LE
SABBAT, LOI IMMUABLE
" Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.
Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage.
Mais le septième jour est le jour du repos de l'Eternel,
ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage,... . Car en six jours
l'Eternel a fait les cieux, la terre, la mer, et tout ce
qui y est contenu, et il s'est reposé le septième
jour : c'est pourquoi l'Eternel a béni le jour du
repos, et l'a sanctifié. " Exode 20.8-11.
"
Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats; car ce
sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe
auquel on connaîtra que je suis l'Eternel qui vous
sanctifie. Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous
une chose sainte. ...On travaillera six jours; mais le septième
jour est le sabbat, le jour du repos, consacré à
l'Eternel. " Exode 31.13-15.
"
Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme l'Eternel,
ton Dieu, te l'a ordonné. Tu travailleras six jours,
et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour
est le jour du repos de l'Eternel, ton Dieu : tu ne feras
aucun ouvrage,... C'est pourquoi l'Eternel, ton Dieu, t'a
ordonné d'observer le jour du repos. " Deutéronome
5.13-15.
"
L'Eternel parla à Moïse, et dit: Parle à
toute l'assemblée des enfants d'Israël, et tu
leur diras: Soyez saints, car je suis saint, moi l'Eternel,
votre Dieu. Chacun de vous respectera sa mère et
son père, et observera mes sabbats. Je suis l'Eternel,
votre Dieu. " Lévitique 19.1-3.
"
L'Eternel parla à Moïse, et dit: Parle aux
enfants d'Israël, et tu leur diras: Les fêtes
de l'Eternel, que vous publierez, seront de saintes convocations.
Voici quelles sont mes fêtes. On travaillera six jours;
mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos:
il y aura une sainte convocation. Vous ne ferez aucun ouvrage:
c'est le sabbat de l'Eternel, dans toutes vos demeures.
" Lévitique 23.1-3.
"
Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre
moi et eux, pour leur faire connaître que je suis
l'Eternel qui les sanctifie. " Ezéchiel
20.12.
"
La loi morale est principalement contenue dans Le Décalogue,
recueil des dix paroles ou commandements que la voix divine
prononça sur le mont Sinaï, et qui furent inscrits
sur deux tables de pierre. " C.-E. BABUT, La Vérité
chrétienne, Manuel d'Instruction Religieuse,
1942, p. 61.
"
L'importance du Décalogue vient de ses préceptes
religieux et moraux. La manière dont ils sont formulés,
établis et motivés est d'un poids et d'une
force uniques, de sorte qu'aucun autre recueil de lois précédant
l'ère chrétienne ne saurait lui être
comparé. De même son contenu est d'une majesté
tout à fait transcendante... C'est pourquoi il a
formé depuis toujours la magna charta de l'ordre
social dans toutes les sociétés humaines.
" A. EBERHARTER, Dictionnaire de la Bible, Supplément,
publié sous la direction de Louis Pirot, 1934, t.
II, art. Décalogue, col. 350.
"
Dieu bénit et sanctifia le jour où il se reposa.
C'était bénir son oeuvre, c'était la
proclamer sainte... c'était, par là même,
graver sur elle son nom, la signer, pour ainsi dire, et
sommer toute créature intelligente et sensible d'adorer
et bénir le Créateur dans la création.
" Alexandre VINET (théol. évang. suisse),
Le sabbat juif et le dimanche chrétien, 1877,
pp. 29.
"
En général, l'éthique théologique
a traité ce commandement de Dieu, ou plutôt
le commandement unique de Dieu sous cette forme particulière,
avec une légèreté et une négligence
qui ne correspondent ni à l'importance que lui attribue
l'Ecriture, ni à la signification essentielle qu'il
possède objectivement. [...] Le repos de Dieu au
septième jour a marqué l'achèvement
de la création, et, comme les oeuvres qui l'ont précédé,
il est un événement qui remplit le temps.
La création s'achève par cette intronisation
divine, qui est le terminus a quo de tout ce que l'Ecriture
sainte dira ensuite sur l'histoire qui se passe entre Dieu
et l'homme. Au sein même de la création dans
son ensemble apparaît donc un fait particulier : ce
mouvement de condescendance qui a lieu au septième
jour et qui signifie que, dans sa grâce, le Dieu très
haut veut coexister et coexistera avec sa créature.
Il s'agit là de l'origine même de l'action
particulière que Dieu déploiera par la suite
au sein du monde créé : l'histoire de l'alliance
de grâce, dont témoignera essentiellement toute
la Bible [...] De là, dit Gen. 2, 3, le commandement
du sabbat, de là la bénédiction et
la sanctification dont le septième jour est l'objet
! Cette bénédiction et cette sanctification
veulent dire : pour la créature, le septième
jour aura sans cesse, mutatis mutandis, le même contenu
et la même signification que, pour Dieu, le septième
jour de la création. Il sera pour elle un jour particulier
- précisément à cause de l'histoire
particulière qui a commencé alors. Par conséquent,
il devra être un jour "chômé".
La créature devra à son tour "reprendre
son souffle", revenir à soi, se reprendre, en
ce jour-là. " Karl BARTH (théol. évang.
suisse), Dogmatique, 1964, vol. III, t. 4, première
partie, pp. 50, 52.
"
Le sabbat ou mise à part d'un jour sur sept pour
le service de Dieu et le repos de l'homme est une institution
primitive qui répond aux besoins physiques et religieux
de notre nature, et qui doit, par conséquent, durer
ici-bas aussi longtemps que notre race. Le sabbat est fait
pour l'homme. Il traverse toutes les économies. "
Emile GUERS (past. évang. suisse), Etude sur l'épître
aux Hébreux, 1862, p. 447.
" Ce qui me frappe c'est, pour ainsi parler, la place
d'honneur que le précepte relatif au jour du repos
occupe dans la loi du Sinaï. Il est mis si haut, qu'il
arrive immédiatement après les trois premiers
qui, se rapportant directement à Dieu, condamnent
et proscrivent le polythéisme, l'idolâtrie
et la profanation du saint nom de l'Eternel. Tant il est
vrai que son importance est extrême, souveraine. "
A. ESCHENAUER (past. réf. als.), L'Observation
du Jour du repos, 1866, p. 7.
"
Le fait que le sabbat occupe une place si considérable
dans le décalogue, que le langage de ce quatrième
commandement est si solennel, et que ce commandement est
répété tant de fois dans l'A.T., montre
qu'il s'agit d'une institution tout à fait centrale
dans la vie du peuple de Dieu. " W.-A. WISSER'T HOOFT,
L'Ordre de Dieu, 1941, p. 50.
"
Le quatrième commandement fait partie de la loi morale.
- La place qu'occupe ce précepte dans le décalogue
fait déjà présumer qu'il en est inséparable.
Serait-il possible que Dieu dont l'ordre et la sagesse sont
admirables dans tous ses ouvrages, eût placé
un commandement purement cérémoniel et temporaire
au coeur même de la loi qui doit servir de base à
la morale universelle ? Cette base est comme un fondement
de diamant qui ne peut être entamé, et d'où
jaillit une lumière plus vive et plus pure que celle
du soleil. L'univers pourrait se dissoudre; la loi morale
demeure. Aussi, le précepte qui nous occupe, loin
de pouvoir en être ôté, unit d'une manière
intime et indivisible les deux tables de la loi, base inébranlable
de toute la loi morale. En effet, il termine la première
table en complétant nos devoirs envers Dieu, et il
nous conduit à la seconde et s'y rattache par ce
qu'il renferme de relatif à nous-mêmes, à
nos semblables ou aux êtres inférieurs que
Dieu nous a donnés pour nous aider dans nos travaux.
" Frédéric PRUNIER (past. protest.),
Le quatrième commandement est-il aboli ?,
1860, pp. 4-5.
"
La création de l'homme est commémorée
dans le quatrième commandement. Il renferme par là
même la source principale de toute autorité
en Dieu, et de tout devoir en l'homme. " James G. MURPHY
(théol. protest.), A Critical and Exegeticel Commentary
on the Book of Exodus, 1881, p.144.
"
L'importance remarquable qui fut accordée à
la construction du tabernacle, et les précautions
extraordinaires qui assuraient la conservation de la loi
au moyen de l'arche, prouvent l'importance de cette loi
aux yeux de Dieu; l'importance, dis-je, de cette loi éternelle
par laquelle il gouverne le monde, qui est sainte, juste
et bonne, et qui, par sa nature même, est éternellement
obligatoire pour toutes les créatures intelligentes,
tant les hommes que les anges. " Robert HALDANE (évang.
presb. écoss.), De l'observation permanente d'observer
le jour du Seigneur, 1843, p. 22.
"
Car Dieu n'a jamais requis plus étroitement l'obéissance
d'aucun précepte, que de celui-ci. Quand il veut
dénoter en ses Prophètes que toute la religion
est détruite, il se plaint que son sabbat a été
pollué et violé, ou qu'il n'a pas été
bien gardé ni sanctifié : comme si, en délaissant
ce point, il ne restait plus rien en quoi il pût être
honoré (Nomb. 15 : 32?36; Ez. 20 : 12, 13; 22 : 8;
23 : 38; Jér. 17 : 21?23, 27). " Jean CALVIN
(réform. fr.), L'institution chrétienne,
1955, Livre II, chap. VIII, 29, p. 153.
"
La loi est nécessaire entre Dieu et la créature;
la loi est essentielle à notre nature morale, notre
conscience nous disant à tous que nous avons des
devoirs et que nous sommes faits pour obéir; la loi
est éternelle comme nos rapports avec Dieu et comme
Dieu lui-même ; la loi, c'est la vérité
dans l'ordre moral : or la vérité peut-elle
être abolie ? Peut-il arriver un temps, des circonstances
peuvent-elles survenir, une dispensation peut-elle se prévoir,
où la vérité cessera d'être la
vérité, où l'homme ne sera plus l'homme,
où Dieu ne sera plus Dieu ? C'est alors seulement
que la loi ne serait plus la loi. Elle peut s'accomplir
avec plus ou moins de facilité, dans des circonstances
plus ou moins favorables ; elle peut recevoir telle ou telle
forme, telle ou telle expression ; mais abolie ou altérée
? elle ne peut l'être jamais. " Alexandre VINET
(théol. évang. suisse), Méditations
Evangéliques, 1849, p. 234.
"
La Grâce n'a pas annulé la Loi, mais est établie
sur elle. La Loi de Dieu sainte, juste et bonne, demeure
à jamais. La Grâce ne vient pas en opposition
à la Loi ou en contradiction avec elle, mais en conséquence
de la Loi et d'aplomb sur elle. Le Dieu Créateur
est le Dieu Rédempteur. Création et Rédemption,
Loi et Grâce se tiennent. " Pierre Courthial
(past., prof. à la Faculté de théologie
d'Aix-en-Provence) in Alliance Evangélique,
Bulletin trimestriel de l'Alliance évangélique
française, juillet 1965, p. 2.
"
Les dix paroles énoncées sur le Sinaï
renferment les principes essentiels d'une justice qui reflète
véritablement le pur caractère du Dieu saint.
Leur définition explicite du devoir religieux et
moral de l'homme dévoile d'un seul trait puissant
la nature et le dessein sacrés du Dieu vivant, et
constitue une éthique d'obligation permanente et
universelle. Elles se présentent dans le contexte
de la révélation biblique comme étant
indépendantes de toutes les obligations temporaires
; elles sont valables pour tous les hommes en tous temps
et en tous lieux. " Carl F.H. HENRY (past. bapt. amér.),
Christian Personal Ethics, 1957, p. 269.
"[...]
le Décalogue (Ex. 20 : 1?17 et Deut. 5 : 6?21) apparaît
sans hésitation comme une loi permanente, dont la
valeur fondamentale est reconnue aussi bien dans la doctrine
juive que dans la doctrine chrétienne. Les mentions
qu'on en trouve dans le Nouveau Testament, comme l'usage
qui en est fait dans les catéchismes chrétiens,
prouvent que l'Eglise n'a jamais considéré
cette loi de Dieu comme une ordonnance dépassée
ou à remplacer. [...] Les Dix commandements inspirés
par Dieu à Moïse étaient destinés
au peuple dans le désert, mais, au-delà de
ce temps et de ce lieu, ils restent au travers des siècles
l'expression éternelle de la volonté de Dieu.
Nous avons raison de les considérer comme l'un des
textes essentiels de la foi et de la vie chrétiennes.
" Franck MICHAELI (théol. réf. fr.),
L'A.T. et l'Eglise chrétienne d'aujourd'hui,
1957, pp. 24, 26.
"
Le sabbat, institué depuis les origines, constitue
une obligation perpétuelle.
C'est ce qui ressort de la nature et de l'objet de l'institution.
Il est généralement admis que les commandements
de l'Ancien Testament prescrits aux Juifs en leur qualité
de Juifs... ont été abrogés lorsque
l'économie mosaïque fut abolie; mais ceux qui
sont fondés sur la nature immuable de Dieu, ou sur
les relations constantes des hommes, sont d'une obligation
permanente. Un grand nombre de ces préceptes s'imposent
aux hommes en tant qu'hommes, aux pères en tant que
pères... au prochain en tant que prochain. Il est
parfaitement clair que le quatrième commandement
appartient à cette catégorie. ...D'après
sa nature non pas positive ou cérémonielle,
mais morale, ce commandement se présente comme une
obligation originelle et universelle. " Charles HODGE
(théol. calv. angl.), Systematic Theology,
III, 1876, p. 323.
"
...le décalogue a un caractère tout particulier;
il est la seule partie de la loi que Dieu ait fait proclamer
avec une solennité particulière et extraordinaire.
Quel est le caractère du décalogue, sinon
le caractère de moralité éternelle,
d'immutabilité, qui en fait une loi à part
dans le mosaïsme, la loi par excellence ? ...Aucun
point de cette loi, revêtue d'un caractère
spécial, ne passera donc; le point du sabbat, pas
plus que les autres, car il se rattache par un lien non
interrompu à la création même. "
Timothée DELHORBE (past. suisse), Le jour du Seigneur
ou le jour du péché, 1858, pp. 24-25.
"
Quand nous n'aurions d'autre passage que Gen. 2 : 3, il
ne serait pas difficile d'en déduire un précepte
pour l'observation universelle du sabbat, soit du septième
jour, à consacrer à Dieu comme un temps sacré
par tous les membres de la famille humaine pour qui la terre
avait été spécialement préparée
avec ce qu'elle contient. " J. P. LANGE, A Comm.
on the Holy Scriptures, I, 1907, p. 197.
"
Le sabbat a été institué avant la chute;
il est ainsi d'une obligation perpétuelle (Jaq. II;
10).
Dieu l'a sanctifié, c'est-à-dire l'a mis à
part pour l'usage et le bien de l'homme, afin que l'homme,
à son tour, le sanctifie ou le consacre à
Dieu.
En même temps, il l'a béni pour ceux qui l'observent;
et il les bénira eux-mêmes, ce jour-là,
d'une façon particulière, en leur communiquant
toutes sortes de grâces spirituelles.
[...] Le sabbat ou repos, - car c'est ce que ce mot signifie,
- subsiste toujours ainsi que le quatrième commandement.
Celui-ci, tout moral de sa nature, a sa place, à
ce titre, au milieu de préceptes moraux; il a été
proclamé avec la même solennité que
les neuf autres; il a été deux fois écrit
du doigt de Dieu sur les tables de pierre et déposé
dans l'arche : "privilège, a-t-il été
dit, dont la loi cérémonielle ne fut jamais
honorée". " Emile GUERS (past. évang.
suisse), Le sabbat chrétien ou le Jour du repos
sous l'Evangile, 1883, pp. 6, 9-10.
"
Toute la question relative au jour du repos se décide
par ce fait qu'il était un des dix commandements
écrits sur les tables de pierre. Nous savons par
l'esprit saint qu'il y avait, en dehors des tables de la
loi, un certain nombre d'ordonnances cérémonielles
qui n'étaient établies que jusqu'au temps
où cela devait être réformé.
Quant aux commandements, qui étaient écrits
sur les tables de la loi, ils ne sont nulle part mis au
nombre des choses qui devaient être abolies; et il
est à remarquer que ces dix commandements, qui sont
appelés les dix paroles, furent les seuls que Dieu
écrivit deux fois de son doigt sur des tables de
pierre. Il est même ajouté qu'il les prononça
d'une voix forte et qu'il ne prononça rien de plus.
Cette circonstance me semble détacher complètement
les dix commandements du reste de la loi et leur donner
un caractère de permanence tout particulier. Remarquons
bien que lorsque, sous la nouvelle alliance, Dieu promet
de graver sa loi dans nos coeurs et dans nos entendements;
lorsqu'il dit que il l'écrit, non avec de l'encre,
mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de
pierre, mais sur les tables de chair de nos coeurs, il paraît
évident que cette loi qu'il grave dans nos coeurs
est la même qu'il écrivit sur les tables de
pierre données à Moïse, et qu'il n'y
a aucune raison pour oser retrancher de cette loi, qui doit
être gravée dans le coeur du chrétien,
une des dix paroles appelées les paroles de l'alliance.
" A.-L. ROCHAT, Une Voix chrétienne pour
tous les Jours de l'Année, 1879, pp. 450-451.
"
Quelques-uns des jours de repos que l'ancien Israël
professait ont passé et ne sont plus. Ils étaient
transitoires et nationaux. Ils se rapportaient à
Jésus et ont fini en lui; mais le jour de repos de
Jéhovah, l'ordonnance qui s'y rapporte et qui est
incorporée dans la loi morale de Dieu, le jour de
repos fait pour l'homme comme homme et non pour le juif
comme juif, ce jour-là n'est jamais tombé,
la loi qui le sanctionne n'a jamais été rapportée.
" John GRITTON (protest.), Le Jour du Seigneur,
1880, p. 5.
"
S'ils sont tous saints, il n'y en a point de saint, car
saint signifie mis à part. S'ils disent : tous les
jours sont au Seigneur, nous répondrons qu'ils étaient
aussi tous au Seigneur, les sept jours de la création,
mais le septième seul fut mis à part. Tous
les jours sont donc bien au Seigneur, mais tous ne sont
pas des jours du Seigneur dans lesquels cessent les bruits
de la terre pour faire place au cantique par lequel la création
fait monter vers son Créateur ses hommages et ses
voeux. Le sabbat... cesse d'être un mémorial
si l'on altère sa forme telle qu'elle a été
instituée au commencement. " Emile GALLEY (protest.),
Le Dimanche est d'institution divine, 1872, pp. 46-47.
"
Oublier que la semaine est le monument de la volonté
du Créateur, et nullement du choix de l'homme, c'est
renier, en cela, Celui qui l'a faite; comme aussi ne pas
considérer comme béni de Dieu ce jour du repos
qu'il a mis à part en le sanctifiant, c'est encore
renier, en cela, l'autorité et la majesté
du Créateur. [...] Les dix paroles (Exode 34 : 28),
- comme dit l'Ecriture, - et par cela même le quatrième,
avaient été prononcées par la voix
même de Dieu, et non point, comme le furent ensuite
les ordonnances lévitiques, par la bouche intermédiaire
de Moïse; et cette première circonstance avait
ainsi déclaré que le décalogue ne fut
pas une dispensation accidentelle et passagère, mais
qu'il fut, et qu'il est et sera toujours, l'énoncé
même de la nature morale de l'Eternel quant à
l'homme, et sa volonté positive quant à l'Eglise.
...le quatrième commandement ne fut donc pas plus
une loi cérémonielle que ne le furent les
commandements soit de ne pas jurer faussement au nom de
l'Eternel, soit d'honorer son père et sa mère;
soit de ne pas voler ou de ne pas mentir.
[...] Quoi de plus moral, en effet, et de moins cérémoniel,
pour tout homme, que l'ordre donné de Dieu, à
quiconque le craint et l'aime, de lui consacrer une portion
de sa vie; et cela même régulièrement,
chaque semaine ? Quoi de plus moral, aussi, pour la société
humaine en général, qu'une ordonnance qui
l'appelle, chaque semaine, à se relever sous le regard
immédiat de Celui qui veut tout autant qu'on soit
soumis à Dieu et dans sa crainte, que tempérant,
juste et charitable ? " César MALAN (past. évang.
suisse), La semaine n'exista jamais sans le jour sanctifié
qui la constitue, 1859, pp. 7, 25, 28, 29.
"
Les commandements de la Loi forment un tout indissociable,
parce qu'ils s'imposent tous au nom de la même volonté
divine, dont ils émanent essentiellement. Quand Dieu
édicte également tous les préceptes
du Décalogue, va-t-il tolérer que l'homme
les distingue à son gré et n'observe que ceux
qui plaisent ? " Mgr A. CHARUE (évêq.
de Namur), Bible Pirot-Clamer, XII, pp. 407-408.
"
La loi n'est rien autre que la révélation
de la volonté de Dieu. La volonté de Dieu
étant éternelle, la loi l'est aussi. "
Huldrych ZWINGLI (réform. suisse), Brève
instruction chrétienne, 1553, p. 14.
"
Il [le chrétien] n'est plus sous la loi; il est encore,
et plus que jamais, sous la loi. Il n'est plus sous la loi
extérieure, il est plus que jamais sous la loi intérieure.
Et cette loi, il la révère, il se réjouit
d'en porter le joug, il l'aime comme il aime la grâce;
l'Evangile, à ses yeux, est loi et grâce tout
ensemble; il voit dans la loi et dans la grâce réunies
l'expression complète de la volonté de son
Dieu, la complète manifestation de sa gloire; il
ne les sépare point l'une de l'autre, la grâce
dans la loi et la loi dans la grâce, et dans chacune
il voit Dieu tout entier. " Alexandre VINET (théol.
évang. suisse), Méditations évangéliques,
1849, pp. 244-245.
La mission de Jean-Baptiste a inauguré une ère
nouvelle dans le règne de Dieu. " Avec ce messager
divin, l'époque de préparation au règne
de Dieu est arrivée à son terme. Loi et prophètes
ont fait place à l'appel de la grâce divine
qui invite tous les pêcheurs à entrer dans
le nouvel état de choses [...] Néanmoins la
valeur de la loi n'est pas abolie pour cela. Le rôle
de la loi est permanent; elle doit conduire l'homme à
la repentance et par là à la foi en l'Evangile,
et c'est elle qui jugera. - Le moindre élément
de sainteté divine que contient la loi, a plus de
réalité et plus de durée que tout l'univers
visible. Si donc l'Evangile remplace la loi, ce ne pourra
être qu'en l'accomplissant et par conséquent
en la maintenant. " Frédéric GODET (théol.
évang. suisse), Commentaire sur l'Evangile,
1888, p. 125.
"
L'importance capitale que les prophètes attachent
à l'observation du sabbat ne s'accorde pas avec la
conception d'un sabbat passager. En effet, faire ce qui
est juste, se garder du mal et observer le sabbat, sont
pour le prophète Esaïe des expressions équivalentes
(Es. 56 : 12). Néhémie dit aux principaux
juifs : "N'est-ce pas à cause de la profanation
du sabbat que notre Dieu fit venir tout ce mal sur nous
et sur cette ville" (Néh. 13 : 18) ? L'idéal
de la piété, l'accomplissement parfait de
la loi se traduit chez Esaïe en cette expression, faire
du sabbat ses délices (Esaïe 58 : 13). Elle
a dans les exhortations du prophète exactement la
même valeur que aimer Dieu de tout son coeur dans
la bouche d'un prédicateur moderne, et que mettre
tout son plaisir à la loi de l'Eternel dans les psaumes
de David. Ezéchiel distingue soigneusement dans cinq
passages (20 : 12, 13, 16, 20; 44 : 24) les sabbats de l'Eternel
de ses statuts et des ordonnances. Par l'accomplissement
des statuts et des ordonnances l'homme vivra; mais quant
aux sabbats, ils sont un signe entre l'Eternel et son peuple
par lequel le peuple doit reconnaître que son Dieu,
celui qui le sanctifie, c'est bien celui qui a créé
les cieux et la terre en six jours et s'est reposé
le septième. " Emile GALLEY (protest.), Le
Dimanche est d'institution divine, 1872, pp. 23-24.
"
A travers toutes les périodes d'abaissement ou d'élévation
de l'histoire d'Israël, les prophètes et les
prêtres hébreux ne cessent de recommander au
peuple vers qui Dieu les envoie, la fidélité
la plus entière à ce précepte, signe
de l'alliance traitée avec Jéhovah, le Libérateur.
Ils fourmillent, les passages où Dieu dénonce
ses récompenses ou ses châtiments exemplaires
selon que son peuple l'aura gardé ou violé.
" A. ESCHENAUER (past. réf. als.), L'Observation
du Jour du Repos, 1866, p. 10.
"
Les Fidèles ne doivent donc pas s'imaginer qu'ils
ne sont pas tenus d'accomplir le Décalogue, parce
qu'ils ont entendu dire que la Loi de Moïse était
abrogée. Car il est bien certain qu'on doit se soumettre
à ces divins préceptes, non pas parce que
Moïse les a promulgués, mais parce qu'ils sont
gravés dans tous les coeurs, et qu'ils ont été
expliqués et confirmés par Notre Seigneur
Jésus-Christ Lui-même. " Catéchisme
du Saint Concile de Trente, 1936, p. 432.
" C'est uniquement en tant que système de pénalité
et méthode de salut que la loi a été
abolie par la mort du Christ. En tant que règle de
notre vie morale la loi est une transcription de la sainteté
de Dieu et par conséquent d'une validité permanente
pour le chrétien, bien que son attitude à
l'égard de la loi ait subi un changement radical.
Il a reçu l'Esprit de Dieu, qui est un esprit d'obéissance,
si bien qu'il obéit volontairement à la loi,
sans contrainte. " Louis BERKHOF, System. Theol.,
1953, p. 543.