"
La substitution définitive du dimanche au sabbat
n'arriva pas d'un coup; elle fut le résultat d'une
lente évolution historique. " Giovanni LUZZI,
Fatti degli Apost., 1899, p.220.
"
La transformation du sabbat en dimanche semble s'être
accomplie dans l'Eglise peu à peu d'une manière
encore plus inconsciente que consciente. " Louis THOMAS
(Dr. Théol. protest.), Le Jour du Seigneur,
II, 1893, p. 22O.
"
La résurrection et la passion de N.-S. étant
les points fondamentaux de la foi chrétienne, les
chrétiens nés Juifs ajoutaient à la
sanctification du sabbat celle du dimanche, et bientôt
ils substituèrent l'une à l'autre. "
Johann ALZOG, Histoire universelle de l'Eglise, I,
1845, p. 172.
"
Jésus et l'Eglise apostolique, loin d'abolir le sabbat,
continuent à l'observer... " Yves-Bernard TREMEL
(O.P.), " Du sabbat au Jour du Seigneur ", in
Lumière et vie, juillet 1962, t. XI, n°58,
p. 30.
"
La plupart des fidèles, à l'exemple de leurs
frères d'Israël, se contentèrent habituellement
de célébrer le sabbat. - Beaucoup, par respect
pour la Synagogue, observaient avec elle le repos sabbatique.
- Ce changement s'opéra de lui-même et insensiblement,
à mesure que diminua le nombre des chrétiens
judaïsants fidèles à l'observance sabbatique.
Le jour du Seigneur, le dimanche, demeura seul voué
au culte et au repos sacré. " H.-C. FOUARD,
Saint Paul, ses missions, 1898, p. 260-262.
"
Les premiers chrétiens n'ont nullement eu l'idée
de transporter au dimanche ce qui était dit du sabbat
dans le décalogue. " H.-C. FROGER, Histoire
du Dimanche, Cahiers de la Vie Spirituelle, n.°11,
1er avril 1947, p. 519.
"
...l'Eglise primitive de Jérusalem et en général
les judéo-chrétiens observaient scrupuleusement
le sabbat. Cela n'est pas dit expressément, mais
ressort indirectement de toute part, et du reste ce n'est
pas contesté. " Louis THOMAS (Dr. Théol.
protest.), Le Jour du Seigneur, II, 1893, pp. 108-109.
"
On sait que les premiers chrétiens, en empruntant
aux Juifs le système de la semaine, leur avaient
emprunté aussi l'habitude de la sanctifier. A l'origine,
ils célébraient le sabbat, puis s'assemblèrent
entre eux le lendemain. Quand ils se furent nettement séparés
des Juifs, ils renoncèrent au sabbat; et leur grand
jour fut le dimanche, qu'on nomma le jour du Seigneur. "
Paul MONCEAUX, Hist. littéraire de l'Afrique,
I, 1901, p. 23.
"
Les disciples de Palestine célébraient scrupuleusement
le sabbat et les fêtes juives. " Edmond de PRESSENSE
(théol. réf. fr.), Le siècle apostolique,
II, 1889, p. 244.
"
Tandis que les judéo-chrétiens de Palestine
retenaient toute la loi mosaïque, et par conséquent
les fêtes juives, les chrétiens d'origine païenne
observaient aussi le sabbat et la Pâque [...] Le dimanche
et le sabbat étaient célébrés;
ce dernier toutefois sans la superstition juive. "
J.-K.-L. GIESELER, A Compendium of eccles. hist.,
I, 1846, 1ère section, chap. 2, § 30, p. 92-93
; sect. 2, chap. 3, § 53, pp. 177-178.
"
Les chrétiens primitifs avaient une grande vénération
pour le Sabbat, et ils passaient ce jour dans des exercices
de piété et en écoutant des sermons.
Sans aucun doute, ils reçurent cette habitude des
apôtres eux-mêmes, ce que plusieurs passages
des Saintes Ecritures font ressortir. " T.H. MORER
(théol. anglic.), Six Dialogues on the Lord's
Day, 1701, p. 189.
"
Les premiers chrétiens, au temps où ils étaient
encore presque tous groupés dans la capitale juive,
prenaient part au culte du temple, mais sans préjudice
de leurs réunions spéciales, celles de la
synagogue nouvelle qu'ils avaient constituée dès
les premiers jours. En dehors de Jérusalem, la plus
haute expression de leur vie religieuse collective était,
comme pour les Juifs, la réunion hebdomadaire de
la synagogue.
Ces réunions avaient lieu le samedi. De très
bonne heure les chrétiens adoptèrent le dimanche.
Il est possible que, tout à fait à l'origine,
le choix de ce jour n'ait été dicté
par aucune hostilité à l'égard des
habitudes juives et que l'on ait tenu seulement à
avoir, à côté de l'antique sabbat, que
l'on célébrait avec ses frères en Israël,
un jour consacré à des réunions exclusivement
chrétiennes. L'idée de transporter au dimanche
la solennité du sabbat, avec toutes ses exigences,
est une idée étrangère au christianisme
primitif. Cela est surtout vrai en ce qui regarde la prohibition
du travail, mais pour le culte proprement dit cela est vrai
encore. Le dimanche a été d'abord juxtaposé
au sabbat; à mesure que s'élargit le fossé
entre l'Eglise et la Synagogue, le sabbat devint de moins
en moins important; il finit même par être complètement
négligé. " L. DUCHESNE (Mgr.), Origines
du culte chrétien, 1909, pp. 46-47.
"
Les premiers chrétiens, qui étaient des juifs,
continuèrent de consacrer à Dieu le sabbat
ou samedi. Mais, de très bonne heure, ils s'émancipèrent,
sur ce point de la coutume juive et fixèrent leurs
réunions de prières au dimanche (qu'observaient
les mithriastes). " A. HOUTIN, Courte histoire du
Christianisme, 1924, pp. 28-29.
"
De plus, le peuple de l'Eglise de Jérusalem reçut,
grâce à une prophétie transmise par
révélation aux notables de l'endroit, l'ordre
de quitter la ville avant la guerre et d'habiter une ville
de Pérée, nommée Pella. Ce furent là
que se transportèrent les fidèles du Christ,
après être sortis de Jérusalem de telle
sorte que les hommes saints abandonnèrent complètement
la métropole royale des Juifs et toute la terre de
Judée. " Eusèbe de Césarée,
Histoire Ecclésiastique, 1952, Livre III,
V, 1-3, pp. 102-103.
"
La destruction du temple de Jérusalem eut sur les
destinées de l'Eglise chrétienne une influence
considérable. Désormais l'observance des rites
mosaïques devenait impossible dans ses éléments
les plus essentiels. Le sacerdoce d'Aaron, le sacrifice
perpétuel, et les rites secondaires qui en dépendaient,
tombaient à la fois, non plus seulement en droit,
mais en fait. Les chrétiens n'avaient pas été
les témoins de chute suprême de la Ville sainte.
En voyant les enseignes romaines arborées autour
de la cité, ils s'étaient souvenus des conseils
du Maître : " Quand vous verrez l'abomination
de la désolation prédite par le prophète
Daniel, que ceux qui habitent la Judée s'enfuient
vers les montagnes. " Ils s'étaient retirés
dans la ville de Pella, en Pérée, près
de la rive gauche du Jourdain. Ils y vécurent pauvrement
de leurs épargnes, pleins de confiance dans l'immortelle
vitalité de leur Eglise
" Fernand MOURRET
(Prof. d'Histoire au Séminaire St-Sulpice, Histoire
générale de l'Eglise, les Origines chrétiennes,
I, 1924, p. 124.
L'historien catholique Paul Allard nous rapporte les faits
suivants au sujet de cette communauté chrétienne
de Pella :
"
les chrétiens de Jérusalem étaient
restés attachés aux murs de leurs pères
et à tout ce qui, dans les rites mosaïques,
pouvait se concilier avec le christianisme. Revenue, après
70, de sa retraite de Pella, l'Eglise de la ville sainte
avait repris, à Jérusalem ou dans les pays
environnants, son ancien genre de vie, observant le sabbat,
les jeûnes légaux, la circoncision. "
Histoire des persécutions, I, p. 275.