieu vous dit: " Sortez-en ".
Mais pour doubler l'évidence de cette démonstration, notons encore une parole relative à Babylone: " Et sur son front était écrit ce nom mystérieux: La grande Babylone, la mère des fornicateurs et des abominations de la terre " (Apoc.17:5). De ce passage, on apprend deux choses: Premièrement, Babylone est une femme; deuxièmement, elle est mère et a des filles, et ces filles sont des prostituées comme elle. Or, que représente une femme dans la Bible ? et surtout une femme impure ?
L'apôtre nous dit: " Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai engagés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge chaste " (2 Cor. 11:2). Dans ce passage, une femme pure représente l'Eglise de Jésus-Christ. Mais lisons encore: " Car le mari est le chef de la femme, comme Christ aussi est le chef de l'Eglise. " - " C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne seront qu'une chair. Ce mystère est grand. Je dis cela par rapport à Christ et à l'Église " (Eph. 5 : 23, 3 1, 32).
Puis donc qu'une femme pure représente l'Église du Christ, une femme impure doit représenter une Église qui était premièrement l'Église du Christ, mais qui a prévariqué depuis. Et c'est précisément cette chute-là dont parle l'ange. C'est une chute morale: c'est l'Église qui rejette le Christ et qui se donne au monde. Jésus la rejette par conséquent aussi, et la déclare tombée.
Nous savons maintenant ce qu'est Babylone. C'est l'Eglise; de Jésus-Christ rejetée par son Époux légitime. Il la rejette parce qu'elle s'est unie en mariage avec le monde, tout en se réclamant encore de son nom. Mais l'apôtre dit qu'elle a des filles, c'est-à-dire des Églises issues de l'Église mère, et qui, tout en se disant séparées d'elle, pratiquent et soutiennent néanmoins quelques-unes de ses doctrines et pratiques contraires à la Sainte Écriture et aux commandements de Dieu.
De même que notre Seigneur purifia le temple terrestre deux fois, d'abord au commencement puis à la fin de son ministère, de même, dans sa miséricorde, Dieu adresse deux fois cet avertissement à son Église: " Babylone est tombée. Mais la dernière fois, il ajoute: " Sortez de Babylone, mon peuple, de peur que, participant à ses péchés, vous n'ayez aussi part à ses plaies ". Le premier avertissement est donné avant la proclamation du troisième ange; le dernier, à sa fin.
En résumé, Babylone représente les Eglises qui, depuis le temps de notre Seigneur, sont tombées dans la mondanité. Et nous avons vu que le premier ange est en train de proclamer son message de nos jours. C'est donc en notre temps que doit être proclamé le message du second ange. Qui veut l'écouter et le suivre pour être sauvé? Qui veut sortir de Babylone?

Nous sommes maintenant arrivés au message du troisième ange. Pendant que le premier et le second ange d'Apocalypse 14 faisaient encore retentir leur message, Jean vit un autre ange qui les suivait et unissait sa voix aux leurs.
" Et un troisième ange les suivit, et disait d'une voix forte : Si quelqu'un adore la bête et son image, et s'il en prend la marque au front, ou à la main, celui-là boira aussi du vin de la colère de Dieu, qui sera versé pur dans la coupe de sa colère " (Apoc.14:9,10).
Ce message requiert de notre part une sérieuse attention. Ce qui montre qu'il est pour nous d'une importance capitale, c'est le fait qu'il est donné de nos jours et en notre génération. La bête est adorée sous nos yeux; le culte de son image a lieu ici même, et partout on reçoit sa marque. On est donc amené à se poser cette question importante: Peut-on savoir ce qui constitue la bête, son image et sa marque?
Assurément. Si vous lisez Apoc.15:2, vous y trouverez la description d'un groupe de personnes qui chantent dans le ciel le cantique de victoire sur la bête et sa marque. Elles se tiennent sur la mer de verre dont il est parlé dans Apoc. 4: 2, 6: " Et aussitôt je fus ravi en esprit; et voici, un trône était dressé dans le ciel... I1 y avait aussi devant le trône une mer de verre. " Mais qui est-ce que Jean vit sur le trône? " Je vis aussi comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et sa marque, et le nombre de son nom, qui se tenaient sur cette mer de verre, et qui avaient des harpes pour louer Dieu. Et ils chantaient le cantique de Moïse, serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau " (Apoc. 15:2, 3). Approchons-nous de ceux qui se tiennent sur la mer de verre pour les interroger. " Vous parlez dans votre cantique de victoire sur la bête et sa marque, leur dirons-nous; vous avez donc été en conflit avec elle. Veuillez nous dire qui est cette bête et quelle est sa marque." Supposons qu'ils nous répondent alors: " Chers amis, nous ne pouvons répondre à votre question. Arrivés au ciel, nous nous sommes mis à entonner le cantique de la victoire; pour ce qui est de la bête et de sa marque, nous l'ignorons."
Cette supposition n'est pas sensée. Si nous devons combattre la bête et sa marque avant de parvenir au ciel, il faut nécessairement que nous les connaissions.
Qu'est donc la bête? Pour être sûr de ne pas nous tromper, considérons les passages où elle est mentionnée pour la première fois. La description de celle-ci nous est donnée dans les termes suivants: " Alors je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes un nom de blasphème " (Apoc.13:1). La bête aux sept têtes et aux dix diadèmes n'est évidemment pas une bête telle que celles que la nature nous fournit. C'est plutôt une figure, un symbole, et ce qu'elle symbolise ou représente nous est indiqué plus loin. On retrouve la même combinaison de symboles au chapitre 17. II est dit de cette bête: " Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Et ce sont aussi sept rois, dont cinq sont tombés; il en reste un, et l'autre n'est point encore venu; et quand il sera venu, il ne durera qu'un peu de temps. Et la bête qui était, et qui n'est plus, est le huitième roi (ou royaume). Versets 9 à 11. Il est dit ici en tous termes que la bête est un roi ou royaume. Cette interprétation est en harmonie d'ailleurs avec Daniel 7, où différentes bêtes sont employées pour symboliser des empires ou des royaumes divers.
La bête donc est un royaume, et ce royaume s'élève de la mer. Or la mer représente des nations, car on lit dans Apoc. 17:15: " Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, sont des peuples, et une multitude, et des nations, et des langues."
Quel est donc le royaume que représente la bête et qui s'élève du. milieu des eaux ou d'une multitude de peuples? Les sept cornes nous aideront à déterminer la chose. Suivant le passage précité, l'apôtre déclare que les têtes représentaient deux choses: 1° Sept montagnes sur lesquelles la capitale était située; 2° Sept rois. Quelle est la grande capitale du temps de l'apôtre Jean qui était située sur sept montagnes? Chacun sait que c'était Rome. Le gouvernement ou la puissance en question devait donc être celui de Rome. Mais sous quelle forme? Car Rome s'est présentée au monde sous trois formes principales de gouvernement: la république, l'empire, la papauté. A laquelle de ces formes est-il fait allusion ici?
Les dix cornes nous aideront à trancher la question. Nous avons vu que les sept têtes étaient sept rois. Or, c'est la tête qui dirige. Les sept têtes étaient donc les sept formes diverses de gouvernement qui ont été successivement adoptées par Rome: 1° la royauté; 2° le consulat; 3° le décemvirat; 4° la dictature; 5° le triumvirat; 6° l'empire; 7° l'exarchat. Il est vrai que les dix cornes sont aussi dix rois; mais ce sont des rois de nature différente. Lisez Apoc. 17: 12: " Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore commencé à régner, mais ils recevront la puissance comme rois, avec la bête, pour un peu de temps " (en même temps que la bête). Ces dix cornes n'étaient pas à la tête du gouvernement comme les sept têtes, mais elles devaient partager le pouvoir avec la bête. Aux jours de Jean, ces dix cornes n'avaient pas encore paru. Par conséquent, la forme de gouvernement romain que la bête symbolisait n'avait pas encore fait son apparition; car les dix cornes et la bête devaient se partager la puissance romaine.
Tel fut réellement le cas. L'empire romain fut renversé par des tribus barbares venues du nord, dont les hordes se ruèrent sur son territoire, et dont dix réussirent à se le partager. Mais qui conserva la ville de Rome? Chacun le sait: Ce fut la papauté. Par conséquent, il est évident que la bête est la papauté.

Ce grand avertissement, toutefois, n'est pas seulement, donné en vue de la papauté; mais aussi contre son image et la réception de sa marque. Si donc nous voulons échapper à la colère à venir, il nous faut premièrement apprendre ce qu'est la marque de la bête, puis, par la grâce de Dieu, la repousser. Car il est évident que de grandes souffrances sont réservées à ceux qui, volontairement ou par négligence, ignorent ce qu'est la marque de la bête et ne réussissent pas à y échapper.
1° La marque de la bête n'est pas littérale, mais symbolique. - S'il s'agissait d'une marque littérale sur la main ou sur le front, personne n'échapperait, et l'avertissement de Dieu serait inutile, car la description qui en est faite dans le passage qui mentionne cette marque pour la première fois nous apprend que les grandes puissances de la terre favorisent son introduction et que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, doivent la recevoir (Apoc.13:16). Le décret appuyé par tous les gouvernements de la terre, porte que tous doivent recevoir sa marque. Si donc il s'agissait d'une marque littérale, comment pourrait-on y échapper? On pourrait facilement terrasser celui qui offre de la résistance et lui appliquer la marque sur le front ou à la main, en dépit de tous ses efforts. Mais on peut échapper à cette marque. L'avertissement que Dieu nous adresse et qui est contenu dans le message du troisième ange, nous exhorte à ne pas la recevoir. Par conséquent, la marque n'est pas littérale, mais symbolique; elle n'est pas physique, mais spirituelle.
2° La marque se rapporte à un jour de culte. - Les hommes peuvent être marqués de trois manières différentes: par quelque singularité physique, par la parole, ou par leurs coutumes. Nous avons vu que la marque de la bête n'est pas quelque chose de physique. Elle doit, par conséquent, se rapporter à des coutumes. Or, cette marque attirant sur celui qui la reçoit la colère de Dieu, ce doit être une coutume coupable, un péché, une transgression de la loi. En outre, cette transgression comporte la main et le front plutôt que quelque autre organe du corps. Tous ces faits nous aident à déterminer de façon sûre et précise ce qu'est la marque contre laquelle la Parole de Dieu nous met en garde. Quelle est-elle?
Le trait caractéristique que Dieu nous donne de cette marque, c'est qu'elle est appliquée à la main droite et au front. En parcourant la Bible d'un bout à l'autre, on peut y trouver mentionnées deux autres marques qui, comme celle-ci, devaient être appliquées à la main droite et au front. Toutefois, celles-ci avaient été ordonnées de Dieu lui-même. Appliquées à la main droite et au front, elles distinguaient d'une manière remarquable celui qui les recevait. C'est pour cela que Satan cherche à copier cette méthode, et qu'il s'efforce d'imposer la réception de la marque de la bête à la main droite et au front. Arrêtons-nous quelques instants sur ces deux marques divines.
La première est mentionnée dans Exode 13:6,7 et 9: " Pendant sept jours tu mangeras des pains sans levain, et au septième jour i1 y aura une fête solennelle à l'Éternel. On mangera pendant sept jours des pains sans levain... Et ceci sera pour signe sur ta main, et pour mémorial entre tes yeux, afin que la loi de l'Éternel soit en ta bouche. " Dieu; parle ici de la Pâque. Comment la Pâque pouvait-elle être un signe sur le front ou sur la main ? Parce qu'en s'abstenant de tout travail servile pendant certains jours, la main se reposait. De même aussi l'esprit devait négliger les choses matérielles pour s'occuper exclusivement de la loi de Dieu. C'est pour cela que la Pâque, qui était l'observation d'une certaine période de temps, était un signe sur la main droite et le front.
La seconde marque de ce genre se trouve dans Deut. 6:6-8: " Et ces commandements que je te prescris aujourd'hui, seront dans ton cœur; tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu te tiendras dans ta maison, quand tu te mettras en chemin, quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras; et tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. " De quels commandements est-il ici question ? Du code des dix commandements cités au cinquième chapitre. L'observation des dix commandements devait donc marquer distinctement le peuple d'Israël à la main et au front. Mais comment ? Le quatrième commandement se trouvait au centre des dix. C'est là qu'il est ordonné d'observer le septième jour de chaque semaine comme jour de repos ou de culte. Cette cessation du travail devait marquer la main, tandis que l'esprit d'adoration marquait le front. Nous savons qu'il en est ainsi par plusieurs autres passages, où Dieu appelle clairement le Sabbat son signe (Ex. 31 : 16, 17): " Ainsi les enfants d'Israël garderont le Sabbat pour célébrer le jour du repos dans leurs âges, par une alliance perpétuelle. C'est un signe entre moi et les enfants d'Israël à perpétuité. " Et ailleurs: " Et même je leur donnai aussi mes Sabbats, pour leur être un signe entre moi et eux, afin qu'ils connussent que je suis l'Éternel qui les sanctifie " (Ezé. 20:12).
Ce sont là les marques que la Bible déclare être apposées à la main et au front. Mais c'étaient les marques de Dieu. Et l'une de ces marques subsiste encore: La première, la Pâque, a fait son temps; la seconde, le Sabbat du quatrième commandement, subsiste. Mais la bête devait imiter la méthode de Dieu, en apposant une marque. Or nous avons vu que la marque de la bête n'était pas physique; elle doit par conséquent être analogue aux marques de Dieu. Qu'est-ce donc ? Regardez par tout le monde. Quelle est la période de temps que les hommes ont reçu l'ordre d'observer; pendant laquelle ils doivent suspendre leurs travaux journaliers pour se consacrer à la méditation des choses divines? II n'y en a qu'une. Vous le savez tous: c'est le dimanche.
Une multitude de questions se présentent à l'esprit. Le dimanche n'est-il pas le vrai jour de repos du Seigneur? Non. Lisez les Écritures d'un bout à l'autre, de la Genèse à l'Apocalypse, et vous ne trouverez nulle part que le dimanche doive être considéré comme sacré. On avance bien des raisons en faveur de son observation; mais ces raisons sont purement humaines.
Comment se fait-il donc que ce jour ait été si universellement adopté comme jour de repos? Comment se fait-il que tant de siècles et tant de gens l'aient sanctionné? La place dont nous disposons ne nous permet pas de répondre à toutes ces questions. Le fait est que l'observation du dimanche n'a pas été sanctionnée par une autorité supérieure à celle de l'Eglise. Quand l'Eglise primitive prévariqua, de nombreuses erreurs s'introduisirent dans son sein. Les vrais croyants persévérèrent dans la foi et les coutumes des apôtres; mais le plus grand nombre mélangèrent le paganisme et le christianisme, et c'est ainsi que fut formée la religion des masses dans la chrétienté. L'observation du dimanche est l'une des erreurs introduites.
Dieu nous appelle maintenant à une réforme. Le dimanche est la marque de l'Eglise catholique. Elle le déclare elle-même, et les protestants suivent ses traces. Protestants et catholiques s'unissent maintenant pour imposer l'observation du dimanche par la loi civile. Le mouvement a pris des proportions considérables et se retrouve dans tous les pays. Mais le message du troisième ange se répand. C'est un grand péché que de mettre de côté le vrai Sabbat et de le remplacer par une institution d'origine humaine. Mais exiger par la loi civile que ceux qui veulent se conformer aux ordres de Dieu acceptent les commandements des hommes, c'est encore un plus grand péché.
Les plus terribles menaces sont prononcées par le troisième ange contre ceux qui le font. Jésus-Christ viendra délivrer son peuple. Les transgresseurs de la loi de Dieu auront conscience de leur erreur alors que le Seigneur apparaîtra sur les nuées du ciel. Cher lecteur, Dieu vous invite, avant qu'il soit trop tard, à cesser de transgresser sa loi, à refuser d'obéir aux commandements des hommes et à échapper à la colère divine. Vous pourrez alors, avec ceux qui ont vaincu la bête et sa marque, chanter sur la mer de verre les louanges de Dieu, devant son trône. " Je vis aussi comme une mer de verre, mêlée de feu; et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et sa marque, et le nombre de son nom, qui se tenaient sur cette mer de verre, et qui avaient des harpes pour louer Dieu " (Apoc.15:2).

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