Ellen WHITE

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ABRAHAM ET LE SABBAT

 
LE SABBAT FUT-IL OBSERVE
D'ADAM A MOÏSE (1)?


" Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel ; je donnerai à ta postérité toutes ces contrées ; et toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce qu’Abraham a obéi à ma voix, et qu’il a observé mes ordres, mes commandements, mes statuts et mes lois.. " Genèse 26.4-5.

" Malgré la preuve fournie par les paroles de l'institution (Gen. 11, 2), que le sabbat est d'une obligation universelle, ceux qui contestent cette obligation allèguent qu'il n'est point fait mention du sabbat sous la dispensation patriarcale, et que par conséquent il ne doit pas avoir été alors en vigueur. Mais si l'on considère la nature de l'histoire biblique et sa brièveté, on conviendra que l'Ecriture ne nous offrit-elle en effet aucune allusion au sabbat durant cette période, on ne saurait tirer de ce fait un argument valable contre l'existence même de cette institution. Plusieurs des livres de l'Ancien Testament ne font aucune mention au sabbat, même à des époques où il était régulièrement observé. - D'ailleurs on trouve dans tout le cours de la dispensation patriarcale de nombreuses allusions au sabbat. On peut signaler entre autres, la division du temps en semaines de sept jours, et la mention fréquente du nombre sept qui se retrouve dans le court récit du déluge (Gen. VII, 2, 3, 4, 10 ; VIII, 10, 12) ; le nombre sept est désigné en hébreu par un mot qui signifie perfection ou plénitude, et il est à remarquer que dès les plus anciens âges ce nombre a été revêtu d'un caractère sacré chez toutes les nations, tant chez les idolâtres que chez les adorateurs du vrai Dieu. Mais quand même on ne trouverait aucune allusion à l'observation du sabbat, ni sous la dispensation patriarcale, ni dans aucune période, cette observation n'en resterait pas moins obligatoire, puisque le sabbat est établi dès le commencement de l'Ecriture, aussi bien que le fondement sur lequel il repose, d'une manière trop claire et trop positive pour qu'il fût nécessaire de revenir sur ce sujet.
Dans le récit de la récolte de la manne (Exode XVI, 4), antérieurement à la promulgation de la loi, nous trouvons une allusion évidente à l'obligation d'observer le jour du sabbat… Tout cela nous fournit la preuve évidente qu'il existait antérieurement une loi qui ordonnait le repos et la sanctification du sabbat ; cette loi fut imposée au premier homme lorsqu'il était le représentant de toute la race humaine, et par conséquent elle est obligatoire pour toute sa postérité. On peut remarquer ici que trois miracles ont eu lieu en l'honneur du sabbat avant la promulgation de la loi. Une double quantité de manne tombait le sixième jour. Il n'en tombait point le jour du sabbat, la manne qui était tombée pour ce jour-là ne se corrompait point. " Robert HALDANE (évang. presb. écoss.), De l'observation permanente d'observer le jour du Seigneur, 1843, pp. 7-9, 12.

" [...] l'institution nous paraît avoir, après la chute de l'humanité, laissé d'abondantes traces dans son histoire, soit d'après l'Ancien Testament, soit d'après les documents païens [...]
Le sabbat n'est donc point présenté comme une institution purement mosaïque. Elle est tout autrement ancienne : le mosaïsme n'a fait que la sanctionner, la restaurer et la développer à plusieurs égards. ...il est d'origine encore plus ancienne, car il remonte à l'âge d'innocence, et c'est peut-être pour cela qu'il figure dans le Décalogue. " Louis THOMAS (Dr. Théol. protest.), Le Jour du Seigneur, II, 1893, pp. 1, 9.

" Cependant bien des raisons, et des raisons très-puissantes, contredisent ce sentiment et tendent à prouver que la première révélation du dogme de la création est bien antérieure à Moïse, qu'elle remonte probablement jusqu'à nos premiers parents, que l'auteur du Pentateuque, l'ayant apprise par tradition, l'a fidèlement reproduite avec le secours de l'Esprit de Dieu.
Premièrement, Moïse a coutume de commencer les révélations qui lui ont été faites à lui-même par des mots que nous ne trouvons pas ici. Ces mots sont : Et le Seigneur parla à Moïse, ou d'autres semblables.
Deuxièmement, selon toute apparence, le sabbat n'est point une institution mosaïque, en ce sens que Moïse ait le premier prescrit la célébration du septième jour; bien plus, l'archéologie biblique démontre presque jusqu'à l'évidence, par des arguments que nous n'avons point à énumérer ici, que Moïse a trouvé déjà en usage chez son peuple la célébration du sabbat, et qu'il n'a fait que la régler d'une manière définitive par sa législation...
Troisièmement, enfin, il a été démontré par divers savants modernes et en particulier par Kurtz [Bibel und Astronomie, p. 57.], que les traditions de tous les peuples du nord et du midi, de l'orient et de l'occident, quelque différent que soit d'ailleurs leur esprit religieux, s'accordent, quant aux faits, d'une manière si frappante, et cela souvent jusque dans les plus petits détails, avec le récit génésiaque, que nous ne pouvons nous empêcher de faire remonter à une source commune tous ces récits qui nous viennent de deux côtés différents. Il n'est pas possible en effet de supposer que les autres peuples aient reçu des Hébreux ces traditions identiques pour le fond. Ainsi ni l'auteur de la Genèse, ni aucun Juif en général ne saurait être regardé comme l'unique dépositaire des documents primitifs. Il faut donc admettre une première source commune où Juifs et Gentils ont puisé à la fois, et cette première source doit remonter à une époque où le genre humain était encore dans son unité primitive, et où il n'était point encore divisé par l'éloignement des résidences et la diversité du langage, par la séparation nettement marquée entre les races et par la différence de civilisation et de religion. C'est de cette époque primitive que les peuples dispersés doivent avoir reçu ces souvenirs et ces traditions que l'on retrouve les mêmes chez tous. Après la séparation, cet héritage de nos premiers parents prit une multitude de formes, selon les diverses tendances d'esprit, dans la bouche du peuple ou dans les traditions sacerdotales ; cependant, à travers toutes ces métamorphoses, il garda l'empreinte du cachet de famille, la marque de la communauté d'origine. Ainsi cette révélation primitive doit remonter au delà de la dispersion des peuples, et, arrivés là, rien ne nous empêche, tout au contraire, nous invite à faire encore un pas ou deux, à la reculer jusqu'au temps de Noé et même jusqu'à Adam. Je ne vous rappellerai ici que quelques traits, sur lesquels les cosmogonies des divers peuples, même plus éloignés les uns des autres, sont si parfaitement d'accord avec le récit mosaïque de la création, qu'on se trouve forcé d'admettre pour toutes ces traditions une source commune. Le tohu-bohu de la Bible a dans toutes les mythologies païennes son antitype, et se rencontre sous différents noms depuis l'Athor des Egyptiens jusqu'au chaos, et à ce que le poète des Métamorphoses appelle rudis indigestaque moles. La nuit obscure et l'abîme sont, en général, les traits principaux de toute description du chaos. Les six jours ou six créations particulières se trouvent dans la plupart des cosmogonies, depuis la Chine, à l'est, jusque chez les Etrusques, à l'ouest, et on les rencontre pour le fond dans le même ordre que dans la Genèse. Chez tous les peuples sans exception, l'homme est regardé comme la dernière création, beaucoup de mythologies païennes connaissent sa formation du limon de la terre et celle de la femme d'un des membres d'Adam. " F.-H. REUSCH (théol. cath. all.), La Bible et la nature, 1867, p. 17-18.

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