Les
scènes de ce monde, si variées et émouvantes
qu'elles soient, pâlissent singulièrement dès
qu'on les met en regard avec celles que l'apôtre Jean
fait défiler sous nos yeux dans le Livre des Révélations,
appelé communément l'Apocalypse. Il avait, lui
aussi, vu se dérouler de grandes choses sur le vaste
théâtre de l'empire romain dont les ruines jonchent
aujourd'hui le sol. Mais comme si un tel tableau était
indigne de retenir son attention, l'apôtre est appelé
à diriger ses regards sur une scène plus sublime,
sur des drames d'un intérêt plus intense. Déporté
sur les rochers solitaires de Patmos, au sein de la mer Méditerranée,
où l'on n'entend d'autre son que le bruit des vagues
qui viennent se briser contre les rochers, et où l'on
n'aperçoit d'autre signe de vie que la vaste mer, il
vit le ciel s'ouvrir et contempla les visions de Dieu. II
vit des anges qui volaient par le milieu du ciel, portant
des messages aux hommes; il vit les grandes scènes
de l'histoire qui devaient se dérouler entre son temps
et le retour de Jésus-Christ.
Mais devait-il être seul à
connaître ces choses ? Non. Dieu voulut que, par le
moyen de l'apôtre, tous ceux qui en auraient l'envie
pussent profiter de ces grandes révélations.
C'est ce qui est déclaré au premier verset du
premier chapitre: " La révélation de Jésus-Christ,
qu'il, a reçue de Dieu pour faire connaître à
ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt.
" L'apôtre ne devait être qu'un porte-parole.
Avec lui, il nous est donné de plonger nos regards
dans les scènes du passé comme dans les péripéties
émouvantes des " choses qui doivent arriver bientôt
".
Que nul ne craigne que ces révélations
dépassent la portée de son intelligence. Avant
même de nous les donner, Dieu prononce une bénédiction
sur ceux qui les liront et qui les écouteront pour
y conformer leur vie. " Heureux celui qui lit, et ceux
qui écoutent les paroles de cette prophétie,
et qui gardent les choses qui y sont écrites "
(chapitre 1.3). Dieu connaît la portée de notre
intelligence, puisque c'est lui qui l'a créée.
II connaît aussi les scènes dont l'histoire nous
fera plus tard le récit; aussi a-t-il pu nous les révéler
d'une manière parfaitement intelligible. La révélation
qui y est faite de vérités se rapportant à
chaque période de l'histoire de l'Eglise en rend l'intelligence
nécessaire pour tous les temps. En nous établissant
comme économes d'un message qui s'adresse à
notre temps et à notre génération, Dieu
nous constitue les héritiers d'une révélation
facile à comprendre. Nous avons le bonheur de posséder
des instructions qui trouvent leur explication dans les événements
du jour, ce qui fait qu'elles sont de la plus haute actualité.
Qu'il me soit donc permis, cher lecteur,
d'appeler votre attention sur le message qui s'adresse à
la génération même dont nous faisons partie.
Voici trois passages qui vous aideront à comprendre
ce ou plutôt ces messages :
1° " Et il leur dit : Allez par tout le monde, et
prêchez l'Evangile à toute créature humaine
" (Marc 16.15).
2° " Et cet Evangile du royaume sera prêché
par toute la terre, pour servir de témoignage à
toutes les nations ; et alors la fin arrivera " (Mat.
24.14).
3° " Après cela, je vis un autre ange qui
volait par le milieu du ciel, portant l'Evangile éternel,
pour l'annoncer à ceux qui habitent sur la terre, à
toute nation, à toute tribu, à toute langue
et à tout peuple ; et qui disait d'une voix forte :
Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de son jugement
est venue " (Apo.14.6, 7).
Jésus dit à ses apôtres
d'aller prêcher l'Evangile par tout le monde. Or, il
est évident qu'ils ne pouvaient aller par tout le monde
que nous connaissons aujourd'hui. Tout un continent, à
l'ouest de l'Atlantique, était encore inconnu. Leur
uvre dut donc être continuée par d'autres
apôtres qui leur succédèrent. Or ces nouveaux
apôtres étaient distinctement désignés
dans le message du Seigneur aux douze, car il ajouta : "
Et voici, je suis toujours avec vous jusqu'à la fin
du monde " (Mat. 28.20).
Mais quand I'Evangile, dont l'uvre
débuta dans la faiblesse et l'obscurité, parvient
à toutes les nations de la terre, un message spécial
doit leur être proclamé. En effet, Jésus
doit revenir, et avant cette venue " 1'Evangile du royaume
doit être prêché par toute la terre, pour
servir de témoignage à toutes les nations ;
et alors la fin arrivera ". Ce message spécial
apprendra à l'humanité que bientôt l'histoire
des empires de ce monde prendra fin, pour faire place à
l'établissement du règne de Jésus-Christ.
C'est bien ce qu'indique le premier
des trois messages successifs que nous étudions : "
Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, portant
l'Evangile éternel, pour l'annoncer à ceux qui
habitent sur la terre. " Non seulement ce message est
un message évangélique, mais il est la dernière
phase de l'Evangile. Or, comme l'Evangile est l'offre du salut
que Dieu fait à l'homme perdu, ce dernier message est
la dernière chance de salut offerte aux hommes. Nous
en avons l'assurance dans le fait que les trois anges dont
nous nous occupons terminent leur triple message en nous annonçant
la venue du Christ sur les nuées des cieux (Apoc. 14.14).
C'est donc immédiatement avant la venue du Seigneur
que ces trois messages doivent être annoncés
au monde. Ce fait est évident.
Mais une question d'une grande importance
qui se pose ici est la suivante : Combien de temps avant le
retour du Christ le premier ange commence-t-il son uvre
? Ce temps sera court. Son message nous en fournit la preuve.
Il crie : " Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure
de son jugement est venue. " Déclaration solennelle
! Il ne dit pas que cette heure viendra, mais qu'elle est
venue. Le temps est venu où le grand Dieu siége
sur son tribunal. Or, quand cela aura-t-il lieu ? Y a-t-il
un temps fixé pour cela ? Oui. Ecoutons saint Paul
: " Il a arrêté un jour auquel il doit juger
le monde " (Act.17.31). Quand ce jour viendra-t-il ?
II n'était pas encore venu au temps de saint Paul,
car l'apôtre parle ailleurs du " jugement à
venir " (Act. 24.25). Cette parole de saint Paul nous
montre en outre que le jugement n'est pas continuellement
en session, comme le croient ceux qui enseignent que tout
homme est jugé au moment de la mort. Dans ce dernier
cas, en effet, le jugement aurait dû déjà
être en session au temps de saint Paul, tandis que l'apôtre
affirme qu'il était encore à venir, et devait
commencer en un certain jour fixé par Dieu lui-même.
Quelle est la situation chronologique
de ce jour ? Rien ne prouve que ce message ait été
prêché durant le moyen-âge. Nous savons,
au contraire, qu'il sera proclamé peu de temps avant
l'avènement de notre Seigneur, par le fait que le message
évangélique du premier ange offre à l'humanité
une dernière chance de salut, et qu'il doit la préparer
pour ce glorieux événement.
Mais considérons le messager.
Saint Jean vit que le porteur de ce message était un
ange. Etait-il un ange littéral ? A qui Jésus
confia-t-il la prédication de l'Evangile ? A ceux qui
en avaient ressenti la puissance rédemptrice. Ce mandat
leur est confié " jusqu'à la fin du monde
". II n'y aura donc jamais que des hommes qui seront
appelés à prêcher l'Evangile. Cela concorde
avec l'enseignement du Nouveau Testament. Le premier verset
de l'Apocalypse nous montre un ange apportant à saint
Jean un message, avec charge d'en faire part aux autres hommes.
Ailleurs (dans Apoc.2.1), les messagers de l'Evangile sont
appelés " anges " : " Ecris à
l'ange de l'église d'Ephèse ". Une Eglise,
c'est une assemblée de chrétiens unis par les
liens d'une foi commune pour rendre un culte à Dieu.
Le message du premier ange est une invitation à revenir
au culte du vrai Dieu. " Craignez Dieu, et lui donnez
gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez celui
qui a fait le ciel " Le premier ange est donc, vis à
vis de ceux qui reçoivent son message, dans la même
position que le pasteur de l'église d'Ephèse,
qui est appelé un ange (Apoc. 2.1). Sous le symbole
du premier ange, saint Jean contemple par conséquent
l'ensemble des hommes qui iront par tout le monde prêcher
que " l'heure de son jugement est venue ".
Ces messagers se sont-ils déjà
mis à l'uvre ou non ? En attendant la réponse
à cette question, étudions la nature du jugement
pour nous mettre à même d'en déterminer
la situation chronologique.
" Craignez Dieu, et lui donnez gloire, car l'heure de
son jugement est venue. Telles sont les paroles que saint
Jean entend tomber des lèvres du premier des trois
anges, en le voyant prendre son vol par le milieu du ciel.
A qui cet avertissement est-il adressé ? Serait-ce
à des gens debout devant le divin tribunal, attendant
la sentence qui doit mettre le sceau à leur destinée
éternelle ? Non. Ce n'est pas possible, parce que le
contexte nous dit que les hommes sont encore sur la terre.
D'ailleurs, quand on est devant le grand Juge de l'univers,
ce n'est guère alors le moment de le craindre et de
lui donner gloire. Venant si tard, cette adoration serait
forcée, et n'aurait aucun mérite devant Dieu,
ni aucun avantage pour les hommes. Les paroles de l'ange doivent
donc s'adresser à des gens qui ont encore le temps
de retourner à Dieu pour lui donner gloire.
Mais comment cela se peut-il, puisque
l'ange annonce que l'heure de son jugement est déjà
venue ? Les Ecritures nous renseignent parfaitement à
cet égard. Elles nous enseignent que Dieu jugera premièrement
- les morts. L'espèce humaine ne se tiendra pas littéralement
devant Dieu. Elle se tiendra devant lui par l'intermédiaire
des livres de mémoire, qui serviront de base à
l'instruction du jugement. Or, c'est pendant que se poursuit
cette instruction, et en attendant que le temps arrive de
juger les vivants; que ces derniers sent invités à
" craindre Dieu et à lui donner gloire ",
sachant que " l'heure de son jugement est venue ".
Ces renseignements nous sont donnés
dans les visions de Daniel et de saint Jean. Voici ce que
dit Daniel : " Je regardai jusqu'à ce que des
trônes furent placés, et que l'Ancien des jours
s'assit: son vêtement était blanc comme de la
neige, et les cheveux de sa tête étaient comme
de la laine la plus fine ; son trône était comme
des flammes de feu, et ses roues comme un feu ardent. Un fleuve
de feu se répandait et sortait de devant lui; mille
milliers le servaient, et dix mille millions assistaient devant
lui. Le jugement se tint, et les livres furent ouverts "
(Daniel 7.9, 10).
L'apôtre saint Jean ajoute : "
Je vis aussi les morts grands et petits, qui se tenaient debout
devant Dieu; et les livres furent ouverts; et on ouvrit un
autre livre, qui est le livre de vie; et les morts furent
jugés selon leurs oeuvres, parce qui était écrit
dans les livres " (Apoc.20.12).
Les deux prophètes virent l'un
et l'autre l'heure du jugement de Dieu. Les livres étaient
ouverts ; les anges assistaient; et tandis que les morts,
tant bons que méchants, dormaient dans leurs tombeaux,
leurs actions étaient examinées et leur destinée
scellée. C'est là l'instruction du jugement.
Puis a lieu la venue du Christ, où les justes ressuscitent
pour recevoir la vie éternelle. Mille ans plus tard
(Apoc. 20.5), les méchants ressuscitent pour recevoir
leur punition. C'est la seconde résurrection. Ces deux
résurrections, avec les récompenses et les châtiments
qui les accompagnent, constituent l'exécution du jugement.
Ce qui précède est prouvé
par le fait que quand Jésus reviendra pour la seconde
fois, " ceux qui seront morts en Christ ressusciteront
premièrement. [Les méchants mille ans plus tard.]
Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur
la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux
dans les nuées, au devant du Seigneur, en l'air "
(1Thes.4.16,17). Or, pour qu'une partie des morts reçoivent
la vie éternelle à la première résurrection,
il faut que la chose ait été décidée
par un tribunal dont les assises doivent avoir précédé
cette résurrection.
Comment cela se peut-il ? Le Voyant vit deux livres. L'un
était le livre de vie ; l'autre était le livre
des mémoires. A quoi sertie livre de vie ? La Bible
nous en parle abondamment. Quand un homme se convertit et
se met à servir Dieu, son nom est inscrit dans le livre
de vie. Saint Paul nous parle de ses compagnons de travaux
" dont les noms sont écrits dans le livre de vie
" (Phil. 4: 3). Mais qu'arrive-t-il quand ceux dont les
noms ont été une fois enregistrés dans
le livre de vie se sont détournés de la bonne
voie? " Et l'Eternel répondit à Moïse:
Celui qui aura péché contre moi, je l'effacerai
de mon livres " (Exode 32: 33). Quels sont donc les noms
inscrits au livre de vie ? - Les noms des justes. Si donc
le livre de vie est employé dans le jugement, ne faut-il
pas en conclure que c'est par les justes que le jugement de
Dieu commencera ? Certainement. C'est exactement ce que dit
l'apôtre Pierre : " Car le temps vient auquel le
jugement de Dieu doit commencer par sa maison; et s'il commence
par nous, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent
pas à l'Evangile de Dieu ? " (1 Pierre 4: 17).
Résumons ce qui précède:
quand l'heure du jugement de Dieu est venue, le Juge examine
premièrement la vie de celui qui se trouve inscrit
le premier au livre de vie. S'il est mort en se confiant dans
les mérites du Sauveur, son nom sera maintenu dans
le livre de vie (voir Apoc. 3: 5). II aura part à la
première résurrection et à la vie éternelle.
Si avant sa mort il s'est détourné de la bonne
voie qu'il avait un moment suivie, son nom sera effacé
du livre de vie. Il est mis au nombre des injustes, qui ressusciteront
à la seconde résurrection pour périr
tous ensemble. L'enquête passe ensuite au deuxième
nom, puis au troisième, et ainsi de suite. Enfin, elle
arrive aux vivants.
Or, c'est pendant que l'instruction
du jugement se poursuit que s'adresse au monde ce message:
" Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure de
son jugement est venue. " Quand cette heure vint-elle?
II est clair qu'il ne faudra pas beaucoup de temps à
Dieu pour juger ceux dont les noms sont inscrits au livre
de vie, et le lecteur se rappellera que cette instruction
se termine par le retour de Jésus-Christ. A-t-elle
déjà commencé ou est-elle encore dans
l'avenir?
Entre les années 1833 et 1844,
on entendit dans toutes les parties du monde des hommes qui
disaient: " Craignez Dieu et lui donnez gloire, car l'heure
de son jugement est venue. " A ces paroles, ils en ajoutaient
une autre du prophète Daniel: " Jusqu'à
deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire
sera purifié " (Dan.8: 14). Appuyés sur
ce dernier verset, ils annoncèrent au monde que le
jugement aurait lieu en 1844. Des milliers, que dis-je ? des
centaines de milliers de personnes acceptèrent leur
message. Ce sont les seuls hommes que le monde ait jamais
entendus proclamer directement le message du premier ange
d'Apocalypse 14. Leur proclamation était-elle correcte?
Si oui, nous sommes entrés depuis 1844 dans l'heure
solennelle du jugement de Dieu, et nous sommes la génération
qui verra la seconde venue de notre Seigneur.
Etudions ce point important. Dans son
septième chapitre, le prophète Daniel voit l'Ancien
des jours assis sur un trône et commençant l'uvre
du jugement. Mais pendant que l'enquête se poursuit,
Daniel est appelé à considérer une phase
particulière de l'histoire d'une grande puissance terrestre,
qui blasphème le nom de Dieu, qui depuis des siècles
fait la guerre aux saints du Très-Haut, mais dont la
carrière doit prendre fin au jugement. Voici les paroles
du prophète: " II prononcera des paroles contre
le Souverain, et détruira les saints du Souverain,
et pensera de pouvoir changer les temps et la loi; et les
saints seront livrés dans sa main, jusqu'à un
temps, et des temps, et une moitié de temps. Mais le
jugement se tiendra, et on lui ôtera sa domination,
en le détruisant et en le faisant périr, jusqu'à
en voir la fin " (Daniel 7: 25, 26).
Voilà un événement
qui indique la période du jugement. Le jugement doit
suivre immédiatement l'expiration d'une période
durant laquelle les enfants de Dieu seront persécutés.
Or, cette persécution, Daniel la retrouve dans le chapitre
suivant, le huitième. Il y revoit la vérité
de Dieu et les saints foulés aux pieds. Il ressent
un désir intense de savoir jusqu'à quand cela
durera. Deux anges se trouvent à peu de distance de
lui. Comme s'il se faisait l'écho des sentiments de
Daniel, l'un d'eux demande à l'autre: " Jusqu'à
quand durera cette vision... pour livrer le sanctuaire et
l'armée (le peuple de Dieu) à être foulés
aux pieds? " La réponse ne se fait pas attendre:
" Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins;
puis le sanctuaire sera purifié. "
Au chapitre 7, 1a puissance persécutrice
subsiste jusqu'au jour du jugement. Au chapitre 8, cette même
puissance dure jusqu'à la purification du sanctuaire.
Il est donc clair que la purification du sanctuaire n'est
autre que le jugement.
On pourrait en fournir d'autres preuves
encore. Les Juifs, qui observent encore la purification du
sanctuaire, y voient un type du jugement. Une fois l'an, en
automne, ils s'assemblent pour célébrer le jour
des expiations, qui était, chez le peuple hébreu
en Canaan, le jour où le souverain sacrificateur entrait
dans la seconde pièce du sanctuaire terrestre. Ils
croyaient qu'en ce jour leurs péchés étaient
effacés et enlevés du sanctuaire, ou, en d'autres
termes, que le sanctuaire était purifié. Et
aujourd'hui encore, si on leur demande ce qu'ils entendent
par le jour des expiations, ils répondent que c'est
le jugement. La réponse de l'ange, dans Daniel 8:14,
revenait donc à ceci: " Jusqu'à deux mille
trois cents soirs et matins, puis le jugement siégera.
"
Maintenant, pour savoir exactement quand
ce jugement commencera, il suffit de savoir quand commencent
les deux mille trois cents jours. Quand commencent-ils et
quand se terminent-ils ?
Quand Daniel reçut la vision
renfermée au chapitre huit, il savait très bien
que le jugement commencerait à la fin des 2300 jours.
Mais ce qu'il ignorait, c'était le point de départ
de ces 2300 jours. Car il nous dit, en terminant le récit
de sa vision: " Et moi, Daniel, je tombai en défaillance
et fus malade pendant quelques jours; puis je me levai et
fis les affaires du roi. J'étais étonné
de la vision, mais personne ne la comprit " (Daniel 8:27).
Néanmoins, Dieu avait pourvu à ce que Daniel
comprît la vision. On le voit au verset 16: " Et
j'entendis la voix d'un homme du milieu du fleuve Ulaï;
il cria et dit: Gabriel, explique la vision. " Gabriel
avait-il manqué à son devoir? Nullement. L'ange
n'avait pas achevé sa tâche au moment où
le chapitre 8 se termine. En effet, il y revient au chapitre
9, tandis que Daniel est en prières: " Je parlais
encore dans ma prière, quand Gabriel, cet homme que
j'avais vu en vision auparavant, vint à moi d'un vol
rapide, vers le temps de l'oblation du soir. Et il m'instruisit,
me parla et me dit: Daniel, maintenant je suis venu pour te
rendre sage et intelligent... Fais donc attention à
la parole, et comprends la vision " (versets 21-23).
Gabriel était donc revenu pour terminer sa tâche
et faire connaître à Daniel le point de départ
des 2300 jours. Comme il était nécessaire qu'après
Daniel les enfants de Dieu pussent déterminer avec
certitude cette date, l'ange y ajoute un événement
qui devait l'établir d'une façon inattaquable.
Voici ses paroles:
" Soixante-et-dix semaines sont déterminées
sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour enfermer la rébellion,
pour sceller les péchés, pour expier l'iniquité,
pour amener la justice éternelle, pour sceller la vision
et le prophète, et pour oindre le Saint des saints.
Sache-le donc et comprends depuis l'émission de la
parole ordonnant de retourner et de rebâtir Jérusalem,
jusqu'au Christ, le Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux
semaines: les places et les fossés seront rétablis,
mais en un temps fâcheux. Et après les soixante-deux
semaines, le Christ sera retranché... I1 confirmera
l'alliance avec plusieurs pendant une semaine " (Daniel
9:24-27).
Dieu a voulu, par ces paroles, non seulement
expliquer la vision, mais en établir la certitude pour
tous les siècles à venir. En même temps,
Dieu donnait à l'humanité une prophétie
concernant le Messie à venir, prophétie dont
l'accomplissement est à la fois si clair et si merveilleux,
que devant elle tous les Juifs qui refusent de croire en Jésus-Christ
et tous les sceptiques qui rejettent la Bible se trouvent
frappés d'une juste et éternelle réprobation.
Nous sommes en présence d'une
période de soixante-dix semaines, qui part du moment
où l'ordre serait donné aux Juifs - à
cette époque-là captifs à Babylone avec
Daniel - de retourner pour reconstruire et rétablir
complètement Jérusalem; et cette période
devait s'étendre jusqu'à l'apparition du Messie.
Les événements qui devaient marquer ces soixante-dix
semaines devaient servir à sceller la .vision et à
donner une certitude incontestable à la période
des 2300 jours. Les soixante-dix semaines avaient donc pour
but de confirmer les 2300 jours. Elles faisaient partie de
cette période: elles en étaient en même
temps le commencement et le sceau. Le sceau d'une lettre n'est
pas la lettre elle-même, mais il en fait partie et c'est
ce qui en établit l'authenticité et la rend
valable. Tel était le but des soixante-dix semaines
relativement aux 2300 jours.
La période des soixante-dix semaines est divisée
par Gabriel en trois tronçons:
1° Les places et la brèche seront rebâties
dans un temps fâcheux
7 SEMAINES
2°
De là jusqu'au Christ (l'oint), c'est-à-dire
jusqu'à l'onction de Jésus, à son baptême
.
62 SEMAINES
3°
A la moitié de la soixante-dixième semaine,
" le Christ est retranché
(½ semaine)
Le reste de la semaine devait être consacré comme
son commencement, à confirmer l'alliance avec les juifs.
(½ semaine)
1 SEMAINE
SOIT
70 SEMAINES
Cette prophétie s'est-elle accomplie
dans tous les détails? - Oui. L'ordre de rebâtir
et de restaurer Jérusalem fut donné à
Esdras par Artaxerxés, roi de Perse, en 457 avant Jésus-Christ.
Voyez Esdras, chapitre 7. I1 y a eu d'autres ordres de reconstruire
Jérusalem, mais celui-ci est le seul qui pourvoie à
l'entière restauration de la ville. Le premier tronçon
comprend les sept semaines prophétiques relatives "
au temps fâcheux ". Sept semaines égalent
quarante-neuf jours. Or ces quarante-neuf jours prophétiques
équivalent à quarante-neuf années. En
effet, dans la prophétie, un jour équivaut à
une année. Nous voyons cela dans le livre du prophète
Ezéchiel qui vivait au temps de Daniel: " Je t'ai
assigné les années de leur iniquité selon
le nombre de jours... Je t'ai assigné chaque jour pour
chaque année " (chap. 4, versets 5 et 6). Lisons
également, comme preuve, Nombres 14:34 : " Selon
le nombre des jours pendant lesquels vous avez épié
le pays; savoir quarante jours, chaque jour pour une année;
vous porterez la peine de vos iniquités pendant quarante
ans. A partir de l'ordre de rebâtir Jérusalem
en 457 av. J.C., ces sept semaines prophétiques ou
49 ans, nous amènent (457 moins 49) en l'année
408 avant J.C. L'histoire des Juifs confirme la déclaration
que durant ces quarante-neuf ans; la muraille serait reconstruite
en des " temps fâcheux ".
Puis vient la période des soixante-deux
semaines, qui devait aboutir à l'onction de Jésus.
En fut-il ainsi? Soixante-deux semaines égalent (62
x 7) 434 ans. Or, 434 ans à partir de 408 av. J.-C.
(408-434), nous amènent en deçà de la
naissance de Jésus, c'est-à-dire en l'année
26 ou plus correctement en l'année 27 de notre ère.
Est-ce alors que Jésus fut oint en sa qualité
de Messie, et cette étonnante prophétie s'est-elle
accomplie à la lettre ? C'est un fait établi
au-delà de toute controverse; car Jésus fut
oint du Saint-Esprit à son baptême, quand il
avait environ trente ans. On lit cela dans Luc 3:21-23: "
Or, comme tout le peuple se faisait baptiser, Jésus
fut aussi baptisé; et pendant qu'il priait, le ciel
s'ouvrit, et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme
corporelle, comme une colombe; et il vint une voix du ciel
qui dit: Tu es mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toute
mon affection. Et Jésus était alors âgé
d'environ trente ans. " On sait que l'ère chrétienne
a été placée par erreur quatre ans en
retard. De sorte que Jésus-Christ est réellement
né l'an 4 av. J.-C. Or, quatre ans avant l'ère
chrétienne et vingt-six après, donnent précisément
au Christ trente ans en l'année 26 de notre ère.
C'est alors que, baptisé du Saint-Esprit ou oint pour
son sacrifice éternel, il commença son ministère.
Ce ministère dura trois ans et demi. Puis Jésus
fut crucifié. Trois ans et demi après la crucifixion,
le sanhédrin juif résista au Saint-Esprit dans
la personne d'Etienne et rejeta définitivement l'Evangile,
qui fut alors envoyé aux gentils. Ces deux périodes
de trois ans et demi chacune font ensemble la dernière
des soixante-dix semaines prophétiques. [Une
explication est ici nécessaire. La date réelle
du baptême de Christ est l'an 27 de notre ère,
qui correspond exactement avec la prophétie. En effet,
le commandement de rebâtir Jérusalem fut donné
en automne. On en a la preuve au septième chapitre
d'Esdras. Il est donc nécessaire d'avancer d'une année
les dates qui terminent les soixante-dix semaines et les 2300
jours. Car, autrement, il faudrait que le point de départ
de ces périodes coïncidât exactement avec
le premier jour de l'an. Mais comme elles ne commencent qu'en
automne, il faut les prolonger aussi jusqu'en l'automne de
l'année suivante. Par conséquent, 69 semaines
ou 483 ans, à partir de 457 avant Jésus-Christ,
nous amènent à l'automne de l'an 27, au lieu
de l'an 26.]
La période des soixante-dix semaines
étant le sceau et le commencement de celle des 2300
jours, - à l'issue de laquelle le jugement doit commencer,
- nous arrivons à la conclusion que le jugement commença
dans le ciel en 1844; en effet, si, depuis 457,1'on compte
2300 ans, nous arrivons en l'automne de 1843, ou plus correctement
de 1844. C'est alors que l'Ancien des jours dressa son trône
judiciaire et que les livres furent ouverts. (Voir diagramme)
Le type du jugement était la purification du sanctuaire.
Une fois chaque année, en automne, le souverain sacrificateur
entrait dans la seconde pièce du sanctuaire terrestre.
En conséquence, en l'automne de 1844, notre souverain
sacrificateur, Jésus-Christ, entra dans la seconde
pièce du sanctuaire céleste, et le jugement
commença.
Partout où il allait, ce fameux
missionnaire annonçait la seconde venue du Seigneur.
La même proclamation fut également faite en Grande-Bretagne,
en Scandinavie, en Allemagne, en France et dans toutes les
stations missionnaires du monde. L'auteur de ces lignes a
connu personnellement plusieurs témoins de cette émouvante
proclamation.
Tel fut le message du premier ange,
dont l'effet fut d'appeler l'attention du monde sur la date
solennelle de 1844, à laquelle l'heure du jugement
devait commencer. Mais cette date ne devait pas marquer la
fin du monde, puisque deux autres messages devaient suivre
le premier. C'est quand les trois messages auront été
proclamés que le Seigneur reviendra.
Le souverain sacrificateur terrestre
n'entrait qu'une fois l'an et seulement une partie d'un jour
dans le lieu très saint du sanctuaire. L'analogie veut
que notre Seigneur ne reste qu'un temps limité dans
le lieu très saint du sanctuaire céleste à
la fin des temps. Le jugement ne doit donc pas être
loin d'être achevé. Les deux derniers messages
sont maintenant venus joindre leur témoignage à
celui du premier, dans toutes les stations missionnaires du
monde. Bientôt cette uvre sera terminée.
Bientôt nos noms paraîtront en jugement devant
le souverain sacrificateur céleste. Lecteur, êtes-vous
prêt pour cette heure solennelle ? Etes-vous prêt
pour la seconde venue de Jésus-Christ ? C'est maintenant
qu'est le temps de grâce. Convertissez-vous et soyez
sauvé.
Quel est le message du second ange ?
Lisons-le: " Et un autre ange le suivit, qui disait:
Elle est tombée, elle est tombée, Babylone,
cette grande ville! Parce qu'elle a fait boire à toutes
les nations du vin de la fureur de son impudicité.
" Qu'est-ce que Babylone ? L'ange dit que c'est une grande
cité. Etait-ce la grande Babylone des rives de l'Euphrate
? Cela n'est pas admissible, car sa chute n'aurait été
une nouvelle ni pour les contemporains de Jean ni pour les
époques suivantes. I1 doit être ici question
d'une ville qui existait au cours de la dispensation chrétienne.
Mais s'agit-il d'une véritable ville ? Si c'est d'une
ville matérielle qu'il s'agit et d'une chute matérielle
de cette ville, à quoi sert le message? Ce n'est pas
sauver une population que de lui dire de sortir d'une ville
déjà renversée. Car c'est d'un fait passé
que parle l'ange quand il dit que " Babylone est tombée
".
Une autre preuve qu'il n'est pas question
d'une chute littérale, c'est qu'après la chute
de Babylone, le peuple de Dieu y est encore. Voyez Apocalypse
18:4. D'ailleurs, [à l'heure d'Internet et à
l'époque des télécommunications], ce
n'est pas nécessaire qu'un ange du ciel vienne nous
annoncer la chute d'une cité. Nous en concluons qu'il
ne s'agit pas d'une ville ni d'une chute littérale,
et que ce message appelle les enfants de Dieu à quitter
une voie dangereuse de façon à éviter
les terribles châtiments annoncés par l'ange
qui suit.
Qu'est donc Babylone? Quelle est cette
demeure dans laquelle on ne peut rester qu'en courant un péril
éternel? Quelle est cette puissance séductrice
qui fait que nous resterions aveuglément au milieu
de la méchanceté si un ange
du ciel ne
venait nous avertir de notre danger? Et si ce n'est: pas une
cité littérale, qu'est-ce donc ? Lisons la description
que Dieu nous en donne, puis nous saurons à quoi nous
en tenir. Nous la trouvons au dix-huitième chapitre
de l'Apocalypse:
" Hélas ! hélas!
Babylone, la grande ville, ville puissante, comment ta condamnation
est-elle venue en un moment? Les marchands de la terre pleureront
aussi et se lamenteront à son sujet, parce que personne
n'achètera plus leurs marchandises; leurs marchandises
d'or et d'argent, de pierres, précieuses, de perles...
" (Versets 10-12).
1° De ce qui précède, il résulte
que Babylone est un lieu tout resplendissant d'or et de pierreries.
" De fin lin, de pourpre, de soie et d'écarlate
" (versets 12, 16;17:4,5).
2° Babylone est donc un lieu où l'on porte des
habits somptueux.
" Toute sorte de bois odoriférant, toute sorte
de meubles d'ivoire, d'airain, de fer, de marbre, de cinnamone,
des parfums, des essences, de l'encens. "
3° Babylone est un lieu où l'on fait usage d'encens.
" Du vin, de l'huile, de la fleur de farine, du blé,
des bêtes de charge, des brebis, des chevaux, des chariots,
des esclaves, et des âmes d'hommes. "
4° Babylone est un lieu où l'on fait marché
des âmes d'hommes.
" C'est ainsi que Babylone, cette grande voie, sera précipitée
avec violence, et on ne la trouvera plus. Et la voix des joueurs
de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des
trompettes ne sera plus entendue au milieu de toi. "
(versets 21, 22).
5° Babylone est donc un lieu où abondent le chant,
la musique, le son des harpes.
" La lumière des lampes n'y éclairera plus.
"
6° Babylone est un lieu où l'on allume des lampes
(des cierges).
"Et on n'y entendra plus la voix de l'époux et
de l'épouse."
7° Babylone est un lieu où l'on célèbre
des mariages.
Quel est ce lieu? Quel est le lieu où le peuple de
Dieu se trouvait d'abord? ce lieu où l'on fait trafic
des âmes d'hommes, où l'on est paré d'or,
d'argent et de pierres précieuses, où l'on brûle
de l'encens, où l'on bénit les mariages, où
il y a beaucoup de chant et de musique et où l'on allume
des lampes? Pouvez-vous dire où est ce lieu ? Si vous
le pouvez, Dieu vous dit: " Sortez-en ".
Mais pour doubler l'évidence
de cette démonstration, notons encore une parole relative
à Babylone: " Et sur son front était écrit
ce nom mystérieux: La grande Babylone, la mère
des fornicateurs et des abominations de la terre " (Apoc.17:5).
De ce passage, on apprend deux choses: Premièrement,
Babylone est une femme; deuxièmement, elle est mère
et a des filles, et ces filles sont des prostituées
comme elle. Or, que représente une femme dans la Bible
? et surtout une femme impure ?
L'apôtre nous dit: " Car
je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je
vous ai engagés à un seul époux, pour
vous présenter à Christ comme une vierge chaste
" (2 Cor. 11:2). Dans ce passage, une femme pure représente
l'Eglise de Jésus-Christ. Mais lisons encore: "
Car le mari est le chef de la femme, comme Christ aussi est
le chef de l'Eglise. " - " C'est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère pour s'attacher
à sa femme, et les deux ne seront qu'une chair. Ce
mystère est grand. Je dis cela par rapport à
Christ et à l'Église " (Eph. 5 : 23, 3
1, 32).
Puis donc qu'une femme pure représente
l'Église du Christ, une femme impure doit représenter
une Église qui était premièrement l'Église
du Christ, mais qui a prévariqué depuis. Et
c'est précisément cette chute-là dont
parle l'ange. C'est une chute morale: c'est l'Église
qui rejette le Christ et qui se donne au monde. Jésus
la rejette par conséquent aussi, et la déclare
tombée.
Nous savons maintenant ce qu'est Babylone.
C'est l'Eglise; de Jésus-Christ rejetée par
son Époux légitime. Il la rejette parce qu'elle
s'est unie en mariage avec le monde, tout en se réclamant
encore de son nom. Mais l'apôtre dit qu'elle a des filles,
c'est-à-dire des Églises issues de l'Église
mère, et qui, tout en se disant séparées
d'elle, pratiquent et soutiennent néanmoins quelques-unes
de ses doctrines et pratiques contraires à la Sainte
Écriture et aux commandements de Dieu.
De même que notre Seigneur purifia
le temple terrestre deux fois, d'abord au commencement puis
à la fin de son ministère, de même, dans
sa miséricorde, Dieu adresse deux fois cet avertissement
à son Église: " Babylone est tombée.
Mais la dernière fois, il ajoute: " Sortez de
Babylone, mon peuple, de peur que, participant à ses
péchés, vous n'ayez aussi part à ses
plaies ". Le premier avertissement est donné avant
la proclamation du troisième ange; le dernier, à
sa fin.
En résumé, Babylone représente
les Eglises qui, depuis le temps de notre Seigneur, sont tombées
dans la mondanité. Et nous avons vu que le premier
ange est en train de proclamer son message de nos jours. C'est
donc en notre temps que doit être proclamé le
message du second ange. Qui veut l'écouter et le suivre
pour être sauvé? Qui veut sortir de Babylone?
Nous sommes maintenant arrivés
au message du troisième ange. Pendant que le premier
et le second ange d'Apocalypse 14 faisaient encore retentir
leur message, Jean vit un autre ange qui les suivait et unissait
sa voix aux leurs.
" Et un troisième ange les suivit, et disait d'une
voix forte : Si quelqu'un adore la bête et son image,
et s'il en prend la marque au front, ou à la main,
celui-là boira aussi du vin de la colère de
Dieu, qui sera versé pur dans la coupe de sa colère
" (Apoc.14:9,10).
Ce message requiert de notre part une
sérieuse attention. Ce qui montre qu'il est pour nous
d'une importance capitale, c'est le fait qu'il est donné
de nos jours et en notre génération. La bête
est adorée sous nos yeux; le culte de son image a lieu
ici même, et partout on reçoit sa marque. On
est donc amené à se poser cette question importante:
Peut-on savoir ce qui constitue la bête, son image et
sa marque?
Assurément. Si vous lisez Apoc.15:2,
vous y trouverez la description d'un groupe de personnes qui
chantent dans le ciel le cantique de victoire sur la bête
et sa marque. Elles se tiennent sur la mer de verre dont il
est parlé dans Apoc. 4: 2, 6: " Et aussitôt
je fus ravi en esprit; et voici, un trône était
dressé dans le ciel... I1 y avait aussi devant le trône
une mer de verre. " Mais qui est-ce que Jean vit sur
le trône? " Je vis aussi comme une mer de verre,
mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête,
et son image, et sa marque, et le nombre de son nom, qui se
tenaient sur cette mer de verre, et qui avaient des harpes
pour louer Dieu. Et ils chantaient le cantique de Moïse,
serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau " (Apoc.
15:2, 3). Approchons-nous de ceux qui se tiennent sur la mer
de verre pour les interroger. " Vous parlez dans votre
cantique de victoire sur la bête et sa marque, leur
dirons-nous; vous avez donc été en conflit avec
elle. Veuillez nous dire qui est cette bête et quelle
est sa marque." Supposons qu'ils nous répondent
alors: " Chers amis, nous ne pouvons répondre
à votre question. Arrivés au ciel, nous nous
sommes mis à entonner le cantique de la victoire; pour
ce qui est de la bête et de sa marque, nous l'ignorons."
Cette supposition n'est pas sensée.
Si nous devons combattre la bête et sa marque avant
de parvenir au ciel, il faut nécessairement que nous
les connaissions.
Qu'est donc la bête? Pour être
sûr de ne pas nous tromper, considérons les passages
où elle est mentionnée pour la première
fois. La description de celle-ci nous est donnée dans
les termes suivants: " Alors je vis monter de la mer
une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et
sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes
un nom de blasphème " (Apoc.13:1). La bête
aux sept têtes et aux dix diadèmes n'est évidemment
pas une bête telle que celles que la nature nous fournit.
C'est plutôt une figure, un symbole, et ce qu'elle symbolise
ou représente nous est indiqué plus loin. On
retrouve la même combinaison de symboles au chapitre
17. II est dit de cette bête: " Les sept têtes
sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Et
ce sont aussi sept rois, dont cinq sont tombés; il
en reste un, et l'autre n'est point encore venu; et quand
il sera venu, il ne durera qu'un peu de temps. Et la bête
qui était, et qui n'est plus, est le huitième
roi (ou royaume). Versets 9 à 11. Il est dit ici en
tous termes que la bête est un roi ou royaume. Cette
interprétation est en harmonie d'ailleurs avec Daniel
7, où différentes bêtes sont employées
pour symboliser des empires ou des royaumes divers.
La bête donc est un royaume, et
ce royaume s'élève de la mer. Or la mer représente
des nations, car on lit dans Apoc. 17:15: " Les eaux
que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise,
sont des peuples, et une multitude, et des nations, et des
langues."
Quel est donc le royaume que représente
la bête et qui s'élève du. milieu des
eaux ou d'une multitude de peuples? Les sept cornes nous aideront
à déterminer la chose. Suivant le passage précité,
l'apôtre déclare que les têtes représentaient
deux choses: 1° Sept montagnes sur lesquelles la capitale
était située; 2° Sept rois. Quelle est la
grande capitale du temps de l'apôtre Jean qui était
située sur sept montagnes? Chacun sait que c'était
Rome. Le gouvernement ou la puissance en question devait donc
être celui de Rome. Mais sous quelle forme? Car Rome
s'est présentée au monde sous trois formes principales
de gouvernement: la république, l'empire, la papauté.
A laquelle de ces formes est-il fait allusion ici?
Les dix cornes nous aideront à
trancher la question. Nous avons vu que les sept têtes
étaient sept rois. Or, c'est la tête qui dirige.
Les sept têtes étaient donc les sept formes diverses
de gouvernement qui ont été successivement adoptées
par Rome: 1° la royauté; 2° le consulat; 3°
le décemvirat; 4° la dictature; 5° le triumvirat;
6° l'empire; 7° l'exarchat. Il est vrai que les dix
cornes sont aussi dix rois; mais ce sont des rois de nature
différente. Lisez Apoc. 17: 12: " Et les dix cornes
que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore commencé
à régner, mais ils recevront la puissance comme
rois, avec la bête, pour un peu de temps " (en
même temps que la bête). Ces dix cornes n'étaient
pas à la tête du gouvernement comme les sept
têtes, mais elles devaient partager le pouvoir avec
la bête. Aux jours de Jean, ces dix cornes n'avaient
pas encore paru. Par conséquent, la forme de gouvernement
romain que la bête symbolisait n'avait pas encore fait
son apparition; car les dix cornes et la bête devaient
se partager la puissance romaine.
Tel fut réellement le cas. L'empire
romain fut renversé par des tribus barbares venues
du nord, dont les hordes se ruèrent sur son territoire,
et dont dix réussirent à se le partager. Mais
qui conserva la ville de Rome? Chacun le sait: Ce fut la papauté.
Par conséquent, il est évident que la bête
est la papauté.
Ce grand avertissement, toutefois, n'est
pas seulement, donné en vue de la papauté; mais
aussi contre son image et la réception de sa marque.
Si donc nous voulons échapper à la colère
à venir, il nous faut premièrement apprendre
ce qu'est la marque de la bête, puis, par la grâce
de Dieu, la repousser. Car il est évident que de grandes
souffrances sont réservées à ceux qui,
volontairement ou par négligence, ignorent ce qu'est
la marque de la bête et ne réussissent pas à
y échapper.
1° La marque de la bête n'est pas littérale,
mais symbolique. - S'il s'agissait d'une marque littérale
sur la main ou sur le front, personne n'échapperait,
et l'avertissement de Dieu serait inutile, car la description
qui en est faite dans le passage qui mentionne cette marque
pour la première fois nous apprend que les grandes
puissances de la terre favorisent son introduction et que
tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves,
doivent la recevoir (Apoc.13:16). Le décret appuyé
par tous les gouvernements de la terre, porte que tous doivent
recevoir sa marque. Si donc il s'agissait d'une marque littérale,
comment pourrait-on y échapper? On pourrait facilement
terrasser celui qui offre de la résistance et lui appliquer
la marque sur le front ou à la main, en dépit
de tous ses efforts. Mais on peut échapper à
cette marque. L'avertissement que Dieu nous adresse et qui
est contenu dans le message du troisième ange, nous
exhorte à ne pas la recevoir. Par conséquent,
la marque n'est pas littérale, mais symbolique; elle
n'est pas physique, mais spirituelle.
2° La marque se rapporte à un jour de culte. -
Les hommes peuvent être marqués de trois manières
différentes: par quelque singularité physique,
par la parole, ou par leurs coutumes. Nous avons vu que la
marque de la bête n'est pas quelque chose de physique.
Elle doit, par conséquent, se rapporter à des
coutumes. Or, cette marque attirant sur celui qui la reçoit
la colère de Dieu, ce doit être une coutume coupable,
un péché, une transgression de la loi. En outre,
cette transgression comporte la main et le front plutôt
que quelque autre organe du corps. Tous ces faits nous aident
à déterminer de façon sûre et précise
ce qu'est la marque contre laquelle la Parole de Dieu nous
met en garde. Quelle est-elle?
Le trait caractéristique que
Dieu nous donne de cette marque, c'est qu'elle est appliquée
à la main droite et au front. En parcourant la Bible
d'un bout à l'autre, on peut y trouver mentionnées
deux autres marques qui, comme celle-ci, devaient être
appliquées à la main droite et au front. Toutefois,
celles-ci avaient été ordonnées de Dieu
lui-même. Appliquées à la main droite
et au front, elles distinguaient d'une manière remarquable
celui qui les recevait. C'est pour cela que Satan cherche
à copier cette méthode, et qu'il s'efforce d'imposer
la réception de la marque de la bête à
la main droite et au front. Arrêtons-nous quelques instants
sur ces deux marques divines.
La première est mentionnée
dans Exode 13:6,7 et 9: " Pendant sept jours tu mangeras
des pains sans levain, et au septième jour i1 y aura
une fête solennelle à l'Éternel. On mangera
pendant sept jours des pains sans levain... Et ceci sera pour
signe sur ta main, et pour mémorial entre tes yeux,
afin que la loi de l'Éternel soit en ta bouche. "
Dieu; parle ici de la Pâque. Comment la Pâque
pouvait-elle être un signe sur le front ou sur la main
? Parce qu'en s'abstenant de tout travail servile pendant
certains jours, la main se reposait. De même aussi l'esprit
devait négliger les choses matérielles pour
s'occuper exclusivement de la loi de Dieu. C'est pour cela
que la Pâque, qui était l'observation d'une certaine
période de temps, était un signe sur la main
droite et le front.
La seconde marque de ce genre se trouve
dans Deut. 6:6-8: " Et ces commandements que je te prescris
aujourd'hui, seront dans ton cur; tu les inculqueras
à tes enfants, et tu en parleras quand tu te tiendras
dans ta maison, quand tu te mettras en chemin, quand tu te
coucheras, et quand tu te lèveras; et tu les lieras
comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux
entre tes yeux. " De quels commandements est-il ici question
? Du code des dix commandements cités au cinquième
chapitre. L'observation des dix commandements devait donc
marquer distinctement le peuple d'Israël à la
main et au front. Mais comment ? Le quatrième commandement
se trouvait au centre des dix. C'est là qu'il est ordonné
d'observer le septième jour de chaque semaine comme
jour de repos ou de culte. Cette cessation du travail devait
marquer la main, tandis que l'esprit d'adoration marquait
le front. Nous savons qu'il en est ainsi par plusieurs autres
passages, où Dieu appelle clairement le Sabbat son
signe (Ex. 31 : 16, 17): " Ainsi les enfants d'Israël
garderont le Sabbat pour célébrer le jour du
repos dans leurs âges, par une alliance perpétuelle.
C'est un signe entre moi et les enfants d'Israël à
perpétuité. " Et ailleurs: " Et même
je leur donnai aussi mes Sabbats, pour leur être un
signe entre moi et eux, afin qu'ils connussent que je suis
l'Éternel qui les sanctifie " (Ezé. 20:12).
Ce sont là les marques que la
Bible déclare être apposées à la
main et au front. Mais c'étaient les marques de Dieu.
Et l'une de ces marques subsiste encore: La première,
la Pâque, a fait son temps; la seconde, le Sabbat du
quatrième commandement, subsiste. Mais la bête
devait imiter la méthode de Dieu, en apposant une marque.
Or nous avons vu que la marque de la bête n'était
pas physique; elle doit par conséquent être analogue
aux marques de Dieu. Qu'est-ce donc ? Regardez par tout le
monde. Quelle est la période de temps que les hommes
ont reçu l'ordre d'observer; pendant laquelle ils doivent
suspendre leurs travaux journaliers pour se consacrer à
la méditation des choses divines? II n'y en a qu'une.
Vous le savez tous: c'est le dimanche.
Une multitude de questions se présentent
à l'esprit. Le dimanche n'est-il pas le vrai jour de
repos du Seigneur? Non. Lisez les Écritures d'un bout
à l'autre, de la Genèse à l'Apocalypse,
et vous ne trouverez nulle part que le dimanche doive être
considéré comme sacré. On avance bien
des raisons en faveur de son observation; mais ces raisons
sont purement humaines.
Comment se fait-il donc que ce jour
ait été si universellement adopté comme
jour de repos? Comment se fait-il que tant de siècles
et tant de gens l'aient sanctionné? La place dont nous
disposons ne nous permet pas de répondre à toutes
ces questions. Le fait est que l'observation du dimanche n'a
pas été sanctionnée par une autorité
supérieure à celle de l'Eglise. Quand l'Eglise
primitive prévariqua, de nombreuses erreurs s'introduisirent
dans son sein. Les vrais croyants persévérèrent
dans la foi et les coutumes des apôtres; mais le plus
grand nombre mélangèrent le paganisme et le
christianisme, et c'est ainsi que fut formée la religion
des masses dans la chrétienté. L'observation
du dimanche est l'une des erreurs introduites.
Dieu nous appelle maintenant à
une réforme. Le dimanche est la marque de l'Eglise
catholique. Elle le déclare elle-même, et les
protestants suivent ses traces. Protestants et catholiques
s'unissent maintenant pour imposer l'observation du dimanche
par la loi civile. Le mouvement a pris des proportions considérables
et se retrouve dans tous les pays. Mais le message du troisième
ange se répand. C'est un grand péché
que de mettre de côté le vrai Sabbat et de le
remplacer par une institution d'origine humaine. Mais exiger
par la loi civile que ceux qui veulent se conformer aux ordres
de Dieu acceptent les commandements des hommes, c'est encore
un plus grand péché.
Les plus terribles menaces sont prononcées
par le troisième ange contre ceux qui le font. Jésus-Christ
viendra délivrer son peuple. Les transgresseurs de
la loi de Dieu auront conscience de leur erreur alors que
le Seigneur apparaîtra sur les nuées du ciel.
Cher lecteur, Dieu vous invite, avant qu'il soit trop tard,
à cesser de transgresser sa loi, à refuser d'obéir
aux commandements des hommes et à échapper à
la colère divine. Vous pourrez alors, avec ceux qui
ont vaincu la bête et sa marque, chanter sur la mer
de verre les louanges de Dieu, devant son trône. "
Je vis aussi comme une mer de verre, mêlée de
feu; et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image,
et sa marque, et le nombre de son nom, qui se tenaient sur
cette mer de verre, et qui avaient des harpes pour louer Dieu
" (Apoc.15:2).