JESUS
ET LA LOI
"
La loi a été donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par
Jésus-Christ. " Jean 1.17.
"
Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou
les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais
pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité,
tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra
pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à
ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera
l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera
aux hommes à faire de même, sera appelé
le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui
les observera, et qui enseignera à les observer,
celui-là sera appelé grand dans le royaume
des cieux. " Matthieu 5.17-19.
" Notre Seigneur est effectivement venu pour détruire,
dissoudre et abolir totalement la loi rituelle ou cérémonielle
transmise par Moïse aux enfants d'Israël, laquelle
contenait toutes les injonctions et ordonnances relatives
aux anciens sacrifices et cérémonies du temple.
[...] Mais la loi morale, contenue dans les Dix Commandements,
et sanctionnée par les prophètes, il ne l'a
pas annulée. L'objet de sa venue n'était pas
d'en révoquer quelque partie que ce soit. Jamais
cette loi ne saurait être abrogée. Elle demeure
comme le fidèle témoin dans le ciel. La loi
morale repose sur un fondement entièrement différent
de la loi rituelle ou cérémonielle. Celle-ci
devait seulement servir de frein temporaire pour un peuple
récalcitrant et au cou roide, tandis que la première
existait depuis le commencement du monde, étant "écrite
non sur des tables de pierre", mais sur les curs
de tous les enfants des hommes, lorsqu'ils sortirent des
mains du Créateur. ...Chaque partie de la loi doit
rester en vigueur pour toute l'humanité, et dans
tous les temps puisqu'elle ne dépend ni du temps,
ni du lieu, ni de quelque autre circonstance sujette à
changements, mais de la nature de Dieu aussi bien que de
celle de l'homme, et de leurs rapports mutuels constants.
" John WESLEY (théol. méth. angl.), The
Works of the Rev. John Wesley, 1825, I, pp. 221-222.
"
L'Evangile a aboli les ordonnances de la loi cérémonielle,
les types et les figures qui devaient nécessairement
prendre fin à l'apparition du grand antitype qu'ils
annonçaient. Mais il est clair qu'il n'a aboli aucune
des prescriptions de la loi morale. " Charles FINNEY
(revival. amér.), Nouveaux discours, 1889, p. 265.
"
Il ne faut point imaginer en l'avènement de Christ
aucune abrogation de la loi; car puisque c'est la règle
perpétuelle de vivre saintement et selon Dieu, il
faut qu'elle soit immuable comme la justice de Dieu, laquelle
il a là comprise. " Jean CALVIN (réform.
fr.), La concorde, qu'on appelle Harmonie, 1559, p. 120.
"
[Jésus] ne répond pas, observe Calvin, que
la loi de garder le sabbat a été temporelle,
et que maintenant elle serait abolie : plutôt il nie
qu'il ait violé la loi, d'autant que ce qu'il avait
fait était une oeuvre divine. " Louis BONNET,
Le Nouveau Testament expliqué, note sur Jean 5.17.
"
La loi cérémonielle a été abolie
par la foi. Ce sont donc les oeuvres de la loi morale qui
sont exclues comme cause méritoire de la justification,
et c'est la loi morale qui se trouve établie par
la foi. - Dans le salut qu'elle révèle au
pécheur, la foi établit la loi, en satisfaisant
pleinement à tout ce que cette loi sainte ne saurait
cesser d'exiger de lui. La foi rétablit l'empire
de la loi dans le coeur de l'homme par l'influence puissante
qu'elle exerce. - Ce n'est pas seulement par ses souffrances
et par sa mort que le Rédempteur a honoré
la loi; il l'a encore établie par son obéissance
à ses préceptes. " Henri PYT, La Loi
établie par les principes et par les conséquences
de la Foi, 1835, pp. 14, 18, 38.
"
La loi morale du décalogue a une valeur éternelle.
Elle reste à jamais l'expression des volontés
divines et le fanal des volontés humaines qui cherchent
leur route au milieu des ténèbres. Elle est
encore la loi du chrétien, car, n'en déplaise
à une certaine tendance maladive qui délaie
et noie la loi dans la grâce, le chrétien n'est
pas sans loi. Il est sous la loi du Christ, et la loi du
Christ, c'est celle du Sinaï bien comprise dans son
esprit. Jésus-Christ nous a révélé
le sens intime et profond par le commandement de l'amour,
cet accomplissement de la loi, comme saint Paul l'appelle;
il l'a éclairée par le sublime commentaire
de sa croix. Malgré nos lumières évangéliques,
rebelles que nous sommes, prompts à donner libre
carrière aux passions de la chair sous ombre de spiritualité
raffinée, il nous est bon de revenir souvent à
la lettre même de la loi, à ces commandements
précis qui ne se laissent pas éluder, qui
prescrivent le bien et proscrivent le mal sous des formes
concrètes. " Paul VALLOTTON, La Bible, son Autorité,
son Contenu et sa Valeur, 1882, pp. 128-129.
"
Comme la loi conduit à la foi, la foi conduit à
la loi. I. La foi n'anéantit pas la loi, car elle
n'entreprend rien contre la conscience... II. La foi est
loin d'anéantir la loi, car la vie de Jésus-Christ,
principal objet de la foi, est l'hommage le plus éclatant
rendu à l'autorité de la loi... III. La foi
établit la loi, car elle la confirme. Il n'y a pas
un seul précepte de la loi morale qui ne soit la
conséquence naturelle des vérités prêchées
par l'Evangile, et ne soit ainsi rendu obligatoire au croyant.
Le décalogue est reconstruit pièce après
pièce, et les devoirs de l'amour de Dieu, de l'amour
du prochain, sont les points fondamentaux de la loi morale
évangélique. " Louis ROSSIER, Quelques
idées, 1859, pp. 94, 95.
"
La loi mosaïque n'est pas abolie dans la nouvelle alliance...
Dans son essence, son contenu et ses buts, elle est accueillie
et glorifiée par le christianisme... La foi implique
une obligation qui n'est pas moins catégorique que
l'impératif de la conscience. " Emile GALLEY,
Le Dimanche est d'institution divine, 1872, pp. 41, 42.
"
Etablir la loi, voilà l'oeuvre par excellence, voilà
le miracle de l'Evangile. Qu'est-ce qu'un chrétien
? C'est un homme en qui la loi est établie, c'est
un homme qui aime désormais toute la volonté
de son Dieu; en d'autres termes, c'est un homme qui est
né de nouveau. - Entre les deux offices de la loi,
il y a celui de la grâce : entre la loi pédagogique
et la loi établie, il y a Christ. - Conduits à
Christ par la loi, nous serons ramenés à la
loi par Christ, à la loi librement obéie,
à la loi précieuse et aimée, à
la loi gravée dans le coeur... Le chrétien
n'est plus sous la loi; mais il est plus que jamais avec
la loi. Jamais elle ne lui avait paru aussi sainte, aussi
précieuse, aussi obligatoire... Admirez de quelle
façon simple et profonde l'Evangile résout
un problème en apparence insoluble : établir
la loi en abolissant le régime légal. Le régime
légal est mis au rebut, il est déclaré
imparfait, incapable d'atteindre la perfection, il est frappé
d'une sentence dont la sévérité nous
étonne parfois; et en même temps l'autorité
du moindre commandement, de la moindre parole est fondée,
comme elle ne l'était pas jadis : la loi est établie.
" Agenor de GASPARIN, Paroles de Vérité,
1876, pp. 7, 8, 31-33.
"
...la loi a atteint son but quand elle a conduit l'homme
à Christ. Le chrétien n'est plus sous la loi.
Non pas que la loi soit abolie comme révélation
de la sainte volonté de Dieu. Sous ce rapport, elle
est immuable comme son auteur. Mais elle est abolie pour
le chrétien (pour autant qu'il l'est en effet), comme
lettre extérieure, et comme ministère de condamnation
et de colère. Christ a réconcilié l'homme
avec Dieu par sa mort : en le plaçant entre eux,
il les réunis, et il a détruit l'opposition
entre la volonté de Dieu et le coeur de l'homme.
Le chrétien n'est donc pas esclave de la loi; il
la porte gravée dans son coeur, vivante en lui par
la foi, qui lui fait remporter la victoire sur le monde
et sur la chair. Maintenant est accompli ce qui avait été
annoncé : "Ils seront tous enseignés
de Dieu." L'esprit d'adoption réside dans le
croyant; il reconnaît en Dieu son père; la
vie de Dieu est devenue la sienne. Il marche dans l'obéissance,
mais dans une obéissance libre et volontaire, qui
n'en est que plus complète. Le fidèle de l'A.T.
devait trembler devant la loi extérieure, formidable
et maudissante, et sa vie eût été malheureuse,
s'il n'avait pas eu un refuge hors de la loi : le chrétien,
dans la communion de Dieu en Jésus-Christ, accomplit
avec joie ce que lui commande ce Dieu, dont l'amour lui
a été révélé. L'un, sérieux,
mais inquiet et travaillé, était dans une
sorte d'esclavage, sous cette loi qui n'a rien amené
à la perfection; l'autre, non moins sérieux,
mais calme et heureux en son Sauveur, jouit de la liberté
glorieuse des enfants de Dieu; affranchi par le Fils, il
est véritablement libre, non d'une liberté
qui lui serve de prétexte pour mal faire, mais comme
serviteur de Dieu. L'un voit un but, qu'il doit poursuivre,
et qu'il ne peut réaliser; l'autre est assuré
de l'atteindre, par l'Esprit qui habite en lui, et l'a atteint
déjà en Christ, son précurseur et son
représentant. A l'un une voix sévère
crie marche; l'autre marche de lui-même, parce qu'il
désire ce qu'on lui commande. A l'un Dieu dit : je
veux; l'autre, il le fait vouloir. " Samuel CHAPPUIS,
De l'Ancien Testament considéré dans ses rapports
avec le christianisme, 1838, pp. 128-130.
"
Jésus comme Sauveur nous délivre d'abord de
la peine du péché; cette peine est exigée
impérieusement par la justice de Dieu, laquelle ne
peut être anéantie. - Oter la peine sans délivrer
de son empire, serait non seulement inutile, mais immoral;
dispenser de la peine tout en permettant de vivre dans le
péché, c'est ce qui ne saurait entrer dans
les dispensations du Dieu tout saint; Dieu ôte la
peine afin de mieux délivrer ensuite de l'empire
du péché. - L'homme pécheur passe donc
par trois états différents pour arriver au
salut: il est d'abord sans la loi, engourdi dans son péché,
sentant à peine qu'il doit rendre compte; c'est l'état
des païens. Puis il sent la rigueur de la loi, mais
il croit encore être capable de l'accomplir suffisamment
pour être justifié par elle, il est alors sous
la loi, condamné par elle, mais sans croire l'être.
Enfin, en devenant chrétien, il est sous la grâce;
il sent que son obéissance imparfaite ne le sauvera
pas, et il recourt à la grâce de Dieu, son
seul refuge; humilié, il obéit par amour;
il marche avec la loi, mais il n'est plus sous elle. "
Louis FABRE, Cours de religion chrétienne, 1841,
pp. 116-117, 119.
"
Si l'Evangile est la bonne nouvelle du salut, c'est qu'il
nous sauve du péché, c'est qu'il nous remet
dans l'ordre : il ne nous replace pas sous la loi, il fait
bien mieux : il met en nous la loi (cf. 1 Cor. 9 : 21).
" Charles ROCHEDIEU, Guide du lecteur de la Bible,
1905, fasc. 5-6, p. 19.
"
Nous sommes libérés, non parce que la loi
est morte quant à nous, mais parce que nous sommes
morts à la loi. " Henry ALFORD, The Greek Test.,
II, 1857, p. 350.
"
La Loi demeurera pour toute l'éternité. Mais
si la Loi ne disparaît jamais, comment puis-je être
unie à Christ ? [...] La Loi ne meurt pas; c'est
moi qui meurs, et par la mort, je suis affranchi de la Loi.
Comprenons bien clairement que la Loi ne passera jamais.
Les exigences justes de Dieu demeurent à toujours,
et si je vis, je dois répondre à ces demandes;
mais si je meurs, la Loi perd ses droits sur moi. Elle ne
peut pas me suivre au-delà de la tombe. " Watchman
NEE, La vie chrétienne normale, 1992, p. 146.
"
Le but de la loi est Christ (Rom. 10 : 4) ...En Jésus-Christ,
la parole de Dieu créatrice est devenue chair. Il
est le fondement et l'accomplissement de la loi. Il est
placé sous la loi (Gal. 4 : 4) et , pourtant, il
est le Seigneur de la loi. Il est fils royal et libre, car,
fidèle serviteur dans l'obéissance jusqu'à
la mort, même jusqu'à la mort de la croix,
il n'a voulu rien d'autre que la volonté du Père.
Ainsi, lui, l'obéissant, a racheté les rebelles
et les esclaves pour les conduire à la liberté
des enfants de Dieu. Parce que sa venue est l'accomplissement
de la loi, elle est en complète opposition à
une quelconque abolition de la loi. Sa vie et son enseignement
affirment l'amour infini de Dieu pour les pêcheurs...
Ce serait une illusion de croire qu'il soit venu abolir
la loi ou les prophètes. Il n'est pas venu pour abolir,
mais pour accomplir. Et si la justice de ses disciples n'est
pas meilleure que celle des Juifs sous la loi, ils ne sont
pas citoyens du royaume de Christ. Par lui, le Père
prétend aimer totalement; il fonde et englobe toutes
ses manifestations d'amour antérieures. De même
il n'enlève pas la plus petite lettre, pas même
un iota de la loi jusqu'à ce que tout soit accompli.
Car chaque lettre de la loi atteste la confiscation totale
de l'homme par l'amour de Dieu : c'est en Christ qu'elle
se fait. " Wilhelm VISCHER, La Loi ou les Cinq Livres
de Moïse, 1949, pp. 341-342.
"
Comme l'expression de la sainte volonté de Dieu,
elle [la loi] restera à jamais l'essence du contrat
entre Dieu et l'homme ; elle ne sera ni changée,
ni abolie (Matth. V, 17-19 ; Luc XVI, 17). Seulement, au
lieu d'être imposée à l'homme par une
volonté étrangère et comme une obligation
extérieure, elle s'emparera de son coeur et deviendra
l'expression de la volonté même du fidèle.
... A Sinaï, la loi avait été écrite
sur les tables de pierre ; sous cette forme elle se présentait
comme une lettre impérative, qui rencontrait dans
l'homme une volonté opposée à elle.
Par la venue du Saint-Esprit, déjà promise
dans Joël (II, 28 et suiv.), ce conflit de volontés
entre Dieu et l'homme prend fin. Le contenu de la loi, ce
que Dieu veut, devient ce que l'homme veut. Jésus-Christ,
le premier, a réalisé cet idéal du
parfait accord entre la volonté humaine et la volonté
divine (Jean IV, 34). La nouvelle naissance produit cette
même harmonie avec la loi dans le coeur de l'enfant
de Dieu. Le conflit est apaisé ; et à l'alliance
de la lettre, qui n'est que temporaire, se substitue celle
de l'Esprit, qui est éternelle. " Bible Annotée,
dite de Neuchâtel, Les prophètes de l'Ancien
Testament, t. I, note sur Jérémie 31.33, p.
418.
"
On sait que la loi divine possède une double signification.
En premier lieu, elle s'adresse à l'homme pécheur
pour lui faire sentir sa culpabilité. C'est cet aspect
qui est souligné, par exemple, dans les premiers
chapitres de l'épître aux Romains. En soulignant
la différence entre ce qu'il est et ce qu'il devrait
être, la loi montre à chacun de nous son incapacité
à obéir par ses propres forces aux ordres
de Dieu et donc à se sauver. Cet idéal inaccessible
et pourtant obligatoire qui nous est ainsi présenté
nous fait comprendre qu'il nous est absolument impossible
de vivre par nous-même la vie véritable...
En second lieu, elle s'adresse à l'homme sauvé
par Jésus-Christ, pour l'éclairer et le diriger.
Ce n'est plus une condamnation, c'est une grâce. Cette
existence qui paraissait impossible a été
vécue. Cet idéal inaccessible a été
atteint par Jésus-Christ. Et le Seigneur veut vivre
en nous, par le Saint-Esprit, cette vie nouvelle désormais
ouverte à tous les croyants. Pour nous y aider, il
nous donne ses commandements. Dieu ne nous sauve pas en
nous donnant sa loi, c'est la croix de Jésus-Christ
qui nous sauve, mais Dieu nous montre comment ce salut acquis
une fois pour toutes, se manifestera dans notre vie. "
Alfred PITTET, La Sanctification du Travail, dans le recueil
collectif Le chrétien devant le travail, 1941, pp.
72, 73.
"
Il est dit, non pas que le Christ est la fin de la loi,
mais qu'il est le but, le contenu, la substance, la somme
de la loi, son sens et en même temps le chemin qui
mène à son accomplissement. " Karl BARTH,
Petit Commentaire de l'épître aux Romains,
1956, p. 119.
"
La loi de Dieu nous est donnée dans le Décalogue
(Ex. 20: 2?17; cf. Deut. 5: 1?21), résumée
dans les deux commandements d'amour de Dieu et d'amour du
prochain (Deut. 6: 5; Lév. 19: 18) dont Jésus
a dit: Fais cela et tu vivras (Luc 10: 25?28). [...] L'Evangile
n'abolit pas le commandement, il produit en nous l'obéissance
de la foi qui est la réponse joyeuse à la
grâce reçue en Christ, par la puissance de
l'Esprit saint (Rom. 8: 1?17; 12; Gal. 5: 13?23; Mat. 5).
Seules les lois sacrificielles sont abolies car elles étaient
l'ombre des choses à venir et ont trouvé en
Jésus-Christ leur accomplissement définitif
(Héb. 8?10). " Suzanne de DIETRICH, Le dessein
de Dieu, 1976, p. 47.
"
Si Jésus se tient entre les disciples et la loi,
ce n'est pas pour les libérer à nouveau de
l'obligation d'avoir à accomplir la loi, c'est, au
contraire, pour donner force à son exigence concernant
l'accomplissement de la loi. C'est précisément
parce qu'ils sont liés à lui que les disciples
sont placés dans la même obéissance.
De même, désormais, l'accomplissement du iota
de la loi n'entraîne pas, par exemple, l'abolition
de ce iota pour les disciples. Il est accompli, c'est tout.
Mais, justement à cause de cela, c'est seulement
maintenant qu'il a vraiment toute sa force, de telle sorte
que celui qui observe la loi et qui l'enseigne sera appelé
grand dans le royaume des cieux (...) Il faut que la loi
soit observée, aussi certainement que lui-même
l'a observée. Quiconque demeure auprès de
lui dans l'obéissance - auprès de lui qui
a accompli la loi - observe et enseigne la loi dans l'obéissance.
Seul celui qui observe la loi peut demeurer dans la communion
de Jésus. " Dietrich BONHOEFFER, in L'Histoire
du salut, A. Vaucher, 1987, p. 177.
"
A ceux qui s'imaginaient que Jésus venait en révolutionnaire
renverser les barrières gênantes de la loi,
supprimer toute règle et toute discipline, il déclare
qu'il est venu au contraire accomplir la loi, c'est-à-dire:
1 rendre la loi elle-même plus parfaite en en mettant
à jour toutes les exigences, toute la grandeur infinie,
la divine beauté, 2 s'y soumettre lui-même
pleinement et filialement, et 3 rendre tout croyant capable
de l'accomplir à son tour dans le même esprit
filial. " Charles ROCHEDIEU (past. évang. suisse),
Les Trésors du N.T., 1972, p. 17.
"
Jésus-Christ est venu, selon son propre témoignage,
accomplir la loi morale, et par sa grâce rendre cette
loi praticable pour les hommes; seul aussi, il a manifesté
la vérité, établi le culte, consommé
la rédemption, dont la loi cérémonielle
n'offrait que l'ombre (Jean 1 : 17). " C.-E. BABUT,
La vérité chrétienne, 9ème éd.,
p. 67.
"
"Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi
ou les prophètes; je ne suis point venu abolir, mais
accomplir" (Mat. 5 : 17). La loi et les prophètes,
c'est toute l'économie mosaïque et toutes les
révélations de l'ancienne alliance, soit comme
institutions, soit comme Ecriture sainte (Mat. 7 : 12; 22
: 40; Luc 16 : 16). Le Sauveur ne veut rien abolir, abroger
(gr. délier, dissoudre, détruire, v. 19),
mais tout accomplir. Et il l'a fait de toutes manières.
1 Il a enseigné, révélé le sens
complet et spirituel de la loi divine, que le pharisaïsme
avait matérialisée par sa doctrine des observances
extérieures (v. 20, 21 et suiv.). 2 Il a lui-même
accompli parfaitement la loi par sa vie sainte. 3 Il a réalisé,
par toute son oeuvre et surtout par sa mort, devant Dieu
et dans le coeur de ses rachetés, l'idée complète
de l'ancienne alliance, avec ses types, ses figures, ses
sacrifices, ses promesses et ses espérances (Rom.
10 : 4; Héb. 10 : 1; voir surtout Jean 19 : 30).
Cet accomplissement, dans un sens plus élevé,
plus parfait, l'Evangile de Christ l'opère à
son tour dans le coeur des croyants (Rom. 3 : 31). Ainsi
Jésus a accompli la loi et les prophètes d'une
manière organique et vivante, comme la fleur accomplit
le bouton, comme le fruit accomplit la fleur. Et en portant
nos regards plus loin, nous pouvons attendre encore plus
pour l'avenir l'accomplissement de ce qu'il y a de plus
excellent dans l'économie présente, notre
communion avec Jésus (Luc 22 : 16), la joie de ses
rachetés (Jean 15 : 11). " Louis BONNET, Le
Nouveau Testament expliqué au moyen d'introductions,
d'analyses et de notes exégétiques, I, 1880,
pp. 34-35.
"
Entendre la Parole de Dieu signifie nécessairement
la pratiquer (Jacques 1 : 22). On se gardera donc d'imaginer
que le commandement de Dieu soit une donnée particulière
et spécifique de l'Ancien Testament, qu'il faille
le rejeter au nom de saint Paul qui, dans les Romains ou
les Galates, combat impitoyablement la loi des Juifs. La
loi (nomos) dont l'apôtre souligne, dans ces textes
classiques, l'impuissance à procurer la justice devant
Dieu, c'est le commandement tel que l'homme l'entend sans
le Saint-Esprit, sans le Christ, sans la crainte et l'amour
de Dieu, qui donne ce qu'il ordonne; dès lors, il
cesse d'être nécessaire. La loi d'Israël,
en revanche, place avant tous les commandements le Dieu
qui les donne et qu'il faut craindre et aimer : Je suis
l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte,
de la maison de servitude (Ex. 20 : 2). Paul se sait lui
aussi placé sous cette loi quand il se désigne
comme le serviteur de Jésus-Christ qui l'a requis,
saisi et lié. Et, pour lui, les croyants de la nouvelle
alliance se trouvent également sous l'autorité
du nomos toû pneumatos tês zoês (la loi
de l'esprit de la vie) (Rom. 8 : 2). Il est donc possible
et nécessaire - en dépit de la fameuse dialectique
réformée de la loi et de l'Evangile - de considérer
la possibilité de la participation de l'homme à
la révélation divine sous l'angle de la loi
correctement interprétée. En nous ordonnant
de craindre et d'aimer Dieu, la loi n'est pas seulement
exhortation et avertissement, jugement et malédiction;
elle est aussi une source de consolation, d'espérance,
de joie et de paix, elle signifie secours et présence
miséricordieuse du dieu qui se met à notre
portée et se lie à nous pour nous sauver.
A cet égard, il convient de ne pas sous-estimer l'importance
du Ps. 119 qui célèbre à n'en plus
finir la valeur des commandements, lois, conseils, ordonnances,
statuts et paroles de Dieu. Nous avons là un document
absolument typique, qui résume l'ensemble des témoignages
bibliques de la révélation et qui constitue
une expression concrète de l'affirmation du Ps. 139
sur la toute présence divine : Ta Parole m'environne
de toutes parts. " Karl BARTH, 1960, Dogmatique, vol.
I, t. II, 2, pp. 65-66.
"
La loi, expression de la sainte volonté de Dieu,
est éternelle, comme Dieu est éternel; elle
est absolument obligatoire pour le chrétien - Elle
a toute sa valeur dans l'Evangile. " Florian RIESS
(jés. all.), Dictionnaire encyclopédique de
la théologie catholique, I, 1869, art. Antinomisme,
p. 360.
" ...dans tous les sens possibles, Jésus a accompli
la loi. Accomplir une loi, c'est la porter à la perfection;
accomplir une loi c'est y satisfaire. Ces deux idées
se réunissent dans l'esprit de notre Seigneur. Or,
sous ces deux rapports, il a accompli la loi; et c'est même
pour cela qu'il est venu. [...] Jésus-Christ, fils
de Dieu et fils de l'homme, Jésus-Christ, parfait
en vérité, en sainteté, en amour, est
venu pour accomplir la loi, et l'a, en effet, accomplie.
Il l'a accomplie dans ses enseignements, où il la
résume (c'est-à-dire en rassemble les traits
principaux) et la spiritualise (c'est-à-dire nous
en fait connaître l'esprit, le sens intime, toute
la portée, toute l'étendue, toute la force.)
[...] Jésus-Christ a encore accompli la loi dans
sa vie. Traduction, s'il se peut, plus parfaite encore que
l'autre. Jésus-Christ, par la suprême pureté
de son caractère, par son abandon entier à
la volonté divine, par l'incomparable perfection
de son obéissance, et par la plénitude surabondante
de sa charité, est la loi personnifiée. Qui
contemple Jésus-Christ, contemple la loi. Qui vie
en Jésus-Christ, vit dans la loi, est un avec la
loi. " Alexandre VINET (théol. évang.
suisse), Méditations Evangéliques, 1857, pp.
255-256.
"
La foi en Jésus-Christ ne détruit point la
loi, elle la confirme bien plutôt, puisqu'elle apprend
à l'accomplir parfaitement. " J.-F. ALLIOLI,
Nouveau Commentaire littéraire, critique et théologique
sur tous les livres des divines Ecritures, VII, 1868, p.
386.
Jésus rappelle que le sabbat a été
fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat. "
Pour l'homme cela veut dire: non pour un temps, un pays,
un peuple, mais pour l'homme de tous les temps, de tous
les peuples, de tous les pays. " Georges GODET (théol.
évang. suisse), Le bon droit du dimanche, 1893, p.
44.
"
En fait, dans l'Ecriture, la loi n'est pas à côté
de l'Evangile, mais bien dans l'Evangile. " Karl BARTH,
Dogmatique, 1960, vol. II, t. I, 2, p. 110.
"
...je crois fermement que la venue de l'Evangile de Christ
n'a pas changé la position des dix commandements
de l'épaisseur d'un cheveu. Elle a plutôt élevé
et fortifié leur autorité. " J.C. RYLE
(évêq. anglic.), De la sanctification du sabbat,
1858, pp. 28-29.
"
Question : D'après certains croyants que je connais,
les dix commandements font partie de la "loi"
et ne s'appliquent pas à nous aujourd'hui. En tant
que chrétiens, disent-ils, nous sommes "affranchis
de la loi". Est-ce vrai ?
Réponse : Non, ce n'est pas exact, et j'espère
que vous ne vous laisserez pas égarer par ces opinions
erronées. Il est très important de comprendre
ce qu'entend le Nouveau Testament lorsqu'il déclare
que les chrétiens sont "affranchis de la loi".
A la vérité, les écrivains du Nouveau
Testament utilisent le mot "loi" dans deux sens
différents. Parfois, il se rapporte à la loi
cérémonielle de l'Ancien Testament, laquelle
traite de questions et d'ordonnances rituelles touchant
la nourriture, les boissons et d'autres choses semblables.
De cette loi, les chrétiens sont effectivement affranchis.
Mais le Nouveau Testament parle aussi de la loi morale,
qui est de nature permanente et immuable et est résumée
dans les dix commandements. " Billy GRAHAM, cité
dans la revue Signs of the Times, 23 août 1955, p.
4.
JESUS
N'A PAS ABOLI LE SABBAT
"
Le sabbat a été fait pour l'homme, et non
l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme
est maître même du sabbat. " Marc 2.27-28.
" Ainsi Jésus-Christ n'a pas du tout aboli le
Sabbat : il en observa la loi; et dans le cas précédent,
il fit une oeuvre de bienfaisance vis-à-vis de ses
disciples affamés, puisqu'il mangea avec eux, et
dans le cas présent, il guérit l'homme ayant
une main sèche : donnant chaque fois à entendre,
par des faits : "Je ne suis pas venu pour abolir mais
pour accomplir." " TERTULLIEN, Contre Marcion,
II.
"
C'est le sabbat des pharisiens que Jésus condamne,
et non pas celui des deux tables. " IRENEE (év.
de Lyon vers 178, père de l'Eglise), Traité
contre les hérésies, III, p. 353.
"
D'après [saint] Augustin, il [Jésus] aurait
déclaré que le sabbat n'existe plus... Mais
cette explication dépasse les termes du texte. On
voit plus loin (VII, 19-24) que Jésus a tenu plutôt
à montrer aux Juifs qu'il ne violait pas le sabbat,
ni la loi de Moïse. [...] En résultera-t-il
l'abrogation du sabbat ? Cela n'est pas dit, ni même
suggéré. Mais on voit que le Fils est libre
et maître. " M.J. LAGRANGE (dominic. fr.), Evangile
selon saint Jean, 1936, pp. 140-141.
"
Pourquoi le chrétien doit-il observer le repos hebdomadaire
?
1. Parce que les commandements du décalogue n'ont
point été abolis par le Christ. Jésus
a aboli la loi cérémonielle de Moïse,
qui n'était qu'une préparation, tandis que
le décalogue est une loi éternelle. 2. Parce
que le repos hebdomadaire nous est présenté
comme une loi établie par Dieu dès la création.
" TEOFILO GAY (past. vaud. du Piémont), Il Decalogo,
1885, p. 85.
"
Le Seigneur Jésus-Christ a déclaré
que le sabbat a été fait pour l'homme (Marc
2 : 27-28). Par ces paroles, il a solennellement confirmé
deux vérités concernant l'institution du jour
du repos par semaine. La première, que cette institution
établie par Dieu dès l'origine du monde est
un don de son amour indispensable à l'homme, soit
pour son corps, soit pour son âme ; la seconde, qu'en
la personne d'Adam, Dieu l'a donnée à sa postérité,
aux hommes de tous les temps, de tous les lieux et de toutes
les économies. " Alexandre LOMBARD, La question
du dimanche, 1863, p. 25.
"
Jésus-Christ, qui, comme il le disait lui-même,
n'était pas venu pour renverser la loi de Moïse,
mais pour l'améliorer et la répandre ainsi
sur tout l'univers, ne pouvait songer à détruire
l'institution sabbatique si favorable aux petits, qu'il
voulait surtout relever. Il s'étudia seulement à
corriger l'abus d'application que les Juifs en faisaient
souvent. " L.-L. JOTTRAND, Du Repos hebdomadaire, 1870,
p. 30.
"
A plusieurs reprises, le jour du sabbat, Jésus pose
des actes condamnés par les scribes comme des violations
du repos légal. [...] Il est évident que par
cette attitude si voulue, Jésus, donc Dieu lui-même,
entendait signifier sa désapprobation de la façon
dont les juifs comprenaient le commandement du sabbat. "
J. CANTINAT (C.M., prof. d'Ecriture sainte au Grand Séminaire
de Troyes), "L'enseignement de Jésus sur le
sabbat", in L'année théologique, 1948,
p. 239.
"
Les arguments en faveur de la célébration
du dimanche à l'exclusion du Shabbat ne sont pas
faciles à trouver. En effet, le Christ n'a absolument
rien dit à ce sujet. " Adrien NOCENT (prof.
à l'Inst. liturgique Saint-Anselme, à Rome),
Le dimanche du chrétien, vol. X, n°1, 1977, p.
13.
"
Le quatrième commandement : ...Je crois sincèrement
que ce commandement est tout aussi obligatoire aujourd'hui
qu'il l'a jamais été. J'ai rencontré
des hommes qui prétendaient qu'il a été
abrogé, mais ils n'ont jamais été capables
de citer un texte quelconque de la Bible où Dieu
l'aurait annulé. Lorsque le Christ vint sur la terre,
il ne fit rien pour le mettre de côté ;
et
il lui donna sa vraie place. " D.L. MOODY (méth.),
Weighed in the Balances, Adresses on the Ten Commandments,
1898, p. 46, 47.
"
Si le Seigneur Jésus eût dit ces mots : "Vous
avez entendu qu'il a été dit aux anciens :
Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Mais moi
je vous dis que tous les jours sont maintenant égaux
à cet égard, et qu'ainsi le septième
n'est pas plus saint à l'Eternel qu'un autre",
évidemment alors le "Maître du Sabbat"
eût aboli cette ordonnance, et sous l'Evangile il
n'y aurait donc plus de quatrième commandement. Mais
où le Seigneur a-t-il ainsi parlé ? Et s'il
ne l'a pas fait, de quel droit même son Eglise le
lui ferait-elle dire ? " CESAR MALAN (past. év.
suisse), La semaine n'exista jamais sans le jour sanctifié
qui la constitue, 1859, pp. 61-62.
Jésus " a spiritualisé l'observance sabbatique
en la complétant et en la dégageant de tout
ce qu'elle avait d'étroit, de rigide et de formaliste.
" A.-F. ESCHENAUER (past. réf. als.), E.S.R.,
III, 1878, p. 751.
"
Le grand maître n'a jamais déclaré que
le sabbat fût une ordonnance cérémonielle
devant cesser avec le rituel mosaïque. " William-Dool
KILLEN (past. presb. irl.), The Ancient Church, 1883, p.
188.
"
Jésus n'avait pas déclaré la mort du
sabbat. A son sujet, il avait mis fortement en garde contre
les excès de détermination juridique. ...Mais,
en réalité, pas une parole de Jésus,
pas une de ses attitudes n'avait mis vraiment en question
la valeur essentielle du précepte sabbatique. "
Abbé G. JACQUEMET, Catholicisme, III, 1952, col.
813.
"
Il est absolument impossible de prouver qu'il [Jésus]
ait contrevenu une seule fois à une prescription
vraiment légale : il s'est émancipé
du joug des traditions humaines et des commentaires pharisaïques,
jamais de celui de la loi. " Frédéric
GODET (théol. évang. suisse), Commentaire
sur l'évangile de Jean, 1877, p. 397.
"
Notre Sauveur a honoré le sabbat dans toutes les
occasions, le dégageant seulement des austérités
qui n'étaient pas prescrites [...]
Christ a honoré le sabbat dans toutes les occasions,
et il n'en a jamais violé la sainteté. "
Daniel WILSON (évêq. anglic.), Sept Sermons
sur l'autorité divine et l'obligation perpétuelle
du Jour du Seigneur, 1839, pp. 8, 87.
"
On ne trouve pas, dans l'enseignement de Jésus, la
moindre affirmation selon laquelle le sabbat doit être
aboli, et sa valité fondée sur le commandement
divin n'y est pas davantage mise en question. Au contraire,
il renferme toujours la reconnaissance implicite du fait
que la distinction entre les six jours et un jour émane
de l'autorité de Dieu. Six jours sont destinés
au travail; un jour est réservé au repos et
à l'adoration. Jésus n'essaie jamais d'argumenter
en vue d'amoindrir l'autorité du sabbat contre les
fausses interprétations et les ajouts des légalistes
et des traditionalistes. " Carl F.H. HENRY (past. bapt.
amér.), Christian Personal Ethics, 1957, pp. 313-314.
"
Jésus n'a jamais condamné le sabbat pour lui-même,
Lc 4, 16; Mt. 24, 20, mais il a rejeté les interprétations
étroites qu'on en avait données. " R.
DE VAUX (domin.), Les Institutions de l'Ancien Testament,
1960, II, p. 382.
"
Le Nouveau Testament condamne certaines interprétations
étroites de la loi du sabbat (Mt 12, 2; Mc 3, 4;
Lc 13, 15), non le sabbat lui-même (Mt 24, 20; Lc
4, 16). " R. LE DEAUT (Instit. biblique pont. de Rome),
Introduction à la Bible, 1976, t. III, vol. 1, p.
99.
"
Deux traités de la Mishnah, Sabbath et 'Erubin, sont
consacrés à la manière dont le sabbat
doit être observé en détail. C'était
contre cette surcharge des commandements de Dieu par la
tradition humaine que notre Seigneur s'est indigné.
Ses remarques n'étaient pas dirigées contre
l'institution du sabbat en soi, ni contre l'enseignement
de l'Ancien Testament. Mais il est entré en conflit
avec les Pharisiens qui avaient réduit à néant
la Parole de Dieu au profit de leur tradition. Le Christ
s'est déclaré maître du sabbat (Marc
2 : 28). En s'exprimant ainsi, il ne minimise pas l'importance
et la signification du sabbat et n'allait nullement à
l'encontre de la législation de l'Ancien Testament.
Il montrait seulement la véritable signification
du sabbat pour l'homme, et il affirmait son droit de parler
puisqu'il était lui-même le Seigneur du Sabbat.
" The Illustrated Bible Dictionary, 1981, 3e partie,
p. 1335.
"
Les exigences de Jésus ne sont pas d'un autre ordre
que celles du décalogue. Il ne rejette pas l'ancienne
loi, mais seulement les traditions humaines des scribes.
Au contraire, il accuse les pharisiens de transgresser le
commandement de Dieu. Il fait dépendre du sommaire
toute la loi et les prophètes. Irénée
multiplie les citations de Jésus et de s. Paul pour
démontrer que, non seulement le Christ confirme la
loi, mais qu'il en aggrave la portée en l'accomplissant
(IV, 12 et 13). " Pierre LESTRINGANT, Essai sur l'unité
de la révélation biblique, 1942, p. 208.
"
Il [Jésus] a été celui qui, par son
action, non seulement n'a pas violé le sabbat, mais
l'a au contraire, sanctifié et célébré
de la manière la plus parfaite. " Karl BARTH,
Dogmatique, 1968, IV/2, p. 239.
"
...en maint passage des Evangiles, nous pouvons constater
que Jésus n'a pas aboli le sabbat ni renversé
la loi sur ce point, mais qu'il a rendu ce jour à
sa destination primitive (Matth. XIX; 7. - V; 17-19. - Marc
II; 23-28. - III; 1-4. - VII; 8-13). Le Seigneur Jésus
et ses apôtres ont... distingué, honoré,
solennisé le jour du repos. " Emile GUERS (past.
évang. suisse), Le Sabbat chrétien ou le Jour
du repos sous l'Evangile, 1883, p. 11.
"
Le ministère de Jésus ne contient pas la plus
petite allusion selon laquelle le premier jour de la semaine
doit bénéficier des caractéristiques
du sabbat et se substituer à lui. " D.A. CARSON
(prof. de N.T. à l'Ecole de théol. évangél.
de la Trinité, Illinois), From Sabbath to Lord's
Day, 1982, p. 85.
"
Je m'adresse aux enseignements de notre Seigneur Jésus-Christ
quand il était sur la terre. Je ne peux découvrir
un seul mot sorti de la bouche de notre Sauveur, qui tendît
à discréditer un seul des dix commandements
: au contraire, il déclare au commencement de son
ministère "qu'il est venu, non pour détruire
la loi, mais pour l'accomplir." Et le contexte du passage
où il disait ces paroles me certifie qu'il ne voulait
pas parler de la loi cérémonielle, mais de
la loi morale (Matth., V, 17). Je le vois citer les dix
commandements comme le modèle avoué de ce
qui est juste ou injuste en morale. "Tu connais les
commandements (Marc, X, 19)." Je trouve qu'il parle
onze fois du sabbat dans les Evangiles; mais c'est toujours
pour corriger les adjonctions superstitieuses que les pharisiens
avaient faites à la loi de Moïse quant à
son observation, et jamais pour nier la sainteté
du jour. Il n'a pas plus aboli le sabbat, qu'un homme ne
détruit sa maison quand il arrache les mousses et
les mauvaises herbes qui croissent sur son toit. Je trouve
surtout une preuve de l'adhésion de notre Seigneur
à la durée continue du sabbat, quand il prédit
la destruction de Jérusalem, et dit à ses
disciples : "Priez pour que fuite n'ait pas lieu dans
un jour de sabbat (Matth., XXIV, 20)." Quand je considère
toutes choses, il m'est absolument impossible d'admettre
que les chrétiens soient moins liés par ce
commandement que par les neuf autres. " J.C. RYLE (Evêq.
anglic.), De la sanctification du sabbat, 1858, pp. 21-23.
"
...l'accomplissement de la loi par le Fils de Dieu n'a pas
eu pour effet de l'abroger ou de la mettre à la merci
de ceux qui devaient avoir part au bienfait de son obéissance,
la nature de la loi ne permettait pas qu'elle fût
changée ou mitigée à quelque degré
que ce fût, puisqu'alors elle ne serait plus sainte
et juste, ni par conséquent digne de Dieu. [...]
Le Seigneur Jésus a constamment honoré le
sabbat en se conformant aux institutions du culte divin,
et en opérant ce jour-là un grand nombre de
ses miracles les plus remarquables, tout en le dégageant
des traditions d'invention humaine qui étaient contraires
à son vrai but. " Robert HALDANE (évang.
presb. écoss.), De l'obligation permanente d'observer
le jour du Seigneur, 1843, pp. 27, 48-49.
"
Jésus et l'Eglise apostolique, loin d'abolir le sabbat,
continuent à l'observer... " Yves-Bernard TREMEL
(O.P.), " Du sabbat au Jour du Seigneur ", in
Lumière et vie, juillet 1962, t. XI, n°58, p.
30.
"
Tous les évangiles prouvent que Jésus s'est
soumis à l'observance légale la plus stricte,
et que dès sa circoncision jusqu'à sa mort
il s'est comme enveloppé sous la forme nationale
de la vie israélite. C'est une erreur gratuite des
exégètes de croire qu'il ait jamais violé
le Sabbat, même en opérant ses guérisons.
Il s'est simplement affranchi des prescriptions pharisaïques,
qui avaient exagéré de beaucoup l'observance
sabbatique. " Frédéric GODET (théol.
évang. suisse), Commentaire sur l'épître
aux Romains, 1880, II, pp. 530-531.
"
Si l'obligation de la loi, consistant en ordonnances, a
été abolie, Christ l'ayant cloué à
la croix, il n'en est pas de même de l'institution
du sabbat, ce signe, ce mémorial de la création
des cieux et de la terre par notre Dieu. [...] Nous ne pouvons
demander à l'Evangile une nouvelle promulgation du
quatrième commandement, ce qui serait une négation
implicite de son autorité antérieure. Nul
commandement n'est promulgué de nouveau par l'Evangile
si ce n'est par cette parole du Maître : Je ne suis
point venu abolir la loi et les prophètes, mais les
accomplir. Mais tandis que le N.T. contient des recommandations
formelles d'observer plusieurs autres commandements, le
sabbat n'est sanctionné que par l'exemple de Jésus
et des apôtres, et par les témoignages indirects
qu'ils lui rendent dans leur langage. " Emile GALLEY
(protest.), Le Dimanche est d'institution divine, 1872,
pp. 24, 58.
"
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons peu de textes en
rapport avec le dimanche ou jour du Seigneur. A plusieurs
reprises il nous est dit que Jésus ressuscité
apparut à ses disciples le premier jour de la semaine
(Jean 20 : 19, 26). Certains se sont servis de ces textes
pour donner une base biblique à l'institution du
dimanche par Jésus. ...Le fait est intéressant
à relever et ne s'est sans doute pas produit par
"un heureux hasard". Cela est quand même
un unique argument qui nous semble trop faible pour étayer
à lui seul une institution du Maître. Si Jésus
eût voulu absolument remplacer le sabbat par le premier
jour de la semaine, une fois son sacrifice accompli après
la résurrection il aurait donné à ses
disciples des prescriptions précises. Ne leur a-t-il
pas donné un ordre missionnaire clair et sans équivoque
? Si Jésus avait voulu instituer le dimanche comme
jour du Seigneur, nous croyons qu'il l'aurait fait expressément.
En dehors des évangiles, les textes (Actes 20 : 7;
1 Cor. 16 : 2; Apocalypse 1 : 10) qui y font allusion ne
nous permettent pas d'affirmer grand-chose. " Jean-Pierre
BLANC (past.) Le jour du repos, thèse dactylographiée,
présentée à la Faculté évangélique
de Vaux-sur-Seine, p. 68.
"
Il semble qu'aux yeux de Jésus-Christ le quatrième
commandement devait être observé par ses disciples
quarante ans après sa mort. " Léopold
JAULMES, Le Dimanche est-il d'institution divine ? Etude
biblique, 1869, p. 41, sur Mat. 24 : 20.
"
Que dirons-nous à l'encontre de la suggestion, fréquemment
avancée, suivant laquelle le Christ aurait remplacé,
comme jour de repos, le jour commémorant l'achèvement
de la création par un jour n'ayant pas cette signification
? Simplement ceci : changer ou abolir le sabbat eût
été pour le Christ détruire ce qui
rappelle sa divinité. Si le Christ avait aboli le
sabbat, il eût défait l'oeuvre accomplie de
ses propres mains, agissant ainsi contre lui-même...
Mais le Christ ne peut se renier lui-même; par conséquent,
il n'a pas changé un iota à ce qu'il avait
établi et qui, attestant sa divinité, montre
qu'il est digne d'honneurs au-dessus de tous les dieux du
paganisme. Il n'était pas plus possible au Christ
de changer le sabbat que de supprimer le fait qu'il a formé
toutes choses en six jours et s'est reposé le septième.
" Ellet Joseph WAGGONER (adv. 7e jour), Christ our
Righteousness, 1892, pp. 32-33.
"
Une loi qui fut promulguée publiquement ne saurait
être secrètement abrogée. Si un changement
dans la loi est nécessaire, il doit être fait
par une autorité égale à celle qui
l'a primitivement édictée, et la nature du
changement doit être clairement définie. [...]
Si un nouveau sabbat avait été institué,
l'ancien sabbat aurait dû être abrogé
par un décret divin, et le nouveau sabbat se devait
d'être établi avec au moins autant de solennité
que l'ancien sabbat. " M.L. ANDREASEN (adv. 7e jour),
1962, The Sabbath, Which Day and Why ?, pp. 151, 154.