TEXTES
DU NOUVEAU TESTAMENT
"
Huit jours après, les disciples de Jésus
étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se
trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant
fermées, se présenta au milieu d'eux, et
dit : La paix soit avec vous ! " Jean 20.26.
"
Certains ont attribué une signification particulière
au fait que cette seconde rencontre de Jésus avec
ses disciples eut lieu le premier jour de la semaine.
Ils sont allés jusqu'à en déduire
que ce fut là le point de départ du mémorial
du jour de la résurrection, l'origine de la sanctification,
de la mise à part du dimanche comme jour de culte.
Mais si tel avait été le cas, un fait aussi
important aurait été mentionné d'une
manière ou d'une autre. Or, le texte n'y fait pas
la moindre allusion. " Seventh-Day Adventist Bible
Commentary, 1957, vol. 5, pp. 1067-1068.
"
Cet usage des chrétiens, comment s'est-il formé
? L'interprétation courante qu'on en donne prétend
que les chrétiens, dès la première
génération, ont abandonné le sabbat
juif pour des raisons d'ordre théologique et qu'ils
ont choisi un jour sacré qui leur était
propre, celui de la Résurrection. Une preuve en
serait les apparitions du Christ ressuscité qui
sont relatées dans le quatrième évangile,
et où il est dit que les disciples s'étaient
réunis précisément le premier jour
de la semaine (Jean 20 : 19, 26). Cette interprétation
n'est cependant pas satisfaisante. D'une part, le premier
jour de la semaine n'est jamais, dans les écrits
du Nouveau Testament, appelé "jour de la Résurrection"
- c'est un terme qui n'apparaît que plus tard. En
revanche le jour des réunions chrétiennes
continue à être fixé, avec son nom,
au sabbat juif, car on l'appelle mia sabbatou, le premier
jour après le sabbat (Actes 20 : 7; 1 Cor. 16 :
2). D'autre part, on ne trouve, dans les textes néo-testamentaires
traitant de la Résurrection et de son importance,
aucun indice du fait qu'il fallait instituer un nouveau
jour sacré en sa mémoire.
On comprend d'après les textes que le premier jour
de la semaine n'était pas, à l'origine,
un jour sacré précisément pour les
réunions des chrétiens. " Harald RIESENFELD
(prof. d'exég. bibl. à l'Univ. d'Uppsala),
Sabbat et Jour du Seigneur, 1959, p. 212.
"
On a parfois émis l'idée que le Seigneur
ressuscité avait introduit l'usage de rencontrer
le groupe des apôtres chaque semaine le dimanche
et qu'ils avaient gardé cette coutume après
l'ascension. Mais le Nouveau Testament ne nous permet
pas de faire pareille supposition; il relate une douzaine
d'apparitions [...] qui se situent entre la résurrection
et la Pentecôte. Quatre ou cinq de ces apparitions
se produisirent le jour de Pâques [jour de la résurrection
du Sauveur], une le dimanche suivant (Jean 20 : 26); quant
aux six ou sept autres, elles ne sont pas datées.
Jean est le seul auteur du Nouveau Testament qui juge
à propos de préciser quand eurent lieu les
apparitions qui succédèrent au jour de Pâques,
et il est possible ...qu'il ait voulu par là faire
un parallèle entre les rencontres hebdomadaires
des apôtres avec le Seigneur ressuscité le
dimanche et les réunions hebdomadaires tenues ultérieurement
par l'Eglise
Mais il serait hasardeux de tirer une
conclusion historique précise en invoquant cette
possibilité. Le Nouveau Testament nous laisse dans
une grande incertitude concernant maints aspects de l'époque
où eurent lieu les apparitions du Ressuscité.
Il se peut que la coutume de se réunir régulièrement
le dimanche remonte à cette époque-là,
mais ce n'est là rien de plus qu'une conjecture.
" Richard J. BAUCKHAM (prof. de théol. à
l'Univ. de Manchester), From Sabbath To Lord's Day, 1982,
pp. 233-234.
"
Que nul s'avise de vous critiquer... en matière
de fêtes annuelles, de nouvelles lunes ou de sabbats.
" Colossiens 2.16
"
Les sabbats [notez que le grec n'a pas d'article] du jour
des expiations, et de la fête des tabernacles ont
pris fin avec les services juifs auxquels il appartenaient
(Lév. 23 : 32, 37-39). Le sabbat hebdomadaire est
permanent, ayant été institué dans
le paradis longtemps avant la loi mosaïque pour commémorer
l'achèvement de la création en six jours...
Lév. 23 : 28 distingue expressément les
sabbats de l'Eternel des autres sabbats. " A.-R.
FAUSSET, A Commentary crit., exp., and pract. on the Old
and New Testaments, VI, pp. 448-449.
"
Il n'y a ici aucune allusion selon laquelle le sabbat
aurait été abrogé, ou son utilité
morale supplantée par l'avènement du christianisme.
J'ai montré ailleurs que "Souviens-toi du
jour du sabbat pour le sanctifier" est un commandement
d'obligation perpétuelle. " Adam CLARKE (méth.
angl.), Commentary and Critical Notes, VI, s.d., p. 372.
"
Dans l'A.T., le mot sabbat ne désigne pas le septième
jour seulement; il s'applique à tous les jours
sacrés observés par les Hébreux,
en particulier au commencement et à la fin des
grandes fêtes. Il y a ici, indubitablement, une
allusion à ces jours-là, étant donné
que le mot est pluriel. Rien dans la loi morale - aucun
des dix commandements - ne peut être considéré
comme une ombre des biens à venir. Ces commandements
sont, de leur nature morale, perpétuellement et
universellement obligatoires. " Albert BARNES (exég.
presb. amér.), Notes explanatory and practical
on the epistles of Paul to the Ephesians, Philippians
and Colossians, 1845, pp. 306-307.
Certains commentateurs, se retranchant derrière
ce texte pour démontrer l'abolition du sabbat,
se justifient et se basent sur le fait que Christ "a
effacé l'acte dont les ordonnances nous condamnaient
et qui subsistait contre nous, et il l'a éliminé
en le clouant à la croix." Col. 2.14. Pour
eux, l'acte serait le décalogue, abrogé
à la mort du Christ. Cet argument ne tient pas
car comme l'ont déclaré d'autres commentateurs
(J. HUBY, S.J. et C. MASSON), ce n'est pas le décalogue
qui fut cloué à la croix :
" C'est cette sentence que Dieu a supprimée
en l'exécutant sur la personne de son Fils : après
l'avoir "fait péché", 2 Co 5 21,
"soumis à la Loi", Ga 4 4, et "maudit"
par elle, Ga 3 13, Il l'a livré à la mort
sur la croix, clouant au bois et détruisant en
sa personne le document qui portait notre dette et nous
condamnait. " Bible de Jérusalem, 1986, p.
1703, note i. D'ailleurs, Origène, l'un des plus
grands théologiens de l'Eglise interprétait
ce texte biblique de la même manière (In
Genesim hom. 13, P.G., 12, 235 ; 82, 612).
"
C'est sur ce passage, et plus encore sur Gal. 4 : 10 ;
Col. 2 : 16, que plusieurs s'appuient... pour soutenir
l'opinion que notre apôtre considérait l'institution
divine d'un jour sanctifié au Seigneur comme étant
abolie sous la nouvelle alliance. [...] Mais comme l'institution
divine du jour du repos est clairement établie
ailleurs dans la Bible, il faudrait, pour admettre cette
vue, que les passages cités en déclarassent
positivement l'abolition, et ils ne renferment rien de
pareil. St. Paul, comme Jésus-Christ (Mat. 12 et
ailleurs), combat l'abus de la chose et non la chose elle-même
; l'observance légale, craintive, servile, et non
la consécration libre et joyeuse du jour du Seigneur.
Bien plus, dans notre passage, il est fort douteux qu'il
eût en vue le sabbat, mais bien plutôt d'autres
fêtes judaïques à l'observation desquelles
il n'attache pas plus d'importance qu'à l'usage
ou à l'abstinence de certains aliments (v. 2).
De même Gal. 4 : 10 : "Vous observez soigneusement
les jours, les mois (nouvelles lunes), les temps et les
années..." où est le sabbat ? Il le
nomme, il est vrai, Col. 2 : 16, mais encore pour en combattre
les nombreuses et minutieuses observances légales
(les sabbats) qu'il assimile à celles "du
manger, du boire, des fêtes, de la nouvelle lune",
et non pour en décréter l'abrogation. "
Louis BONNET, Le Nouveau Testament, II, 1885, pp. 102-103.
"
Paul ne condamne pas l'usage relatif aux jours et aux
temps sacrés. ...Ce qui le préoccupe ici,
c'est le motif fallacieux auquel on se réfère
quand l'observation des fêtes religieuses est utilisée
comme une marque distinctive et comme une tentative d'obtenir
le salut par la crainte et la superstition. C'est contre
une telle religion erronée que Paul s'indigne.
" Ralph P. MARTIN (prof. de N.T.), Colossians : the
Church's Lord and the Christian's Liberty, s.d., p. 90.
"
Encore une fois, nous ne sommes pas du tout dans le contexte
des prescriptions mosaïques, mais dans celui de l'ascétisme
païen, qui se manifestait volontiers par l'observation
de tabous d'ordre alimentaire. Ces pratiques de jeûne
étaient accompagnées de l'observation des
temps sacrés, dont le calendrier était fixé
à l'année, au mois, à la semaine
; et notre texte rend compte que le syncrétisme
colossien employait pour désigner ces jours fériés
un vocabulaire partiellement emprunté au prosélytisme
juif, qui n'était pas tout à fait étranger
lui non plus à l'observance de pareilles pratiques.
De semblables prescriptions... passaient pour des moyens
efficaces de mortification et de plus grande consécration
à la divinité. Nul doute que les hérétiques
de Colosses obligeaient les nouveaux chrétiens
à rechercher leur salut de cette manière.
" Norbert HUGEDE (écriv.), Commentaire de
l'Epître aux Romains, 1968, p. 143.
"
Rien n'indique ici que le sabbat a été aboli,
ou que son usage moral a cessé avec l'introduction
du christianisme... Le mot sabbatôn, sabbats ou
semaines, se rapporte probablement à leurs fêtes
de semaines
" Adam CLARKE (méth. angl.),
The N.T., 1938, II, p. 524.
"
Comment ces passages ont pu suggérer l'idée
de l'abolition de la loi morale et essentielle du sabbat,
c'est ce qu'on a du mal à concevoir. " Daniel
WILSON (évêq. anglic.), The Divine Authority
and perpetual Obligation of the Lord's Day, 1831, p. 74.
"
Le culte des époques de l'année, des mois,
des semaines, des jours signalé par Paul, n'est
pas purement juif, il se rattache à ces mêmes
théories astrologiques des chaldéens, culte
des douze constellations, des signes du zodiaque, du soleil,
de la lune, des planètes. De ce côté,
la gnose judéo-phrygienne participait à
la liturgie des religions de mystères de l'Orient.
" C. TOUSSAINT, L'Epître de saint Paul aux
Colossiens, 1921, p. 145.
"
Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux
qui ne le sont pas de leur nature ; mais à présent
que vous avez connu Dieu, ...comment retournez-vous à
ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau
vous voulez vous asservir encore ? Vous observez les jours,
les mois, les temps et les années ! Je crains d'avoir
inutilement travaillé pour vous. " Galates
4.8-11.
"
Sans doute, les jours dont il est question ici sont ceux
des fêtes juives. Il y avait plusieurs de tels jours;
outre ceux que l'A.T. avait établis, les Juifs
en avaient ajouté beaucoup d'autres en vue de commémorer
la destruction et la réédification du temple,
ainsi que d'autres événements importants
de leur histoire. Il n'est pas raisonnable de supposer
que l'apôtre fasse allusion au sabbat proprement
dit, car celui-ci fait partie du décalogue; il
a été observé par le Sauveur lui-même,
ainsi que par les apôtres. " A. BARNES (exég.
presb. amér.), Notes explanatory and practical
on the first and sec. ep. to the Cor. and the ep. to the
Gal., II, 1851, p. 358.
"
Paul écrit contre les judaïsants, non contre
les observateurs du sabbat. " A.-E. WAFFLE (past.
bapt. amér.), The Lord's Day, 1885, p. XII.
"
L'apôtre ne condamne pas directement le sabbat en
lui-même, mais l'usage abusif et légaliste
qu'en font les judaïsants. " Jean-Pierre BLANC
(past. évang.), Le jour du repos, thèse
dactylographiée, p. 68.
Il est intéressant de faire le parallèle
entre Galates 4.10 et Esaïe 1 au verset 13 comme
le fait la T.O.B. :
" Cessez d'apporter de vaines offrandes : la fumée,
je l'ai en horreur ! Néoménie, sabbat, convocation
d'assemblée... je n'en puis plus des forfaits et
des fêtes. "
"
Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les
estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit
une pleine conviction. Celui qui distingue entre les jours
agit ainsi pour le Seigneur. " Romains 14.5.
"
D'après le contexte, il s'agit de chrétiens
auxquels une foi insuffisamment éclairée
ne donne pas des convictions assez fermes pour agir avec
une conscience sûre (v. 2, 5, 22). Ils se croyaient
obligés à certains jours (v. 5), peut-être
de façon permanente (v. 21), de s'abstenir de viande
ou de vin (v. 2, 21); pratiques ascétiques du monde
païen (v. g. Pythagoriciens) et du monde juif (v.
g. Esséniens, Jean-Baptiste). " Bible de Jérusalem,
édition en fascicules, note sur Rom. 14.
"
Celui qui estime un jour plus qu'un autre, regarde certains
jours comme impropres à certaines actions ou d'autres
comme exigeant certaines prestations ou certaines abstinences.
L'autre ne distingue pas plus entre les jours qu'entre
les aliments... Il est assez clair d'après le contexte
qu'il s'agit d'abstinences. C'est ce qu'ont compris presque
tous les anciens, même ceux qui regardaient les
faibles comme des Judéo-chrétiens, Origène,
Chrysostome, Théodoret, Abrosiaster, Pélage,
pseudo-Primasius Thomas... Si l'on excepte saint Jérôme
qui, défendant le jeûne contre Jovinien,
tenait absolument à ce que l'apôtre n'en
ait pas parlé et qui a identifié les faibles
avec de simples Judéo-chrétiens, distinguant
entre certaines viandes et pratiquant le sabbat et les
néoménies, les anciens [commentateurs] ont
reconnu à propos de l'observance des jours (XIV,
5) que Paul visait des pratiques ascétiques...
Le plus naturel est de penser que l'observance des jours
est combinée avec l'abstinence, cette observance
consistant en jeûnes à certains jours. "
R.P. M.J. LAGRANGE (domin. fr.), Saint Paul, épître
aux Romains, 1950, pp. 324-325, 335-336.
"
L'apôtre me semble faire obscurément allusion
aux jours de jeûne. " CHRYSOSTOME, Homélie,
XXV, 2, sur l'épître aux Romains (Oeuvres
Complètes, XVI, p. 217, trad. Bareille).
"
Cette discrimination dont certains fidèles tiennent
compte et les autres pas, se rapporte, comme le premier
scrupule précédemment touché (versets
2-3), à des questions d'abstinence (verset 6).
...A la distinction des aliments s'ajoute celle des jours,
mais toujours à propos d'abstinence. Cette nouvelle
distinction suppose qu'à côté de fidèles
qui étaient de purs végétariens (v.
2), il y en avait d'autres qui pratiquaient l'abstinence
à des jours déterminés. " R.P.
JOSEPH HUBY, Saint Paul, épître aux Romains,
1957, pp. 452-453, 455.
"
En tout ceci, de quoi s'agit-il ? Certains font des distinctions
parmi les jours. Rien n'indiquant qu'il s'agit de judaïsants,
on ne trouvera point ici une allusion au sabbat, mais
à des pratiques d'abstinence ou de jeûne
fixées à des dates régulières.
" Franz LEENHARDT (protest.), L'Epître de Saint
Paul aux Romains, 1957, p. 196.
"
Ici, il n'est nullement question de la distinction des
jours en jours ouvrables et jours du Seigneur ou jours
de sabbat. Il s'agit uniquement de la distinction des
jours quant au jeûne ou à ce qui y touche.
" Emile GALLEY (protest.), Le Dimanche est d'institution
divine, 1872, p. 51.
"
Plusieurs ont été amenés à
imaginer que le sabbat est une simple ordonnance juive,
non reconnue dans le N.T., et mise de côté
pour toujours par notre Seigneur et ses apôtres,
d'après Rom. 14 : 5, 6. C'est là une erreur
très pernicieuse, fruit d'une grande ignorance
des choses spirituelles, et qui ne peut que retarder le
progrès du chrétien dans la vie divine.
En parlant de jours qui peuvent ou ne peuvent pas être
observés, l'apôtre faisait évidemment
allusion à des jours sacrés appartenant
à l'économie juive et en voie de disparition;
tandis que le sabbat a été mis à
part dès le commencement du monde et il devait
être observé aussi bien au temps des patriarches
que sous les dispensations juive et chrétienne.
" Robert HALDANE (évang. presb. écoss.),
Exposition of the Ep. to the Romans, 1842, III, p. 195.
"
Nous [les traducteurs] ajoutons ici le mot égaux,
et nous faisons dire au texte ce qui n'était certainement
pas dans la pensée [de l'auteur], à savoir
qu'il n'y a aucune distinction entre les jours, pas même
pour le sabbat, et que tout chrétien est libre
de considérer même ce jour comme saint ou
profane, selon son point de vue personnel. " Adam
CLARKE (méth. angl.), Commentary and Critical Notes,
V, s.d., p. 1112.
"
Le premier jour de la semaine, nous étions réunis
pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain,
s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son
discours jusqu'à minuit... " Actes 20.7.
"
Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints,
agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux
Eglises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier
jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il
pourra, selon sa prospérité, afin qu'on
n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons.
" 1 Corinthiens 16.1,2.
"
C'est la seule fois dans le Nouveau Testament, qu'une
assemblée chrétienne est située un
jour précis. Mais rien ne nous permet de dire que
c'était là une habitude de l'Eglise. "
Anne MAILLARD (past.), Dimanche et fêtes chrétiennes
- histoire de leurs origines, 1990, p. 22.
"
L'auteur des Actes ne nous dit pas du tout que c'était
le Jour du Seigneur, encore moins qu'il s'agissait d'un
jour de repos. Luc se borne à mentionner le jour
en question en l'appelant "le premier jour de la
semaine". [...] Nous devons résister à
la tentation d'employer le récit de Luc comme s'il
s'agissait d'un exemple-type de l'observation du "premier
jour [de la semaine]". Un trop grand nombre d'éléments
de ce récit dépendent du caractère
exceptionnel de cette circonstance : la dernière
soirée que Paul passait avec cette église
locale. " Max B. TURNER (prof. de N.T. au collège
bibl. de Londres), From Sabbath To the Lord's Day, 1982,
pp. 132-133.
"
Le passage [Actes 20 : 7] n'est pas totalement convaincant
du fait que le départ imminent de l'apôtre
peut avoir motivé la réunion de la petite
église pour un fraternel repas d'adieu, à
l'occasion duquel il délivra un dernier message,
et cela bien qu'en la circonstance il n'y ait pas eu de
célébration particulière du dimanche.
" J.A. NEANDER (hist. évang. all), The History
of the Christian Religion and Church, vol. I, 1831, p.
337.
"
La première journée de la semaine, comme
chez les juifs, c'est le dimanche. L'apôtre le propose-t-il
parce que c'était un jour de recueillement ? Nous
n'en savons rien. S'il y avait ce jour-là des assemblées
particulièrement importantes, on comprendrait que
les comités de quêtes aient alors rassemblé
les fonds; mais c'est précisément ce qui
n'est pas dit. " Jean HERING (prof. à la Faculté
de théologie protestante de Strasbourg), La première
épître de saint Paul aux Corinthiens, 1949,
p. 152.
"
Outre les contributions journalières et hebdomadaires
que prélevaient les aumôniers [de la synagogue],
on en appelait occasionnellement à la charité
à propos des persécutions et des pertes
que souffraient les dévots à Jérusalem
qui ne pouvaient s'arracher aux ruines de la cité
sainte. Cette collecte se faisait généralement
le Sabbat, quand les fidèles étaient réunis
en plus grand nombre. Comme de temps immémorial
les juifs n'auraient pas touché de l'argent le
jour du sabbat, les aumôniers ordonnaient au chazan
[sacristain] de s'en tenir à la promesse de certaines
sommes qui étaient payées le lendemain.
" Drs Christian D. GINSBURG et Alfred EDERSHEIM,
L'Israélite de la naissance à la mort, 1896,
pp. 91-92.
"
Il ressort, il est vrai, du document du Nouveau Testament
(Actes 20 et I Corinthiens 16), que les chrétiens
se réunissaient le premier jour de la semaine;
mais il s'agit là d'un aspect que j'appellerais
de communion fraternelle, ou de célébration.
Mais la question sabbatique en tant que telle n'en est
pas touchée pour autant...
A l'époque de la primitive Eglise, celle-ci vivant
au sein du peuple juif et la distinction entre les deux
communautés n'étant pas encore intervenue,
la question ne se posait même pas. D'ailleurs, il
ne nous est dit nulle part que l'apôtre Paul, lorsqu'il
parcourait l'Asie Mineure en prêchant la Parole,
ait réuni les gens pour la célébration
du dimanche. Les Actes des Apôtres nous disent qu'il
allait chaque sabbat, de synagogue en synagogue. Parce
que c'était là l'ordre établi, qui,
à ce niveau, était absolument incontestable.
" R.P. K. HRUBY (S.J., professeur à l'Institut
catholique), Extrait d'une causerie donnée à
Paris, dans le cercle Siloé, le 23 avril 1979.
"
Le passage I Cor. XVI, 2 : Que chaque premier jour de
la semaine chacun de vous mette à part chez soi
et rassemble ce qu'il pourra, ne parle pas d'une réunion
publique de l'Eglise. " Edmond de PRESSENSE (théol.
réf. fr.), Le siècle apostolique, II, 1889,
p. 259, note 1.
"
Le texte [de I Cor. 16 : 2] ne fait aucune allusion aux
réunions chrétiennes du dimanche... "
Dom Henri DUMAINE (bénéd.), Dictionnaire
d'archéologie chrétienne et de liturgie,
T. IV, 1920, 1ère partie, art. "Dimanche",
col. 886.
"
Cette mention du premier jour de la semaine se rapporte-t-elle
à la célébration d'un culte à
date fixe ? Il n'est question, remarquons-le, que d'un
acte accompli au domicile privé; le texte ne fait
allusion à aucune assemblée des fidèles.
De sorte qu'il est permis de se demander si l'apôtre,
en donnant son conseil, n'est pas simplement poussé
par des considérations d'ordre pratique : l'Eglise
de Corinthe était composée en majeure partie
de petites gens, artisans et ouvriers (1 Cor. 1 : 26);
pour beaucoup d'entre eux le dernier ou le premier jour
de la semaine devait être le jour de paye. Il se
peut donc que s. Paul, connaissant ces circonstances particulières,
se borne à leur proposer de choisir, pour mettre
quelque argent à part, le moment où ils
touchent leur salaire. Bref, la recommandation de 1 Cor.
16 : 2 ne constitue pas, à elle seule, une preuve
de la célébration du Jour du Seigneur. "
Dictionnaire encyclopédique de la Bible (protest.),
I, 1956, art. "Jour du Seigneur", p. 687.
"
Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous
à la tribulation et au royaume et à la persévérance
en Jésus, j'étais dans l'île appelée
Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage
de Jésus. Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur,
et j'entendis derrière moi une voix forte, comme
le son d'une trompette, qui disait : Ce que tu vois, écris-le
dans un livre... " Apocalypse 1.9-11
"
Le contexte de l'expression "le Jour du Seigneur"
dans Apoc. 1 : 10 permet-il une telle interprétation
? Je ne le pense pas. La vision qu'il fut donné
à Jean de contempler après qu'il eut été
saisi par l'Esprit ne concernait pas les événements
relatifs au "Jour [eschatologique] du Seigneur".
Il s'agissait plutôt d'une vision du Christ glorifié
marchant au milieu des sept Eglises en faveur desquelles
il exerce un ministère dans le temps actuel. Dans
Apoc. 1 : 9, 10, l'apôtre ne dit pas qu'au cours
de la vision, il fut transporté en esprit jusqu'au
jour du jugement dernier, mais il indique le lieu et le
moment où il reçut cette vision : "Moi
Jean [...] j'étais dans l'île appelée
Patmos. [...] Je fus ravi en esprit au Jour du Seigneur.
" Walter F. SPECHT (doyen honoraire de la Faculté
de Théol. de l'Université de Loma Linda),
The Sabbath in Scripture and History, 1982, p. 126.
"
Quant à l'expression... le jour seigneurial, elle
n'est, au demeurant, qu'une simple variante de... [le
jour du Seigneur] de l'Ancien Testament, formule constante
qui désigne le jour manifeste et terrible du jugement
universel. Cette même expression dans le Nouveau
Testament est directement appliquée à Notre-Seigneur
Jésus-Christ. [...] C'est en ce sens eschatologique
que les termes... [jour seigneurial] apparaissent pour
la première et unique fois, dans le Nouveau Testament,
au début de l'Apocalypse de Jésus-Christ.
[...] Je fus, dit l'apôtre, ravi en esprit dans
le jour du Seigneur,... (Apoc. I, 10), c'est-à-dire
dans la Parousie dont l'Apocalypse n'est, pour le fond,
qu'une ardente évocation. [...]
Durant la période post-apostolique, l'expression...
semble avoir été réservée
au jour anniversaire de la Résurrection de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, gage et modèle assuré
de la nôtre à la fin des temps. Le plus ancien
écrit où l'on rencontre le mot... pour désigner
spécialement ce jour illustre, est l'Evangile de
Pierre (c. 150) :... (n. 35). Or, la nuit où brilla
l'aube du Dimanche, etc. Et encore :... (n.50). A l'aube
du Dimanche, etc. Ce n'est que par la suite, que cette
expression consacrée aura été appliquée,
par simple analogie, à tous les premiers jours
de la semaine substitués dans le culte nouveau
aux sabbats judaïques. " Abbé J.B. THIBAUT,
La liturgie romaine, 1924, pp. 34-35.
"
Il apparaît plus logique, avec la construction de
la phrase, et surtout avec le sens que l'Ecriture donne
toujours au terme jour du Seigneur, de conclure qu'il
s'agit, non du dimanche, mais des événements
dont l'apôtre va être témoin en esprit
: ce qu'il va voir. " A. ANTOMARCHI (past. réf.
fr.), art. "Le Jour du Seigneur", in L'attente
du Maître, fév. 1939, p. 4.
"
Il ne s'agit pas d'un dimanche; non, toute l'Apocalypse
nous décrit le jour du Seigneur. " Pierre
de BENOIT, Le prophète Daniel, 1941, p. 34.
"
C'est le grand jour de l'avènement de Jésus
et de son entrée dans son règne millénial.
" Emile GUERS, Israël aux derniers jours de
l'économie actuelle, 1856, p. 421.
"
Existe-t-il des indices sérieux d'un culte du dimanche
avant le milieu du deuxième siècle, et avons-nous
le droit de supposer qu'étant donné que
l'expression ê kuriakê êméra
fut employée plus tard dans le sens technique de
dies dominica (= dimanche), l'expression ên tê
kuriakê êméra d'Apoc. 1 : 10 signifie
"le dimanche" ? Il vaut parfois la peine de
reconsidérer ce que la plupart tiennent pour un
fait avéré, bien qu'aucune conclusion décisive
ne puisse être établie. " C.W. DUGMORE,
"Lord's Day and Easter", Neotestamentica et
patristica, 1962, p. 273.